26 septembre 2014

Ils sont tombés sur la tête!

Vous vous souvenez de la phrase: «On n'a pas voté pour ça»? On dirait bien qu'elle redeviendra à la mode avec les projets de réforme qu'a dans ses cartons le parti libéral du Québec quant à l'éducation.

Au nom de l'austérité, on réfléchit à complètement refaire le monde de l'éducation ou presque. Le tout parait bien aux yeux de la population qui en a marre des taxes et des impôts. Sauf qu'on oublie que jamais les plus riches n'ont payé si peu leur part à la société et que certaines compagnies en paient moins en pourcentage que bien des ménages québécois.... Tout comme on ne remet pas en question qu'on paiera des milliards pour ajuster le salaire des médecins à la moyenne canadienne alors que le cout de la vie au Québec est moindre et que la majorité des employés de l'État sont encore et toujours moins bien payés que leurs collègues canadiens...

C'est comme la fameuse abolition des conservatoires en région: combien de gens savent que ce qui a grevé ce réseau, ce sont les déficits des institutions situées à Montréal et à Québec qu'on maintient au détriment des autres. Bravo pour la cohérence!

Dans les cartons du PLQ, on retrouverait donc différentes idées que je commenterai par la suite...

1- Fusion de 72 à 46  des commissions scolaires, voire abolition de celles-ci.

La fusion de certains organismes génèrent parfois des économies. Parfois. On a vu le résultat désastreux avec les municipalité. Ici, l'idée est de penser qu'une CS a une taille critique quant à son efficacité et que certaines sont trop petites. On notera l'absence de véritables études sur le sujet. De plus, pour les régions, il s'agirait d'un camouflet majeur. Mais je pense que le PLQ s'en moque, des régions...

Quant à l'abolition des CS purement et simplement, là, on est carrément dans la pensée magique. Aucune étude, aucune analyse des impact... Vive le chaos! Certains, à force de répéter l'idée que cette mesure va générer des économies, ont fini par y croire. J'ai hâte de voir les constats que vont faire les vérificateurs envoyés à la CSDM de Montréal. Il serait assez ironique si ceux-ci en venaient à la conclusion que cette CS avait raison d'affirmer dans son discours voulant qu'elle avait fourni le maximum d'efforts en ce qui a trait à la commande de coupures exigées par Québec. Mais attention: tout comme dans le cas des bélugas du Saint-Laurent, on peut déjà douter de l'impartialité dont jouissent ces fonctionnaires...

2- Baisse d'au moins 50% du financement des écoles privées

Si on se base sur le rapport du comité Champoux-Lesage, les école privées sont financées à la hauteur de 75% et non 60, comme elles se plaisent à l'affirmer. Le PLQ envisage de réduire ce financement de 50%. A-t-on prévu les impacts de cette décision sur le réseau public? Je songe à la migration d'une clientèle d'un type d'établissement à l'autre, au manque de classes dans certaines régions, etc. Je ne m'oppose pas à cette réduction du financement des écoles privées, mais encore faut-il le faire intelligemment!

3- Transfert de certains pouvoirs des commissions scolaires aux municipalités et aux MRC, notamment en ce qui concerne le transport scolaire et de la gestion des infrastructures

Euh... On est sérieux, là? Que connaissent les villes en matière de transport scolaire? Quant à la gestion des infrastructures, faut-il souligner que les villes n'ont pas de leçon d'efficacité à donner aux commissions scolaires? De même, sait-on que les employés des villes coutent beaucoup plus cher que ceux des CS? Enfin, quelle garantie aura-t-on qu'une ville fera passer les intérêts de ses citoyens et électeurs avant ceux des élèves?

4- Création d'un ordre professionnel des enseignants

Un ordre professionnel est une structure que se donnent des individus pratiquant une même profession afin d'assurer la protection du public et de valoriser le travail qu'ils effectuent. Ici, on parle d'imposer un ordre professionnel. Bravo pour la cohérence! Surtout quand on regarde l'exemple de comment le Collège des médecins a agi dans le cas du docteur Mailloux...

Dans les faits, certains veulent un ordre pour policer les enseignants, c'est tout. J'ai bien hâte de voir les premiers cas de sanction qui seront évidemment contestés et judiciarisés. Bien hâte aussi qu'on constate que les enseignants n'ont pas vraiment le statut d'un professionnel. Bien hâte qu'on constate à quel point ils raboudinent un système qui craque de toutes parts...

5- Réduction du nombre d'épreuves ministérielles

Les épreuves ministérielles coutent cher. Coupons-les! Et réalisons ensuite les écarts qui existeront entre chacune des écoles autonomes à la suite de l'abolition des commissions scolaires. Voilà peut-être le meilleur exemple de la dérive que peut engendrer la pensée magique quand elle rime avec austérité.

16 septembre 2014

La technologie est arrivée dans ma classe...

J'enseigne le français au secondaire depuis plus de 20 ans. Mais cette année marque un tournant important: la technologie est arrivée dans ma classe. Qu'on ne s'y trompe pas: mon école me fournit un ordinateur portable et mes élèves en ont tous un, gracieuseté de leurs parents. Mais voilà: fini le rétroprojecteur! Vive l'ère du tableau blanc!

«Quoi! direz-vous. Un tableau blanc même pas interactif!»

Non et j'ai mes raisons. En effet, j'ai fait partie du comité informatique de mon école et ce choix n'a pas été que le mien. Voici les pistes qui nous ont guidés dans ce choix.

Au départ, il est facile de constater qu'au secondaire, un tableau blanc interactif (TBI) est moins utilisé qu'au primaire à cause de nombreuses contraintes.

Tout d'abord, ce ne sont pas toutes les matières qui sont propices à l'utilisation de cette technologie. Selon les moments de l'année et les activités en classe, un enseignant du secondaire l'utilisera davantage ou pas du tout... Au primaire, l'enseignant a plus d'occasions, parce qu'il est un généraliste, de l'employer pour l'une ou l'autre des matières vues. En fait, au secondaire, le TBI va être utilisé plus fréquemment en mathématique et en univers social. Et encore: c'est encore et toujours le prof qui interagit avec le tableau, pas les élèves. Pour l'interactif, on repassera...

Également, au secondaire, dans une grande école semblable à la mienne, comme un même enseignant risque d'avoir plusieurs locaux de classe, il est important qu'on retrouve une technologie similaire dans chacun de ceux-ci.

Avec ces éléments et un budget limité, il a donc été décidé d'équiper un maximum de locaux de TB, plutôt que d'installer un nombre réduit de TBI qui seront parfois sous-utilisés, et d'acheter des iPad pour certaines clientèles particulières.  L'ironie de la chose est que nous aurions pu, sur un plan de deux ans, avec les budgets qu'on nous promettait, équiper toutes les classes de l'école. Nous avons décidé de fonctionner autrement et les choses semblent nous donner raison puisque, avec les coupures budgétaires récentes, cela aurait été impossible.

Pour ma part, un TB me suffit grandement.

En terminant, quelqu'un pourrait-il dire à mon ministre Yves Bolduc que les commissions scolaires coupent ardemment dans les budgets reliés à l'informatique? Les beaux TBI qu'il souhaite voir dans toutes les classes ne sont qu'un rêve. Et comme il n'y a pas un enfant qui est mort de ne pas avoir un TBI dans sa classe...


13 septembre 2014

Savoir apprécier

On peut bien chiâler sur tout, mais je dois avouer que ma carrière d'enseignant a connu et connait de merveilleux moments. L'un d'entre eux est survenu lors des portes ouvertes de mon école cette année.

En effet, j'ai vécu de touchants moments lorsque d'anciens élèves sont venus pour inscrire leurs enfants. Si j'ai reçu de chaleureux compliments de leur part que j'ai accueillis avec humilité (si, si: j'en suis capable!) et que j'ai souligné aux jeunes combien leurs parents ont été de bons élèves (j'ai une assez bonne mémoire), je m'estime surtout chanceux de pouvoir vivre de telles situations. Au cours de ma carrière, j'ai obtenu un poste permanent en trois ans et n'ai connu pratiquement qu'une seule école. Oh! Il m'a fallu travailler fort et faire des choix un peu cinglés pour y parvenir comme accepter une tâche avec quatre préparations différentes, mais quand même...

Alors que j'évoquais des souvenirs souvent tendres avec ces «devenus adultes» surgis d'un passé parfois lointain, je réalisais que bien de mes collègues méritants n'auront jamais cette chance, celle de voir à quel point leur travail peut être important et signifiant.

Je suis privilégié. Je le sais et je le goûte. Sans vantardise. Humblement. En remerciant une vie qui n'a pas toujours été bonne mais qui m'apporte chaque jour maintenant de bons moments.

Cela étant, Yves Bolduc ne perd rien pour attendre.

Bilan de la semaine 4

Ouaip, ça ralentit. Seulement une et demie de préparation de documents. Je dois être moins professionnel...

08 septembre 2014

Bilan de la semaine 3

Youp! Je dois être professionnel en tab... parce que, cette semaine, j'ai encore six heures et demie de temps supplémentaires! Tiens, quatre heures et demie de portes ouvertes et deux heures de création de documents qui ne sont pas destinés à mon enseignement. Et la semaine qui s'en vient aura la même couleur...

À mes deux fidèles lecteurs, je devrais me commettre sous peu dans un billet sur notre sinistre de l'Éducation.