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À quand le français intensif?
À tous les décideurs en éducation, en particulier à Line Beauchamp, ministre de l'Éducation
Nous avons pris connaissance du procédurier d'implantation de l'anglais intensif en 6e année. À la Commission scolaire des Découvreurs, il a été prévu que cette implantation se réalise en trois ans.
Considérant que :
Nous nous opposons donc massivement à l'implantation brutale, rapide et unilatérale de l'anglais intensif en 6e année.
De plus, nous nous interrogeons sur les points suivants:
Comprenons-nous bien. Nous sommes des enseignants qui sont aussi des parents et nous ne sommes pas contre l'apprentissage de l'anglais mais pas n'importe comment ni à n'importe quel prix.
À quand le français intensif?
S'il vous plaît, ceci est un débat de société: que veut-on pour nos enfants? Élèves, parents, enseignants, directions, exprimez-vous, donnez votre avis à votre école, votre conseil d'établissement, votre Commission scolaire.
Les indignés de l'éducation au primaire,
Ghislaine Taillon (enseignante) et les enseignants de l'école Marguerite-d'Youville
Cap Rouge
Nous avons pris connaissance du procédurier d'implantation de l'anglais intensif en 6e année. À la Commission scolaire des Découvreurs, il a été prévu que cette implantation se réalise en trois ans.
Considérant que :
- ce ne sont pas tous les élèves qui sont capables d'acquérir les compétences disciplinaires d'une 6e année amputée de la moitié du temps d'enseignement;
- que les enseignants de 6e année ont déjà beaucoup à faire pour couvrir tout le programme en un an;
- qu'on ne sait pas si véritablement une majorité de parents souhaite l'implantation unilatérale de l'anglais intensif en 6e année au primaire;
- qu'il est déjà très difficile de recruter des enseignants de 6e année étant donné le programme surchargé, les examens du Ministère, les rencontres pour le passage primaire secondaire, etc;
- que cette décision d'aller de l'avant avec ce projet, sans consulter ni écouter les principaux concernés, c'est-à-dire les élèves d'abord, les enseignants et les parents ensuite, démontre une méconnaissance des besoins réels des élèves et un mépris de l'expertise des professionnels de l'éducation;
- que les enseignants en ont assez des «on verra après, on ajustera, on modifiera...finalement arrangez-vous avec ça, faites de votre mieux...» Cela est révélateur de la considération pour notre travail;
- qu'on n'a pas pensé à tous les élèves qui ont été intégrés dans nos classes et qui peinent déjà à faire leur année normalement souvent sans aide. Que feront nos TED, Asperger, TDAH, EHDAA, autistes ou autres enfants atteints à des degrés divers (dyslexie, dyspraxie, dysorthographie, dyscalculie...)?;
- que la qualité du français est déjà critiquée; on nous dit que nos enfants ne savent pas écrire leur langue maternelle;
- qu'actuellement, dans notre Commission scolaire, les élèves qui font partie d'un programme d'anglais intensif sont sélectionnés, triés tant au niveau des capacités qu'au niveau du comportement;
- qu'on n'a pas demandé l'avis des enseignants spécialistes en anglais;
Nous nous opposons donc massivement à l'implantation brutale, rapide et unilatérale de l'anglais intensif en 6e année.
De plus, nous nous interrogeons sur les points suivants:
- y aura-t-il encore des personnes intéressées à enseigner la 6e année compte tenu de la double tâche imposée? (deux classes);
- quels seront les critères de sélection pour l'embauche massive des enseignants d'anglais?;
- a-t-on déjà pensé, conçu, élaboré le programme d'enseignement de 6e année dans son ensemble ? Il faudra couper quelque part, mais où?;
- quels seront les changements effectués dans le régime pédagogique?;
- qu'adviendra-t-il des évaluations du MELS de la fin du 3e cycle du primaire? Seront-elles éliminées?;
- les élèves seront-ils prêts pour le secondaire ?
- a-t-on pensé à l'impact qu'une telle mesure pourrait avoir sur le décrochage scolaire?
Comprenons-nous bien. Nous sommes des enseignants qui sont aussi des parents et nous ne sommes pas contre l'apprentissage de l'anglais mais pas n'importe comment ni à n'importe quel prix.
À quand le français intensif?
S'il vous plaît, ceci est un débat de société: que veut-on pour nos enfants? Élèves, parents, enseignants, directions, exprimez-vous, donnez votre avis à votre école, votre conseil d'établissement, votre Commission scolaire.
Les indignés de l'éducation au primaire,
Ghislaine Taillon (enseignante) et les enseignants de l'école Marguerite-d'Youville
Cap Rouge
6 commentaires:
Les questions sont légitimes et je suis d'accord qu'elles doivent être considérées avant l'implantation du programme. Présentement, ça s'enligne comme le bulletin unique.
Toutefois, en tant que spécialiste d'ALS, je me sens peinturer dans un coin. On met de l'avant les besoins des titulaires des 6e année, le tout enrobé dans le besoin des élèves pour que ça passe bien.
Encore une preuve que nous ne sommes pas tous égaux aux yeux de la CSQ. Après on se demande pourquoi c'est difficile d'avoir des enseignants spécialistes compétents et pédagogues. À force de déféquer sur eux, on récolte ce que l'on mérite.
J'ai deux jeunes qui ont fait ces programmes. Ils ont été sélectionnés pour ces programmes parce qu'ils démontraient une capacité d'autonomie et un bon rendement à l'école.
Appliquer ce genre de programme à tous les élèves de la province sans tenir compte de la variété considérable en terme de capacité des élèves est à l'image de ce qu'ont fait les programmes depuis 10 ans, soit appliquer des programmes enrichis à l'ensemble des élèves. C'est toujours appliquer des objectifs irréalistes et donc inadaptés à des élèves incapables de les atteindre dans leur ensemble au lieu de penser et organiser un enseignement de base adapté en fonction des capacités des jeunes.
La réponse habituelle des gens du Mels sont des conneries théoriques, telle la pédagogie différenciée inapplicable, la pédagogie de projets dégénérative, et on en passe et des meilleures. On aura une fois de plus des profs placés devant des culs-de-sac pédagogiques. Ils parleront tout seul en anglais pendant que les élèves chahuteront. Je ne suis pas si sûr qu'on fasse un cadeau aux spécialistes d'ALS!
Remarquez que les résultats aux épreuves uniques ne broncheront pas comme je l'ai lu sur le document de la sanction des études qui m'est passé sous les yeux qui concernait la remise en vigueur d'épreuves uniques en secondaire 4. De toute façon, les résultats sont modérés (à la hausse évidemment) selon les moyennes historiques observés par le passé. On passe 3 pages avec plein d'exemples dans un langage assez hermétique à nous expliquer comment on va traficoter le tout.
On n'aurait pas su mieux faire si l'objectif était de «déséduquer» la population.
Enfin, vive un Québec bilingue!
On a trop souvent mis l'accent sur l'importance de parler anglais dans notre société. C'était une époque où le parler français était correct. Peut-on encore avoir cette prétention? Priorisons un bon parler français avant un langage anglophone acceptable!
C'est décidé: je n'accepterai jamais un poste en 6e dans ces conditions, quitte à faire un an ou deux de plus à contrat.
Je garde un souvenir impérissable d'un de mes anciens élèves à l'époque où j'enseignais en 6e, qui m'a avoué, candidement, n'avoir aucune idée de ce qu'était un verbe (j'avais repris la classe en janvier!!!). Anglais intensif pour tous? Euh, non!?!
Connaître la base d'une langue seconde et même troisième est sûrement un plus dans notre vie. Mais cela ne devrait-il pas être un choix personnel de devenir bilingue ou même trilingue au même titre que l'athlète qui choisit de s'entraîner intensément dans son sport ? Pourquoi que tout doit revenir à l'école ?
J'ai connu le "bain linguistique" de 6e année. Encore fallait-il être sélectionné (bonnes notes). C'est grâce à ce programme que je parle anglais aujourd'hui. Ce fut une très bonne chose.
Mais ce n'est pas tout. Dès la 3e année, on avait une petite heure d'anglais par semaine à mon école, ce qui était exceptionnel pour le temps (fin 80). Je crois que c'était un projet pilote. L'idée n'était pas mauvaise.
Qu'il y ait plus de Québécois maîtrisant l'anglais ne peut être qu'une bonne chose. Nous sommes en Amérique du Nord et la langue des affaires, c'est l'anglais.
Mais de vouloir l'appliquer de mur à mur et à tous ne peut être qu'une mauvaise chose (j'avais oublié qu'on était dans une société où on doit tous être égaux et pareil).
1) Laissons donc le choix au parents et
2) Selon la capacité académique des enfants.
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