15 juin 2020

Jean-François, c'est le meilleur!

Aussi bien ne pas perdre notre temps: le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, a la pleine et entière confiance du premier ministre du Québec, François Legault. C'est ce qu'il faut en conclure du passage de celui-ci au Télé-Journal à 18h00. Par contre, ce dernier n'a eu aucun bon mot pour le personnel scolaire et des propos aigres quant aux différents syndicats enseignants.

Voici un verbatim de cet échange sur l'éducation avec Patrice Roy.

PR M. Legault, les parents se demandent: «Est-ce qu'il y aura une vraie rentrée?»  Là, on a aujourd'hui délié un peu, donné de l'espace, une marge de manoeuvre aux enfants dans les écoles. Est-ce que, dans votre esprit, et c'est ce que vous souhaitez, une vraie rentrée physique pour tout le monde?
FL  Absolument. Écoutez, moi, j'ai été trois ans à l'Éducation. Pour moi, c'est une priorité personnelle, aider entre autres le 20, 25% d'enfants qui ont des difficultés d'apprentissage. Ça n'a pas de bon sens qu'ils ne soient pas allés à l'école, dans certains cas, comme ceux de Montréal, pendant six mois.  C'est pour cela que j'ai pris le risque d'ouvrir en région, mais je n'avais pas l'accord de la Santé publique et du docteur Arruda pour ouvrir les écoles primaires à Montréal avant le mois de juin.
PR: Vous auriez pu, remarquez.
FL: J'aurais pu les ouvrir au mois de juin, mais ouvrir pour deux ou trois semaines, avec tout ce que cela impliquait, je pense que ça n'aurait pas valu la peine. Par contre, ce que l'on a essayé de proposer aux syndicats, c'est d'avoir des camps pédagogiques cet été pour les 20-25% d'enfants qui ont des difficultés d'apprentissage...
PR: Ça n'a pas marché, ça?
FL C'est difficile.
PR Bon, qu'est-ce qui arrive avec votre ministre et le milieu de l'éducation? Notre collègue Martine Biron a fait un texte ce matin en disant qu'il y a un remaniement dans votre tête, qu'il se promène et que lui serait peut-être un des premiers à être déplacé?
FL: Ben, c'est complètement faux parce que Jean-François Roberge, là, c'est un excellent ministre de l'Éducation. Il a fait un très bon travail, là. Quand on a réouvert les écoles primaire en région, si ça avait mal marché, là, on l'aurait su. Ça s'est bien passé. On est en négociations avec les syndicats de l'éducation comme avec la FIQ (note: Fédération des infirmières du Québec) aussi. Vous avez vu les publicités de la FAE. On a demandé aux enseignants cet été d'accepter de travailler dans des camps pédagogiques. Y'ont pas aimé ça, pis on est en négociations. On veut augmenter de façon importante le salaire des préposés aux bénéficiaires. On veut donner une meilleure augmentation aux enseignants mais, là, y'a des syndicats qui voudraient plus. Mais...
PR Donc, vous attribuez son passage difficile aux négociations dans le secteur public?
FL Moi, je pense....
PR Essentiellement?
FL Essentiellement.
PR Il a votre confiance pour la prochaine année largement?
FL Totalement. Largement. Pis, je vais vous dire; Jean-François aussi aurait aimé ça ouvrir les écoles bien avant. Pis, là, j'étais content aujourd'hui. Le docteur Arruda a annoncé que, pour les enfants de moins de 16 ans, on va pouvoir être à un mètre ou un mètre et demi. Donc, en pratique, là, tous les enfants dans les écoles primaires et secondaires vont retourner à l'école le premier septembre.

On comprend qu'un premier ministre ne peut pas descendre en flammes dans les médias un des hommes qu'il a nommé et encensé. Mais de lui attribuer implicitement le succès de la réouverture des écoles primaires en dehors de la région de Montréal, c'est pousser un peu fort le café et nier le rôle fondamental du personnel scolaire dans ce tour de force. Mais ce n'est pas dans les habitudes de ce gouvernement de remercier de leur bon travail les employés de la fonction publique, tout comme ce n'est pas dans ses habitudes de se remettre en question.

Il est consternant que M. Legault attribue aux négociations en cours le bris de confiance manifeste qui existe entre M. Roberge et le personnel de l'éducation. À ce que l'on sache, les directions d'école et les dirigeants des centres de services ne sont pas syndiqués et sont, eux aussi, excédés par la gestion chaotique de ce ministre qui a été démontrée à de nombreuses reprises.

Si M. Legault est incapable de prendre la pleine mesure de la crise qui secoue le monde scolaire, cela laisse présager des jours difficiles. Et M. Roberge, gonflé d'orgueil, va s'en permettre encore et plus.

Et que dire de cet autre texte où on comprend à quel point le gouvernent à une vision de la réalité totalement différente de bien des acteurs du réseau:

« On s’est compliqué la vie, mais les enfants sont contents, les enseignants sont contents, les parents sont contents », se félicite-t-on à Québec. Le travail de Jean-François Roberge, parce qu’aussi éreintant, n’est rien de moins qu’une « épopée héroïque ».

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Nous sommes d’accord pour « remercier » le ministre Roberge
Peut être pas dans le même sens que monsieur Legault l’entend 😉
Lady