20 janvier 2014

Anglais intensif: une suite

Un article du Soleil fait le suivi de l'implantation, devenue facultative sous le gouvernement du Parti québécois, de l'anglais intensif au primaire. On y souligne que cette mesure n'a pas changé grand-chose puisque plusieurs conseils d'établissements se sont prononcés en faveur de ce programme et que l'implantation sera presque complète. «Dès qu'on amène nos arguments au conseil d'établissement, on se fait dire que c'est des sentis de profs et que ce n'est pas dans les recherches», indique une enseignante. Bravo pour le respect du métier et de nos compétences!

Plusieurs arguments avancés par les enseignants sont défendables, mais celui que je retiens le plus est le respect du rythme d'apprentissage des jeunes. Voir toute la matière de la sixième en cinq mois, c'est la marche forcée, rien de moins. C'est aussi dire que les dix mois de cette année scolaire sont compressibles comme si de rien n'était. Dans les faits, n'est-on pas simplement en train de faire du bourrage de crâne pour des examens?

Bien sûr, il y a eu ce projet-pilote au Saguenay dont on parle beaucoup. Il y a aussi ce rapport que l'École nationale d'administration publique devait dévoiler en septembre 2013 et qu'on attend encore. Avec ce retard, il est trop tard pour bénéficier de l'éclairage scientifique de celui-ci pour l'année scolaire 2014-2015 puisque le processus d'adoption des grilles-matières est quasi terminé. C'est juste un détail, hein? On dirait que les décideurs ne savent pas qu'il y a un calendrier scolaire à respecter dans nos écoles. De plus,  comment peut-on aller de l'avant de la sorte sans avoir le contenu et les conclusions de ce rapport? Ça me dépasse pas mal.

Chose certaine, l'article rapporte une phénomène dont j'ai déjà parlé ici: devant l'ampleur du défi qu'on leur impose, des profs de sixième délaissent ce niveau: «Ce sont les jeunes précaires ayant moins d'expérience qui prennent la relève, une façon, prédit Catherine, de les amener droit dans le mur en début de carrière.»

Enfin, je m'en voudrais de ne pas critiquer l'idée avancée par certains enseignants d'ajouter une septième année à la formation primaire. Avez-vous une idée du coût de cette mesure? Savez-vous que, dans certaines régions du Québec, les écoles primaires débordent et qu'on ne sait déjà pas où mettre les jeunes?
















1 commentaire:

gillac a dit…

À l'ère du n'importe quoi où chacun suit ses instincts (même bas), cela n'a plus aucune importance dans un régime où la diplomation et la mesure des connaissances acquises ne signifient plus rien