29 juin 2011

Comment ma CS me rend inefficace

L'année scolaire se termine par trois journées pédagogiques où je devrais normalement planifier ma prochaine année scolaire. Sauf que vous me voyez en train de me chercher du travail autre à effectuer parce que ma commission scolaire a réussi à me rendre totalement inefficace. Comment y est-elle parvenue? Rien de plus simple: en se mêlant de gérer mon contenu d'enseignement.

En effet, en 2011-2012, en première secondaire, il y aura possiblement des examens de fin d'année. Or, je ne saurai pas avant la fin août, au plus tôt (et les méchantes langues diront: de quelle année?) si cela sera effectivement le cas. Comme il est toujours préférable de voir vers la fin de l'année le type de discours écrit évalué en examen final, par exemple, j'en suis réduit à attendre et à perdre un temps précieux que je pourrais consacrer à déjà planifier mon année ainsi qu'à organiser de façon logique mes séquences d'enseignement (par exemple, il est préférable de voir la ponctuation reliée aux conjonctions en même temps que le discours explicatif plutôt que narratif).  

Bon, dans les faits, je ne perds pas mon temps. Je répare de vieux dictionnaires, mets de l'ordre dans mes ordinateur. Mais devinez qui va rusher à la rentrée? Et encore, cela, c'est si ma CS se branche rapidement sur ce qu'elle veut que je fasse. Ce qui sera loin d'être le cas, croyez-moi.

Improvisation à la manière de Kafka ayant pour thème: on ne sait pas ce qui sera évalué en fin d'année
Durée: une année scolaire
Nombre de joueurs: un enseignant et ses élèves

Ce sont juste des enfants... (ajout)

Ce matin, un article du JdeM relate quelques événements où des enseignements ont été agressés ou faussement accusés par des élèves. Vous remarquerez: on parle très peu de ces cas.

Tout d'abord, les commissions scolaires font tout pour que ces cas ne deviennent pas publics pour des raisons d'image. Ensuite, il y a souvent l'âge des élèves impliqués qui limitent le battage publicitaire qu'on peut accorder à de telles histoires. Enfin, et je le sais pour avoir discuté avec certains enseignants faussement accusés, ceux-ci ne veulent pas de publicité autour de ce qu'ils ont vécu. Ils ont déjà assez souffert et, dans certains cas, un acquittement ne marque pas toujours l'arrêt des regards soupçonneux qu'on pose sur eux. Alors, aussi bien se faire oublier si on n'a pas encore parlé de soi...

Un enseignant accusé est souvent renvoyé à la maison, parfois sans salaire. Il arrive aussi qu'il doit cesser de travailler et ne reçoit que 75% de son salaire. Dans tous les cas, il est financièrement pénalisé. S'il veut récupérer son salaire perdu, il devrait poursuivre les parents de l'élève concerné. Une chouette bataille juridique en vue...

À première vue, on a l'impression que certains jeunes peuvent se comporter en toute impunité. Ainsi, deux élèves qui ont injustement accusé un enseignant d'éducation physique d'agression sexuelle pour se venger que celui-ci les avait expulsées de son cours parce qu'elles ne portaient pas la tenue obligatoire. Il a fallu des pressions syndicales sur la commission scolaire pour qu'elles soient changé d'école. Vous en connaissez des situations où une victime doit continuer à côtoyer ses agresseurs?

L'école est un milieu qui semble vivre en dehors de la réalité. Dans la vie de tous les jours, on n'accepterait jamais une telle situation dans un milieu de travail normal. Comment expliquer une telle situation? Peut-être dans cette citation du directeur de la commission scolaire des Appalaches, Camil Turmel: «Dans certains cas, il a été question d'agressions armées, mais en bout de ligne, c'est un enfant qui a donné un coup de crayon dans le dos de l'enseignant.» Et l'enseignant, lui, c'est quoi? Un mannequin...

Si ce n'est pas banaliser la violence, je ne sais pas ce dont il s'agit ici. Quand un DG de CS se fera agresser à coups de crayon ou accuser d'agressions sexuelles, combien on parie que la réaction sera différente?

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Une dernière chose: nos syndicats sont très bons pour appuyer différentes causes, écologique, féministe et autre, mais qu'attendent-ils pour améliorer avec autant de moyens et d'ardeur les conditions de travail parfois violentes dans lesquelles oeuvrent certains enseignants? Je sais qu'on peut mâcher de la gomme et marcher en même temps, mais parfois il faut laisser tomber la gomme et marcher avec plus d'énergie.

Je me souviens que, lors d'une précédente négociation collective, un des moyens de pression proposé par mon syndicat avait été de ne plus tolérer les actes violents à notre égard. Comme si, en dehors de cette période, la chose était plus acceptable...

24 juin 2011

Quand La Presse laisse passer une lettro-pub

On connait tous les infos pub. Il s'agit d'émissions publicitaires déguisées en émissions d'informations pour mieux nous vendre un produit quelconque.


Deux individus ont appliqué ce genre à une lettre aux lecteurs publiée dans La Presse cette semaine en versant dans une autopromotion un peu dérangeante de l'école privée. Sous le titre de «L'activité physique favorise la réussite scolaire», cette lettre vante implicitement à plus d'une reprise un collège privé de la région nord de Montréal.


Les auteurs, qui sont également les fondateurs et directeurs de ce collège, affirment ainsi: «nous croyons humblement avoir su, au collège Boisbriand, développer certains projets et programmes qui ont du succès.»


Dans les faits, quand on lit attentivement cette épitre, on apprend qu'il s'agit d'un «collège privé non subventionné, sans aucune sélection de ses élèves et qui réunit aujourd'hui plus de 320 élèves du 1er au 5e secondaire.» Donc, les parent paient une somme importante pour y inscrire leur enfant: une facture de 6800 $ au lieu de 2800 $ pour un collège privé subventionné. Or, faut-il rappeler que le statut socio-économique des parents est un des critères les plus importants dans la réussite scolaire d'un jeune? Qui plus est, quand on l'inscrit dans un collège non subventionné avec les couts que cela engendre, on peut être certain que ces mêmes parents effectueront un suivi attentif de l'évolution scolaire de leur enfant. Par ailleurs, avec seulement 320 élèves, on comprend aussi que la dynamique de cette école n'a rien à voir avec la très grande majorité de celles du Québec.


Oui, un encadrement plus attentif et davantage d'activités parascolaires peuvent exercer une influence positive sur la réussite des jeunes. Mais quand les auteurs de cette lettre affirment que «L'heure n'est plus au débat entre le public et le privé mais plutôt à la synergie de notre système. Notre province accepte que la santé soit supportée par le privé et que nos routes soient développées par l'entreprise privée dans le but de satisfaire le public et leur offrir des services de qualité. Il est temps d'appliquer ce modèle de collaboration à l'éducation de nos enfants», on comprend très bien où ils veulent en venir.


À ce propos, une petite recherche (ici, ici et ici) nous apprend tout d'abord que ce collège n'existe que depuis septembre 2009, soit depuis une année scolaire complète. Les auteurs de cette lettre auraient dû avoir l'humilité de reconnaitre que leur «succès» est en partie celui des autres institutions que leurs élèves ont fréquenté pendant la majeure partie de leur parcours scolaire. Il faut aussi se garder une petite gêne quand on écrit que «Chez nous, le taux de réussite est une bouffée d'espoir. 100% de nos finissants sont admis au cégep, le taux de décrochage est de 0% et seulement 4,8% de nos élèves accusent une année de retard scolaire et ce avec une clientèle à 65% masculine.» On parle d'une école qui n'existe que depuis un an.


Par ailleurs, on ne peut être que troublé quand on découvre que ces mêmes auteurs dénoncent sur d'autres tribunes le fait le MELS refuse de subventionner leur collège. Vantent-il véritablement un meilleur éducatif pour les jeunes ou tentent-ils de faire la promotion du financement par le MELS de leur propre établissement? On doit avouer que tout cela est dérangeant quand on remet les choses dans leur contexte.


Enfin, sans verser dans la méchanceté, quand les auteurs de cette lettre parlent de leur collège qui a remporté des bannières sportives, les seules dont j'ai pu avoir confirmation étaient de niveau cadet B. À ma modeste école publique, on compétitionne seulement dans le A et le AA... Le B est une catégorie résolument trop faible pour nos jeunes.  Ça aussi, c'est un symptôme de manque de modestie.

20 juin 2011

Réjean Parent, contaminé par l'évaluation réforme?

Le Journal de Montréal a demandé à certains acteurs du monde de l'éducation d'évaluer la première année de la ministre Beauchamp à titre de titulaire du MELS. Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec, s'est montré de loin le plus généreux. Voici son évaluation:


Enseignants et employés scolaires 101, résultat disciplinaire : 75 %
Commentaires de Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec
«J'accorde trois notes distinctes à la ministre. Pour ses attitudes, c'est une note parfaite. C'est une dame affable, aimable et disponible. Pour le leadership, c'est plutôt 75 %. On ne peut pas dire qu'elle maîtrise son ministère. L'appareil la contrôle encore... Pour les contenus, c'est plus faible, entre 65 % et 70 %. Quand je regarde le dossier de la violence à l'école ou de la persévérance scolaire, ce n'est pas encore maîtrisé. Et, du côté universitaire, c'est plus le ministre des Finances qui a piloté le dossier du financement des études. En gros, c'est une élève studieuse qui a bien progressé et qui mérite de poursuivre son cheminement.»

Donner 75% à quelqu'un qui ne maitrise pas son ministère, je n'arrive pas à le croire! Ce commentaire renforce également mon idée de qui a le véritable pouvoir au MELS: les mandarins. Par ailleurs, un contenu faible mérite entre 65 et 70%.  On n'a plus les faibles qu'on avait. Appellerait-on cela niveler par le bas?

On voit aussi que M. Parent aime bien l'évaluation. Il divise la performance de la ministre en trois volets (des compétences?) pour ensuite porter un jugement plus global (un bilan?)

Finalement, que voilà une évaluation guidée par la politique! Heureusement que M. Parent n'est plus enseignant. Sinon, tout le monde, peu importe sa valeur, passerait dans ses cours.

16 juin 2011

Aidons une jeune enseignante

Une jeune enseignante de français au secondaire cherche à savoir dans quelle commission scolaire ses possibilités d'embauche sont les plus élevées.  Si vous voulez lui donner un petit coup de main en lui indiquant l'état de la situation dans votre CS, ne vous gênez pas.

Si vous avez un blogue et que vous ne désirez pas qu'on relie votre auguste personne à une CS, écrivez ici de façon anonyme simplement. Je présume que cette jeune enseignante est de la région métropolitaine.

14 juin 2011

Pour la loi et l'ordre, surtout l'ordre...

Qui dit fin d'année au secondaire, dit surveillance d'examen. Quel moment passionnant de mon métier! Quel bonheur d'être là à ne rien faire à part surveiller pendant trois heures et plus! L'hyperactif en moi est mis à rude épreuve, croyez-moi.

Une fois que j'ai fini de jouer avec des crayons, des effaces, des élastiques, des dictionnaires même (je me rappelle cet inukshuk fait avec des dictionnaires Larousse), je lutte contre le sommeil ou l'envie d'effectuer une petite gigue. Heureusement, hier, une jeune suppléante en anglais m'a donné une occasion en or de dépenser mon trop-plein d'énergie.

Il faut tout d'abord savoir que les nouveaux types d'épreuves comprennent souvent un cahier de préparation que les jeunes complètent avant l'examen. Soit qu'ils remettent celui-ci à l'enseignant avant l'évaluation soit qu'ils l'apportent avec eux le jour même de celle-ci.

Alors que la cloche venait à peine de sonner, j'ouvre l'enveloppe de l'examen et je découvre que l'enseignante avait placé les cahiers de préparation des élèves pêle-mêle. Quand on a déjà à asseoir en ordre alphabétique un groupe d'élèves qu'on ne connait pas dans une classe qu'ils ne connaissent alors qu'ils sont habitués de prendre la place qu'ils veulent, inévitablement, un «tabarnac!» intérieur retentit dans notre coeur. On rage encore plus quand on s'aperçoit que l'enseignante n'est pas foutue de rayer de sa liste d'élèves le nom de ceux qui ne sont plus inscrits à son cours depuis belle lurette...

Sitôt l'épreuve en marche, on en profite pour lui écrire un mot aigre-doux sur l'enveloppe d'examen. Et, à la fin de l'épreuve, on en profite pour lui remettre les cahiers de préparation et les copies des élèves dans un ordre savamment étudié pour lui montrer toute la joie qu'il y a à replacer 32 copies en ordre alphabétique. Je me suis assuré de mettre des copies à l'endroit, à l'envers, le bas en haut, le haut en bas. Au moins 15 bonnes minutes de plaisir l'attendent...

Une collègue surveillante, qui a eu droit au même genre d'enveloppe de cette jeune enseignante, a préféré prêcher par l'exemple et a tout bien classé en laissant une note expliquant qu'il convient de respecter l'ordre alphabétique.

Quatre ans d'université, des cours de gestion de classe, des stages et pas foutue de simplement être efficace...

Je suis un facho, je l'assume. Je suis pour la loi et l'ordre. Surtout l'ordre alphabétique.

13 juin 2011

Tous les Claude ne sont pas égaux (ajout)

Claude Béchard, vous vous souvenez?  Ah! vous ne savez pas de qui il s'agit...
Indice 1: parti libéral du Québec.
Indice 2: ami de Jean Charest.
Indice 3: ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation de 2009 à 2010.

Toujours est-il que ce Claude-là a eu droit à des funérailles nationales. Deux des trois indices expliquent peut-être cette cérémonie protocolaire.

Claude Léveillé. Plus connu que l'autre. Depuis plus longtemps. Un chanteur, pianiste, compositeur, acteur, poète. A marqué l'histoire de la culture québécoise. Pas de funérailles soulignées par l'État.

Tous les Claude ne sont pas égaux, mais certains de leurs amis ont un égo plus gros que d'autres.

Une autre illustration du traitement préférentiel des ti-namis près des sphères du pouvoir.

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Au ministère des Relations internationales du Québec, on indique que «Les funérailles nationales sont réservées aux personnalités qui ont marqué la vie politique, culturelle ou sociale du Québec, selon une décision du gouvernement. (...) »


Méchamment, si l'on parle surtout de Claude Béchard aujourd'hui, c'est en raison des funérailles nationales controversées auxquelles il a eu droit, pas pour ses accomplissements qui ont été loin de marquer la vie politique.





11 juin 2011

Le radotage

J'écris moins. C'est tivident comme dirait l'autre... Parce que l'actualité en éducation radote elle-même. Chaque semaine surgit un sujet de billet et je m'aperçois que j'en ai déjà parlé, que j'ai déjà écrit sur celui-ci. L'éducation est un monde qui n'apprend pas de ses erreurs, faut-il croire. Ce qui est désespérant en soi quand on y songe.

Et puis, il y a le fait que je me censure parce que mon identité au travail est assez connue.  Cela m'empêche de couvrir tout un pan de l'enseignement, quoique je commence à me dire que je devrais peut-être être moins craintif et avoir moins peur de la portée de mes réflexions, ce qui vous vaudrait quelques billets savoureux.

Enfin, tout cela pour écrire que je me refuse à radoter. Simplement.

08 juin 2011

L'enseignement, une carrière d'avenir?

Je lis ces deux textes (ici et ici) et je constate encore une fois à quel point on ne dit pas tout aux jeunes qui songent à une carrière en enseignement. Quand on titre «Forte demande du primaire au secondaire», c'est qu'on est dans le champ gauche pas à peu près...

Ainsi, au secondaire, il n'y a aucune demande en éthique et culture religieuse ou en univers social. Les finissants que les universités forment n'enseignent pas dans leur champ de compétence. Ils font des contrats à la pièce. J'ai même deux collègues diplômés en univers social qui ont enseigné, au cours des trois dernières années l'anglais, la physique, les maths, le français, l'éthique mais jamais la matière pour laquelle ils ont été formés.

Tout aussi indicatif encore, les listes d'ancienneté en éthique et culture religieuse ou en univers social excèdent de beaucoup le nombre de postes disponibles.

Par ailleurs, dans plusieurs régions du Québec, on assiste à une baisse du nombre d'élèves et donc à une réduction du nombre d'enseignants embauchés. J'ai croisé l'autre jour un couple d'enseignants de Trois-Rivières qui a décidé de déménager dans la région nord de Montréal. Ils ont laissé derrière eux amis, maison et famille parce qu'ils estimaient avoir plus de chances de trouver des postes permanents là que dans leur ville d'origine où ils végétaient sur des listes d'ancienneté...

Une demande forte? Pas dans tous les champs et pas dans toutes les régions du Québec... Prétendre le contraire, c'est mal connaitre la réalité ou mentir, comme le font certaines facultés d'éducation en disant à leurs étudiants qu'ils se trouveront un emploi facilement. Mais si elles disaient le contraire, ce sont les gens qui y oeuvrent qui se chercheraient un emploi.

07 juin 2011

Avec une alliée comme ça...

Dans le grand club des amies de Pauline Marois, il faudrait bien un jour que certaines cessent de nuire à leur chef. La dernière en lice est la députée de Matapédia, Danielle Doyer, dont voici l'interprétation toute personnelle de la crise qui secoue le PQ:

Se ralliant à sa chef, Danielle Doyer (Matapédia), quant à elle, a offert une autre interprétation de la crise actuelle: pour plusieurs, il est inacceptable de voir une «femme exercer l’autorité», a-t-elle dit en entrant au caucus.


Qu'en pensent mesdames Lisette Lapointe et Louise Beaudoin? Je partage la lutte pour une meilleure équité entre les sexes, mais quand je lis ce genre de victimisation féministe, je décroche... Puis-je dire de madame Doyer qu'elle est une saprée imbécile sans être accusé de machisme?


Lorsque Pauline Marois a été nommée chef du PQ, elle parlait de faire de la politique différemment. Or, on apprend que les députés du PQ ont su par la radio l'appui de leur parti au projet de loi 204 et qu'ils devraient suivre la ligne du parti. Pas de discussion, pas de caucus. Faire de la politique différemment?

Pauline à la dérive?

Coup d'éclat au Parti québécois: trois députés hautement ministrables ont décidé de remettre leur démission de cette formation politique. Les raisons motivant leur geste sont multiples:
- rejet de la façon dont se vit la politique au PQ (ligne de parti, pouvoir important de l'entourage de la chef du parti, etc.);
- refus de voter pour le projet de loi 204 suspendant la possibilité de contester l'entente entre la ville de Québec et Quebecor;
- contestation du leadership exercé par Pauline Marois.

La réaction de Mme Marois est d'un déni complet. Elle rejette les oppositions soulevées par les dissidents et va jusqu'à promettre du changement.

Je dois avouer que je suis troublé de voir une personne comme Louise Beaudoin claquer la porte de la sorte alors que cette dernière est revenue en politique à la demande de la chef péquiste. Tout comme j'ai été troublé de voir Agnès Maltais appuyer  un projet de loi cautionnant l'entente Labeaume-Quebecor et le PQ faire la promotion d'une législation aussi incroyable par pur électoralisme, il ne faut pas se le cacher.

Dans les faits, soyons honnête: il est incroyable que le PQ ne soit pas aussi fort devant un gouvernement Charest si impopulaire et empêtré dans des scandales incessants. Alors que Mme Marois jouit d'un vote de confiance à 93% au sein de son parti, dans le grand public, elle peine à distancer Jean Charest. Même une formation fantôme comme la Coalition pour l'avenir du Québec la supplante.

Jean Charest doit rigoler. Et prévoir des élections en automne. Ne soyez pas surpris de le voir réélu par défaut.

À lire à ce propos, cet intéressant texte de Vincent Marissal.

03 juin 2011

Manifeste pour un Québec éduqué

Des enseignants de cégep ont lancé un manifeste pour dénoncer les contraintes qu'on leur imposerait quant à leur enseignement et la réussite des élèves. Je vous invite à le consulter ici.

Dans un texte dans Le Devoir, on peut lire:

L'an dernier, dans le nouveau devis ministériel pour la formation générale, une partie des exigences en littérature a été retirée au profit de l'ajout d'une compétence en correction et révision de textes. «Il fallait revoir l'autocorrection avec les nouveaux étudiants sous prétexte qu'ils n'avaient pas vu cette compétence-là en 5e secondaire», a-t-elle ajouté.


Je peux vous certifier que la notion de révision de texte est vue dès le primaire. Mal vue, de façon incomplète, avec de mauvais outils, dans certains cas peut-être. Mais disons les choses comme elles sont: l'élève sait qu'il n'a pas besoin de maitriser correctement le code grammatical pour réussir une production écrite tant certains critères d'évaluation venant du MELS ou des commissions scolaires sont flous ou flexibles. Alors, pourquoi se forcer? pourquoi corriger? pourquoi appliquer une méthode d'autocorrection?

Comme enseignant de cinquième secondaire, j'ai vu des élèves réussir l'épreuve ministérielle de français écrit avec des notes dépassant les 70% alors qu'ils peinaient à obtenir 50% dans mon cours. Certains faisaient une faute aux 10 mots et ne savaient toujours pas écrire le mot «professeur» après onze ans à l'école. Qu'à cela ne tienne: ils ont réussi!

Ce manifeste montre deux choses. La première est l'inefficacité de notre système d'éducation dans certains domaines; la seconde, le fait qu'on pellete toujours dans la cour du suivant les problèmes rencontrés dans des niveaux d'enseignement inférieurs. Il n'est pas étonnant que, depuis quelques années, on assiste à la création de cours de mise à niveau en français au cégep et à l'université. On aurait dû tirer la sonnette d'alarme quand on en est même venu à en instaurer dans le cadre du baccalauréat en enseignement du français! Mais pourquoi se poser des questions quand nos élèves, du moins les plus persévérants, reçoivent tous un beau diplôme à la fin de leurs études?

01 juin 2011

La malbouffe dans les écoles: la rentabilité a un goût

La Presse publie un article ce matin sur les résultats de dans les écoles du Québec. Bilan mitigé.

Il aurait été intéressant de savoir quels sont les résultats selon qu'il s'agisse d'un service fourni par la commission scolaire ou une entreprise privée.

Je dois dire qu'à mon école, plusieurs choses ont changé. Ainsi, les frites et autres poutines sont disparues. Quand un mets est pané (des croquettes, par exemple), cela l'est légèrement. On a donc réduit l'offre de malbouffe.

Par contre, pour le virage santé et éducatif, on repassera. Aucune information sur les bienfaits des nouveaux mets offerts, aucune semaine thématique sur les saines habitudes alimentaires ou sur la découverte de nouveaux plats. Bref, une cafétéria plate avec des légumes en conserve ou décongelés et des fruits en boite.

Et pour ce qui du bar à salade, on sent que c'est davantage une corvée pour le gestionnaire privé de la cafétéria. Présentation des salades dignes des meilleurs établissements soviétiques de l'après-guerre. Utilisation de vinaigrette et de mayonnaise à outrance. Heures d'ouverture réduites (une trentaine de minute sur une période de diner qui en dure 75). Vente au poids qui fait qu'une assiette normale coute deux fois le prix d'un plat standard. Et - comme on a affaire à des précurseurs ici - abolition de l'utilisation de la pièce d'un sou qui fait que tous les montants facturés sont souvent arrondis à la hausse.

Puis, à ne rien comprendre, la vente de SlushPuppies qui contient 27 grammes de sucre par verre de taille régulière. Cela, c'est sans compter les jus MinuteMaid qu'on retrouve dans les distributrices et qui en contiennent 64, je crois, pour une bouteille de format moyen. Quelqu'un devra m'expliquer...