De ce 20 000 élèves, 85% réussiront en trois semaines là où ils ont échoué en 10 mois. Plusieurs facteurs peuvent être avancés pour expliquer ce taux de réussite incroyable qui devrait faire saliver plus d'un ministre de l'Éducation en recherche de procédés pour améliorer la réussite scolaire des jeunes Québécois:
- une plus grande motivation des élèves;
- un meilleur suivi des parents;
- un encadrement plus serré à l'école;
- un enseignement concentré et orienté uniquement en vue de la réussite de l'examen final.
Pour 1200 élèves, ces cours sont même donnés en ligne comme c'est notamment le cas des commissions scolaires de la Beauce-Etchemin et de Montréal.
Pour ma part, les cours d'été demeurent une incongruité majeure dans notre système scolaire actuel. Plusieurs questions me viennent pêle-mêle en tête par rapport à ceux-ci.
- Qu'apprennent véritablement les élèves dans ces cours?
- N'est-on pas devant un exemple très net d'«enseigner pour évaluer»?
- Faut-il absolument un prof d'expérience dans les milieux à forts taux d'échec quand on sait que la majorité des profs d'été sont souvent assez jeunes en ancienneté?
- Comment un tel système a-t-il pu se maintenir dans un milieu où l'on disait favoriser un Renouveau pédagogique misant sur la pédagogie par projets?
J'ai déjà eu l'occasion de donner des cours d'été au début de ma carrière. Pour mon grand bonheur, il avait plu durant presque toutes les trois semaines. Il était alors plus facile de garder les élèves concentrés sur le travail à effectuer. Ont-ils tous réussi? Oui. Ai-je vu tout le programme ministériel? Non. Il était clair que l'objectif que je devais viser était de préparer les élèves à réussir les épreuves finales. Point à la ligne. Et les quelques élèves que j'avais eu dans ma classe estivale avaient réussi à pas mal tout oublier de retour à l'école en septembre.
Un dernier point enfin qui m'embête de tout cet« aménagement» pédagogique est que celui-ci-ci a un cout pour les parents variant de 90 à 350$ par cours. Pour une éducation qui se proclame gratuite, les familles nombreuses ou de milieu défavorisé me semblent nettement désavantagées. N'est-on pas ici devant un cas probant de taxe à l'échec?
- - - - - - - - - - - - -
* (Il ne faut pas croire que ces nombres indiquent le nombre réel d'élèves du secondaire ayant connu un ou plusieurs échecs dans ces matières de base: certains ayant des résultats trop faibles pour accéder à ces cours - en dessous de 50% - tandis que d'autres ont été promus automatiquement en se basant sur la volonté d'éviter le redoublement.)
1 commentaire:
Cher prof masqué, ce billet m'a inspiré l'éducation Maxi, sur mon blogue. Bonne lecture! http://anthonyhartdionne.blogspot.ca/2017/07/pensee-impure-de-droite-sur-leducation.html
Enregistrer un commentaire