30 octobre 2009

Tout un titre!


Voici comment le Journal de Montréal annonce la venue du prince Charles au Québec: «Le public pourra voir le prince Charles au Biodôme».

Je savais qu'il était laid mais de là à ce qu'il soit exposé au Biodome.

29 octobre 2009

Grippe: on capote!

On ne parle que de la grippe A-H1N1. Un jeune hockeyeur meurt en Ontario et voilà qu'on se bouscule dans les centres de vaccination au Québec. Un détail: on ne sait pas encore si le jeune en question est mort des suites de cette grippe. On évoque aussi une possible méningite. Ailleurs, au Québec et aux États-Unis, des écoles seraient infectées, mais on ne déplore aucun décès. Mais ça, on l'oublie...

Cela étant écrit, une personne très près de moi a possiblement contracté la grippe A-H1N1. Je dis possiblement parce qu'on ne saura pas si elle l'a effectivement eue: il était inutile de la tester. Elle présentait des symptômes clairs de la maladie: son médecin, qu'elle devait voir la semaine dernière pour d'autres raisons, lui a dit de demeurer à la maison et d'attendre que les choses se tassent. Elle faisait de la fièvre et avait des douleurs musculaires intenses. Athlète reconnue, elle se sentait comme si un train lui avait passé dessus.

À mon école, on a assisté possiblement au premier cas d'élève grippé aujourd'hui. Il a été placé en retrait. On lui a donné un masque pour éviter que ses expectorations contaminent d'autres personnes et on a tenté de rejoindre ses parents. Il a fallu une heure avant d'y arriver.

Un détail: toute la direction de mon école était en réunion à l'extérieur et c'est une secrétaire qui a dû gérer le cas durant son heure de diner. Efficacité administrative.

Tout cela pour dire qu'il ne faut pas exagérer les choses et paniquer. On n'est plus au temps de la grippe espagnole. Les conditions de vie et les conditions sanitaires dans lesquelles on vit se sont améliorées. Et puis, il suffit de porter attention à quelques règles d'hygiène assez simples. Pour le reste, on attend de se faire vacciner.

27 octobre 2009

Un Halloween sans bonbon (ajout)

Tiens! Voilà la commission scolaire des Patriotes interdira les bonbons à l'école pour l'Halloween. Chez nous, c'est tout à fait l'inverse. Vive la cohérence!

À la place, on offrira aux élèves «du popcorn ou des croustilles de maïs, des jujubes à base de jus de fruit ou des muffins maison.»

Du pop corn, c'est santé? Des jujubes à base de jus de fruit, ce n'est pas bourré de sucre? Des muffins maison, quand on utilise des préparations commerciales, ce n'est pas bourré de gras?

PS Il y a toujours les muffins au «pot» qui pourraient mettre de la joie dans le coeur des enfants...

22 octobre 2009

Quand la chicane est pognée...

L'étude des directions d'école à l'effet qu'elles crouleraient sous la paperasse a eu des échos dans les médias aujourd'hui. Et certains mots employés sont très durs.

1- La ministre de l'Éducation s'engage à réduire le problème. Les directions devraient être rassurées...

2- La présidente de la Fédération des commissions scolaires, Josée Bouchard, a accusé la représentante des directeurs d'école, Chantal Longpré, de nuire à l'image de l'école publique. «J'ai été renversée [par son] attitude, dit-elle. Ma confiance est très ébranlée.» Elle qualifie de «ridicule» le décompte du nombre de formulaires qui a été effectué dans le cadre de cette enquête. «Si [Mme Longpré] veut moins de papier, c'est parce qu'elle veut rendre moins de comptes à la population», tranche-t-elle.

3- L'Association des cadres scolaires, qui regroupe 2100 fonctionnaires oeuvrant surtout dans les centres administratifs, est aussi abasourdie par le discours des directeurs d'école. «C'est vrai que, depuis un certain temps, il y a plus de rapports à faire, dit le président de l'organisme, Michel Simard. Mais, en même temps, c'est la responsabilité des directions d'école [de faire ce travail]».

Mais la présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement, Chantal Longpré, maintient le cap: «Pour valoriser l'école publique, il faut avoir le courage d'évaluer nos façons de faire et de les changer si nécessaire.»

Est-ce que cela veut dire qu'elles vont se remettre en question?

Quoi qu'il en soit, la chicane est bien vive dans les sphères au-dessus de nos modestes têtes d'enseignants.

21 octobre 2009

Des directions étouffées?

On apprend aujourd'hui que les directeurs d'école seraient étouffés par la paperasse et n'auraient pas le temps de lutter contre le décrochage scolaire. Des collègues sont partis à rigoler en lisant cette nouvelle. Pour ma part, j'ai tout de suite versé une larme. Oui, quand je ris, il m'arrive parfois d'avoir les yeux larmoyants.

Une études partiale et peut-être invalide

Ainsi, sur LCN, on nous apprend: Une enquête de la Fédération québécoise des directeurs et directrices d'établissement d'enseignement révèle qu'ils passent trois mois et demi par année à remplir des formulaires et à assister à des réunions. Les données de l'enquête indiquent que les patrons d'écoles rempliraient 3,7 millions de pages de formulaires chaque année. Les directeurs passent annuellement environ 2,7 millions d'heures à s'occuper d'autre chose que de l'éducation des élèves.

On semble présenter cette «étude» comme une vérité alors que les directeurs d'école ont tout intérêt à ce que les chiffres soient le plus spectaculaires possible. De plus, on remarquera qu'on est parvenu en ces chiffres en extrapolant. En effet, on a projeté pour un an les données compilées par une centaine de directeurs pendant une période de deux semaines alors que le Québec compte près de 3 700 directeurs d'établissement scolaire. Est-ce assez pour être méthodologiquement acceptable? J'ai des doutes.

L'art de s'occuper soi-même

Je sourcille aussi quand on parle de la paperasse que doit remplir un directeur. Une partie de cette paperasse est créée et administrée par les directions d'école elles-mêmes. Ou encore, celle-ci est créée par des responsables de commission scolaire qui sont généralement d'anciens directeurs!

Voici des exemples de formulaire que doit signer un enseignant et que contresigne ensuite une direction:
- un formulaire de réquisition pour une boite de craies;
- un formulaire pour organiser un voyage à Montréal;
- un formulaire pour envoyer un élève au local de retrait;
- un formulaire pour faire acheter trois romans manquants en classe;
- un formulaire pour participer à un congrès;
- un formulaire pour...

Je ne dis pas que ceux-ci soient inutiles mais, parfois, on ne simplifie vraiment pas la procédure administrative. Un seul exemple:

- il manquait trois romans dans ma classe. J'ai proposé d'aller les acheter rapidement et de ramener une facture prouvant le montant que j'aurais dépensé. Trop simple! J'ai dû remplir un formulaire de réquisition. Celui-ci a été signé par le directeur responsable du français qui a officialisé ma demande et qui l'a ensuite transmise à l'adjointe-administrative. La demande a été discutée en réunion de gestion de la direction une semaine plus tard. L'adjointe-administrative a ensuite effectué une demande d'achat à une librairie. Les livres sont arrivés une semaine plus tard. Il a fallu signer des papiers de réception des livres et m'envoyer un avis m'expliquant que les livres étaient enfin arrivés... Ouf!

Et la paperasserie imposée aux profs, bordel!

Vous seriez étonné de la paperasserie qui est imposée aux profs. Les exemples ci-dessus le montrent bien, mais il y en a quelques-uns encore tout aussi intéressants.

J'expulse un élève de ma classe: un formulaire bleu. Je dois aussi appeler les parents et indiquer dans le dossier de l'élève que j'ai fait cet appel et résumer celui-ci.

Je donne une retenue à un élève: un formulaire jaune. Je dois aussi appeler les parents et indiquer dans le dossier de l'élève que j'ai fait cet appel et résumer celui-ci. Ensuite, je dois vérifier que l'élève a bien effectué sa retenue.

Si on élève oublie son matériel, qu'il parle trop en classe, qu'il est lent à se mettre au travail, etc., je dois le noter dans son dossier parce que ma direction veut conserver des traces de son comportement au cas ou un parent contesterait une éventuelle sanction attribuée à son enfant. «On veut des traces», nous répète-t-on. Traces, paperasse...

Résultat: certains collègues ont cessé d'intervenir disciplinairement en suivant la voie officilelle. Trop lourd, trop long. Ils avaient l'impression de se pénaliser eux-mêmes.

Un raisonnement fallacieux

«Pendant qu'on complète des formulaires, on n'est pas dans l'école à élaborer des stratégies pour faire en sorte qu'on puisse contrer le décrochage», affirme Chantal Longpré, de Fédération québécois des directions d'établissement d'enseignement (FQDE).

Faut-il comprendre que, si les directions d'école ne consacraient pas autant de temps à remplir des formulaires, elles se consacreraient davantage au décrochage scolaire? Mais est-ce que les choses iraient mieux?

À ce que je me rappelle, le décrochage se portait tout aussi bien il y a 15 ans et on ne parlait pas de directeurs étouffés par la paperasse. Cette façon de lier ces deux éléments est purement raccoleur et exploite un thème à la mode. Rien ne prouve que les choses iraient mieux en matière de persistance scolaire.

Tiens, si les directions d'école avaient moins de paperasse, peut-être qu'il y aurait moins de dépressions et de stress chez les enseignants parce qu'elles auraient le temps de mieux les accompagner. Qui sait?

Et cette expression «on n'est pas dans l'école à élaborer des stratégies» m'effraie. Veut-on que les directeurs élaborent des stratégies? Ne devraient-ils pas le faire avec les enseignants? Et «élaborer des stratégies»? En est-on encore rendu à l'étape d'élaborer? On dirait qu'on ne fait rien que ça, élaborer?

Depuis quelque temps, on remarque que les directions d'école veulent avoir leur mot à dire en matière d'éducation. Cette attitude est plus que louable. Je connais d'excellents directeurs dont les propos apporteraient beaucoup de choses intéressantes dans certains débats. Il est simplement regrettable qu'elles utilisent des stratégies aussi syndicales et qu'elles oublient de se remettre en question dans certains cas.

Je veux bien écouter un directeur d'école jouer à la victime, bien assis dans son bureau climatisé avec sa nouvelle chaise en cuir (oui, oui: vous remarquerez: le bureau d'un directeur est souvent cent fois mieux que celui d'un prof), mais il ne devrait pas oublier qu'il n'aura aucune crédibilité auprès de son personnel s'il joue à Aurore l'enfant martyr d'un côté et qu'il continue à jouer un ti-boss de l'autre. Et des ti-boss, nos écoles en ont plusieurs.

20 octobre 2009

Le privé: prochain épisode

Il paraitrait que je n'aime pas l'école privée, ce qui est tout à fait faux. Je déteste cependant une école qui se dit privée alors que, dans les faits, elle est financée à plus de 60% par le gouvernement et qu'elle manque parfois aux responsabilités sociales reliées à sa mission éducative. Si on l'appelait «école privée-publique», je ne dis pas.

D'ailleurs, au secteur public, je le souligne, on a déjà des écoles «publiques-privees». Oh! on prend bien soin de ne pas le dire comme ça, mais un chat est un chat. Je pense à ces écoles qui offrent des programmes particuliers avec les frais qui s'y rattachent. Elles aussi me posent des questionnements.

Certains disent que l'école privée est un droit et qu'il est normal qu'elle soit subventionnée par le gouvernement. Là, j'ai un problème avec cet argument. L'éducation est un droit, pas l'école privée. Sinon, il faudrait alors s'interroger sur les régions du Québec ou les citoyens ne pourraient exercer ce droit parce qu'il n'y a pas de marché assez grand pour ouvrir un tel type d'école. Vite un recours à la cour Suprême!

Pourquoi ces réflexions sur l'école privée? Parce que Le Devoir a publié une sympathique lettre à ce sujet. Celle-ci contient tellement d'inexactitudes et de raisonnements fallacieux qu'elle en est enrageante.

Louis-Antoine Mullie, un cégépien du collège Jean-Eudes, explique que les écoles privées sont nécessaires parce que le secteur public propose des classes hétérogènes qui nuisent aux élèves performants tandis que le privé propose des classes homogènes d'élèves sélectionnés. «Il faut voir que la sélection scolaire, dans son apparente injustice, est le sine qua non d'une classe fonctionnelle», écrit-il.

Traduction: les classes hétérogènes du secteur public ne sont pas fonctionnelles.

Or, dans les faits, une classe peut être fonctionnelle sans être constituée d'éléments d'identique valeur. De plus, il existe des classes homogènes fortes au secteur public, tout comme il y existe des classes spéciales pour les élèves éprouvant des difficultés scolaires. Le secteur privé n'a donc pas le monopole de l'excellence. Par contre, il lui manque parfois un peu de compassion.

L'auteur poursuit plus loin en écrivant avec de beaux mots une réalité très crue: «L'école privée a choisi de créer de telles classes, maintenant une égalité des chances au niveau de ses étudiants, tout en sacrifiant l'égalité d'opportunité à l'échelle de tous les candidats.»

Traduction: Les étudiants que nous acceptons ont droit à l'égalité des chances. Ce sont ceux qu'on n'accepte pas qui n'ont pas l'opportunité d'avoir de la chance...» Appelle-t-on cela un clivage? Vive les élus! Et tant pis pour les autres...

M. Mullie continue en expliquant que, si on peut soulever le fait que l'école privée est subventionnée à 60% par des deniers publics, il ne faut pas oublier que les parents qui envoient leur enfant au privé paient des impôts pour un service qu'ils n'utilisent pas.

Traduction: promotion du principe de l'utilisateur-payeur. Pourquoi paierais-je pour une éducation publique mal en point quand j'envoie mes enfants au privé? Ouins... Comme le soulignait Marie-France Bazzo ce matin, à 98,5 MF, dans la même veine, pourquoi cotiser à l'assaurance-chômage si j'ai toujours un travail? pourquoi payer pour les hôpitaux si je ne suis pas malade? pourquoi payer pour les autoroutes si je suis cycliste? C'est de la sorte qu'on construit des sociétés individualistes et basées sur la loi du plus fort.

Notre cégépien, qui est en verve, continue en écrivant: «Qui plus est, définancer le privé ne ferait qu'accroître la sélection économique qui a déjà lieu et créerait une plus grande ségrégation entre les deux systèmes. Soyons conscients que l'augmentation des droits de scolarité pénaliserait ces mêmes jeunes dont les parents se serrent la ceinture pour leur payer le privé!»

Traduction: de par sa nature, l'école privée exerce une ségrégation basée sur une sélection économique. N'aggravons pas celle-ci en augmentant les frais exigés aux moins pauvres des pauvres! Tiens, tout à coup, alors qu'auparavant, on consacrait le principe de «chacun pour soi», voilà une pensée charitable.

Soyons quand même juste, M. Mullie a le mérite, quant à moi, de poser une réflexion intéressante et intelligente à la fin de son texte:

«À la première du documentaire Les Enfants du palmarès, j'ai demandé quel modèle pédagogique serait à préconiser si le public recevait plus de fonds -- plus classique ou plus progressif? La réalisatrice m'a répondu: «Quand nous aurons les fonds, nous aurons le luxe de nous poser ces questions.» Donnez-nous l'argent, et nous trouverons des solutions: voilà l'attitude bornée qui emprisonne le débat sur l'éducation au Québec. »

Par contre, il tombe dans une très mauvaise appréciation de la position de certains en concluant: « Pourquoi toujours nous assujettir au faux choix entre subventionner le privé et faire fonctionner le public?»

Quand je m'interroge sur le financement public des écoles privées, je me fous de savoir si l'école publique va bien ou pas. C'est sur un principe que je m'interroge - celui que l'État finance une certaine inégalité des chances et une inégalité des systèmes scolaires.

Devant l'éducation, non seulement nous ne sommes pas tous égaux à la naissance pour des raisons physiques, nous le sommes encore moins de par notre milieu familial, le milieu socio-économique de nos parents mais aussi la capacité de ces derniers à avoir un revenu suffisant pour leur permettre d'envoyer leur enfant au secteur privé subventionné par tous, incluant les pauvres qui paient en partie des taxes à la consommation.

Pourquoi le p'tit-pit d'Hochelaga-Maisonneuve n'a-t-il pas droit à la même chance? Parce que ses parents ne sont pas assez riches pour bénéficier de la subvention à la ségrégation qu'octroie le gouvernement à l'école privée.

Heureusement, comme ils touchent du BS, il a droit à plein d'autres avantages que n'a pas la classe moyenne.

18 octobre 2009

Formation des futurs enseignants: Oui à des parcours universitaires différents!


Dans une lettre intitulée «La fausse pénurie d’enseignants», Maurice Tardif, professeur à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, blâme les médias de se faire les porte-paroles de candidats mécontents de la durée de la formation pédagogique obligatoire d’une durée de quatre ans imposée aux futurs enseignants. Il affirme que ceux-ci, désireux d’obtenir rapidement un poste, invoquent une pseudo pénurie dans le monde de l’éducation et préfèrent apprendre leur métier sur le tas plutôt que de suivre une «véritable formation» en pédagogie.

Bien que cela ne soit pas clair dans ses propos, j’imagine que M. Tardif se plaint des individus qui détiennent un bacalauréat dans une matière connexe à celles enseignées dans nos écoles et qui peuvent bénéficier de nouveau depuis 2008 d’une formation universitaire d’un an – appelées «passerelles» dans le milieu scolaire - leur permettant de devenir des enseignants légalement qualifiés.

Une «pénurie» causée par une mauvaise gestion universitaire

Pour M. Tardif, le Québec ne connait pas une pénurie d’enseignants depuis 1980. Tous les directeurs des ressources humaines des commissions scolaires seront heureux de l’apprendre, eux qui cherchent inlassablement des candidats pour combler de nombreux postes vacants. Cet universitaire sait-il que l’on décerne comme jamais auparavant des tolérances d’engagement dans nos écoles, faute de personnel légalement qualifié dans certaines matières?

D’ailleurs, s’il existe une précarité chez les enseignants, comme il le montre avec raison, elle est entre autres causée par les universités qui ont formé jusqu’à la dernière minute des étudiants dans des matières qui allaient être retirées du cursus du secondaire ou qui étaient déjà en situation de surplus de candidats.

Au lieu de parler de «fausse pénurie», M. Tardif aurait dû se rendre compte que nos institutions universitaires ont mal géré le nombre d’étudiants qu’on a formés dans nos facultés des sciences de l’éducation. Et on peut se questionner sur les motivations de celles-ci quand on sait qu’elles verraient leur budget et le nombre de leurs professeurs diminuer si elles réduisaient le nombre de candidats qu’elles admettent.

Les enseignants non permanents, dont parle M. Tardif, sont souvent limités dans leur mobilité professionnelle et ne pourront venir rapidement résoudre le manque de profs dans certaines matières, contrairement à ce que celui-ci affirme.

Ceux-ci rêvent d’un poste dans une autre champ d’enseignement, mais souvent ne peuvent pas y avoir accès parce qu’ils ne sont pas légalement qualifiés. Ils ont généralement une bonne expérience de l’enseignement, mais ils ne peuvent que vivoter d’un contrat à l’autre, à moins bien sûr de retourner s’asseoir sur les bancs de l’université pendant quatre ans parce que cette dernière ne leur reconnait aucune équivalence, même pas un stage d’observation!

Voilà qui est bien plus odieux que la situation que soulève M. Tardif!

Une revendication légitime et reconnue depuis longtemps

M. Tardif affirme que la revendication de ceux qui détiennent un bacalauréat dans une matière connexe et qui veulent raccourcir leur formation pédagogique est profondément injuste. Il faut voir à quel point il les méprise en affirmant que ceux-ci «se sont sont subitement découvert une passion pour l’enseignement tout en refusant de se former pour ce travail».

Dans les faits, plusieurs des candidats se prévalant de ce raccourci enseignent déjà dans nos écoles par le biais de tolérances d’engagement et ils détiennent généralement un bac dans une discipline connexe à celle qu’ils enseignent.

Il y a quelques années, ils n’avaient qu’à compléter un simple certificat universitaire en pédagogie d’un an pour devenir légalement qualifiés. Puis, on a restreint l’accès à la profession d’enseignant en abolissant ce dernier et en exigeant l’obtention d’un bacalauréat de quatre ans.

Le retour d’une mesure permettant à ceux qui détiennent un bac dans une matière connexe de devenir légalement qualifiés sans avoir à suivre obligatoirement une formation d’une durée de quatre ans n’est que bon sens et logique. Ce qui serait injuste, c’est qu’en suivant le raisonnement de M. Tardif, on demanderait à quelqu’un de retourner quatre ans à l’université alors qu’il a déjà une meilleure connaissance du milieu scolaire ou de la matière à enseigner que bien des étudiants en enseignement !

Les exemples seraient nombreux, mais je songe immédiatement à cette collègue remplaçante qui a un bac en psychologie et qui pourra bientôt enseigner en adaptation scolaire. Elle sera tout aussi qualifiée que bien de ses collègues. Je songe aussi à ce suppléant qui a un bac en littérature et qui fera un enseignant de français ayant de solides connaissances en lettres. Et puis, quand j’y réfléchis, cela m’embête de penser qu’après un an de pédagogie, Einstein lui-même ne serait pas assez qualifié aux yeux de certains bien-pensants pour enseigner la physique au secondaire.

Une formation pédagogique et disciplinaire discutable

M. Tardif estime finalement que ceux qui refusent de suivre quatre années de formation en pédagogie à l’université veulent réduire les exigences quant à la formation des maitres et que cela ne contribue en rien à revaloriser la profession enseignante.

Aussi bien lui dire pour qu’il ne se fasse pas d’illusions: s’il veut revaloriser cette profession, qu’il veille plutôt à améliorer la formation des futurs profs dans nos universités. Certains refusent plutôt de suivre cette formation parce qu’ils estiment qu’elle est totalement inutile. Comme bien des collègues, jeunes et moins jeunes, j’estime que mon bac en enseignement du français langue maternelle a été la plus grande perte de temps de ma vie. Je dois davantage mes qualités d’enseignant de français à mon bac en communication et mon DEC en lettres. Comme bien des collègues également, ma formation universitaire a été totalement déconnectée de la réalité de nos écoles et incomplète quant à la matière disciplinaire que j’ai eue à enseigner par la suite. J’ai davantage appris sur le tas dans des stages (souvent mal encadrés par mon université), par le biais de lectures personnelles et lors de mes premières années d’enseignement grâce à des collègues plus âgés qui m’ont pris sous leur aile.

Enfin, je suis plus qu’heureux de voir des candidats d’autres facultés que celle de l’éducation «arriver» dans nos écoles. Tout d’abord, il faut savoir que les différentes formations en éducation attirent généralement les cégépiens ayant la cote R parmi les plus faibles. Ensuite, s’il existe d’excellents jeunes enseignants, je suis las de côtoyer des finissants en enseignement du français qui – après quatre années de formation universitaire - ne savent pas qui est Albert Camus ou encore que «demeurer» peut être un verbe attributif…

La pédagogie, je veux bien. Mais un peu de contenu et de connaissances ne fera pas tort à notre réseau scolaire.

12 octobre 2009

On débat du privé...

La série de reportages de La Presse suscite quelques débats sur la blogosphère et ailleurs. Bon, on me reproche gentiment de ne pas faire «dans la dentelle» (ici), mais un lecteur attentif notera que j'ai pris soin de parler de certaines écoles privées et de ne pas généraliser ma pensée à l'ensemble des établissements de ce type. «(...)je n’y ai rien vu qui assure à l’école publique une amélioration des services d’éducation», indique le blogueur Mario Asselin. Et il y a bien raison parce que ce n'était pas le but de mon billet!

Mon but était de montrer que le pseudo succès de plusieurs écoles privées s'explique souvent par des pratiques discriminatoires et sélectives, que celles-ci disposent d'«avantages» que n'a pas le public, qu'il est «purement injuste de comparer l'école publique avec ces établissements d'enseignement» et que ces derniers ne remplissaient pas véritablement leur mission éducative.

Point à la ligne. Mais là ou j'enrage un peu, c'est quand je lis les commentaires de cet internaute en réponse au billet de Louis Préfontaine:

«Pourquoi le privé est-il si populaire ? Parce qu’il offre la possibilité à un enfant d’apprendre dans un cadre respectant son potentiel. Ca, TOUT le monde le sait.
Vous nous dites que ces enfants n’ont pas droit à une éducation à la mesure de leur potentiel…
Mais jamais ne demandez-vous au public d’offrir un tel programme à ces enfants. Et la solution est pourtant la.
Si l’école publique était capable d’offrir ceci aux meilleurs enfants, le privé serait en voie extinction.»

10 octobre 2009

Écoles privées: une série de reportages intéressants

Il y a longtemps que le Prof masqué ne s'est pas livré à une petite lecture critique de l'actualité en éducation. En voici une que je vous suggère de ne pas manquer.

La Presse publie aujourd'hui une série de reportages très intéressants sur les collèges privés. On comprend mieux le succès de certains établissements scolaires quand on voit comment ils fonctionnent.

Un premier bémol: la série de La Presse contient une information majeure qui est profondément inexacte, comme on le verra.

Par ailleurs, il faudrait éviter de généraliser: ce ne sont pas tous les collèges privés qui fonctionnent de la même façon. Ceux des grands centres sont nettement plus avantagés puisqu'ils disposent d'un bassin de clientèle plus important alors qu'en région, le choix est parfois plus limité. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que, même en régions, ces établissements d'enseignement jouissent d'avantages importants sur ceux du réseau public.

Un taux de rétention inexact

On parle beaucoup du nombre d'élèves qui décrochent au Québec. Avec un pourcentage variant entre 30 et 40%, on estime que le secteur public faillit à la tâche. Mais quel est le taux de décrochage au privé? La Presse indique que le taux de rétention serait de 71% au secteur privé. Donc, un taux de décrochage de 29%! On parle ici généralement d'élèves sélectionnés par des tests d'adminission.

Mais, dans les faits, ce taux serait inexact et plus élevé encore. En effet, il faut savoir que ce chiffre pourrait être plus important puisqu'il compare seulement le nombre d'élèves inscrits en première secondaire et avec ceux inscrits en cinquième. On ne sait donc pas véritablement combien d'élèves quittent le privé ou sont mis à la porte parce qu'avec une telle façon de calculer les choses, les collèges privés ont la possibilité de remplacer les élèves qui partent comme le reconnait le directeur général de l'école Regina Assumpta.

Après la sélection au début du processus d'admission, il ne fait aucun doute que l'écrèmage lors du parcours scolaire est donc sûrement encore plus important que ne le mentionne La Presse.

Une raison qui explique ce faible taux de rétention est le fait que les écoles privées veulent bien paraitre comme l'explique le directeur de l'une de celles-ci sous couvert de l'anonymat: «Avec le foutu palmarès, la pression est énorme. En quatrième et cinquième secondaire, ça prend absolument de bons résultats aux évaluations ministérielles. La compétition entre les écoles est de plus en plus présente.»

Ce taux de rétention serait cependant à la hausse. Une raison expliquant ce changement est monétaire si l'on en croit M.Sasseville, directeur du service de l'organisation scolaire à la commission scolaire des Patriotes : «Il y a une limite à ce que tu peux aller chercher comme élèves dans la région, soutient-il. Pour faire de l'argent, les collèges les gardent tout simplement plus longtemps.»

Est-ce aussi pour des raisons autres que monétaires, mais certains établissement privés fonctionnent maintenant autrement. La Presse cite le cas du collège Mont-Saint-Louis et celui du Séminaire de Sherbrooke.

«Chez nous, ce n'est pas pyramidal, il n'y a pas d'écrémage au fur et à mesure que le secondaire se déroule, explique André Métras, directeur général du Séminaire de Sherbrooke, qui vient au 73e rang en matière de taux de rétention. Quand on dit oui à un élève, on veut le garder pour cinq ans.» .

Performe ou prends la porte!

Lorsqu'on regarde le fonctionnement de certains collèges privés, on remarque qu'un élève doit réussir s'il ne veut pas être mis à la porte. Ainsi, il arrive qu'on exige des jeunes qu'ils respectent une moyenne cumulative et on ne tolère aucun échec: Brébeuf, 65 %; Sainte-Anne, 67 %, Saint-Sacrement, 68 %. Et ce pourcentage peut monter à 70 % ou 80 % dans les programmes spécialisés en sport, musique ou études internationales. Imaginez-vous combien d'élèves seraient à la rue si on faisait de même dans le réseau public?

La Presse mentionne le cas de cet élève qui n'avait que 64,5%. Le directeur du Collège Sainte-Anne, Ugo Cavenaghi, affirme que ce cas est exceptionnel: «Sur 1650 élèves, seulement quatre ou cinq n'ont pas répondu aux critères de réadmission l'an dernier. Il n'y a pas si longtemps, on pouvait perdre entre 20 et 30 élèves par année.» Mais il précise que l'établissement travaille fort pour conserver ses élèves le plus longtemps possible et a même embauché deux travailleuses sociales à temps plein cette année. Deux! Il faut croire que le privé n'a pas les même besoin que le public puisqu'à mon école nous en avons deux par cycle du secondaire et que cela est nettement insuffisant!

Quand certains affirment que les collèges privés ne forment pas une élite, prenez connaissance des propos de Mario Vachon, directeur général du collège Saint-Alexandre: «Parfois, les gens nous disent : «Vos élèves faibles, vous les renvoyez dans d'autres écoles. Sauf que nos élèves faibles ne le sont pas vraiment. Peut-être que le rythme qu'on impose ici est trop rapide pour eux mais, une fois à la polyvalente, c'est fréquent qu'ils aient une moyenne de 80 %.» Alors pourquoi ne pas les garder ? Parce que Saint-Alexandre est réservé aux élèves capables de suivre un programme enrichi.»

Une discipline stricte

Par ailleurs, les collèges privés ont tout le loisir d'imposer des règlements stricts comme le montre ce texte, ayant peu de chances de se voir trainer devant les tribunaux. Dans certains cas, la drogue ou d'alcool mène à l'exclusion.

D'autres raisons entrainent également un renvoi : «vol, harcèlement, taxage, bagarre, déclenchement injustifié du système d'alarme, piratage informatique, plagiat, etc.» Mais que penser des libellés flous comme «comportement jugé contraire aux valeurs préconisées par le Collège» (à Jean-Eudes), une «mauvaise conduite» (à Regina Assumpta) ou «lorsqu'un élève exerce sur le milieu une influence nocive» (à Brébeuf)?

Au secteur public, si un élève est renvoyé pour trafic de drogues, il est généralement envoyé dans une autre école. On n'exclut pas le problème: on le déplace. Il faut alors prévoir des modes de réinsertion pour l'enfant, des rencontres avec des professionnels en désintoxication ou avec des policiers, etc. Tout cela prend du temps et coûte cher. Le privé, lui, n'a à affronter ces problèmes.

Le cas de Louis n'est peut-être représentatif de tous les renvois au privé, mais il serait tout bonnement impensable au public. Notons qu'il existe des établissements avec peut-être un peu plus de jugeotte.

Et il faut voir comment ces élèves atterrissent au secteur public! Souvent, on ignore tout des motifs de leur renvoi: «Parfois, le collège privé n'envoie pas le dossier de l'élève avec les notes sur son comportement. Si j'ai un jeune violent, je ne le sais pas. C'est dangereux!», explique un enseignant. Et ce n'est pas le jeune ou ses parents qui vont expliquer à la nouvelle direction qu'il a été renvoyé pour possession de drogue. On découvre alors le problème sur le tard, sur le trop tard même, alors qu'il aurait fallu intervenir immédiatement à l'arrivée du jeune.

D'autres règlements soulèveraient tout bonnement une révolte des jeunes dans les écoles publiques si on les imposait:
- interdiction de chaussettes à motifs;
- interdiction de circuler à gauche dans les corridors;
- interdiction de toue manifestation sentimentale de nature amoureuse;
- les cheveux doivent être propres, peignés, être coupés de façon à faire preuve de distinction ou encore «le décorum qui sied à un milieu d'études sérieux».

Vous comprenez alors à quel point la discipline d'une école publique ne peut absolument pas être comparée avec celle d'une école privée. Et une de ces raisons qui explique cet écart, ce sont souvent les parents des jeunes contrevenants qui contestent la moindre sanction disciplinaire.

Je me souviens de ce jeune, surpris à vendre des stupéfiants en deuxième secondaire. Ses parents contestaient son renvoi parce qu'ils n'avaient pas le temps de le reconduire pendant une semaine à sa nouvelle école: «Vous me pénalisez et je n'ai pas à payer pour les erreurs de mon fils!»

Ou encore de ce père qui était allé chercher un avis juridique interdisant la saisie du téléphone cellulaire de sa fille. Ce n'est pas compliqué: pour rédiger un code de vie au public, il faut se mettre en mode «paranoïa» et toujous s'assurer que celui-ci résistera à un procès.

Une petite conclusion

Personnellement, à la lumière de ces faits, il est facile d'expliquer le pseudo succès de plusieurs écoles privées: épreuves de sélection à l'entrée, obligation de performance de la part de l'élève, écrèmage lors du parcours scolaire, discipline de fer qui encadre encore plus l'obligation de réussite... J'écris pseudo succès parce que le taux de rétention présumé des élèves au secteur privé est purement indécent, quant à moi. Il le serait encore plus si on disposait des vrais chiffres concernant cette réalité.

Il est purement injuste de comparer l'école publique avec ces établissements d'enseignement.Et il est encore plus indécent d'entendre des dirigeants de ces écoles demander qu'on augmente la subvention que le gouvernement du Québec leur verse. (Dans les faits, on l'a vu dans un billet précédent, ces établissements privés sont largement financés par le gouvernement québécois et dans un pourcentage bien supérieur au fameux 60% que certains affirment sur les tribunes publiques.)

On voit aussi à quel point plusieurs de ces établissements ont des pratiques axées sur la performance et non sur le bien-être ds jeunes qui leur sont confiés.

Si on donnait à l'école publique les avantages du privé, combien de gens s'insurgeraient à l'effet qu'elle ne remplit pas sa mission éducative? Et pourtant, c'est ce qui se produit chaque dans bien des écoles privées du Québec.

«Moralement, on n'assume pas notre rôle d'éducateurs», reconnait la direction d'une école privée ayant requis l'anonymat.

07 octobre 2009

La clarté d'une directive

On a reçu cette directive du MELS.

OBJET : LES RECTIFICATIONS ORTHOGRAPHIQUES ET L’ÉVALUATION DES APPRENTISSAGES AUX FINS DE LA SANCTION DES ÉTUDES SECONDAIRES

MESSAGE
La Direction de la sanction des études est régulièrement interpellée sur la question des rectifications orthographiques dans le contexte de l’évaluation des apprentissages du domaine des langues, aux fins de la sanction des études. Je vous rappelle que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport n’entend pas imposer l’apprentissage des rectifications orthographiques dans ses programmes d’études. Par contre, depuis 2006, dans le contexte de la correction des épreuves ministérielles, les nouvelles graphies intégrées aux dictionnaires usuels étaient acceptées.

Veuillez prendre note qu’à la suite d’une décision des autorités ministérielles, les élèves qui utilisent les graphies traditionnelles ou les nouvelles graphies ne seront pas pénalisés dans le contexte des corrections effectuées par le Ministère.

Nous encourageons donc les directions d’écoles et de centres à prendre en considération cette orientation lors de l’approbation des normes et des modalités d’évaluation des apprentissages de l’élève.


Bref, on ne l'enseigne pas, mais on nous encourage à ne pas le pénaliser.C'est clair.

Mais, au fait, on n'a jamais suivi de formation sur ces modifications. Comment accepter ce qu'on ne connait pas? Voilà la question.

05 octobre 2009

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Alerte d'incendie: utilisateur-payeur


Incroyable, mais la CSDM a décidé de refiler une partie de la facture aux mauvais plaisantins qui déclenchent de fausses alertes d'incendie dans ses écoles. Incroyable parce que je ne comprends pas que ce n'était pas la pratique habituelle auparavant.

Dans certains cas, on portait plainte au service de police mais, quand on a affaire à un mineur, pensez-vous sérieusement que le jeune écopera d'une sanction criminelle?

Seul bémol: il en coûtera 250$ aux jeunes qui tireront la sonnette d'alarme alors que les coûts peuvent atteindre 2 700 $ lorsque ses pompiers doivent se déplacer. On subventionnera encore les petits connards qui décident de s'amuser à nos frais. Pourquoi ne pas les laisser seuls la facture? Tu déconnes, tu paies. C'est clair et simple, non?

03 octobre 2009

C'est le retour des oies!

Plusieurs centaines d'oies blanches viennent à peine de survoler la maison. Spectacle aérien magnifique que j'ai longuement admiré et écouté!

Mais en bon gars de banlieue, vous auriez dû voir mon sourire de satisfaction quand j'ai constaté qu'il n'y en a aucune qui a réussi à chier sur ma voiture toute propre!

Parfois, j'ai honte de certaines des pensées qui m'habitent...

En passant, il y en a qui pensent encore plus que moi (ici et ici).

02 octobre 2009

La poutre dans l'oeil...

La nouvelle est passée inaperçue au Québec, mais elle suscite un certain écho dans l'Ouest canadien: un enseignant transsexuel a été congédié parce qu'on veut «protéger les élèves de la confusion sexuelle que représentent les transgenres».

Il faut dire que son employeur est le conseil scolaire catholique de Saint-Albert...

Ouins. La cause va être assez facile à plaider. Mais pourquoi le Conseil s'arrête-t-il en chemin? Pourquoi ne pas aussi bannir les homosexuels des classes de l'Alberta? Les enseignantes qui prennent la pilule ou qui ont eu recours à l'avortement?

Et puis, tiens, puisque ce conseil scolaire et l'archevêché d'Edmonton partagent les mêmes vues, pourquoi ne pas démettre aussi les prêtres abuseurs et pédophiles?