07 octobre 2009

La clarté d'une directive

On a reçu cette directive du MELS.

OBJET : LES RECTIFICATIONS ORTHOGRAPHIQUES ET L’ÉVALUATION DES APPRENTISSAGES AUX FINS DE LA SANCTION DES ÉTUDES SECONDAIRES

MESSAGE
La Direction de la sanction des études est régulièrement interpellée sur la question des rectifications orthographiques dans le contexte de l’évaluation des apprentissages du domaine des langues, aux fins de la sanction des études. Je vous rappelle que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport n’entend pas imposer l’apprentissage des rectifications orthographiques dans ses programmes d’études. Par contre, depuis 2006, dans le contexte de la correction des épreuves ministérielles, les nouvelles graphies intégrées aux dictionnaires usuels étaient acceptées.

Veuillez prendre note qu’à la suite d’une décision des autorités ministérielles, les élèves qui utilisent les graphies traditionnelles ou les nouvelles graphies ne seront pas pénalisés dans le contexte des corrections effectuées par le Ministère.

Nous encourageons donc les directions d’écoles et de centres à prendre en considération cette orientation lors de l’approbation des normes et des modalités d’évaluation des apprentissages de l’élève.


Bref, on ne l'enseigne pas, mais on nous encourage à ne pas le pénaliser.C'est clair.

Mais, au fait, on n'a jamais suivi de formation sur ces modifications. Comment accepter ce qu'on ne connait pas? Voilà la question.

19 commentaires:

Charles Samares a dit…

Bah, ne sois pas inquiet! On devrait recevoir un guide complet et détaillé sur le sujet un jour (je préfère ne pas me risquer avec une date: les gens du MELS risquent d'oublier qu'ils ont envoyé une directive là-dessus avant l'envoi!)!

J'ai bien hâte de voir s'il y aura le fameux «des chevals» avec lequel les élèves me cassent les oreilles et qu'ils tentent de me faire croire que ça se dit... maintenant! Imaginez: la légende urbaine qui deviendrait réalité! On serait vraiment à l'avant-garde au Québec!

Anonyme a dit…

Pas très compliqué. Tu peux télécharger et imprimer Le millepatte sur un nénufar (et sauver 5 - 6 $) ou la version proposée aussi gratuitement chez www.orthographerecommandee (et fournit des logos que tu peux ajouter à tes documents). Le Robert en inclut plusieurs cette année (j'ai donc enfin acheté un nouveau dico). Franchement ce serait à mon avis de l'argent gaspiller que de faire une formation là-dessus! Un minuscule 40 pages, une brochure... très claire.

N'attends pas de ton gouvernement, ui ne respecte pas les droits fondamentaux de la personne, dans ce Québec jello, qu'il soit plus clair ailleurs! :D

Zed ¦)

cendrillon a dit…

On comprend maintenant pourquoi les différents plans instaurés par le MELS sont si mal compris.

Anonyme a dit…

De toute façon, le français deviendra sous peu une compétence transversale puisqu'il sert à toutes les matières. Donc, plus besoin de cours, il deviendra la responsabilité de tous ceux qui l'emploient dans leur cours de l'enseigner. Et voilà le travail!!! Rendu là, la nouvelle orthographe, on s'en balance!!!

Les profs de français deviendront des conseillers pédagogiques pour la compétence transversale que sera le français jusqu'à ce qu'ils soient tous poussés à la retraite.

Véronique M. a dit…

On trouve toute l'information sur www.nouvelleorthographe.info : LIVRES de référence pour les enseignants, FORMATIONS, nouvelles RÈGLES, etc. Dans la section "fausses rumeurs", vous verrez que le pluriel de CHEVAL est toujours DES CHEVAUX (ce mot n'est pas touché par les rectifications de l'orthographe). Chaque enseignant a la responsabilité de se mettre à jour (comme dans n'importe quelle profession d'ailleurs). C'est gratuit sur Internet, et bien documenté.

Le professeur masqué a dit…

Mme Véronique,

Oui, l'on peut retrouver des ressources sur Internet, mais vous me permettrez de diverger d'opinion sur un point.

Premièrement, pourquoi devrais-je me perfectionner pour des connaissances que ne reconnait même pas le MELS?

Deuxièmement, mon employeur a l'obligation de me perfectionner. Je ne suis pas un professionnel: je suis un travailleur syndiqué de l'éducation avec ce qui va de pair avec ce statut. Ainsi, lorsque la réforme est arrivée, c'est mon employeur qui a vu à ma formation. Je peux bien sûr avoir des initiatives personnelles.

Anonyme a dit…

Je persiste à croire qu'une formation, ce n'est pas ça. Devrait-on aussi donner des formations sur les changements apportés au Beschrelle, pourtant bien plus importants, socialement?

Il me semble que personnellement, toute personne qui aime sa langue s'informe, encore plus si elle l'enseigne. Tu reconnais, toi, cher Prof masqué, la compétence du MEL(É)S?. Voyons donc! Ce serait tout un sport que d'essayer de les suivre, et certainement pas un loisir! Quasiment autant que d'essayer de suivre le sinistère de la condition féminine ou la Commission des droits de personne qui n'a pas de religion... Si tu trouves les directives claire et pas contradictoires là... Un gouvernement qui fuit ses responsabilités pour une population majoritairement pareille. Faudrait surtout pas froisser personne, tsé...

Il me semble, à mon humble avis, que la barricade syndicale ne doit pas être brandie pour ce petit 40 pages et que, tout comme tu en prends et tu en laisses de la réforme, il faut filtrer les inepties du ministère ne serait-ce que pour conserver sa santé mentale!

Amicalement, Zed ¦D

(J'ai pas mal plus confiance à ton jugement de prof de français qu'en celui de ton ministère.)

Le professeur masqué a dit…

Air fou: je connais les sites et les bouquins proposés. J'ai même suivi une formation à l'AQPF (association québécoise ds professeurs de français), mais je refuse qu'on me colle sur le dos que je serais un professionnel quand il s'agit de suivre des formation sur le bras et qu'on ne me donne pas ce statut pour d'autres trucs.

On joue toujours sur le statut ambigu de l'enseignant quand vient le temps de lui demander des comptes et on n'en tient pas compte quand lui en demande.

De plus, se former prend du temps et j'en manque souvent parce qu'on m'en demande souvent bien plus que ce qui est prévu à mon horaire. Et là, quand je me plains, on me rappelle que je devrais avoir la vocation... comme si travailler en enseignement, c' était entrer en religion.

Anonyme a dit…

Pas le droit de te répondre...

Si on ne fait pas partie de la mafia ou des casseurs de bras, penses-tu qu'on a la moindre chance d'avoir autre chose que le statut de missionnaire redevable de la faveur qu'on lui fait d'un emploi dans le genre de société qu'on a...

Comme toi je me bats pour le droit de faire mon job de la manière la plus professionnelle que je peux et malgré tous les bois dans les roues que l'on me met. Je suis en épuisement professionnel, j'ai choisi de ne pas arrêter car c'est une partie de mes conditions de travail qui a été particulièrement dégueulasse l'année dernière et s'est suffisamment améliorée pour que je m'en tire.

La distance que j'ai fait que je tiens, pour moi-même à faire fonctionner mes neurones dans mes champs d'intérêt, dont, comme tu sais, l'écriture, donc la langue et la grammaire, sans être grammairienne, même si tout ce que je deviens profite à mes employeurs malgré tout. Pour moi.

Par contre, je persiste à croire en ma position face à ces 40 foutues pages... Bien que sur le principe, appliqué à autre chose, je sois totalement d'accord avec toi. Mais il faut faire ce qui NOUS fait du bien, je pense. Je respcete ta position!

Zed ¦)

Le professeur masqué a dit…

Zed: on a le droit de différer d'opinion. Je restecte ta position. La mienne vaut ce qu'elle vaut et elle n'engage que moi.

J'en ai juste assez qu'on me demande d'en faire plus alors que j'en fais déjà beaucoup.

On parle de valorisation de mon travail (je n'ai pas écrit profession exprès). Je veux bien. Mais valorisation va de pair avec reconnaissance de ce que je fais. Et on n'est pas encore rendu là, crois-moi.

Anonyme a dit…

Tout ça, je partage à 100 %. Tout ton dernier paragraphe, si tu savais combien je le vis...

Ma vie importante n'est pas au travail, même si je l'aime beaucoup, ce travail. Ça me rappelle une conversation qu'on avait eue dans ton autre vie, il y a bien trois ans, quand tu avais encore tant de difficulté à prendre tes distances face à ta profession (honnêtement, je ne sais même pas comment vous faites, vous tous et toutes, pas parce que je vis une meilleure situation, mais, la vôtre, pourrais pas). On peut bien se dire le bon mot, ici : profession.

Bonne fin de journée

Zed ¦)

simpledream a dit…

Avez-vous remarqué que cette semaine était à la fois la semaine de "L'école publique" et la semaine de "La santé mentale": il y a un lien???

Anonyme a dit…

Au moins, la directive vient lever la situation farfelue que j'ai connu à savoir que, dans certaines écoles privées, je devais pénaliser les rectifications et que, dans d'autres, je ne le devais pas!

Moi aussi, j'ai acheté un Petit Robert plus récent parce qu'il intègre les rectifications et j'ai trouvé, quand j'en ai eu besoin l'information sur le Net, ce qu'il fallait pour me mettre à jour. Bon, la rectification de 1990 n'est pas qu'un petit changement et je trouve déplorable qu'il n'y ait pas au moins un bouquin précis à mettre dans nos rayons. Je ne sais jamais où est mon foutu polycopié quand je veux vérifier un truc! Évidemment, s'y mettre impliquerait d'aller jusqu'à l'enseigner ou d'intégrer à l'enseignement ces changements. Nos manuels sont-ils adaptés? Nos grammaires?

Bon, avec le vent de réforme et le principe de Peter bien installé dans les rangs des profs de français, on peut s'en sortir en faisant faire les textes des jeunes sur ordis et utiliser le correcteur de Open Office qui ne pénalise pas les rectifications.

Aurais-je besoin d'une mise à jour pour comprendre le Bescherelle? J'espère que la formation est «incluse» (!!) dans le manuel!

En ce qui me concerne, je suis de par ma fonction censé connaître la langue et les changements de règles. Cela me parait (ici, on peut oublier l'accent circonflexe!) aller de soi.

Je ne suis pas un professionnel au sens de la loi, c'est-à-dire regroupé en corporation ou ordre devant protéger le public contre l'incompétence et les abus. Ça nous coûterait un bras d'avoir ce statut et c'est un peu imbécile de désirer ce genre de reconnaissance franchement peu adaptée à ce que nous faisons. N'empêche que j'exerce la profession d'enseignant et, à ce titre, j'ai certaines responsabilités.

Évidemment, quand on me demande d'être un expert en informatique, d'acheter un portable, de savoir déboguer les ordis pour arriver à être super top projet, je trouve qu'on pousse loin le bouchon. Mon avis professionnel d'ailleurs sur cette question est qu'on se plante magistralement en voulant faire apprendre avec ces outils modernes. On ajoute à la cyberdépendance et on ne fait pas vraiment de gain au sujet de la connaissance de la langue qui demande en fait très peu de moyens quand on connait comment fonctionne l'apprentissage. Mais à l'ère des «antipédagogues» au pouvoir et de la compétition entre maisons d'édition pour obtenir notre attention avec le dernier outil citron dont on ne peut se passer et des partisans des TICS qui ont du mal à faire une conversation sans être aspirés par leur portable dont ils ne peuvent se séparer, on peut toujours rêver de bon sens!

Vu la sauce dans laquelle on marine, il y a bien rectifications sur lesquelles je souhaiterais voir mes patrons se prononcer...

Jo L

Jonathan Livingston a dit…

Rêvesimple, moi j'ai cru comprendre que lundi passé était la journée internationale des enseignants!

J'ai reçu de la documentation pour détecter la maladie mentale chez mes collègues et savoir comment ne pas me laisser envahir par leur délire. Il parait qu'il faut simplement leur dire qu'on ne partage pas leur vision des choses!

Outre d'avoir trouvé le kit tendancieux (doit-on dénoncer nos collègues malades mentaux?!!), je me suis demandé si finalement certains d'entre eux ne souffraient pas de schizophrénie ou psychose, puisqu'ils appliquent une réforme qui a perdu contact avec la réalité!

Anonyme a dit…

Jo L

Voici où personnellement, j'en suis, au cas où cela pourrait être utile à quelqu'un.
Le petite fascicule Le millepatte sur un nénufar est tout petit et se trimbale mieux que sa photocopie. Super facile à consulter au besoin, très clair, facile à trouver depuis peut-être quatre ans (plus???).

Antidote offre les deux possibilités dès le départ. Si tu veux que tes documents respectent la réforme, tu choisis au début et tac, ce sera fait. Le Robert n'inclut qu'une partie pour le moment. Frileux. Non, les grammaires n'en tiennent pas compte sauf à ce que j'ai pu voir, La boite à outils qui porte d'ailleurs le logo oerthographe recommandée. La nouvelle grammaire est pas mal plus compliquée car les livres d'une même maison d'édition se contredisent. Pour me mettre à jour, j'ai utilisé en ajoutant les groupes de verbes et quelques peccadilles et la réforme, la grammaire que les enfants utilisent au primaire et Ma première grammaire de Bescherelle (les autres contredisent). J'ai appris dernièrement que les étudiants du secondaire changent de livre chaque année, là je suis coincée. ;)

Je ne suis pas une enseignante du primaire ou du secondaire, mais j'écris et j'aime ma langue, et j'aime apprendre. Ma foi, même si je ne deviendrai jamais grammairienne (pas d'intérêt poussé de ce côté), j'arrive à me débrouiller plutôt bien, je crois, en gardant mes ressources près de moi. Ça fait quand même 20 ans, cette réforme ortho; il était plus que temps.

Bescherelle considère maintenant que les femmes existent. Et le futur proche a rejoint (sans ses acolytes ce que je trouve biz) son frère, le simple. Pour le reste, c'était déjà fait.

Je suis d'accord avec toi, on ne peut remplacer une personne par des cours en ligne ou des outils informatiques. Ce sont des outils parmi d'autres qui peuvent être ou non privilégiés mais jamais ils ne remplaceront, quant à moi, en tout cas, la qualité d'écoute et la chaleur, l'intelligence d'un/e bon/ne prof.

Zed ¦)

Pour une école libre a dit…

« Mais, au fait, on n'a jamais suivi de formation sur ces modifications.»

Hmmm. Se documenter ? Est-ce que toute la formation doit venir du gouvernement ? Est-ce qu'on ne demande pas aux professeurs un minimum d'initiative pour ce qui est de la culture générale et de se tenir au courant des évènements (*) récents dans leur discipline ?

(*) = un exemple de réforme, voir www.renouvo.org

Pour une école libre a dit…
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Le professeur masqué a dit…

Pour une école libres: quand on ne remplira pas mes journées pédagogiques de réunions à la con, j'y penserai peut-être...

Anonyme a dit…

http://3855.lapetition.be/

Pétition pour la reconnaissance de la nouvelle orthographe en enseignement

Voici les grandes lignes:

NOUS DEMANDONS, EN CETTE ANNÉE 2009 :

1) que notre Ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec avise officiellement le corps enseignant (de tous les ordres d’enseignement au Québec) que les variantes graphiques de la nouvelle orthographe sont admises au même titre que l’orthographe traditionnelle et que, par conséquent, les nouvelles graphies rectifiées ne doivent jamais être considérées comme fautives;

2) que notre Ministre informe, dans un communiqué officiel, les parents et les médias de cette prise de position;

3) que notre Ministre recommande aux enseignants et enseignantes de privilégier l’emploi de la nouvelle orthographe en classe et mette à leur disposition des documents informatifs;

4) que les programmes de français de tous les niveaux signalent clairement l’existence de ces rectifications orthographiques du français, et qu’ils mentionnent qu’elles sont admises et idéalement enseignées en classe à tous les niveaux

5) que le MELS mette en application les rectifications orthographiques dans ses documents officiels et dans ses programmes de formation en les rédigeant conformément à la nouvelle orthographe moderne recommandée.