03 janvier 2021

Les bulles à l’école : une formule sur le point d’éclater

Ceux qui qualifient de succès le fameux système de bulles du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, ne semblent pas constater qu’avec des mesures aussi faibles et qu’il a fallu constamment resserrer au fil du temps, les écoles québécoises connaissaient au 22 décembre dernier  5592 cas actifs comparativement à 1844 pour l’Ontario, qui a pourtant un bien plus grand nombre d’élèves.  

 

Depuis le début de la pandémie, c’est plus de 17 000 élèves et 4000 membres du personnel qui ont contracté la covid dans le réseau de l’éducation. À la veille des vacances des Fêtes, le Québec comptait 1503 groupes en isolement, le plus grand nombre depuis la rentrée. Les écoles québécoises occupent même la deuxième place parmi les lieux les plus propices à des éclosions, passant devant les milieux de vie et de soins. Plus de 26% des éclosions de COVID-19 se trouvent dans les écoles et celles-ci sont même devenues le principal facteur de la transmission communautaire du virus à Montréal.

 

Et cela, c’est sans parler de la qualité de l’air et de la ventilation dans nos écoles. Le fameux rapport sur cette question promis pour la fin novembre arrivera finalement – peut-être- à la mi-janvier.  Mais rassurons-nous : le ministre estime que le débat est actuellement biaisé par des intérêts commerciaux et politiques. Pourtant, plus de 300 experts ont signé récemment une lettre soulignant la transmission du virus par aérosols et demandant de mettre en place de nouvelles mesures pour limiter la propagation de celui-ci.

 

Finalement, si on s’imagine que la situation sera moins pire dans le monde de l’éducation à la mi-janvier parce que les jeunes et leurs parents auront été confinés au cours des dernières semaines, une telle opinion relève de la pensée magique. Les dernières semaines auront surtout permis à certains de ne pas tenir compte des règles sanitaires élémentaires et on ne parle pas que de ces familles parties dans le Sud.

 

Mais combien parie-t-on que le gouvernement Legault va dire qu’il s'inspire de l’Ontario qui ouvre ses classes primaires le 11 janvier alors que le taux de contamination est moins élevé dans les écoles de cette province, que l'enseignement à distance est au choix des parents, que les classes sont à effectif réduit et que le secondaire ne recommencera que le 25 dans le sud du pays de Doug Ford...

 

 

 

 

 

 

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