16 août 2017

La valorisation de la profession enseignante: un faux débat?


Depuis quelques années, certains politiciens et commentateurs de l'actualité n'ont de cesse de réclamer un ordre professionnel afin de revaloriser les enseignants.  À force de répéter cette demande, ils ont fini par ancrer dans l'imaginaire collectif l'idée que cette profession aurait besoin d'être rehaussée aux yeux du public.

Or, il existe une donnée intéressante et qui demeure largement ignorée quant on aborde cette question: le baromètre des professions de la firme de sondages Léger Marketing. Et que nous apprend celui-ci: au Québec, en 2016, 91% des individus interrogés faisaient confiance aux enseignants. Ceux-ci occupaient le dixième rang des 54 professions sur lesquelles les Québécois étaient consultés. Selon les années, les enseignants se retrouvent généralement parmi les dix premiers de classe et pouvaient même occuper la cinquième position comme en 2011.

En 2016, parmi les neuf professions devançant les enseignants, seules quatre étaient régies par un ordre professionnel (soit: infirmier, médecin spécialiste, médecin de famille, pharmacien). Parmi les 44 récoltant un taux de confiance moins élevé, 15 relevaient d'un ordre professionnel (soit: optométriste,  opticien, vétérinaire, architecte, physiothérapeute, notaire, dentiste, travailleurs sociaux, comptable, diététiste, ingénieur, psychologue, chiropraticien, acupuncteur, avocat).  On constate donc que l'appartenance à un ordre professionnel ne semble pas nécessairement très significatif quant à la confiance que les Québécois témoignent à l'égard d'une profession. 

Et qui retrouve-t-on à l'avant-dernier rang de ce palmarès? Vous le devinez sûrement: nos députés et nos ministres. Comme quoi charité bien ordonnée commence parfois par soi-même.  



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