31 décembre 2009

Mes résolutions de 2010

Bon, en 2010, j'ai décidé de prendre de difficiles résolutions.

La première, c'est de commencer à boire. Non, mais c'est vrai: je ne prends jamais une goutte d'alcool. Ni vin, ni bière, ni fort. Immédiatement, je deviens suspect. Serais-un alcoolique repenti? C'est incroyable comment les gens deviennent suspicieux quand vous leur dites que vous ne buvez jamais d'alcool. J'ai toujours cru qu'ils verraient plutôt le côté pratique de la chose: je fais un conducteur désigné tout désigné. Mais non: je suis tout de suite catalogué comme un weirdo! On m'a déjà même demandé si j'étais mulsulman!

J'ai déjà une excellente bouteille de champagne au frais et je planifie une prochaine visite à la SAQ. Oublions le vin et la bière (incapable de digérer ces trucs-là), mais découvrons les joies du rhum, de la vodka et du Pernod! Vos suggestions sont bienvenues!

La seconde, c'est que je vais à apprendre à cesser de me poser des barrières parce que j'ai peur. Un exemple: mes frères et soeurs ont décidé démocratiquement après un vote de six contre un que le prochain Noël serait fêté chez moi (vous vous doutez qui était contre...). Ma crainte: ne pas être à la hauteur. Fuck! Si je manque la dinde, qui la mange? Pas juste moi, il me semble. Ça les dissuadera de le proposer une autre fois!

Bon, aller de l'avant n'est pas toujours facile. Sauf qu'à un moment donné, c'est assez le niaisage, il me semble. Un jour, on finit par se rendre compte que ne rien faire est pire que de se planter.

La troisième, c'est d'apprendre à décrocher des situations que je ne peux pas contrôler. Un exemple: fille Masquée. Dix-sept d'inconscience souvent centrée sur son nombril. J'ai beau m'en faire, me ronger les sangs, ma fille est au summum de cette maladie mentale qu'on appelle l'adolescence. Même chose pour le boulot: l'école vit une situation cahotique au Québec. Et, puis après? Pourquoi devrais-je me priver d'avoir du plaisir dans mon travail parce que des connards de pédagogues ont cru qu'ils amélioreraient l'enseignement avec une pédagogie par compétence et que la ministre actuelle manque de guts pour mettre la hache dans tout ce fatras et se contente de mesures inefficaces et insuffisantes?

La quatrième, c'est d'apprendre à me faire plaisir. Ouille! Pas facile quand on a eu de mauvais modèles parentaux en la matière. Mais je suis fier de moi parce que j'ai déjà triché et commencé à mettre en oeuvre cette résolution avant le Nouvel An. Réaménagement du salon et de la cuisine. Achats de bidules électroniques et de petits accessoires pour vivre dans le confort et le pratique. Le bonheur passe-t-il par la consommation? Non, mais ça aide!

La cinquième, c'est de m'apprécier davantage. Re-ouille! Pas facile quand on a encore eu de mauvais modèles parentaux en la matière. Au fait, il doit y avoir un lien entre ne pas se faire plaisir et ne pas s'apprécier, il me semble? Qu'en penserait Freud?

Suis-je oral, mental, libidinal ou fécal?

30 décembre 2009

Martineau et la grammaire

Je ne pouvais pas passer sous silence cette petite erreur de Martineau.

Dans un texte portant sur le fait que ce n'est pas à l'école d'élever les enfants, Martineau traite des connaissances que l'école devrait inculquer aux jeunes et se trompe quant à une notion grammaticale pourtant bien connue:

«Quelle est la capitale du Canada? Qu'est-ce que le théorème de Pythagore? Comment on accorde le complément d'objet direct?»

Pardonnons-lui l'emploi des termes complément d'objet direct. En effet, aujoud'hui, avec la nouvelle grammaire, on parle plutôt de complément direct. Mais bon, même certains de mes confrères utilisent encore cette appellation erronée...

Non, ce qui est fautif, c'est qu'on n'accorde pas le complément direct. C'est plutôt le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir (PPA) qu'on accorde avec le complément direct, si ce complément est placé avant le PPA. Nuance.

Un petit cours de grammaire, Richard?

26 décembre 2009

Le top 10 des événements en éducation en 2010

Avec Noël qui est passé, on en est maintenant rendu à penser enterrer l'année 2009. Mais quels auront été les dix événements marquants en éducation au cours des douze derniers mois?

Je vous avoue que je cherche. J'ai deux événements en tête, pas plus. Et vous?

J'accueille vos idées pour concevoir ce Top 10 du prof masqué!

23 décembre 2009

Une p'tite revue d'actualité en passant

Il ne se passe pas grand-chose en éducation de ce temps-ci. Trois petites nouvelles pas si nouvelles. Il faut dire que, dans le monde scolaire, on a un potentiel incroyable pour radoter pendant des années. Et je ne parle pas des règles des participes passés!

Des profs sans permis

Le Journal de Montréal nous indique en cette fin d'année que le nombre d'enseignants sans qualifications légales pour enseigner est en hausse. Plus croustillant encore: des 900 individus ainsi embauchés, une vingtaine n'ont qu'un diplôme d'études secondaires.

Demandez-vous après pourquoi même le gouvernement ne veut pas d'ordre professionnel des enseignants! D'un autre côté, soyons positif: peut-être que cela veut dire que des finissants du secondaire sont assez compétents pour enseigner? Dire qu'il y en a qui font quatre années d'université...

Dehors les filles!

«Comment à partir d'un échantillon réduit tirer des généralités.» Voilà ce qu'on pourrait dire de cette série de textes (ici, ici et ici) portant sur deux classes constituées uniquement de garçons et équipés de d'ordinateurs portatifs.

On n'arrête pas de nous casser les oreilles depuis des années que les écoles non mixtes seraient une solution au décrochage des garçons. Je veux bien, mais tient-on en compte certains facteurs liés à cette expérience? J'en doute.

Il y a tout d'abord le prestige d'appartenir à un projet particulier. C'est motivant et bon pour l'estime de soi. Ensuite, qui dit programme particulier dit carotte et bâton. Si un jeune ne fait pas l'affaire, il sait qu'il pourrait retourner au secteur ordinaire. De la crainte nait parfois la sagesse, dit le proverbe. Également, on retrouve l'apport des TICS qui n'a rien à voir avec le genre des élèves et des enseignants. Enfin, il y a aussi le fait que les éducateurs reliés à ce projet sont plus engagés qu'au secteur ordinaire.

Et puis, pourquoi effectuer des expériences quand certains données pertinentes existent peut-être encore? J'ai fréquenté une école secondaire publique non mixte et je ne crois pas qu'on y réussissait mieux qu'ailleurs. Pourquoi ne pas mettre un ou deux fonctionnaires sur cette recherche?

En terminant à propos de ce sujet, ne va-t-on pas à contre-courant de notre société en séparant garçons et filles de la sorte? Le discours politically correct en éducation veut qu'on parle de tolérance, de compréhension, d'ouverture. Il est paradoxal qu'on impose l'intégration des élèves en difficulté dans les classes ordinaires d'un côté et qu'on parle de séparer garçons et filles de l'autre

Du matériel coûteux

L'éducation n'est pas gratuite au Québec, on le sait. Le JdeM donne d'ailleurs quelques chiffres intéressants à cet effet.

Or, ne voilà-t-il pas que la faute en incomberait aux enseignants. C'est, du moins, l'avis de la présidente du Comité central de parents de la CSDM, Lynda Laurencelle. Pour réduire les frais exigés dans les écoles publiques, selon elle, il faudrait «conscientiser» les profs à «faire preuve de gros bon sens.»

Est-ce moi qui perds la mémoire, mais un intervenant sur ce blogue avait déjà souligné que bien du matériel scolaire exigé des parents au Québec est gratuit en Ontario? Il me semble qu'on devrait s'attarder à ce fait au lieu de remettre toujours en question le jugement des profs. Mais parfois, que voulez-vous? le journalisme aime radoter, lui aussi.

21 décembre 2009

Les soirées des fêtes des profs

Je suis farouchement antisocial. Ça vous étonne? En fait, j'ai appris à ne pas aimer la société quand elle risque de me décevoir. Je pense entre autres aux fameux party des fêtes réunissant des profs.

Chaque année, c'est un peu la même routine. Mélangez des profs, de l'alcool, de la bouffe ainsi que de la danse et vous obtiendrez suffisamment de petits incidents pour être déçu de la nature humaine. Voici quelques exemples traditionnels.

Le mâle en rut

Parfois, il ne fait qu'un avec l'imbibé. Il s'agit habituellement d'un mâle - parfumé et d'un mauvais goût - à la beauté relative et qui se croit irrésistible. Il profite de la soirée pour inviter à danser des partenaires pas toujours très consentantes. Inévitablement, il répand la terreur dans son cheptel et rend la soirée désagréable. Genre de mâle alpha plutôt bêta.

La femelle en chaleur

À la fin de la soirée, si elle est célibataire, cette femme aura fourni son numéro de téléphone ou son adresse à au moins cinq ou six hommes. Sinon, elle aura eu l'occasion de suggérer des endroits discrets pour des ébats limités. Elle fait habituellement la paire avec le mâle en rut et l'imbibé.

L'agace

Généralement, il s'agit d'une femme d'une beauté certaine, mais souvent davantage d'une certaine beauté. Elle se sent l'irréstible pulsion de tester son pouvoir de séduction sur tout ce qui n'est pas de son sexe. Inévitablement, elle sera source de frustration masculine, ce qui poussera certains à devenir des imbibés, et de jalousie féminine, ce qui créera un climat idéal pour la bitch.

La flasheuse

Celle pour qui cette soirée est l'occasion annuelle de flasher davantage qu'un sapin de Noël bien qu'elle ressemble parfois à une boule dans l'arbre. S'il ne s'agissait uniquement que de ses vêtements! Mais non: elle parle en plus! Elle se vante tellement qu'on dirait une bourrasque l'hiver.

La bitch

Cette personne peut être de nature masculine ou féminine. Si certains trempent leur langue dans l'alcool, elle, la trempe dans l'acide. Elle manie les mots comme des couteaux et les veut les plus assassins possibles. S'il s'agit d'une femme, elle aura généralement beaucoup de plaisir à s'en prendre à la flasheuse et à l'agace. S'il s'agit d'un homme, il dénigrera le mâle en rut.

La frustrée

Généralement, on retrouve dans cette catégorie une femme qui ne pogne pas ou, pire, qui ne pogne plus. Elle quitte généralement la soirée si la bitch se met sur son cas. Homme, il tombera inévitablement dans l'alcool et dans le bol à punch.

L'imbibé

On pense à ce collègue qui boira un verre ou plutôt plusieurs verres de trop. Il aura alors un comportement déplacé, généralement pas avec la bonne collègue. Il aura mal au coeur et ira parfois vomir à la toilette, s'il a le temps de s'y rendre... Il est la preuve vivante que l'alcool rend l'homme semblable à Jean Lapointe. De plus, il faudra le convaincre de ne pas prendre le volant en état d'ébriété. Quel beau moment que de s'assurer qu'un père de trois enfants n'ira pas se tuer ou tuer quelqu'un d'autre sur les routes. Solution de dernier recours pour la femelle en chaleur à condition que l'alcool n'affecte pas des capacités sexuelles. Solution de dernier recours pour la frustrée à condition que l'alcool affecte son jugement

L'absent

Celui qui a toujours tort de ne pas être là. Celui à qui l'on racontera tous les potins de la soirée. Celui enfin qui écrira sur une soirée qu'il n'aura pas eu tort de manquer. Ainsi, il gardera une image fausse mais plus acceptables de ses collègues.

Du moins, il essaiera de s'en convaincre.

18 décembre 2009

Les Ritals

Voilà comment certains de mes élèves appellent leurs confrères qui prennent cette médication bien connue qu'est le Ritalin. Ils ignorent que ce surnom a déjà servi à désigner des immigrants italiens il y a plusieurs années.

Toujours est-il que le Journal de Montréal s'attarde aujourd'hui à la consommation de méthylphénidate chez les jeunes élèves québécois. Cette année, on établira ainsi un record avec près de 29 millions de comprimés de la famille du Ritalin prescrits, une hausse de trois millions de comprimés en un an.

Il est remarquable que, dans le même texte apocalyptique, le JdeM affirme que la prise de ce médicament est en baisse en Ontario contrairement à la Stoned Province, mais ne précise qu'à la fin qu'à l'extérieur du Québec, on aurait tendance «à prescrire d'autres types de médicaments que le méthylphénidate aux enfants souffrant d'un TDAH, ce qui aurait une influence sur les données.» Branchez-vous, quelqu'un! Finalement, la situation est-elle si pire que cela au Québec?

Quoi qu'il en soit, il n'en fallait pas plus pour entendre les mêmes vieilles rengaines culpabilisantes pour les enseignants. Ainsi, selon le psychothérapeute et docteur en neurosciences Joël Monzée, les jeunes sont étiquetés trop rapidement: «Ça reflète toute la dynamique scolaire et médicale par rapport aux difficultés des enfants. «Dès qu'un enfant sort de la norme, c'est considéré pathologique. S'il y a une médication qui peut être associée à ce trouble, la machine se met en marche.» Il estime d'ailleurs que plusieurs parents se sentent obligés de consentir au fait que leur enfant soit médicamenté à la suite de pressions de la part d'enseignants et de médecins.

Pour le professeur Gérald Boutin, il serait préférable d'aller «des choses plus simples, des thérapies plus souples.»

Bref, le réseau de l'éducation dope le plus rapidement possible les jeunes pour les calmer. J'ai beaucoup de difficulté à croire à cette vision des choses quand on connait la lenteur des services scolaires et médicaux offerts aux jeunes ainsi qu'aux aux parents. Encore plus quand on connait à laquelle on dépiste les difficultés d'apprentissage dans nos écoles.

De croire que des parents soient des victimes aussi faciles à contraindre me surprend quand je pense à toutes les difficultés qu'on rencontre à faire admettre à un géniteur que le fruit de sa reproduction a le moindre défaut. J'ai connu des parents qui niaient des évidences grossières, qui cachaient des rapports médicaux pour éviter que leur enfant soit stigmatisé ou qui arrêtaient de leur propre chef la médication de ce dernier à son entrée au secondaire comme s'il s'agissait d'un nouveau départ.

J'ai vu à quoi ressemblent des enfants souffrant de troubles de concentration ou d'hyperactivité. C'est une situation déchirante pour un enseignant. On ne parle pas de jeunes qui sortent de la norme, pour reprendre les mots de Joël Mozée, mais parfois d'élèves carrément incapables de se contrôler en classe. Ils sont malheureux de se voir aussi impuissants devant les réactions qui les habitent.

Dans un cas, je suis convaincu que si j'avais attaché le gamin agité à sa chaise, il aurait trouvé le moyen de se balancer au plafond en se tenant avec sa mâchoire! Et ce qui m'a le plus attristé était de le voir démuni devant son propre comportement. Le seul mot qui m'est venu en tête pour le décrire était «possédé». Or, ce jeune avait une moyenne de 80% dans un programme performant....

J'ai enseigné à des jeunes médicamentés qui étaient des premiers de classe et ce qui les démarquait souvent était l'accompagnement de leurs parents. Ils étaient présents, ils s'assuraient du suivi de leurs apprentissages, ils veillaient à ce qu'ils aient une bonne alimentation qui soit adaptée aux difficultés de leur enfant. Ces jeunes réussissent avec une médication et un bon entourage.

Quand Gérald Boutin propose d'y aller avec «des choses plus simples, des thérapies plus souples», j'aimerais bien qu'il aille plus loin que ces généralités. J'ai peine à croire qu'il existe des solutions magiques de la sorte qu'on néglige d'exploiter.

11 décembre 2009

Le roi de la montagne

Sortie avec les gamins aujourd'hui. Une partie de notre déplacement a consisté à marcher pendant deux heures à l'extérieur dans un endroit généralement boisé. Avec les flocons qui sont tombés cette semaine, nous avons précisé aux jeunes qu'ils devaient être vêtus pour «l'hiver». Inutile de vous dire que les jeunes ont immédiatement demandé s'ils pourraient jouer dans la neige. On est demeurés assez évasifs jusqu'au Jour J.

Donc, rendus sur place, nous avons marché et les jeunes s'amusaient un peu à se bousculer. Ce fut dans la dernière demi-heure de la journée que nous leur avons permis de jouer au Roi de la montagne. En d'autres mots, à se prendre pour des petits chiots et à se tirailler de façon loyale dans la neige.

Quelques prétendants au titre de mâle alpha de la meute ont tenté de s'en prendre au Prof cagoulé, le but étant de le rouler dans la neige. À huit contre un, il m'a bien fallu céder quelque peu... mais j'ai éprouvé une joie intense à en transformer quelques-uns en bonhommes de neige. Je pensais à PMT et je me disais qu'il aurait bien aimé ce doux sentiment de pouvoir planter quelques petis tannants dans le cadre d'une activité scolaire.

Tout cela pour en venir à trois choses:
- la première est que les gamins ont besoin de jouer. Dans certains cas, ils ont besoin de se mesurer physiquement avec leurs profs. Il y en a plusieurs dans ma classe qui n'auront jamais le plaisir de jouer avec un adulte, avec un père.
- la seconde est que je ne crois pas qu'un prof qui a une bonne relation avec ses élèves ressorte diminué de ce genre d'exercice. Son autorité fait en sorte que les élèves savent quand il faut s'amuser et quand il faut travailler.
- la troisième est que ce genre d'activité va à l'encontre de toutes les règles de prudence. Un prof pourrait se blesser et être en arrêt de travail (CSST). Ce serait bien pire s'il s'agissait d'un jeune qui se blessait: je vois d'ici la une du Journal de Montréal...

Oui, je suis délinquant. Quelques collèges de mon entourage aussi. Et je me demande si on n'a pas raison parfois de fuir cet enseignement aseptisé et règlementé pour être davantage signifiants. Sauf qu'il y a les risques et un certain manque de compréhension du système ou nous travaillons.

J'y reviendrai.

10 décembre 2009

Le péril blanc... ou jaune?

A-t-on sufisamment capoté avec cette première bordée de neige? Sur la Rive-Sud de montréal, on a même fermé des écoles de manière préventive!

Entre collègues, ce que l'on chuchote, c'est que c'est le transport scolaire qui décide de la fermeture ou non des écoles. La présidente de la CS des Grandes-Seigneures, Marie-Louise Kerneïs, le confirme à mots couverts: «Nous avons une réalité qui est rurale. À cause des forts vents qu'on nous annonçait, les chauffeurs nous signalaient qu'ils ne pourraient pas assurer la sécurité des élèves au retour.» Même son de cloche à la CS des Patriotes la CS des Patriotes: «Les conditions routières ne seraient pas sécuritaires pour la sortie des élèves», a indiqué la porte-parole de celle-ci, Lyne Arcand.

Cependant, faut-il signaler que tout le personnel de ces commission scolaires a dû se rendre au travail dans des conditions similaires? Décideurs scolaires frileux ou incohérents? Les deux. S'il arrivait par malheur un accident lors du transport d'un groupe d'élèves, ils seraient immédiatement blâmés. Donc, ils se protègent. Par contre, si un enseignant se tue en se rendant au travail, ils n'auraient aucune responsabilité à assumer. C'est aussi simple que cela.

Il est rigolo de constater qu'à la commission scolaire Des Laurentides, on n'exige pas le même effort devant la tempête de la part des commissaires que des enseignants et des élèves. En effet, celle-ci a été annulée la veille de la tempête alors que pas un seul flocon n'était tombé sur le sol laurentien. Les explications de cette annulation fournies par la porte-parole de cette CS sont pour le moins d'une visibilté douteuse.

Ce n'est pas parce que le risque est moins grand ou plus grand pour les commissaires que pour les élèves, assure la porte-parole de l'organisme, Marie-Josée Lorion.

«C'est à cause de l'importance des sujets à traiter et pour assurer la participation du plus grand nombre de commissaires, afin que la démocratie soit vraiment respectée», insiste- t-elle.

Marie-Josée Lorion indique que la réunion qui devait avoir lieu hier soir était «très importante.»

«La décision de fermer ou non les écoles, elle se prend très tôt le matin, dit-elle, et on est en mesure tout de suite d'aviser nos transporteurs, tandis qu'aviser les commissaires à 5h30 le matin, c'est très compliqué», estime la porte-parole.

Mme Lorion ajoute que les commissaires «ont souvent à faire un trajet plus long que les élèves, qui fréquentent des écoles de leur secteur.»


Vraiment n'importe quoi.

08 décembre 2009

Quelle est la différence entre les pétrolières et les Hell's Angels?

Les Hell's ne peuvent pas porter leurs couleurs sans susciter le regard des policiers tandis que les pétrolières continuent à afficher les leurs sans aucun problème...

On parle beaucoup d'un cartel de l'essence qui fixerait les prix de l'or noir. Un détaillant de Sherbrooke vient d'ailleurs de reconnaitre sa culpabilité à cet égard.

La situation serait semblable ailleurs au Québec. On parle même d'intimidation à l'égard de ceux qui ne suivraient pas cette mesure

Quoi qu'il en soit, en procédant ainsi, ce détaillant de Sherbrooke évite qu'on puisse avoir accès à la preuve déposée contre lui et qu'on puisse savoir comment fonctionne ce système. Il s'agit exactement de la même tactique qu'adoptent les Hell's quand ils sont amenés devant la justice.

07 décembre 2009

Les métaphores malheureuses

Parfois, on veut faire du style. Mais il arrive que l'on ne réalise pas vraiment ce que l'on écrit. le Journa; de Mouréal en a fait la preuve ce matin avec ce texte:

«La communauté innue de Takuaikan Uashatmak Mani-Utenam en a marre de Terra Ventures, au point que la hache de guerre est sur le point d'être déterrée.»

Mes élèves ont, eux aussi parfois, la métaphore malheureuse lorsqu'ils écrivent. C'est non sans sourire que je repense à cette phrase: «L'avion retourna sur ses pas.»

Et dire qu'il m'a fallu expliquer ce qui clochait (Ding! Dong!) à son auteur.

05 décembre 2009

Les détectives de la lecture

Cette année, je me suis essayé à quelque chose de différent en lecture. J'ai décidé d'amener mes élèves à se concentrer davantage sur les mots quand ils lisent. Parce qu'ils ont beau nous dire qu'ils lisent des briques épaisses comme ça (genre Twilight), je ne suis pas convaincu que tous les jeunes comprennent les histoires qu'ils lisent.

Et la meilleure façon d'y parvenir a été de les transformer en détective. Je leur ai donc préparé quelques récits policiers dont ils doivent trouver le fin mot de l'énigme. Pour ce faire, je me suis inspiré d'un recueil d'histoires policières réelles (ce qui ajoute à l'intérêt des élèves)

Jusqu'à présent, j'ai réécrit quelque six histoires. Réécrit parce qu'il m'a fallu enlevé certains détails trop sanglants ou choquants. J'ai parfois aussi changé les lieux, l'époque, le narrateur pour pouvoir mieux explorer des notions vues en classe. Mais chaque histoire demande de résoudre une énigme et la réponse se trouve généralement dans le texte à lire. Inutile de dire que les gamins en raffolent. Ils en feraient toute l'année, m'ont confié certains. Ils aiment les défis, ils aiment jouer. Je les nourris.

Il arrive parfois que la solution fasse appel à des notions vues dans d'autres cours (science, univers social). J'en profite alors pour faire des liens, établir des parallèles.

J'appelle cela un bon coup. Sauf qu'il demande du travail et du temps. Préparer du matériel est très long et, honnêtement, c'est parce que je suis enthousiasmé par cette idée que je le fais sur «mon» temps. Il est regrettable que de telles initiatives ne soient pas prises en compte dans nos tâches. Ne me dites pas qu'on a du temps de prévu pour préparer nos cours. la correction, le suivi des élèves et les réunions grugent déjà tout notre temps. La pédagogie passe souvent en dernier.

02 décembre 2009

Le mieux est l'ennemi du bien

Quand on pousse une logique jusqu'au bout, on tombe dans l'absurde. C'est, du moins, ce dans quoi verse (ici et ici) la commission scolaire de Montréal en décidant de vérifier systématiquement les antécédants criminels des contractuels qu'elle engage.

En fait, elle ne vérifiera rien: ce sont aux candidats de fournir une preuve d eleurs antécédents judiciaires. Et la CSDM ne précise pas sur quels critères elle refusera certains de ceux-ci. Si un conférencier ne rencontre qu'un groupe, il sera dispensé de répondre à cette mesure. Mais qu'arriverait-il si on parle de plus d'une rencontre? On ne le sait pas. Clair et précis, hein? Ainsi, un conférencier qui rencontrera deux groupes pourrait devoir payer 80$ pour pouvoir s'adresser à des jeunes.

LA CSDM serait la seule commission scolaire à vérifier les antécédents des conférenciers. Dans le cas de ceux qui serait amener à entrer en contact sur une base régulière avec les jeunes, on peut comprendre et encore! En effet, va-t-on refuser la candidature d'un individu qui viendrait parler de ses démêlés avec la justice parce qu'il consommait des drogues? Et que fait-on du principe de la réhabilitation sociale?