16 septembre 2014

La technologie est arrivée dans ma classe...

J'enseigne le français au secondaire depuis plus de 20 ans. Mais cette année marque un tournant important: la technologie est arrivée dans ma classe. Qu'on ne s'y trompe pas: mon école me fournit un ordinateur portable et mes élèves en ont tous un, gracieuseté de leurs parents. Mais voilà: fini le rétroprojecteur! Vive l'ère du tableau blanc!

«Quoi! direz-vous. Un tableau blanc même pas interactif!»

Non et j'ai mes raisons. En effet, j'ai fait partie du comité informatique de mon école et ce choix n'a pas été que le mien. Voici les pistes qui nous ont guidés dans ce choix.

Au départ, il est facile de constater qu'au secondaire, un tableau blanc interactif (TBI) est moins utilisé qu'au primaire à cause de nombreuses contraintes.

Tout d'abord, ce ne sont pas toutes les matières qui sont propices à l'utilisation de cette technologie. Selon les moments de l'année et les activités en classe, un enseignant du secondaire l'utilisera davantage ou pas du tout... Au primaire, l'enseignant a plus d'occasions, parce qu'il est un généraliste, de l'employer pour l'une ou l'autre des matières vues. En fait, au secondaire, le TBI va être utilisé plus fréquemment en mathématique et en univers social. Et encore: c'est encore et toujours le prof qui interagit avec le tableau, pas les élèves. Pour l'interactif, on repassera...

Également, au secondaire, dans une grande école semblable à la mienne, comme un même enseignant risque d'avoir plusieurs locaux de classe, il est important qu'on retrouve une technologie similaire dans chacun de ceux-ci.

Avec ces éléments et un budget limité, il a donc été décidé d'équiper un maximum de locaux de TB, plutôt que d'installer un nombre réduit de TBI qui seront parfois sous-utilisés, et d'acheter des iPad pour certaines clientèles particulières.  L'ironie de la chose est que nous aurions pu, sur un plan de deux ans, avec les budgets qu'on nous promettait, équiper toutes les classes de l'école. Nous avons décidé de fonctionner autrement et les choses semblent nous donner raison puisque, avec les coupures budgétaires récentes, cela aurait été impossible.

Pour ma part, un TB me suffit grandement.

En terminant, quelqu'un pourrait-il dire à mon ministre Yves Bolduc que les commissions scolaires coupent ardemment dans les budgets reliés à l'informatique? Les beaux TBI qu'il souhaite voir dans toutes les classes ne sont qu'un rêve. Et comme il n'y a pas un enfant qui est mort de ne pas avoir un TBI dans sa classe...


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Quelques commentaires sur votre billet. Vous enseigner depuis 20 ans et aucune technologie n'est entrée dans votre classe avant aujourd'hui ? Pas de rétroprojecteur ? Pas de TV et de VHS ? Pas de cassette audio de musique ? Franchement, si tel est le cas, c'est minimaliste.
Dire que le TBI est "moins utilisé" qu'au primaire "à cause de nombreuses contraintes" est vraiment mal connaître le potentiel de l'outil et, en fait, être totalement non formé pour l'utiliser.
Au contraire, toutes les matières se prêtent à son utilisation. Surtout en maths et Univers social ? Facile. En français, pourquoi ne pas s'en servir pour les règles de grammaire, des jeux de mots, de l'analyse de texte, enseigner la prise de notes, l'annotation. Franchement. Rien ? Que dire.
Le TBI et le tableau vert peuvent être interactif. À condition que le prof cesse de le monopoliser et fasse travailler ses élèves dessus. Pas besoin de technologie pour changer ses pratiques et mettre les élèves en action. Ça prend seulement un prof qui a le désire de se renouveler. Un cours poche reste poche même avec un outil techno dans la classe ou dans les mains des élèves, si le prof ne change pas ses méthodes. Bonne chance.
- Un enseignant de Montréal

Le professeur masqué a dit…

Enseignant de Montréal: tout d'abord, puis-je souligner que l'intro de ce texte contenait une bonne dose d'ironie. On n'en était pas aux tablettes d'argile! J'ai un portable et mes élèves aussi. C'est pas si mal, je crois...

Simplement, on prête aux TBI de grandes vertus, on en veut dans toutes les classes alors que bien souvent on n'utilise pas cet appareil.

L'utilisation que vous suggérez en français peut se faire avec une craie et une tableau. Pourquoi payer 3 000$ alors qu'un projecteur ou un PowerPoint fait un bon boulot. Je ne crois pas que mes 20 dernières années étaient si misérables et que mes élèves, des ratés.

Je préfère investir 3 000$ dont on a bien besoin ailleurs.

Anonyme a dit…

Entièrement d'accord. Sans nuance.

Quelle que soit la façon dont est utilisé un TBI, il n'y a qu'une personne dans la classe qui bénéficie du fameux I. Pour toutes les autres personnes présentes dans le local il n'y a aucune différence de fonctionnalité entre TB et TBI.

Je suis un prof d'univers social. Sans projecteur, je suis un handicapé lourd. Mais la plus-value d'un projecteur interactif est si marginale que je préfère voir l'argent investi ailleurs, là où il sera utile.

Mais j'avoue que ça paraît bien, un TBI...