Je ne dis pas que l'idée est mauvaise. Elle est pleine de bonnes intentions. Comme la route qui mène en enfer. Seulement, je commence à m'interroger sur le rôle que l'on veut que l'école joue. On veut-tu que les enfants s'instructionne ou s'éducationne? Que celui qui répond les deux réalise que le nombre d'heures passées en classe ne s'allonge pas de façon magique et qu'on devra déshabiller Pierre pour habiller Jacques.
Toujours est-il que le MELS a décidé que les écoles primaires devront enseigner un cours de natation de base afin d'éviter des noyades chez les plus jeunes. Celui-ci durera environ six heures, soit trois de nature théorique et trois de nature pratique. Lorsqu'ils iront à la piscine, les enfants apprendront à prévoir l'entrée à l'eau par roulade, à nager sur place pendant une minute et à pouvoir nager sur une distance de 50 mètres pour atteindre un point de sécurité.
Questions:
- Quelle matière va-t-on couper pour enseigner ce nouveau cours?
- Qui va défrayer le coût des autobus pour aller à la piscine (parce qu'il s'agit d'une facture supplémentaire, ne l'oublions pas)?
- Avec le transport, parle-t-on d'un cours de six heures ou plutôt d'une dizaine d'heures (trois trajets aller-retour)?
- Combien d'élèves ne savent pas déjà nager si l'on sait que la natation est la deuxième activité la plus populaire chez les jeunes?
- Est-ce que la prudence, ça s'enseigne?
- Et qu'attend-on pour enseigner des consignes de prudence quant aux deux causes les plus importantes de décès chez les moins de 60 ans, soit les accidents automobiles et les empoisonnnements?
Je fais ici une liste des tueurs silencieux dont les écoles devraient absolument traiter avec nos jeunes:
- l'électricité, un ami méconnu et dangereux;
- la malbouffe, une grosse douceur pas bonne;
- le bécicle à pédales, l'antichambre de la chaise roulante;
- les Legos, c'est coloré mais faut pas les manger;
- la cigarette, c'est plus que du bonbon;
- le suicide et comment réussir à se rater;
- et surtout la bêtise humaine, tu peux en mourir.
Finalement, je ne dis pas que cette initiative est mauvaise, sauf que ce n'est pas à l'école de la relever mais bien aux parents. Les mêmes parents qui ne sont pas foutus parfois de clôturer leur piscine convenablement ou de porter un gilet de sauvetage quand ils vont sur l'eau.
6 commentaires:
C'est ridicule. Le ratio d'un prof de gym n'a rien à voir avec le ratio d'un cour de natation.
Voilà un bel exemple de partenariat ville-école. Quelle ville n'offre pas des cours de natation comme activités sociales? Plusieurs parents vous répondront que les coûts de ces cours sont trop élevés pour eux. So what! Que le MELS et les villes créent un partenariat qui ne saurait qu'être bénéfique pour tout le monde. Les villes verront leurs cours de natation se remplir et les profs d'éduc ne sont pas obligés de repenser leur préparation de cours. Les enfants sauront nager (et être prudents) et le MELS sera content. Et les parents aussi.
Quant au clôturage de terrain, les villes pourraient aussi offrir un cours de "Pourquoi clôturer votre piscine 101" :)
Et la chose religieuse... Quand t'as pas le droit de montrer tes cheveux aux garçons, tu ne peux habituellement pas aller nager avec eux.
PMT, nos écoles ne sont-elles pas prétendument laïques????????? Que ce soit à Mtl, sur la Rive Nord, sur la Rive Sud, dans les Appalaches, dans la Chaudière, etc........ NON? Rien à foutre des cheveux.
C'est l'enseignement qui est laïque. Pour le reste, faut voir la Charte des droits et libertés.
Je suggère de faire comme dans les années 20 (30-40 et j'en passe, d'avant et d'après) - et de donner des dictées avec leçon de morale ou des problèmes arithmétiques sur le même thème. Au lieu de : "Il n'est pas bon de boire de l'alcool". On pourrait lire : "Il est important de porter son gilet de sauvetage lors d'une balade en bateau".
On économise sur le temps de classe en faisant deux pierres, un coup.
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