Deux individus ont appliqué ce genre à une lettre aux lecteurs publiée dans La Presse cette semaine en versant dans une autopromotion un peu dérangeante de l'école privée. Sous le titre de «L'activité physique favorise la réussite scolaire», cette lettre vante implicitement à plus d'une reprise un collège privé de la région nord de Montréal.
Les auteurs, qui sont également les fondateurs et directeurs de ce collège, affirment ainsi: «nous croyons humblement avoir su, au collège Boisbriand, développer certains projets et programmes qui ont du succès.»
Dans les faits, quand on lit attentivement cette épitre, on apprend qu'il s'agit d'un «collège privé non subventionné, sans aucune sélection de ses élèves et qui réunit aujourd'hui plus de 320 élèves du 1er au 5e secondaire.» Donc, les parent paient une somme importante pour y inscrire leur enfant: une facture de 6800 $ au lieu de 2800 $ pour un collège privé subventionné. Or, faut-il rappeler que le statut socio-économique des parents est un des critères les plus importants dans la réussite scolaire d'un jeune? Qui plus est, quand on l'inscrit dans un collège non subventionné avec les couts que cela engendre, on peut être certain que ces mêmes parents effectueront un suivi attentif de l'évolution scolaire de leur enfant. Par ailleurs, avec seulement 320 élèves, on comprend aussi que la dynamique de cette école n'a rien à voir avec la très grande majorité de celles du Québec.
Oui, un encadrement plus attentif et davantage d'activités parascolaires peuvent exercer une influence positive sur la réussite des jeunes. Mais quand les auteurs de cette lettre affirment que «L'heure n'est plus au débat entre le public et le privé mais plutôt à la synergie de notre système. Notre province accepte que la santé soit supportée par le privé et que nos routes soient développées par l'entreprise privée dans le but de satisfaire le public et leur offrir des services de qualité. Il est temps d'appliquer ce modèle de collaboration à l'éducation de nos enfants», on comprend très bien où ils veulent en venir.
À ce propos, une petite recherche (ici, ici et ici) nous apprend tout d'abord que ce collège n'existe que depuis septembre 2009, soit depuis une année scolaire complète. Les auteurs de cette lettre auraient dû avoir l'humilité de reconnaitre que leur «succès» est en partie celui des autres institutions que leurs élèves ont fréquenté pendant la majeure partie de leur parcours scolaire. Il faut aussi se garder une petite gêne quand on écrit que «Chez nous, le taux de réussite est une bouffée d'espoir. 100% de nos finissants sont admis au cégep, le taux de décrochage est de 0% et seulement 4,8% de nos élèves accusent une année de retard scolaire et ce avec une clientèle à 65% masculine.» On parle d'une école qui n'existe que depuis un an.
Par ailleurs, on ne peut être que troublé quand on découvre que ces mêmes auteurs dénoncent sur d'autres tribunes le fait le MELS refuse de subventionner leur collège. Vantent-il véritablement un meilleur éducatif pour les jeunes ou tentent-ils de faire la promotion du financement par le MELS de leur propre établissement? On doit avouer que tout cela est dérangeant quand on remet les choses dans leur contexte.
Enfin, sans verser dans la méchanceté, quand les auteurs de cette lettre parlent de leur collège qui a remporté des bannières sportives, les seules dont j'ai pu avoir confirmation étaient de niveau cadet B. À ma modeste école publique, on compétitionne seulement dans le A et le AA... Le B est une catégorie résolument trop faible pour nos jeunes. Ça aussi, c'est un symptôme de manque de modestie.
2 commentaires:
Quelle belle panacée pour des parents en détresse!
BONNE SAINT-JEAN PM !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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