Il ne se passe pas un mois sans qu'un organisme ou un individu quelconque propose qu'on ajoute au cours à la formation scolaire.
L'été dernier, nous avons eu droit à des cours de natation pour les bambins du primaire. Hier et aujourd'hui, deux idées ont resurgi: l'ajout d'un cours de cuisine et un autre d'éducation économique.
Hier, concernant la cuisine, selon un sondage commandé par la Coalition Poids, 90% des Québécois seraient favorables à la mise en place de cours de cuisine au secondaire.
«La perte du savoir-faire culinaire peut avoir un impact négatif sur la saine alimentation, parce qu’elle est associée à une consommation accrue de gras, de sel et de sucre» affirme Anne-Marie Morel, de la coalition. La perte de savoir-faire? Parce que ce savoir-faire a déjà été répandu?
Puis-je souligner l'hypocrisie des Québécois qui nourrissent leurs enfants de cochonnerie et les amènent manger de la malbouffe au restaurant tout en demandant à l'école de corriger les errements nutritionnels de leur progéniture?
Ce matin, on reparle de réinscrire le cours d'Éducation économique au programme. Pour l'instant, on songe à ne rétablir ce cours qu'en option en cinquième secondaire. Mais le MELS se montre prudent: «Il n'y a pas d'échéancier pour le moment», explique la responsable des relations avec la presse, Esther Chouinard.
7 commentaires:
Je crois qu'un curriculum vivant est changeant, mais pas au gré du vent. S'il y a un aspect de la formation ˋa la citoyenneté de demain qui est un manque inquiétant, je crois que c'est la littératie financiˋere. Dans plusieurs autres provinces, cette préoccupation a mené ˋa des initiatives trˋes intéressante (Ontario: http://edusourceontario.com/content.aspx?name=Litt%C3%A9ratie%20financi%C3%A8re&id=4).
Dans notre société endettée, je crois que de bien (in)former les élˋeves du secondaire est essentiel.
Il y a quelques années notre bon gouvernement a décidé de favoriser dans le système de santé certaines chirurgies. Le résultat fut spectaculaire jusqu'à ce qu'on découvre que plusieurs autres chirurgies avaient maintenant des retards importants. Comme m'a répondu avec un sourire en coin le chef du département concerné, vous savez on n'a pas plus de chirurgiens ni plus de salles d'opération et les journées ont toujours 24 heures. Ajouter est relativement facile, enlever est beaucoup plus difficile et encore plus si on se donne une vision moindrement cohérente du rôle de l'école.
Mme Saint-Pierre: que je partage votre avis.
M. Gillac: une vision cohérente de l'école? Vous en demandez trop...
Des cours de cuisine? Vous parlez de ramener le cours d'économie familiale? OK. Et on nomme Ricardo sous-ministre de l'Éducation.
Le MELS a peut-être commencé à se rendre compte qu'ils ont jeté le bébé avec l'eau du bain (et peut-être même toute la famille...) et qu'il se rend compte que ce qui se faisait auparavant n'était pas si idiot. Il en va de même pour les math de 4e et de 5e secondaire : ils sont selon les rumeurs à repenser les cours pour les rendre plus conviviaux en cas de changement d'option.
À partir du moment, ou tu retires des cours de la formation des jeunes, ceux-ci finissent par ne plus "savoir". Ce n'est pas nécessairement de l'hypocrisie. Il faut leur réapprendre.
L'erreur n'est pas de le ramener mais de l'avoir retiré.
À mon avis le meilleur changement apporté en cinquième secondaire a été l'apparition du cours de "Monde Contemporain". Excellent cours.
Par contre... l'imposition d'un cours d'art obligatoire m'apparaît motivé bien plus par le pouvoir d'un lobby que le bien de l'élève. S'il y a une place où couper en cinquième secondaire (pour faire une place à un cours d'économie, par exemple), je crois que c'est là.
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