Le JdeM publie une série d'articles sur des écoles autonomes en Alberta (ici, ici et ici). Le portrait qu'il en brosse est idyllique mais semble manquer un peu de sens critique. Qu'on me comprenne bien: je suis heureux qu'on explore de nouvelles formes de gouvernance scolaire afin de rechercher des modèles plus performants sauf qu'il faut s'assurer de le faire en se livrant à une analyse poussée afin d'éviter de «changer pour changer». Au Québec, on a cette fâcheuse tendance à succomber à des modes.
Ainsi, certaines questions me viennent en tête quand on parle de ces écoles:
- Elles existent depuis quelques années. Combien exactement? Et qui assume les coûts d'immobilisation et d'entretien des édifices? Par exemple, qui paiera la facture quand reviendra le temps de refaire le toit?
- On indique qu'elles ne sélectionnent généralement pas leur clientèle. Très bien, mais accueillent-elles autant d'élèves en difficulté que les autres?
- Les résultats de ces écoles aux examens ministériels sont 15% supérieurs aux autres écoles. Ce chiffre semble très beau, mais quel type d'élèves accueillent ces écoles autonomes? Sont-ils représentatifs des autres élèves de la province? Proviennent-ils de milieu socio-économique similaire? Quel est le taux de décrochage de ces écoles?
Ce qui est dommage est que les médias n'en ont que pour les commissions scolaires alors qu'il existe une autre structure administrative qui mériterait qu'on se questionne sur sa pertinence: les directions régionales du MELS.
8 commentaires:
Effectivement, les commissions scolaires auraient intérêt à être retravailler, mais les journaliste oublient souvent que les commissions scolaires ont commencé à exister parce que les plus petites écoles voulaient se regrouper pour offre plus de services...
Future: exactement, on risque de jouer aux fous, comme d'habitude.
Je partage l'idée qu'on a tendance à jeter le bébé avec l'eau du bain. Les structures de gestion tout comme les forêts ont besoin d'être émondées de temps en temps car l'embonpoint les guette surtout dans le secteur public. Ayant travaillé toute ma vie dans les restructurations, il m'apparaît assez évident que des duplications sont probables entre les directions régionales du ministère et les c.s. Mais comme les politiciens sont souvent nuls en matière de gestion...
Gillac: parfois, je me dis qu'une équipe de gestionnaires-choc de performance devrait faire un petit tour pour évaluer les structure et le rendement de nos écoles, des CS et du MELS. Le secteur privé a ce genre d'équipes d'analyse de la performance et du rendement. Elles ne visent pas toutes à couper uniquement des têtes mais à améliorer le service.
Ces écoles à charte semblent pourvues de profs non-syndiqués. Que leur arrive-t-il quand on ferme une classe ? Quand le directeur les prend en grippe ? Quand ils déménagent loin de leur école ? On semble avoir oublié les profs dans ces articles...
"Ces 13 écoles publiques, qui ne sélectionnent généralement pas leur clientèle, sont gérées par les directeurs d'école avec un conseil d'administration composé la plupart du temps de bénévoles."
Ça ferait déjà une économie si les directeurs de services administratifs travaillaient bénévolement.
On a une piste là, on a une piste!!!
"575 M$ - somme dépensée par les commissions scolaires pour des "activités administratives ", en 2008-2009."
Est-ce que cette somme comprend les services professionnels (orthopédagogues, psychoéducateurs, conseillers pédagogiques, psychologues, etc.)?
Ces services sont rattachés aux commissions scolaires et non aux écoles.
Anonyme: on n'a pas oublié les profs: on les néglige...
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