29 décembre 2006

Une grosse pension...

Je sais, je sais: les profs sont des parvenus avec deux mois de vacances et une grosse pension. Seulement, derrière cette affirmation teintée parfois de jalousie, on retrouve aussi une certaine réalité moins paradisiaque.

Ainsi, la grosse pension des employés du secteur public n'est pas indexée au coût de la vie depuis 1982. En d'autres mots, le pouvoir d'achat de ces derniers baisse avec le temps et leur âge. Et comme ils ne se décident pas à mourir rapidement, comme l'avait suggéré à la blague (...) un politicien dont j'ai préféré oublier le nom, leur chèque mensuel se réduit comme peau de chagrin en même temps que leur propre peau se parchemine.

On pourra toujours invoquer le fait que vaut mieux un régime de retraite mal foutu que pas de régime du tout, il faut savoir qu'il en aurait coûté 72,1 millions de dollars en 2007 pour indexer les rentes des quelque 244 000 retraités qui en bénéficient.

Voilà une bien triste façon de traiter nos aînés.

Pour en savoir plus sur ce sujet:

Cyberpresse
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie-Affaires/2006/12/28/002-rentes-retraite-economie.shtml

L'Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic
www.aqrp.qc.ca/

28 décembre 2006

Le bulletin réformé vaut-il un «E»?

La nouvelle ne fera pas tous les journaux, mais un récent sondage SOM montre que 87% des Québécois sont favorables au bulletin d'avant la réforme avec des notes et des moyennes de groupe. Seuls 5% des gens consultés se disent en faveur du bulletin renouvelé. Ces chiffres sont quand même éloquents.

Il faudrait bien sûr en connaître davantage sur la façon dont ce sondage a été effectué, mais il semble que le ministère de l'Éducation, du Loisir, du Sport, de la Chasse et de la Pêche a un gros travail d'éducation populaire à faire et que les récentes manoeuvres médiatiques du ministre Fournier n'ont pas eu les effets escomptés.

Pour en savoir davantage:

http://lcn.canoe.com/lcn/infos/national/archives/2006/12/20061228-095835.html

23 décembre 2006

Les étudiants en enseignement maîtrisent mal le français

Grande nouvelle: les étudiants universitaires en enseignement maîtrisent mal ce qui est souvent leur langue maternelle... Grande nouvelle? Rien de plus faux puisque cette situation dure depuis des années.

Il faut également savoir que les facultés des sciences de l'éducation recrutent parmi les cégépiens les plus faibles: en effet, ces futurs enseignants sont ceux qui ont la cote R la plus basse. De toute façon, qui voudrait se faire suer à endurer des petits monstres mal élevés sinon des crétins, m'a déjà confié un ami... Bref, rien de bien flatteur pour la profession qui est déjà mise à mal par les médias et le gouvernement.

De plus, ce constat d'échec est très éclairant quant à la qualité de l'éducation au Québec. Tout d'abord, il faut réaliser que tous les futurs enseignants recalés ont pourtant obtenu un DES et un DEC. Que faut-il en déduire sur leur formation antérieure? Ensuite, ces étudiants seront les profs de demain, ceux qui enseigneront à nos jeunes. Décourageant! Et ce ne sont sûrement pas un ou deux cours de mise à niveau qui régleront le problème.

«Le français se porte mal. Les étudiants écrivent et lisent de moins en moins. Ils sont plus paresseux», déplore Pierre Sercia, qui enseigne aux futurs profs. Le chargé de cours à l'Université de Montréal s'inquiète de voir que les étudiants ne prennent plus au sérieux la qualité de la langue. (Journal de Montréal) Là encore, peut-on voir un lien avec le fait que le cinquième de ces jeunes enseignants décroche après quelques années de métier? On serait tenté de le croire.

Un individu malade, pitoyable et pathétique

Sur Internet, il n'y a rien de plus embêtant qu'un individu comme Michel Guay. Celui-ci a tout d'abord répandu sa hargne et ses mensonges sur le blogue du Prof maudit à un point tel qu'il a fallu que ce dernier active la fonction «modération des commentaires».

Voilà maintenant que M. Guay a créé un blogue dans lequel il signe de mon pseudo des commentaires que je n'ai jamais écrits. Pire, il envoie des messages sur d'autres sites en utilisant mon pseudo!

Que dire de plus sinon que je tiens simplement à signaler que les propos que me prêtent cet individu sont faux et mensongers! Une telle pratique, on peut en convenir, montre bien l'honnêteté et la crédibilité de ce personnage qui, à lire ce qu'il écrit, a de graves difficultés personnelles. La vie est parfois rempli d'individus tristes et désespérants...

15 décembre 2006

Rédaction: savoir utiliser les outils

Bon, l'enfer de décembre est fini. Après un long sprint, j'ai enfin amené mes élèves à affronter leur examen d'écriture d'avant Noël. Plusieurs constats s'imposent.

Le plus important est qu'ils ne savent absolument pas se servir des outils que l'école met à leur disposition depuis des années. Prenons le dictionnaire, par exemple. J'ai des élèves de cinquième secondaire qui cherchaient des verbes conjugués dans les définitions fournies dans cet ouvrage de référence. Rien de moins! «Monsieur, continuera est pas dans le dictionnaire. Je le trouve pas...», s'est lamenté un de mes grands. Comprenez-moi bien: je ne le dénigre pas. Bien au contraire, je l'adore: il travaille, il force et c'est justement ce que je lui demande. Seulement, je me pose des questions. A-t-il dormi durant les 10 dernières années de sa scolarisation? N'a-t-il jamais éprouvé besoin d'ouvrir le dictionnaire avant aujourd'hui? À juger ses notes, il aurait pourtant dû le faire depuis longtemps déjà.

Et je ne parle pas de ces élèves qui ne lisent pas les définitions et qui croient avoir orthographié correctement un mot, comme le mot court dans la phrase suivante: «Mon prof a une voix tranquille alors je dors bien dans mon court de français.» En cinquième secondaire, je vous le rappelle. «Ben là! C'est quoi l'affaire: je l'ai cherché pis y s'écrit de même!», m'a expliqué mon joyeux forçat de l'écriture.

Imaginez si je tentais de leur montrer toute la richesse des définitions du Robert, des informations étymologiques, de la phonétique, etc. J'en aurais pour des cours et des cours. Pourtant, ils ont 10 ans de français dans le corps, ils ont eu des cours de méthodologie, certains viennent même d'une école internationale.

Non, ils sont en cinquième secondaire et j'en vois encore chercher vaillamment le mot ruelle dans les premières pages du dictionnaire. On part de loin, je vous le dis.

Le truc du mois ! (petite musique d’ascenseur s’il vous plaît)


Si vous avez des élèves faibles en orthographe, il est décourageant pour eux de chercher tous les mots du monde dans un dictionnaire français. Pour quoi je dis français? Parce que les anglophones ont compris que la recherche des mots était plus facile si les sections consacrées à chaque lettre étaient clairement indiquées sur le côté du dictionnaire. Pour contrecarrer les lacunes de votre Larousse ou de votre Robert, placez des becquets pour indiquer où débute les définitions de chaque lettre. Vos élèves gagneront un temps fou. Efficace même avec les dyslexiques et leur fameux dictionnaire électronique. Nous reviendrons d’ailleurs sur ce point dans un prochain billet.