21 juillet 2013

École d'été et réforme

Logiquement, les cours d'été sont la négation complète de la réforme scolaire qu'a connue le Québec au cours des dernières années.

Pas d'apprentissage par projet, pas de travail d'équipe, un enseignement magistral... Des cours et des examens.

Ah oui, pas l'idée non plus d'apprentissage par cycle.

Est-ce le signe que le système scolaire a de la difficulté à sortir de ses vieilles habitudes ou bien que la réforme était du vasouillage?

9 commentaires:

Une femme libre a dit…

Misère, non, pas de niaisage dans les cours d'été. Faut rattrapper toute une année en trois semaines et dans plusieurs cas... ça marche! Ma fille du milieu l'a eu, son diplôme d'études secondaires, de cours d'été en math une année à cours d'été en français l'année d'après.

Anonyme a dit…

Faut croire que l'enseignement magistral a encore sa place auprès des élèves. Si ceux-ci comprennent assez leur matière (à reprendre) pour la passer après quelques semaines de cours magistraux, il y a de quoi se poser des questions!

Le professeur masqué a dit…

Femme libre et anonyme: la question est de savoir ce qu'il reste de ces apprentissages ensuite? Sont-ils solidement ancrés ou rapidement oubliés?

Anonyme a dit…

On va à nos cours parce que c'est le seul et dernier moyen de s'en sortir. Le mur arrive vite. On s'enlève les doigts du nez et on écoute. Pour une fois. On se remplit le crâne. Point. Le reste, on s'en fout.

Les projets, les démarches, les stratégies permettent d'être compétents. Pas seulement une tête pleine qui ne sait pas quoi faire de ses 10 doigts. Mes connaissances, je peux les trouver partout. Sauf si je suis tellement incompétent que j'ignore où chercher.

Développer la curiosité, l'effort, la responsabilisation, le raisonnement, c'est ÇA la clé du succès.

Y'aura toujours des jeunes qui ne comprendront rien. Y'aura toujours des jeunes qui auront besoin de bouger et d'autres, de rester assis à écouter. Ça prend les deux. Et c'est ce qui se fait dans les écoles. La différence : on ne s'investit plus. Y'a toujours quelqu'un quelque part pour nous « backer » si on fait une connerie.

Une femme libre a dit…

Ma réponse est individuelle car je ne connais que le cas de ma fille. Le prof donnait sa matière, répondait aux questions, donnait des devoirs pour la maison et il y avait un mini-test immédiatement le lendemain matin. On corrige. Si les résultats ne sont pas bons, le prof reprend la matière de la veille. Sinon, on poursuit, exposé, questions, devoirs et mini-test à la rentrée le lendemain. À noter que les devoirs avaient un corrigé inclus et que l'élève les faisait ou pas, pas de contrôle là-dessus. Mais ma fille qui n'ouvrait jamais un livre pendant l'année scolaire (non, je ne suis pas du tout fière, mais je décris une triste réalité) les faisait pour réussir le test du lendemain et avancer. Ce qui diffère de la classe habituelle? Les élèves sont motivés, pas obligés d'être là, ils pourraient choisir de carrément recommencer le cours l'année suivante, pas de discipline à faire, ceux qui dérangent sont mis à la porte vite fait, pas une obligation scolaire les cours d'été. Pas de discussions, de mises en situation, de psychologie, de compréhension de l'adolescent, de discours qui n'ont aucun lien avec la matière. Des maths et encore des maths. Et un sentiment d'urgence qui se greffe à ça. On a trois semaines et c'est le cours de la dernière chance. A-t-elle retenu? Je pense que oui. Bon, on s'entend, ce n'était pas une première de classe mais elle est entrée au cegep après ça. Mais, entre vous et moi, j'en étais une première de classe et l'algèbre, j'ai pas mal tout oublié.

Capitaine a dit…

Deux aspects: classes plus petite et rétroaction immédiate. Je crois que cela explique l'efficacité de cette formule.

Une femme libre a dit…

@Capitaine
Non, les classes sont grosses (bon je parle toujours du cas de ma fille et de la commission scolaire de Montréal, je ne généralise pas) mais oui, la rétroaction est immédiate.

gillac a dit…

Vieilles habitudes ou vasouillage, probablement un peu des deux. Ce que je tiens de mes études primaires après 60 ans: un peu le sens du travail, un peu de profs inspirants, l'apprentissage de vivre avec de nouvelles personnes non-familières, un peu aussi à lire, écrire et compter...

Marie a dit…

Moi je dirais que la réforme n'était que poudre aux yeux. On a voulu apporter des changements dans les écoles pour favoriser le succès scolaire des élèves alors qu'on a même pas daigné accorder aux enseignants ce qu'ils demandent depuis toujours: une diminution du nombre d'élèves dans les classes! Et le retour au bulletin chiffré (en %) a vraiment sonné le glas de la réforme. Bref, pour répondre à ta question, les cours d'été ne sont qu'un des symptômes d'un malaise plus général face à une réforme qui n'a jamais été vraiment comprise et/ou appliquée.