31 juillet 2009

Cul de pirate

C'est le gros buzz à Québec. Béa, de Coeur de pirate, a mis en ligne des centaines de photos d'elle nue ou légère vêtue.

Le buzz, c'est que certains blâme le quotidien Le Soleil de sortir cette histoire connue par certains internautes depuis longtemps.

Or, cquelques éléments semblent indiquer que Béa aurait été mineure au moment de mettre en ligne ces photos.

Mon premier problème avec cette histoire, c'est que certains s'en contrefoutent royalement. Tant que sa musique est bonne... Comme si le fait d'être un artiste te permettait un peu n'importe quoi. On banalise les faits ou tente de passer à autre chose.

Le président et directeur artistique de Grosse Boîte, Éli Bissonnette, avec qui Coeur de Pirate a récemment signé un contrat a affirmé: «Je n'ai pas le goût de parler de ça, et elle non plus. Je ne pense pas que ce soit pertinent avec tout ce qui se passe présentement dans sa carrière.» «Les photos, je les assume, mais je n'ai pas envie d'en parler», répondait Béa au début du mois de juillet au quotidien belge Le Soir.

Il faut dire que la multinationale Coke vient juste de signer un contrat de pub avec l'artiste pour les prochains Jeux olympiques. Ça tombe mal...

Le deuxième, c'est que certains parlent de photos érotiques. J'ai de la difficulté avec l'érotisme quand on met en ligne des photos de nu sur un site de nymphettes.

Le troisième, c'est qu'on ne réagit pas plus que cela quant au fait qu'elle l'aurait fait alors qu'elle était mineure.

Coudonc, suis-je rendu puritain? Et puis, papa et maman Pirate, là-dedans, ils en pensent quoi?

29 juillet 2009

La grippe A(H1N1) et les femmes enceintes

Je mets en ligne ce lien vers un article publié sur Cyberpresse à l'effet que la grippe A(H1N1)présenterait plus de risques pour les femmes enceintes.

Les femmes enceintes atteintes du virus A(H1N1) de la grippe ont quatre fois plus de risques de souffrir de complications impliquant une hospitalisation et présentent un taux de mortalité plus élevé que la moyenne, selon une étude américaine publiée mercredi.

28 juillet 2009

Une perle du JdeM

Tiens, encore une perle du Journal de Montréal avec ce titre: Fraude : le «Warren Buffett chinois» conclut une entente avec la SEC.

Combien on parie qu'il pigeait dans la caisse «à volonté»...

Parizeau avait raison: la Terre est plate! (ajout)

Ce matin, Le Journal de Montréal nous farcit une tranche de ... en revenant sur le sujet du décrochage scolaire chez les garçons. Et y va même d'un titre savoureux: «Parizeau avait raison». C'est toujours approprié de féliciter un politicien qui a écrit dans ses propres pages... Le même politicien qui a eu la possibilité, alors qu'il était au pouvoir, de s'attaquer à cette réalité et qui n'a rien fait.

Le JdeM y va d'ailleurs avec une pièce d'anthologie d'analyse: «La moitié des commissions scolaires où le taux de diplomation des garçons a été le plus élevé, en 2008, accueillent des élèves anglophones.» Le verre est à moitié plein ou à moitié vide? En nombre d'élèves réels, ça fait combien au fait?

J'ai déjà eu l'occasion de démontrer que l'analyse de M. Parizeau manquait de rigueur (ici , ici et ici) Plusieurs variables y étaient négligés: statut socio-économique, impact des écoles privées, intégration des immigrants, etc.

Par ailleurs, on connait le talent de pyromane de M. Parizeau pour allumer des feux et ne pas apporter de solution. «La faillite de notre système scolaire, ce n'est pas moi qui vais l'expliquer, même si j'aurais une foule de pistes à avancer. Je refuse de jouer à l'apprenti sorcier», avait déclaré Monsieur dans sa suffisance bien connue. D'ailleurs, on se rappelera que ce dernier s'en était pris, entre autres, à la réforme pour expliquer cette situation... N'importe quoi!

Actuellement, au Québec, on parle de décrochage scolaire en cernant mal le problème et surtout en ne faisant pas une analyse sérieuse des solutions gagnantes.

Et puis, tiens, j'y vais de mon analyse (qui n'est absolument pas scientifique et seulement fondée sur des émotions): les ti-culs francophones sont habitués d'être les petits boss à la maison et sont incapables de se plier à quelque forme d'autorité que ce soit. Ils se tuent en char, en moto, se droguent plus que la moyenne canadienne, sont gâtés pourris. Des enfants-rois. Faque l'école...

******

J'ajouterai aujourd'hui que le JdeM vient de découvrir, avec des chiffres qui décrivent somme toute une réalité semblable à celle de l'année dernière (et de l'année d'avant... et de l'année d'avant... et...) que la situation du décrochage est plus catastrophique encore chez les communautés autochtones. On parle de taux de décrochage supérieurs à 90%. Mais oublie parfois que certains améridiens vivent dans des conditions proches du Tier-Monde. Mais on s'en moque-tu des sauvages...

27 juillet 2009

Une image vaut mille maux...


Cette nouvelle publiée sur Canoe est terrible. Mais que dire des capacités cognitives de celui qui l'a illustrée?

À votre avis, l'illustration suivante représente-t-elle un couteau de cuisine, une épée ou une machette?

25 juillet 2009

Vivre avant la retraite

Un ancien collègue est décédé cette semaine, un an seulement après avoir pris une retraite bien méritée. Je le connsaissais peu, mais je savais qu'il était un bon prof, apprécié par ses collègues et par les élèves.

Hier, au salon funéraire ou je me suis présenté pour témoigner de mon appui à sa famille et à mes collègues touchés par sa mort, j'ai réalisé à quel point il ne faut pas vivre pour plus tard. Souvent, comme prof, on voit la retraite comme une libération. On repousse souvent certains moments qu'on pourrait vivre aujourd'hui.

Je n'ai pas envie de retraite pour vivre. J'ai envie de soirées, de fins de semaine, de congés, de vacances, de moments de plaisir, de fou rire et d'évasion.

J'aime mon travail. J'aime mes élèves. Mais je suis convaincu que la vraie vie est ailleurs. Ailleurs en moi et ailleurs partout ou je suis.

24 juillet 2009

Résultats du MELS 2008

La Presse révélait aujourd'hui que les résultats des élèves aux divers examens du MELS avaient baissé en 2008, s'établissant à une moyenne de 72,8% et à un taux de réussite de 82,4%. Le taux global de diplomation sur sept ans, quant à lui, s'établissait à 72%.

On passera sur le fait que tous ces chiffres semblent irréalistes, notamment en français. C'est plutôt le fait qu'ils soient publiés en plein de mois de juillet et que personne ne soit disponible au MELS pour les commenter. On appelle cela noyer le poisson, non?

22 juillet 2009

Quand on prend la justice dans ses propres mains...

Je fais rarement de liens vers la chronique de Patrick Lagacé quand il aborde des phénomènes propres à Internet ou à la blogosphère. Je devrais peut-être, remarquez... Mais le cas soulevé aujourd'hui est intéressant.

Le chroniqueur de Cyberpresse mentionne un blogue ou l'auteur a mis en ligne un vidéo (plus ou moins clair) dans lequel un homme serait en train de se masturber, à son avis, dans sa voiture stationnée sur une rue passante. De plus, le blogueur inclus dans son billet des informations pouvant mener presque assurément à l'identification du «branleur».

Que doit-on en penser? Je retranscris ici le commentaire que je lui ai transmis.

Tout d'abord, ce monsieur serait fort possiblement plus un voyeur qu'un exhibitionniste. Il était bien assis dans sa voiture ou il croyait être «caché». La voiture comme espace privé magique... Come on! On s'arrange pour avoir des vitres teintées plus efficace dans ce temps-là!!

Un exhibitionniste se serait arrangé pour être vu. Il tire davantage son plaisir dans l'interaction avec l'autre. Dans votre cas, aussitôt qu'il a été surpris, il a semblé fuir votre regard. À moins bien sûr que ce soit votre caméra...

Cela dit, en se basant sur votre témoignage, on peut penser qu'il aurait commis une infraction en se livrant à une grossière indécence sur la voie publique et on ne peut que condamner un tel geste qui aurait pu être effectué devant des enfants, par exemple.

Ceux qui vous pourfendent seraient moins incisifs si cela leur était arrivé avec leur progéniture. Ils auraient eu une réaction plus émotive et moins cérébrale. Par ailleurs, le fait d'avoir filmé ce qui est fort possiblement une infraction constitue une preuve pouvant mener à l'arrestation de ce monsieur.

Cependant, fallait-il mettre ce vidéo sur le Net alors que vous possédiez déjà suffisamment d'informations à mon avis pour mener à une enquête de la part des services policiers?

C'est là ou je m'interroge sur les motivations véritables de votre geste. C'est souvent en procédant de la sorte qu'on peut déterminer le bien-fondé d'une action. Je ne vous condamne pas, mais je crois que la colère vous a davantage guidé ici.

Qui plus est, je m'interroge aussi sur la légalité de votre geste. Peut-on filmer quelqu'un à son insu et mettre sur le Net des informations supplémentaires suggérant qu'il ait commis un crime? Je ne sais pas, mais votre situation deviendrait plutôt paradoxale.

Votre démarche ne revient-elle pas, au fond, à vous faire justice vous-même par le biais d'Internet sans pour autant laisser à ce qui semble bien être un branleur la présomption d'innocence? Même si votre démarche est fondée sur des valeurs saines (protection des enfants, sécurité de l'espace public), la motivation qui la guide me semble discutable et pourrait mener à des dérapages bien plus dangereux.

Si je peux comprendre comme père votre geste (utiliser ici le mot jouissif serait de mauvais goût), je ne peux hélas! le partager comme internaute.

Bill Cosby et l'éducation

Texte intéressant publié dans La Presse ce matin à propos du comique américain Bill Cosby. Celui-ci aborde le thème de l'éducation sur deux plans.

Le premier traite des préjugés et du racisme:
«On lui a déjà reproché d'éviter de prendre position sur la question raciale. Ce serait mal le comprendre. Au lieu de dénoncer ouvertement les préjugés, Cosby essaie de les détruire. Il montre une famille noire instruite et de classe moyenne comme s'il s'agissait d'une chose assez naturelle pour ne pas devoir être soulignée à grands traits. (...) Au lieu de la «victimisation», il prônait la responsabilisation par l'éducation et le bon modèle parental. Si un policier tire sur un Noir qui a volé un gâteau, le premier réflexe ne devrait pas être de crier au racisme. Ce devrait être de se demander pourquoi le Noir a volé.»

Le second traite de la violence qu'on retrouve dans la société américaine:
«C'est désolant de voir des gens tomber aussi bas. Cela détruit la capacité du groupe de se battre. Il faut revenir au premier stade de la lutte: l'éducation», martèle celui qui a déjà donné 20 millions US au Spelman College, un établissement surtout fréquenté par des Noirs à Atlanta. En Afrique du Sud, les prisonniers demandaient aux plus instruits de leur enseigner à lire et à compter. Tout ça à l'insu des gardiens, qui s'y opposaient. Car ils connaissaient l'importance de savoir.»

Quand on dit de cet homme qu'il est un grand, on le comprend aisément en prenant connaissance de ses propos.

21 juillet 2009

Trouvez un nom pour mon vélo!


J'ai rendu Rossinante à sa propriétaire et je me suis acheté un vélo. Une belle machine. Un Norco VFR3. Hybride performance pour la route. 18 vitesse. Bleu. Bleu, ça va aller vite.

Reste plus qu'à lui trouver un nom. Parce que je donne souvent des noms aux objets quotidiens que j'utilise.

Par exemple, ma tondeuse. J'ai failli l'appeler Michèle Richard en souvenir de cette chronique de Foglia sur cette chanteuse extraordinaire. Mais comme elle avait un beau son, je me suis dit que ça ne lui convenait pas. Surtout que ma tondeuse ne mélange pas l'essence et l'alcool. Je l'ai donc appelée Monique Jérôme-Forget parce que toutes les deux coupent bien.

Alors, des idées de nom pour ma nouvelle monture?

18 juillet 2009

Une ère de musique (ajout)

Durant les premières années de ma vie, la musique ne jouait pas un rôle important. Je lisais. Bouliquement, Tout comme aujourd’hui.

À l’époque, pour écouter de la musique, on ne disposait pas de tous ces gadgets électroniques qu’on retrouve maintenant. Elle était souvent une activité familiale. Les rares jeunes individualistes avaient une radio dans leur chambre; les plus chanceux, un système de son avec une table tournante et un lecteur cassettes.

Étonnamment, ma première pièce musicale évocatrice est le thème d’une émission de radio.

Après quelques coups frappés à la porte - toc-toc-toc - une voix de l'intérieur demandait : « Qui est là? », et toute l'équipe répondait : « Les Joyeux Troubadours », puis la voix enchaînait : « Mais voyons, entrez, entrez donc! »

J’ai diné jusqu’en 1974 au son de cette émission de Radio-Canada. Elle a marqué mes repas, généralement une bonne soupe Lipton poulet et nouilles préparée avec amour. Pour moi, cet indicatif avait les couleurs d’une mère à la maison, mère qui tomberait malade et mourrait du cancer quelques années plus tard.

Par la suite, ce fut l’indicatif musical de la station CFGL. Je découvrais le petit Mozart et la chanson française. Nicolas Peyrac (Je pars), Yves Simon (J’ai rêvé New York), Charles Aznavour, Serge Lama, Julien Clerc, Gilbert Bécaud. Ces chansons m’ont appris autant de vocabulaire que tout ce que je lisais, je crois.

Avec le secondaire sont arrivés mes premiers contacts avec le rock. Pas à cause de mes fréquentations scolaires douteuses et enfumés, mais parce que j’avais enfin dans ma chambre avec un système de son. Je délaissais la radio pour piller allégrement dans les disques de mes grands frères et grandes sœurs, un trésor intriguant appartenant à des adultes ! Je jubilais davantage que lorsque j’ai découvert une revue plutôt explicite cachée sous le matelas d’un frère tenant à une certaine intimité finalement déjouée.

Un goût prononcé pour les Beatles. Toutes les chansons des Beatles que je connais encore aujourd’hui presque par cœur. Les Stones et Led Zeppelin demeuraient pour moi de la musique de poteux, de drogués aux cheveux longs et à la mine basse.

Je me rappelle aussi une émission de radio que j’écoutais avec avidité : celle de Luc Granger à CFGL. J’ignorais le poète québécois qu’il était. Son choix musical était… particulier.

Puis, un flash, un groupe étrange découvert dans le sous-sol d’un ami. Étrange pour moi qui était aussi straight qu’un mannequin de chez Sear’s : Out of the Blue d’Electric Light Orchestra. Des Beatles à ELO, transition logique. ce n'est pas pour rien que Jeff Lynn jouera un jour avec George Harrisson.

Dans cette veine, suivront le classique et l’opéra bien des années plus tard à cause d’une fille mystérieuse qui dansait le flamenco et qui m’avait fait découvrir Carmen de Bizet. Gustav Malher, aussi. De l’opéra découlera un jour mon amour pour le jazz, Ella Fitzgerald, Gershwin, Sinatra, Porter… Bref, la musique des années 40, 50 et 60 ou je redécouvrirai les 78 tours de mon père (connaissez-vous Spike Jones?) que ce dernier revendra un jour pour deux fois rien.

Puis, mon secondaire fut marqué par la suite par les années du patin à roulettes avec les amis à Longueil et à Montréal-Nord. Babe de Styx en repensant à Josée, ma première blonde. Boogie Woogie Wonderland sur laquelle nous nous élancions comme si nous étions une équipe de patinage de vitesse et qui nous valait inévitablement chaque fois… d’être expulsés des lieux.

C’est au cégep que mes goûts musicaux ont littéralement connu un autre monde : les Clash, les Stranglers, Queen, Siouxie, The Box, The Cure, Men Without Hat... Du rock léger, j’allais au plus lourd et au plus punk. Life shows no mercy… Je délaisse le catalogue Sear's pour le surplus de l'armée. Je m'habillais en coat à queue un jour et en djellaba le lendemain. Fucké, sans fumée mais avec un feu qui couvait.

Puis, à l’université, ce fut l’éclatement. Je ne crois plus que ma musique se définissait en termes de genre mais plutôt de préférence. J’écoutais de tout dans tout. Vian, Ferré, Ferrat, Reggiani, Led Zep, AC-DC, The Doors, Alice Cooper, les œuvres à l’orgue de Bach, Wang Chung, Alan Parson, Ennio Morricone, Vangelis, Yes, Rick Wakeman, les Talking Heads, Triumvirat…

Je ne sais pas si c’est le cas pour tout le monde, mais j’ai l’impression que mon exploration musicale s’est arrêtée là et que, maintenant, je creuse, j’approfondis ce que j’ai commencé à connaitre. Oublions U2, les Killers, Nickelback et compagnie…

Et puis, moi qui joue d’un instrument comme un pyromane d’un extincteur, je me surprends à chanter. Une voix basse. Que je peux érailler à la Louis Armstrong dans It’s a Wonderfull World. Que je peux parfois pousser pour suivre Light my Fire des Doors…

Ma musique, c’est tout cela. Celle qui me rappelle. Celle qui m’émeut. Celle que je chante.

J’envie les profs de musique comme Prof malgré tout et En saignant dont la matière est un art. Qui peuvent s’exprimer et travailler à la fois. Mon enseignement se réduit trop parfois à la grammaire et la structure de texte. Je perds le plaisir des mots, le génie des traits d’esprit, la vivacité d’une bonne répartie, la musique des sons..

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Un groupe que j'ai oublié et dont je fredonnais un air ce matin: Chicago. Pas celui des balades sirupeuses. Celui des premiers albums. Does anybody what the time it is?

École publique-privée selon Kavanagh

«La seule différence entre l'école publique et l'école privée, c'est le prix de la dope.»

17 juillet 2009

Les subventions à l'école privée...

Le Journal de Montréal revient, dans la chronique Un faux problème de Benoit Aubin, sur l'éternel débat des subventions à l'école privée. Ce dernier affirme que la société, en subventionnant l'école privée, offre la possibilité aux parents de choisir le type d'école pour leur enfant, à condition de «payer le reste s'ils le veulent. Ou le peuvent.» Il affirme que de cesser de subventionner l'école privé serait un nivellement par le bas.

Si, pendant une partie de sa chronique, M. Aubin fait la part des choses en indiquant qu'il existe de bonnes écoles publiques et des écoles privées avec des lacunes, la fin de son texte ne peut s'empêcher de retomber dans les clichés dans lesquels les premières en ressortent inévitablement écorchées. En voici quelques-uns.
-Affaiblir le privé pour qu'il cesse de concurrencer le public, c'est un peu, comme au hockey, envoyer un plombier sur la glace pour accrocher le meilleur patineur de l'équipe adverse, non?
- Cesser de subventionner un secteur de l'éducation qui a le vent dans les voiles pour mieux faire paraitre l'autre découle de la même vieille approche du nivellement par le bas (...)
(...) pour rendre les écoles publiques aussi souples, efficaces, adaptées et responsables que celles du secteur privé.

Difficile de lire ce texte sans penser en effet que, dans l'esprit de M. Aubin, l'école publique est moins bonne que l'école privée.

Dans tout ce débat, il y a des arguments, de part et d'autres, qui m'écoeurent profondément.

Du côté de pro-privé, il y a des phrase que je ne suis plus capable d'entendre. De façon générale, l'école privée n'est pas accessible à tous. Il faut cesser d'affirmer que tous les parents peuvent y envoyer leur enfant s'ils le veulent vraiment. De même, il est méprisant d'affirmer que l'on va niveller par le bas si on abolissait les subventions au privé. Cela revient à dire qu'il y a de bons élèves au privé et que de la marde au public. Et qu'il ne faudrait pas contaminer ces chers enfants performants...

Du côté du pro-public, je ne suis plus capable d'entendre certains porte-paroles se tirer dans le pied en affirmant qu'il faut ramener les «bons» élèves dans les classes. Les autres, ceux à qui j'enseigne, sont quoi? Des débiles? Dire qu'on veut rehausser le niveau des élèves, ramener la performance dans le secteur public revient à indiquer qu'actuellement, la situation du public est pitoyable.

Je suis tanné que ce débat se fasse en termes de bons et de mauvais élèves, de bonnes et de mauvaises écoles.

La première véritable question, quant à moi, est: est-ce le rôle de l'état de subventionner une partie de ces services privés qu'il devrait normalement offrir à tous les jeunes? Si on reportait cette situation dans un autre domaine d'activités, on verrait tout de suite que la réponse serait non pour bien des Québécois.

Par exemple, seriez-vous en faveur que l'État paie 60% des frais médicaux de ceux qui ont les moyens de faire appel à des cliniques privées en payant 40% de la facture? Pourquoi la réponse est-elle différente en santé d'en éducation alors qu'au fond, on est devant un contexte identique?

La deuxième question a déjà été posée il y a quelque temps lorsqu'on a parlé de ghettoïsation de l'éducation. Certains parents choisissent le privé pour éviter que leur enfant aille à l'école publique. Est-ce normal que l'État subventionne cette pratique ségrégationniste? Les termes en italique sont un peu forts, je le concède, mais pas insignifiants. Encore une fois, si on reporte cette question dans une autre, la réponse est non pour plusieurs Québécois.

Par exemple, êtes-cous d'accord avec le fait que l'État québécois subventionne des écoles religieuses? Oui, je sais, les écoles religieuses sont liées à des valeurs et des croyances personnelles et les écoles privées sont assez laïques. Mais les parents qui envoient leur enfant au privé ne le font-ils pas au nom de certaines valeurs? L'État doit-il subventionner les choix personnels des individus?

Bref, je réfléchis. Je suis ouvert à la discussion, pas à l'injure.

16 juillet 2009

Grippe H1N1: un avant-goût de la rentrée?

Oui, je sais; ce titre contient deux éléments tabous: rentrée et grippe H1N1. Mais bon: j'assume.

Voici donc un avant-goût de ce que pourrait être la rentrée scolaire:

En Ontario, 227 jeunes qui fréquentaient trois camps de vacances ont contracté le virus de la grippe A (H1N1). Cela correspond à 18 % des 1275 campeurs qui fréquentent les camps touchés. (...) Cette éclosion du virus est la plus importante à ce jour au Canada. Elle est survenue la semaine dernière et a touché des jeunes d'âge élémentaire et secondaire.

Hummm...

14 juillet 2009

Littérature n'est pas pédagogie

Loin de moi de vouloir défendre le système d'éducation tel qu'on le connait au Québec! On y retrouve de nombreuses failles qu'on tarde à corriger depuis des années. Sauf que c'est pas une raison de ne pas réagir quand on publie un peu n'importe quoi à ce sujet.

Un des sujets à la mode actuellement est bien sûr le décrochage scolaire et chacun il va de sa solution, de son analyse. C'est le cas d,une lettre parue dans le journal Le Devoir. L'auteur, Olivier Gamelin, a fait une maîtrise en études littéraires sur la question du mentorat et nous livre ici sa pensée.

Selon lui, le mentorat n'est pas une approche pédagogique envisageable dans le système scolaire québécois. À ce propos, ce dernier blâme les programmes d'éducation du MELS. Il mentionne, entre autres, qu'il existe un «tronc commun» de formation pour les élèves, des enseignants qui doivent livrer «uniformément leur enseignement d'une classe à l'autre» et des élèves qui «recevront tous la même matière, peu importe leurs capacités et leurs désirs propres.»

Manifestement, notre maitre en littérature a dû oublier qu'une certaine réforme de l'éducation au Québec préconise l'enseignement individialisé et la pédagogie différenciée. De plus, on retrouve actuellement une multiplicité de programmes particuliers qui sont offerts aux élèves.

Je ne dis pas que, sur le terrain, ces concepts sont appliqués correctement ou que, sur certains aspects, notamment l'impact de la taille des groupes sur la relation professeur-élève, M. Gamelin ait tort mais, avant de réfléchir sur l'éducation, faudrait-il encore bien connaitre le système que l'on veut critiquer.

Et avec une pointe de méchanceté, j'ai bien de la difficulté avec des maitrise en littérature qui portent sur des questions de pédagogie.

Les bisons de Broken Heart

PM est un cowboy dans l'âme. La plaine, la nature, le vent, le ciel à perte de vue... Seulement, il est allergique aux chevaux et il a le rhume des foins. À défaut d'élever des bêtes, il se contente d'élèves...

Tout cela pour dire que j'ai passé la nuit à lire cet ouvrage de Dan O'Brien, Les bisons de Broken Heart. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai été salement accroché par ce livre.

Les decriptions simples et vivantes, la sérénité devant l'angoisse de la vie, une tranche d'histoire américaine, la recherche d'un mode de vie honorable? Aucune idée, mais je me ramasse avec les yeux rougis et un goût de bison dans le coeur.

13 juillet 2009

Vente de retour à l'école

Nous sommes le 13 juillet. L'école s'est terminée autour du 19 juin pour les élèves. Et voilà que moins d'un mois plus tard, une grande surface de ma région (un Wall Mart) annonce une vente retour à l'école.

Hey! la famille Walton: le 13 juillet, je commence à ne plus entendre la cloche annonçant le début des cours et je ne vais plus pisser à heure fixe. On se calme la caisse enregistreuse, s'il vous plait!

Je sais qu'on dirait qu'on n'aura pas d'été, mais ce n'est pas une raison pour passer tout de suite au mois de septembre!

12 juillet 2009

Une petite méchante en passant...

Vous vous rappelez de Lola, celle qui poursuit un multimilliardaire québécois (qu'on ne peut pas nommer) parce qu'elle se sent dévalorisée, car elle voyage en classe affaires alors que lui a son jet privé?

En bien, il semblerait qu'elle a rajouté une requête à sa poursuite: «Moi aussi, je veux voyager en navette spatiale.»

Le départ de François Legault

Je garde le bilan de mon année scolaire pour la fin: na!

Ainsi, donc, François Legault a quitté la vie politique. Pour mieux revenir à la place de Pauline Marois un jour, disent les rumeurs. Mais on ne peut passer ce départ sous silence.

M. Legault quitte seulement quelques mois après avoir été élu. Il n'avait plus la flamme, semble-t-il. Mais peut-on avoir le feu au cul, comme contribuables, à propos de ces députés qui quittent quelques mois après le début de leur mandat?

Monique Jérôme-Forget qui disparait au Mexique en même temps qu'y apparait la grippe porcine. Mario Dumont qui deviendra un genre de chef d'antenne à TQS à défaut d'être chef de l'opposition à Québec. Et Ti-François qui n'a plus la flamme...

On estime à 600 000$ le coût d'une élection partielle. C'est donc 1,2 millions $ que paieront les Québécois pour les humeurs changeantes de leurs représentants. À quand un contrat ferme les obligeant à faire au moins la moitié de leur mandat? On engueule des profs qui quittent en milieu d'année pour moins que ça!

Il est de circonstance, quand quelqu'un quitte la vie politique, de souligner ce qu'il a réalisé. M. Legault a occupé les postes de ministre de la Santé et de l'Éducation, deux domaines qui se portent de façon admirable, on le sait.

À l'Éducation, M. Legault s'est fait l'ardent défenseur de la réforme et de ses compétences transversales. Je me souviens de certains de ses discours ou il se faisait l'écho des poncifs de son ministère. Un vrai petit perroquet!

Il a aussi mis de l'avant, je crois, le programme Agir autrement concernant le décrochage scolaire, programme dont on a souligné l'inefficacité cette semaine dont le quotidien Le Devoir. Trop d'objectifs à atteindre, trop de saupoudrage d'argent, pas assez d'évaluation pour en mesurer l'efficacité.

Enfin, je me rappelerai toujours de M. Legault pour ses gentils et délicats propos à l'égard des enseignants. Concernant l'utilisation que ceux-ci faisaient des journées pédagogiques, il avait déclaré qu'ils n'étaient que des «liseurs de revues».

Bonne retraite de la vie politique, M. Legault.

09 juillet 2009

Mesures pour contrer le décrochage: pas fort...

Le Devoir a réussi à obtenir une analyse préliminaire du programme Agir autrement mis en place en 2002 pour contrer le décrochage scolaire et auquel plus de 200 millions $ ont été consacré jusqu'à présent.

«L'ampleur des effets observés auprès de l'ensemble des élèves touchés par la stratégie d'intervention Agir autrement permettra difficilement de se traduire par une réduction du taux de décrochage», peut-on y lire.

Ce qui est éclairant, ce sont les raisons qui expliqueraient cet échec et je me permets ici de citer une grande partie de l'article du Devoir:

Le rapport préliminaire fait état d'une implantation plutôt chaotique, qui connaît des ratés tant du côté du ministère que du côté des commissions scolaires et des écoles. Au chapitre des écueils, on souligne, entre autres choses, la mise en oeuvre «précipitée» par le ministère de l'Éducation, le trop grand nombre d'objectifs poursuivis ainsi que la reddition de comptes trop «timide» exigée des écoles. Dans les commissions scolaires, on constate que la mobilisation a été «tardive» et que les ressources humaines dégagées pour soutenir les écoles ont été insuffisantes.

Du côté des écoles, on dénote une «faible pénétration et [une faible] mobilisation en dehors des directions». De toute évidence, on n'a pas réussi à mobiliser «la communauté éducative élargie», soit les parents et les acteurs sociaux qui gravitent autour de l'école. Alors que la SIAA visait notamment à mettre en oeuvre des pratiques novatrices, on note dans l'évaluation que les écoles ont «peu utilisé les connaissances issues de la recherche».

De façon générale, les chercheurs et les fonctionnaires responsables du suivi font état d'une «compréhension non uniforme ou tardive des fondements de la SIAA, des rôles et responsabilités» de chacun. La trop grande mobilité du personnel dans les écoles est aussi montrée du doigt pour expliquer les difficultés d'implantation.

Celui qui connait le milieu de l'éducation ne sera pas surpris de ces explications. Improvisation, manque de coordination, rédition de compte insuffisante... La routine habituelle, quoi!

07 juillet 2009

Luttons contre le soleil masqué!


Une petite photo de chez Prof masqué, question de mettre un peu de soleil dans une journée grise et tristounette.

Commissions scolaires: une saine gestion? (ajout)

Les commissions scolaires ont été obligées de se conformer aux normes comptables généralement en vigueur dans l'administration et ce, tel que le demandait le vérificateur général du Québec.

Résultats: elles passent d'un surplus global de 358 millions $ en 2008 en à un déficit de 774 millions $ en 2009.

Or, à moins que je ne me trompe, quand on a parlé de remettre en question ces organismes, n'a-t-on pas entendu des gens défendre la saine gestion des CS, du fait qu'elles faisaient des surplus? Il faut croire qu'on se payait notre gueule avec des politiques comptables non conformes qui permettaient de mieux paraitre.

Elles peuvent bien faire des party pour célébrer leur dixième année d'existence.

(ajout)

On demande donc aux commissions scolaires de tenir compte des banques de congé de leur personnel de soutien et administratif ainsi que de leurs professionnels.

En fait, ce sont les écoles qui doivent inscrire dans leur budget les sommes reliées à ces congés donnés à leur personnel. Si un professionnel a accumulé devant lui deux semaines de temps compensé, l'école X doit prévoir l'équivalent de ces deux semaines de salaire qu'elle lui versera un jour.

Dans plusieurs articles parus aujourd'hui (ici et ici), on indique que les services aux élèves ne seraient pas affectés. Or, je suis rendu au deuxiéme membre d'une direction d'école qui me dit le contraire.

Qui dit vrai?

06 juillet 2009

Devine qui s'invite dans mon bain?

Rien de mieux qu'une banale petite tranche de vie pour montrer à quel point les blogueurs sont des êtres humains avec des émotions.

Ce matin, je décide prendre un bon bain chaud. Je m'apprête à ouvrir les robinets et à poser le pied dans l'aquatique endroit quand, tout à coup, une tâche sombre de la taille d'une feuille morte attire mon regard: UNE SOURIS! Tabarnak, qu'ossé ça fâ là c't"affaire là!

Muni d'une poubelle en acier inoxydable et d'une bonne paire de gants, j'ai eu peu de difficulté à attraper le dit rongeur qui semblait encore plus paniqué que moi. Mais le doute demeure dans ma demeure: y en aurait-il d'autres?

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À rajouter sur ma liste d'achats aujourd'hui: des trappes à souris. Pour le fromage, j'hésite entre du brie de Vaudreuil ou du bon vieux Velveeta orange.

C'est Fille masquée qui va être contente quand je vais lui expliquer...

04 juillet 2009

Les prévisions du PM sur ce qui s'en vient pour la prochaine année scolaire

Oh non! je vais parler de la rentrée scolaire. Au début des vacances, beurk!

Simplement pour vous dire que deux mots marqueront le début de la prochaine rentrée des classes.

Le premier est «connaissance». Je ne serais pas surpris que le fameux débat «connaissances vs compétences» se poursuive à la rentrée et que la ministre y aille de modifications pour accorder davantage d'importance aux connaissances dans l'évaluation.

Le deuxième est «grippe». Vous comprendrez avec moi que la santé des élèves et du personnel sera l'objet des bien des inquiétudes. Voici deux ou trois petites informations que je placerai sous peu en lien à la droite de mon blogue.

Pandémie Québec
Guide en cas d'épidémie d'influenza
Symptômes de la grippe

03 juillet 2009

Une gaffe à ne pas faire...

Oyez! Oyez! Enseignantes, enseignants: voici une gaffe à ne pas faire: ne jamais donner à vos élèves un DVD rappelant leurs meilleurs souvenirs de leur groupe comprenant par inadvertance (on l'espère!) une séquence de six secondes ou l'on vous voit faire l'amour sur le sofa de votre salon.

Plutôt gênant...

(Merci à JMV pour la plogue)

01 juillet 2009

Prof masqué et des suggestions sur comment éviter une soirée karaoké avec des collègues

Dans mon dernier sondage, quand j'ai proposé ce choix, c'était le dernier. Celui qu'on écrit parce qu'il s'agit d'une connerie qui nous passe par la tête. Celui qu'on ne veut pas voir retenu. Il faut croire que vous avez décidé de me faire suer et que vous m'avez pris à mon propre piège.

Eh bien, soit. Vox populi vox dei, comme dirait mon ami Bernard.

Voici quelques suggestions:
1- Vous chantez faux, mais ultra faux toute la semaine et vous n'arrêtez pas de répéter à tous que vous avez hâte qu'ils entendent votre interprétation toute personnelle de I Will Survive.
2- Vous attrapez une extinction de voix. (Pas toujours facile à simuler)
3- Vous prétextez un premier rendez-vous avec Miss Monde Intellectuelle Nue. (Peu crédible)
4- Vous vous inventez une vieille tante riche à l'agonie à l'hôpital. (Obligation d'expliquer pourquoi vous ne payez pas la bière lors d'une prochaine sortie)
5- Vous prétextez un rendez-vous avec la ministre de l'Éducation. (Euh...)

Mais, dans les faits, quand des collègues vous invitent à une soirée de ce genre, vous y allez simplement! Pourquoi? Parce qu'ils ont la gentillesse de vous inviter, parce que vous faites partie de la gang, parce que les liens entre profs valent plus que bien des plans de concertation, parce qu'ils vous apprécient et que c'est une façon de vous le montrer.

PM a reçu ce genre d'invitation. Pendant une semaine, il a fait la fine bouche. On lui a tordu un bras, une jambe, une oreille pour le convaincre. Et il a compris: ce n'est pas l'activité qui compte, c'est d'être ensemble.

Voilà une des raisons pour lesquelles cette année fut belle et bonne. C'est sans aucun doute ces collègues un peu fous, un peu disjonctés. Ils m'ont accueilli, ils m'ont apprécié. Ce fut un chaud cocon dans les moments difficiles.

Alors, passer une soirée à en entendre quelques-uns fausser est peu de choses par rapport à la sincérité de leur accueil.