26 mars 2017

Réforme et cours d'été

Il faudra bien qu'on m'explique. Comment les cours d'été peuvent-ils encore exister avec la philosophie prévalant officiellement dans le système scolaire québécois?

Chaque année, des commissions scolaires offrent à des jeunes en échec dans une matière de base au secondaire de suivre des cours l'été pour pouvoir être promus au niveau suivant. Or, comment peut-on respecter l'esprit de la «réforme» quand ces cours durent parfois dix jours (examens inclus)? Où est la philosophie de la découverte, le travail en équipe et j'en passe? Dix jours, ça s'apparente plus à du bachotage, soit à une préparation intensive à la réussite d'un examen.

7 commentaires:

Jonathan Livingston a dit…

Ben, de toute façon, l'esprit de la réforme, c'est seulement pour la forme si on est au courant de ce qui est efficace de faire en enseignement... Il y a juste le MERS qui s'entête... Pour le reste, passer une année dans les 3 premières années du secondaire est entre les mains de la volonté des parents maintenant... le reste, c'est de la rhétorique scolaire... Si un parent refuse le redoublement, on ne peut pas faire le redoublement. Enfin, ainsi vont les choses dans mon petit milieu...

Anonyme a dit…

Mais voyons prof masqué, le tableau numérique interactif (TNI) règle tous les problèmes en lien avec la découverte et le travail d'équipe, il est interactif!! #ironie
Lady

Jonathan Livingston a dit…

J'ai fait un cours d'été pour des jeunes de 2e secondaire une fois. Cette année-là, j'avais voyagé et peu enseigné, bref,j'avais besoin de faire des sous. Je n'étais pas préparé pour cette situation. C'était 2 semaines de cours. Les jeunes allaient faire du français pendant 2 semaines/5 heures par jour. Au bureau, là où on m'a engagé, on m'a donné un gros document épais de découverte, une grosse SAE de perte de temps sur un sujet «significatif» pour les jeunes du genre qu'on trouve sur BIM.

Heureusement, un collègue m'a passé sa planif et un petit matériel de son cru, il faisait ce cours depuis quelques étés. Ben, en deux semaines, j'ai fait faire trois petites compréhensions de texte, écrire au moins deux textes, et on a revu plusieurs notions de grammaire et fait quelques dictées. Évidemment, j'ai enseigné quelques stratégies pour améliorer les productions et les compréhensions, des démarches de correction, etc. Bon, on a laissé tombé l'oral...

2 semaines à temps plein, c'est pas loin d'une cinquantaine d'heures de cours, ce qui équivaut à peu près à 8-9 semaines de classe durant une année. Bien structuré, on peut faire un certain job avec les jeunes. Bon, j'avais moins d'une dizaine de jeunes qui avaient vécu des difficultés dans un réseau d'écoles privées. Ils n'ont pas déconné et on a bien travaillé.

Je ne crois pas que c'était juste une perte de temps...

Comme je l'ai déjà dit plus haut, oui les cours d'été ne sont pas très cohérents avec la philosophie, mais le problème n'est pas le cours d'été, mais cette philosophie rousseauiste qui n'est pas productive et qui nous met des bâtons dans les roues pour faire apprendre aux jeunes quelque chose qui restera en eux.

Et ta question? Tu as des jeunes qui ont fait des cours d'été qui sont tout de même en difficulté cette année? Je ne sais pas, mais pour moi, le problème n'est pas seulement le cours d'été, mais peut-être aussi le programme au primaire... qui est trop plombé par une philosophie laxiste sur le plan des apprentissages... Le primaire vise des objectifs qu'on devrait laisser aux gens du secondaire pour se concentrer sur des bases qui aideraient par la suite à mieux gérer des apprentissages plus complexes.

Mais bon, en ce moment, je trouve nos décideurs et nos philosophes de l'éducation bien tournés vers des classes avec des iPad avec un prof assis dans une chaise berçante ou des jeunes en train de lire un roman dans un canot aménagé en pleine classe ou équipé de pupitre transformable qui permet à un hyperactif de monter sa table pour travailler debout si ça lui chante... (Bonjour, la gestion de classe...) On me propose du matériel numérique vendu avec l'idée qu'on n'a plus de planif à faire et qui fonctionne par lui-même pour répondre au besoin des élèves (on veut que je donne tout mon art à une machine). Je ne sais pas, j'ai l'impression qu'on délire solidement en ce moment.

Et quand je montre que je suis interloqué par le ridicule de ces propositions, ma directrice me dit que je devrai m'adapter à ce qui s'en vient, car j'en ai encore pour un bon moment avant la retraite...

Le professeur masqué a dit…

Un cours d'été avec un dizaine d'élèves... Pas connu ça. Mon groupe voisinait les 25...

Pour le reste, la bêtise n'a pas d'âge et la sagesse non plus. Moi aussi, parfois, je sens cette pression que je ne suis plus dans le coup. :)

Anonyme a dit…

J'enseigne au primaire et je suis tellement d'accord avec toi Jonathan!
On me met de la pression pour que mes élèves de maternelle puissent lire des syllabes et des mots simples à ce temps de l'année... me semble que c'est le mandat de la 1ere année. On veut les faire aller trop vite en sautant des étapes... Ben ça donne une base comme du gruyère parce que je manque de temps... saviez-vous qu'on demande à des élèves de 2e année d'écrire des petits textes de près d'une page? On ne peut pas s'étonner qu'ils n'arrivent pas à bien le corriger, se découragent et abandonnent. On saute ses étapes!

Marâtre

Le professeur masqué a dit…

Marâtre: en première secondaire, ils ne doivent pas dépasser 200-250 mots , parait-il...

Anonyme a dit…

J'en demandais 500 à mes élèves au primaire...
marâtre