31 juillet 2008

Rossinante pro tempore

Voilà: Prof masqué a maintenant deux roues. Je l'ai appelée Rossinante pro tempore. Rossinante, bien évidemment en l'honneur de la célèbre monture de Don Quichotte et pro tempore parce qu'elle ne constituera qu'une transition vers un autre vélo plus performant si tout se déroule bien.

Hier, pour sa première randonnée en 10 ans, il a fait un petit trajet pépère de 23 kilomètres en une heure. Du plat, beaucoup de plat et un peu de pluie. 23 kilomètres, c'est exactement la distance entre l'école et chez lui, vous me suivez?

Principal sujet d'inquiétude, le dos a bien supporté le trajet. C'est donc bon signe. Le cardio, lui, est comme d'habitude: débilement au-dessus de la norme. Je me suis même permis de terminer à cadence élevé, juste pour être un peu baveux... De toute façon, je ne suis pas un moulineur, alors je suis demeuré en dix-septième vitesse tout le long, le dérailleur ne me permettant pas de rejoindre la dix-huitième. Je devrais remédier à cet inconvénient aujourd'hui.

Rossinante, c'est un Raleigh Prism, un vélo hybride, un tank. Pour le cycliste en moi habitué à un vélo de route nerveux avec des jantes de course en alliage et des boyaux, j'ai l'impression d'avoir conduit un Hummer. Mais pour l'instant, il fait amplement le travail. Et il ne sert à rien de vouloir un vélo plus léger : j'ai plus de poids à perdre que ma monture...

Au-delà de ce premier essai, plusieurs sentiments ont traversé mon esprit au cours de cette randonnée.

Le premier est que c'est lent un vélo quand on est habitué à emprunter la voiture chaque jour. Je faisais un trajet très familier et j'avais l'impression de ne pas avancer. Il y a aussi que, dans mes souvenirs et sûrement dans les faits aussi, je roulais plus rapidement autrefois.

Le deuxième est que le vélo et moi, ça a déjà été une longue histoire d'amour. Issu d'une famille dysfonctionnelle et violente, il a été ma première forme d'évasion, de liberté, d'indépendance. Je me rappelle ces randonnées de fou dans les Laurentides, ces parcours chronométrés effectués par toute température et ou je perdais 10 livres juste en sueur... Je me rappelle la traditionnelle première randonnée du printemps qui consistait à monter l'avenue Camilien-Houde... Et ce vélo que je bichonnais, lavais, huilais, grassais...

Rossinante est simplement de passage mais, hier soir, elle n'a pas dormi dans le cabanon: elle a dormi dans le salon. Si j'avais pu, elle aurait dormi dans la chambre, comme certains de ses prédécesseurs. Elle l'aurait bien mérité.

29 juillet 2008

Laid fôte, ont sans tappe tu!

Non, je n'ai pas sombré dans l'alcool ou les paradis artificiels. Simplement, j'ai lu les propos de Conrad Ouellon, le président du Conseil supérieur de la langue française et président du comité qu'avait formé la ministre Courchesne sur le français à l'école. Et puis, je me suis dit: pffff!

Dans une entrevue au quotidien Le Soleil, ce dernier affirme que le texto employé par les jeunes pour clavarder ne représente pas une menace pour la langue française. Au contraire, il serait un «signe de vitalité et d’adaptabilité de la langue». Étonnamment, je veux bien. Oui, la langue française est souvent figée dans des usages quasi préhistoriques. Oui, elle a besoin d'être renouvelée. Mais de là à tomber dans une certaine anarchie? J'ai un doute sérieux.

Diverses études appuient le point de vue de M. Ouellon quant au texto et son influence sur la langue. Je décroche cependant quand je lis son argumentaire. Peut-être est-il mal rendu par la journaliste qu'il a rencontrée, mais celle-ci m'est toujours apparue fiable.

M. Ouellon y va de l'idée suivante: «Quand je prononce une conférence, je n’utilise pas le même niveau de langage que lorsque je vais à la pêche avec mes amis. De la même façon, les jeunes n’utiliseront pas le texto lorsqu’ils devront écrire de façon formelle»
Désolé, mais le niveau de langue et le respect des règles grammaticales sont deux éléments distincts, quant à moi. Et illustrer son propos avec un exemple relié à l'utilisation orale de la langue quand on parle de l'écrit me semble boiteux. De plus, il ne fait aucun doute dans mon esprit que M. Ouellon est parfaitement capable d'écrire sans faute alors que ce n'est pas le cas pour bien de mes élèves. En ce sens, il est quasi bilingue, ce qui n'est pas le cas de certains de mes full chill buzzé sista qui peinent à utiliser un français standard.

Pour Conrad Ouellon, on exagère l’importance d’écrire sans faute: «Il ne faut pas faire un drame avec ça (le langage texto), comme il ne faut pas faire un drame avec la faute. Qu’est-ce qui est le plus important, savoir bien structurer un texte ou de ne pas faire de fautes? Je préfère quelqu’un qui sait comment organiser sa réflexion. S’il a des fautes, ça se corrige. Il y a des outils qui peuvent t’aider.»

Je reviendrai sur la notion d'outils pour corriger les fautes en fin de texte, car M. Ouellon soulève des éléments intéressants. Sauf qu'encore une fois, je suis pantois devant son discours. À de rares exceptions, la plupart de mes élèves dont les textes étaient bourrés d'erreurs avaient peine à formuler une réflexion intelligible comme si la rigueur de la langue allait de pair avec celui de la pensée. Leurs erreurs ne sont pas le fruit de la distraction ou d'une orthographe imaginative et créatrice mais bien d'une méconnaissance de certains mécanismes de base de la langue française. Les propos de M. Ouellon sont presque mot à mot ceux d'une haut fonctionnaire du MELS, responsable de l'épreuve ministérielle d'écriture de cinquième secondaire. Et quand on sait à quel point cette évaluation constitue une véritable supercherie, il y a de quoi à être inquiet.
Quant à l'idée de savoir structurer un texte, au Québec, on est bien accommodant quand on regarde ce qui est exigé à l'examen ministériel d'écriture de cinquième secondaire ou du collégial.

«On écrit pour être lu», m'a enseigné un professeur de journalisme, i.e on écrit pour être compris. Quand on commence à accepter des variations au code de communication, il y a un seuil critique ou l'on risque de verser dans l'inintelligibilité.

Intéressons-nous maintenant aux outils pour corriger les fautes dont parle M. Ouellon: «À l’école, il va falloir accepter la présence de l’informatique et de ses produits dérivés. Je ne suis pas sûr qu’on utilise ça à bon escient. Les correcteurs d’orthographe, ça fait partie des outils d’écriture. Il y a quelque chose d’insensé à laisser des enfants jouer avec un ordinateur à longueur de semaine, alors qu’on leur fait passer un examen avec un crayon et un papier, enfermés dans une salle pendant deux heures. Il n’y a plus personne qui fait ça dans la vie.»

Tout d'abord, pour moi, dans mon quotidien d'enseignant, les premiers outils pour corriger les fautes, ce sont la pensée critique de l'élève face à ce qu'il a écrit, une bonne connaissance des mécanismes de base de la langue, un dictionnaire et une grammaire. Et on manque souvent de dictionnaires! Alors, imaginez à quel point les ordi sont un luxe généralement inaccessible!

Oui, les correcteurs orthographiques sont intéressants, mais ils ne feront pas des miracles si un jeune n'a pas une certaine connaissance au départ de la langue française. Combien de fois ai-je reçu des travaux bourrés de fautes et pourtant corrigés à l'informatique? Ce n'est pas que le logiciel soit mauvais (quoique...) ou que le jeune ne sache pas se servir d'un ordi, mais bien souvent qu'il ne comprend rien au français! Est-ce un verbe? Un nom? Ça prend-tu un s...

Vient ensuite dans ls propos de M. Ouellon ce que j'appelle l'inévitable blâme des enseignants: «Les gens qui enseignent et développent des programmes de français ne maîtrisent pas la technique que les enfants maîtrisent. C’est peut-être la première fois dans l’histoire de l’humanité que ça arrive. Je pense qu’il y a là un réflexe de protection qui m’agace.»

Réflexe de protection? Et si on parlait tout d'abord de manque de formation, de manque de matériel adéquat fourni aux enseignants?
J'ai l'intention de montrer cette année à mes jeunes à utiliser un correcteur orthographique. J'aurai la chance, en effet, de disposer occasionnellement de 32 Mac dans ma classe, ce qui n'est pas le cas de la majorité des enseignants du Québec, il faut le savoir.
Déjà, les difficultés commencent à poindre. Le coût d'une licence d'exploitation d'un logiciel correcteur a fait sursauter le conseiller pédagogique de ma CS. Ensuite, je devrai me former moi-même sans que ce temps me soit formellement reconnu et créer le matériel que j'entends utiliser avec les élèves.
Non, M. Ouellet a raison: ce n'est pas le texto qui menace le français. Quant à moi, ce sont plutôt certains raccourcis d'esprit, un manque de rigueur et un manque évident de ressources dans l'éducation. Le reste demeure un débat futile.

27 juillet 2008

Le premier cauchemar pré-rentrée

Ce doit être à cause d'un échange que j'ai eu avec la Peste hier soir mais, cette nuit, j'ai eu mon premier cauchemar pré-rentrée.

Si vous êtes enseignant, vous savez de quoi je parle: cette vision d'une classe perturbatrice, indisciplinée, d'un local malpropre et insalubre, d'une préparation inadéquate, des listes d'absence qui ne sont pas imprimées, du matériel qu'on cherche et qui a disparu pendant l'été...

Le cauchemar pré-rentrée. Un classique de la vie d'enseignant. Sauf que je ne sais même pas encore si je vais rentrer... Pas envie. Pas la force. Pas encore eu de vacances.

24 juillet 2008

L'école «vache à lait»

Un petit mot comme ça.

On se demande souvent ou passe tout l'argent en éducation. Il sert parfois à subventionner des entreprises connexes. Par exemple, les écoles sont les clientes captives des maisons d'édition. Les CS sont obligées de transiger avec les compagnies d'autobus jaunes... et ainsi de suite. Jusqu'au monde du théâtre qui, l'année dernière, voulait obliger les écoles à assister à un certain nombre de pièces par année.

Financièrement, l'éducation est une «vache à lait» pour certains entrepreneurs. L'actualité nous en donne un autre exemple aujourd'hui avec cette sortie de certains éditeurs québécois.

Selon les présidents de deux des principales maisons d'édition québécoise, la littérature d'ici est sous-représentée par rapport aux auteurs étrangers dans les bibliothèques scolaires et il réclame du gouvernement une politique d'achat destinée à rehausser la présence des publications québécoises sur les rayons. De plus, selon, il faudrait que la littérature québécoise soit mieux enseignée dans nos écoles.

Pour Hervé Foulon, président des Éditions Hurtubise HMH, le gouvernement devrait même songer à se doter d'une règle qui obligerait les bibliothèques scolaires à acheter de 50 % à 70 % de livres québécois.

Je ne doute pas des préoccupations de ces gens pour la littérature québécoise, mais leur statut d'éditeur les place dans une drôle de situation quand on analyse leurs demandes. Qui plus est, le fait d'obliger les écoles à suivre une politique d'achat m'horripile au plus au point. Et je ne parle pas de leur façon de se mêler du contenu des programmes de formation. Un entrepreneur voudrait que les jeunes soient mieux formés à certaines réalités du monde du travail qu'on hurlerait qu'on dénature le rôle de l'école!

Ce qui est indécent, c'est que plusieurs des maisons d'édition au Québec sont déjà subventionnées. Elles bénéficient déjà de subsides gouvernementaux. Également, je crois que ce sont à elles de gagner leurs parts de marché sans demander au gouvernement de vouloir changer les règles du jeu à leur avantage. Par ailleurs, la place qu'occupe la littérature québécoise dans nos établissements scolaires n'est-elle pas normale compte tenu de sa place dans le patrimoine francophone?

Les entreprises culturelles au Québec auront toujours des difficultés économiques, il faut en convenir. Mais il faut quand même faire preuve de jugement dans l'appui qu'on leur donne. Si je prends l'exemple de la littérature jeunesse, celle-ci était dominée par des produits européens avant que les éditeurs d'ici mettent en marché des produits de qualité. Ne pourrait-il en être de même pour les autres formes de littérature?

16 juillet 2008

Chasuble!

Le titre de ce billet dit tout. Vous aurez peut-être besoin d'agrandir la photo pour mieux comprendre l'objet de mon humeur...

Des souris et des Mac

Je ne vous l'ai peut-être pas dit, mais mon école a décidé de prendre un virage informatique. Et devinez quels groupes auront accès à des Macintosh en classe? Les miens, bien sûr. Je ne peux pas critiquer la vertu, direz-vous, et j'ai décidé de participer à ce projet parce qu'il apportera sûrement des retombées intéressantes pour les élèves.

Une des raisons mentionnées pour l'introduction de portables en classe est qu'il s'agit d'un élément motivant, principalement chez les garçons. Motiver des élèves de PEI, est-ce si nécessaire comparé aux ordinaires? Je ne sais pas.

Déjà, on a remis à chaque enseignant de ces classe un portable pour l'été, question qu'ils se familiarisent avec la «machine». Bon, je dois avouer que le mien est encore dans sa boite... Pas encore l'énergie de déballer tout cela. Mon coeur est ailleurs. Mais ma tête se pose plusieurs questions.

On vise tout d"abord une clientèle scolaire particulière, le PEI. Ça me turlupine. La raison est qu'on vise que les élèves achètent sous forme de crédit-bail un appareil pour leur cinq année du secondaire. Pourquoi le PEI? Parce qu'il s'agit d'un programme particulier ou l'on peut légalement exiger davantage la participation financière des parents. Ça m'embête. Ce ne sont pas tous les parents de ces élèves qui sont financièrement à l'aise. Ensuite, est-ce qu'ordinateur et PEI vont obligatoirement de pair? Est-ce également aux parents de débourser pour que leur jeune puisse utiliser un tel outil? J'ai l'impression d'un système d'éducation à deux vitesses.

Par ailleurs, je m'interroge sur les visées du projet. Pourquoi veut-on que les élèves aient un portable en classe? Que veut-on leur inculquer ainsi? Que veut-on qu'ils développent? Pour l'instant, j'ai l'impression qu'on me demande de trouver des projets pour justifier l'achat éventuel de telles machines et ça me turlupine aussi. J'ai l'impression de mettre la charrue avant les boeufs. Un peu comme si on voulait que je créée un besoin avant même qu'il ne s'impose de lui-même. Ou plutôt qu'il s'impose, mais pour d'autres raisons.

Malgré tout, j'ai rencontré le conseiller pédagogique de ma CS concernant les TIC et, déjà, j'ai plusieurs belles idées en tête. De plus, le «représentant» Apple est fort sympathique et très ouvert, ce qui est intéressant lorsqu'on échange. Ce n'est pas parce que je suis critique que je ne participerai pas avec enthousiasme à ce projet, mais certaines limites me sont déjà apparues clairement.

Premièrement, à cause de la forme de pédagogie utilisée généralement dans mon école, les portables seront un outil d'appoint à l'intérieur de certains projets qui pourraient être réalisés de façon moins éclatante, c'est vrai, sans eux. Des présentations visuelles, des canons, des projets multimédias, des blogues, c'est chouette, mais on ne change pas la façon d'enseigner: on l'adapte à l'utilisation de l'ordinateur. C'est un plus, mais pas la révolution.

Deuxièmement, l'élève ne pourra utiliser les portables qu'en classe sous forme de laboratoire mobile. Embêtant. D'autant plus que les Mac ne sont pas les appareils les plus populaires à la maison. Et je ne suis pas sûr qu'on est ouvert à l'idée d'un système de prêt. Le choix Apple s'est effectué en raison de certaines caractéristiques des appareils (la solidité, par exemple), mais au-delà de cela, n'aurait-on pas mieux fait de sélectionner un autre modèle plus répandu? Il y a bien sûr la question des logiciels, mais je ne suis pas convaincu, pour l'instant, que ceux qu'on retrouve sur le Mac soient si supérieurs aux autres pour l'usage qu'on en fera en classe. C'est à voir.

Enfin, l'été est jeune. Mes réflexions ne font que commencer. Si vous avez des commentaires, des suggestions de projets, n'hésitez pas!
En passant, ces Mac viennent sans souris. Tout un apprentissage pour le vieux dinosaure que je suis!

10 juillet 2008

Prof masqué se prostitue!

Cette semaine, Prof masqué a eu une rencontre avec une maison d'édition de matériel scolaire. Un vieux projet qui traînait sur les tablettes depuis quelques mois et qui a surgi tout à coup à l'improviste. Pourquoi pas?

Donc, je suis allé rencontré rencontrer ce marchand de matériel pédagogique accompagné d'une collègue et d'une mince feuille de papier.

Une heure plus tard, j'ai compris que le projet serait considérablement modifié pour s'intégrer à l'intérieur d'un manuel et d'un cahier d'exercice. Sous sa forme actuelle, il ne serait pas financièrement viable, dixit l'éditeur.
Un fait que j'ai pu observer est que les maisons d'édition de matériel scolaire vivent une situattion de crise. Les programmes ministériels sortent au compte-gouttes et sont tous en retard. Même avec le report d'un an de la réforme au secondaire. Comme quoi le MELS n'est pas un exemple de rapidité et d'organisation. Profs de quatrième secondaire, attendez-vous à ce que vous manuels soient en retard ou en parties détachées...

Bref, comme les maisons d'édition ont besoin de matière grise, je ne serais pas surpris qu'on veuille solliciter la mienne. On nous promet une réponse au d'ici trois semaines. Je vous tiendrai au courant.

Prof masqué qui collaborerait à un manuel scolaire, lui qui n'en a jamais utilisé un en quinze ans de pratique! Douce ironie.

07 juillet 2008

L'été où Stephen Harper est devenu souverainiste

C'est la consternation sur la Colline parlementaire. Dimanche matin, alors que la session battait son plein, le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a annoncé qu'il était devenu souverainiste. Questionné par les journalistes, le chef du Parti conservateur depuis sept ans a expliqué son choix de la façon suivante: Ce matin, je me suis levé et j'ai senti que c'était fini. Il ne faut pas me demander pourquoi. C'est comme ça. Il n'y a pas de raison précise.

C'est bien sûr la consternation dans la famille conservatrice et certains militants sont choqués par ce retournement inexplicable et inexpliqué.

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Voilà. Il n'y a pas plus à dire. Ce sont les seules explications que j'ai pu obtenir d'Ex-madame Masquée lors de notre deuxième et dernière conversation en près de deux mois. Ce sont les seules que j'obtiendrai, cela, et son souhait que nous devenions de bons amis. Pas de rencontre, tout aura été effectué au téléphone. C'est certain qu'on est partis sur des bonne base pour une amitié, il n'y a pas à dire.

Il n'y aurait pas de futur prospect dans le décor, sinon qu'un chat qu'elle a adopté.

J'ai perdu une blonde que j'ai aimée du mieux que j'ai pu, une belle-famille pour qui j'étais presque un fils et dont j'étais le voisin quasi immédiat parce que j'avais décidé de déménagé à proximité de celle-ci.

J'ai perdu sept années de ma vie et, à 44 ans, ces années sont si précieuses, surtout quand les envies de paternité commence à vous démanger.

J'ai perdu... et j'espère maintenant ne pas me perdre à mon tour.

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Ce billet constituera le dernier portant sur la rupture d'avec ex-madame-Masquée. Non pas qu'elle n'habite plus mes pensées. Je ne suis pas ce type d'individu qui oublie les gens sur demande. Seulement, les réflexions de ce genre ne sont plus à leur place ici sur ce blogue.

J'ouvrirai peut-être un autre espace virtuel pour parler davantage de mon jardin intime. J'ai déjà réservé le titre de celui-ci. Reste à me sentir prêt à le faire. Et je ne suis pas rendu là dans ma route.

Une chose cependant: je ne serai plus le même, mes yeux et mon coeur non plus. En moi, il demeurera quelque chose de brisé. Ma générosité, ma confiance en l'avenir et en l'humain, ma naieveté de croire en son prochain sont durement atteints.

Quant à ex-madame Masquée, je serai toujours partagé entre l'amour, l'incompréhension et la colère. Mettre fin à une relation de sept années de la sorte me laisse un goût plus qu'amer. Son geste est tout aussi absurde et inexpliqué, sinon plus, que celui posé par ma copine d'il y a dix ans qui me plaquait la veille des vacances scolaires en me disant que je n'étais pas assez disponible...

Pour ma part, l'été 2008 se résumera à cette phrase : l'été où Stephen Harper est devenu souverainiste.

05 juillet 2008

Petite annonce

Avis à tous.

Je cherche un vélo soit de ville soit hybride et d'une assez grande taille puisque je ne suis pas petit. Si vous en avez un qui traîne, qui est en bon état, faites-moi une offre et ou débarrassez-vous-en pour aider une bonne cause: la mienne!
Sinon, connaissez-vous de bons endroits ou l'on peut acheter un vélo recyclé? Pas envie de neuf, pas sûr de m'en servir longtemps, donc évitons les grosses dépenses.

02 juillet 2008

Another brick in the wall

Circé m'a suggéré de ventiler son mon blogue. Circé est une jolie fille, intelligente et intellectuelle. Elle a sûrement raison, même si nos destins sont tellement opposés ces temps-ci. Or, donc, ventilons.

Fille masquée a une drôle de mère. Drôle est le mot poli pour ne pas dire autre chose. Il y a des moments ou je me demande encore ce que je lui trouvais il y a quinze ans.

Depuis des années, les relations sont tendues en ce qui a trait à la garde de ma fille. Je la souhaiterais plus souvent ici, à des moments précis... J'ai même souhaité l'accueillir durant son secondaire. Sans succès. Mes tentatives se sont heurtées à un mur et à un manque d'ouverture maternelle. Il faut savoir qu'il n'existe aucune entente légale de garde et que nous avons toujours fonctionné sur la bonne foi de l'autre. La gaffe, quand on y repense...

Dans les faits, cette mère est la meilleure amie de sa fille. Elles vivent un lien d'osmose très exclusif, ce qui fait qu'il y a toujours eu peu de place pour un père. Pas un mot à dire dans les faits sur le choix des écoles, pas un mot à dire sur le cellulaire, le portable et tout le reste acheté à ma fille pour ses 13 ans. Une barre à clou ne suffirait pas à les détacher l'une de l'autre.

Qui plus est, les valeurs et l'éducation donnée à Fille Masquée ne correspondent pas nécessairement aux miennes. Cela amène parfois des comparaisons qui ne sont pas à mon avantage parce que Papa masqué est un peu plus rigoureux, disons. Il fallait voir le regard courroucé de la maman quand elle a appris que je demandais à sa fille de ramener l'assiette près de l'évier après un repas ou encore de changer le rouleau de papier de toilette quand il était fini... Auschwitz semble une colonie de vacances à côté de chez moi à l'écouter. Un peu plus et la DPJ débarquait en force avec un commando-choc pour la soustraire à ma tyrannie.

Ajoutez à cela quelques déclarations faites par la mère devant sa fille à l'effet que je suis un égocentrique, un mauvais père, une personne qu'elle souhaiterait ne jamais avoir connue et vous avez le tableau de la situation paternelle actuelle. Il y a des moments ou je me demande encore ce qu'elle trouvait il y a quinze ans.

Donc, dans ce joli climat de coopération, nous avons établi non sans difficulté cette année l'horaire de l'été: Fille masquée est chez son père du mardi au jeudi. Les choses ne peuvent pas être plus claires, direz-vous. Vous vous trompez parce que, dans l'esprit de cette mère, un horaire n'est pas fait pour être respecté.

Fille masquée a un rendez médical prévu pour le mercredi. Pas de problème. J'irai avec elle. Solution trop simple. Sa mère doit être présente puisqu'on parle de LA pilule. Oui, oui, un jour, Fille masquée va avoir un chum Elle a le droit maintenant. Avant, sa mère le lui interdisait. Et qui dit chum, dit tomber enceinte. Donc, il vaut mieux prescrire la pilule tout de suite au cas ou un jour... Pas un mot sur le condom ou les ITS (infections transmises sexuellement). L'important est de ne pas devenir grand-mère.

Bref, comme le mercredi fout le camp en partie, pourquoi venir la chercher le mardi, surtout que maman a proposé à sa fille une activité spéciale sans m'en parler, contrevenant ainsi à une autre entente entre nous? Et puis, le jeudi, c'est une seule journée ça! Il est donc inutile et fatiguant de se déplacer pour une journée jusque chez moi. Pourtant, durant l'année scolaire, Fille masquée vient un jour par semaine chez son père. Ou est la différence? Attendez: c'est moi qui ne comprends pas. Vous me suivez?

Résultat: Fille masquée n'est pas venue chez son père pour la première semaine des vacances. Papa masqué a donc annoncé à sa fille qu'il était en grande réflexion sur les droits de garde et qu'il ne peut plus accepter de telles situations. Il n'y aura pas de semaine prochaine non plus parce que je veux discuter avec la psychologue de tout cela. Il faut savoir que des événements semblables sont déjà survenus par le passé et que la patience masquée a atteint ses limites, d'autant plus que Fille semble ne pas trop s'en faire avec les horaires, elle aussi, en ne disant mot.

Vous feriez quoi à ma place?

J'avais besoin de cela comme d'un trou dans la tête, je ne vous le cacherai pas. Le rendez-vous avec le pusher de pilules anti-dépression semble de plus en plus probable. Une conversation ce soir avec Ex-blonde (la deuxième en près de trois mois - je vous en reparlerai) et cette situation est en train de faire le travail en ce sens.

Ventiler, ventiler... J'ai l'air d'une éolienne en rut, Circé.

01 juillet 2008

Poésie grisâtre

J'ai recommencé à lire. Un peu. Pas grand-chose. Rien comparé à l'habitude. Sauf que j'écris des poèmes sur les quatrièmes de couverture et les pages blanches des romans que je m'efforce de terminer. En auto parfois, je me range sur l'accotement pour modifier un vers, ajouter un mot.

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Elle me manque comme au premier matin
Ou l'aurore avait séparé nos corps et abrégé nos ébats.
Son absence était alors une promesse de retour
Comme un feu renaît de ses cendres.

Elle me manque comme au premier matin,
mais il n'y a aujourd'hui ni ébat ni feu ni flamme.
Son absence reste, éternelle,
mais vide de sens, de raison, de passion.

Elle me manque comme au premier matin.