Depuis quelques années, certains politiciens et
commentateurs de l'actualité n'ont de cesse de réclamer un ordre professionnel
afin de revaloriser les enseignants. À force de répéter cette demande,
ils ont fini par ancrer dans l'imaginaire collectif l'idée que cette profession
aurait besoin d'être rehaussée aux yeux du public.
Or, il existe une donnée intéressante et qui demeure
largement ignorée quant on aborde cette question: le baromètre des professions
de la firme de sondages Léger Marketing. Et que nous apprend celui-ci: au
Québec, en 2016, 91% des individus interrogés faisaient confiance aux
enseignants. Ceux-ci occupaient le dixième rang des 54 professions sur
lesquelles les Québécois étaient consultés. Selon les années, les enseignants
se retrouvent généralement parmi les dix premiers de classe et pouvaient même
occuper la cinquième position comme en 2011.
En 2016, parmi les neuf professions devançant les
enseignants, seules quatre étaient régies par un ordre professionnel (soit:
infirmier, médecin spécialiste, médecin de famille, pharmacien). Parmi les
44 récoltant un taux de confiance moins élevé, 15 relevaient
d'un ordre professionnel (soit: optométriste, opticien, vétérinaire,
architecte, physiothérapeute, notaire, dentiste, travailleurs sociaux,
comptable, diététiste, ingénieur, psychologue, chiropraticien, acupuncteur,
avocat). On constate donc que l'appartenance à un ordre professionnel ne
semble pas nécessairement très significatif quant à la confiance que les
Québécois témoignent à l'égard d'une profession.
Et qui retrouve-t-on à
l'avant-dernier rang de ce palmarès? Vous le devinez sûrement: nos députés
et nos ministres. Comme quoi charité bien ordonnée commence parfois par soi-même.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire