Il est plutôt rare qu'un journal publie un texte pour réaffirmer la véracité des informations qu'il a publiées. C'est ce qu'a fait le JdeM à propos de son dossier sour les écoles autonomes albertaines.
«Notre reportage publié depuis lundi a eu l’effet d’une bombe, dans le monde de l’éducation, à tel point que des groupes de pression ont fait circuler de fausses informations au sujet des écoles autonomes. Le Journal juge important de remettre les pendules à l’heure», indique le quotidien.
Le contenu des articles dérange, c'est clair....
Par ailleurs, le JdeM apporte de nouvelles informations quant à ces écoles:
- elles accueillent des jeunes en difficulté;
- elles sont situées en milieux urbain et rural.
Plus intéressant encore, on apprend que:
- certains parents doivent payer pour le transport scolaire ou reconduire leurs enfants à l’école.
- ces écoles louent leurs locaux auprès des commissions scolaires et elles reçoivent une subvention pour cette location.
Question: cette subvention est-elle versée en plus des montants déjà alloués par élève? Parce que là, on commence à ajouter de l'argent aux 6 000$ versés annuellement à tous les élèves albertains.
Pour les profs, on apprend que ceux-ci ne sont pas représentés par un syndicat. Si on affirme que leur salaire est comparable à ceux oeuvrant dans les commissions scolaires, on découvre plus loin que, dans l'une d'entre elles, ils reçoivent seulement 85% du salaire régulier d'un enseignant. Est-ce la même chose pour la direction et les cadres?
Je veux bien qu'on nous parle du modèle albertain, mais peut-on creuser davantage celui-ci avant de l'ériger en solution miracle parfaite? Si la bonne gestion dont on qu'on nous vante est basée sur des montants versés en plus pour la location des immeubles, l'absence de service de transport scolaire et un salaire moins élevé versé aux enseignant, moi aussi, je suis capable de bien gérer ça une école!
5 commentaires:
Voilà le gros problème des écoles autonomes (ou privées au Québec), on ne paie pas le salaire normal ou conventionné nationalement aux profs. Partout, on va affirmer en entrevu qu'il est comparable... au public.
Dans plusieurs écoles privées on tète 5, 8% du salaire, en plus de petits trucs ici et là: ne pas payer plus qu'un 17 ans de scolarité. Ne pas rétrocéder à son salaire normal les premiers 20 jours de suppléance complétés d'un précaire. Demander des suppléments de tâches... J'ai vu de tout! Des syndicats très amateurs et beaucoup de comment dire copinage.
On a beau chialer contre les grandes organisations, elles nous donnent certaines conditions de vie tout de même. L'éducation est une domaine où on peut rogner ici et là du budget parce que c'est difficile pour tous d'avoir une vue d'ensemble.
Pour information sur l'efficacité des écoles à charte, voir le rapport suivant qui examine le fonctionnement des écoles à chartes dans 40 États américains en fonction des programmes mis en place et leur efficacité à promouvoir la réussite scolaire. Les auteurs n'affirment pas que les résultats sont meilleurs en intégrant une école à charte plutôt que de continuer son parcours scolaire dans un établissement public.
http://www.rand.org/pubs/monographs/2009/RAND_MG869.pdf
Jacques Tondreau
Jonathan: il faut bien sauver de l'argent quelque part...
M. Tondreau: avez-vous essayé de communiquer ces infos à des médias?
Prof masqué,
Non, je n'ai pas tenté de communiquer ces infos aux médias. Si vous le souhaitez, je vous laisse le faire.
Je n'oserais dire que c'est ce qui explique tout, mais, en Alberta, il y a une importante communauté mennonite et leur vision de l'éducation est très axée sur la communauté et je pense que cette vision influence toutes les sphères éducatives de ce coin de pays. Pour les Mennonites, ça prend un village pour éduquer un enfant. Pas juste une couple de profs avec des parents peu présents. Ma cousine a épousé un Mennonite de là-bas et elle a elle-même fait la classe à la maison à ses trois enfants (encore plus radical que de les envoyer dans une école autonome, mais j'y vois une parenté). C'est une manière très répandue là-bas. Quand le plus vieux a eu besoin d'un labo complet pour ses expériences en chimie, elle et d'autres parents qui faisaient la classe à la maison ont loué les locaux de la High School du coin. Enseignant inclus!!! La mentalité est TRÈS différente d'ici. Le bénévolat est partout à tous les palliers de l'éducation.
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