26 octobre 2011

Comment fucker une enfant

Il y a des parents dont on devrait pouvoir botter le cul.

J'ai une élève - appelons-la Martine - en détresse dans ma classe. Rien ne marche. Ses résultats sont inconstants. Elle écoute peu ou pas. Ne prend pas de notes. Les larmes sur le bord des yeux. Souvent.

Dans les faits, Martine est dans mon école parce qu'elle demeure maintenant chez son père. Sa mère ne veut plus rien savoir d'elle. Elle l'a foutue dehors en mettant toutes ses choses dans des sacs à ordures sur le bord du chemin.

Martine restait en ville. Elle habite maintenant sur un rang avec un père, une belle-mère et deux frères. Des gens qu'elle connait peu. Elle a perdu son quartier, ses amies, ses repères. Sa mère a vraisemblablement des difficultés personnelles et de dépendance. Son conjoint semble violent.

À mon école, on se montre patient. On essaie d'aider la jeune. On l'encadre, suit son parcours académique,  sans trop de succès. Difficile de travailler quand ton coeur est brisé. Il faut dire que la mère de Martine a promis deux fois à sa fille de la voir pour finalement annuler les rencontres sans raison.

De plus, Martine fait tout pour être rejetée. Elle se suicide à petit feu. C'est plus facile de penser que personne nous aime que notre mère ne nous aime pas.

Cette semaine, je discute avec la «belle-mère» de Martine. On parle de suivi psychologique au privé. Un suivi rapide et intensif. Elle est d'accord. Le hic: Martine a moins de 14 ans. On doit obtenir l'autorisation de sa mère qui en a la garde légale.

Tab...

8 commentaires:

Josée a dit…

Personnellement, j'opte pour le tab. de cal. Voire un de plus.

Une mère qui met sa fille de moins de 14 ans dehors avec des sacs verts devrait être destituée de facto de son autorité parental.

Marc St-Pierre a dit…

Le père peut conduire sa fille chez un psy et demande que sa fille soit vu. Difficile pour le psy de passer à côté. Quand un parent se présente et demande des services pour son enfant, il est réputé agir de bonne fois. L'ex juge Ruffo a fait bien pirecque ça. Comme disait Françoise Dolto, c'est à celui qui voit d'agir.

Pour Josée: si vous saviez ce que ça prend pour obtenir une déchéance de l'autorité parentale... Ce n'est même pas simple à obtenir dans le cas de parents abuseurs, alors...

Le professeur masqué a dit…

M. St-Pierre: comme la situation parentale est problématique et que le père entend demander la garde au détriment de la mère, tout est compliqué....

DESScente a dit…

C'est si triste de devoir constater l'incompétence de certains parents, tout en sachant que le travail de professeur ne permet pas la prise en charge de tous les jeunes en détresse...

unautreprof a dit…

PM : Ouf, c'est le genre de situation qui est lourde pour un enseignant soucieux!
J'espère que ça ira mieux pour la cocotte et qu'elle aura accès aux services. As-tu parlé au TS du CLSC de la région? Ils sont habitués à ce genre de situation et parfois, connaisse des détours...

Marc St-Pierre a dit…

PM: au delà de ce genre de considération, c'est l'intérêt de l'enfant qui prime, pas celui des parents, demande de garde exclusive ou non. Si ma fille avait besoin d'aide, j'agirais. Enfin, j'avoue que c'est facile de cracher dans la marmite quand on n'est pas celui qui doit manger la soupe... Tenez-nous au courant. Nous sommes plusieurs à avoir vécu ce genre de situation et nous savons combien ça tire du jus.

Anonyme a dit…

Je seconde Marc. En fait, le CLSC peut offrir une mesure d'urgence justement pour ce genre de cas et passer outre la permission de la mère. La DPJ devrait également être mis au courant par quelqu'un d'autre que la famille, question qu'ils aient minimalement un signalement. Ils n'en feront rien pour l'instant, mais cela demeurera dans les dossiers et pourra appuyer les démarches du papa.

Anonyme a dit…

On dirait que ton école manque de ressources. Quelles sortes d'intervenants avez-vous dans cette école?
Est-ce que les élèves du PEI ont des intervenants spéciaux?