12 septembre 2010

Premiers jours - plusieurs constats importants

Voilà. Plusieurs jours de classe se sont écoulés depuis la rentrée. Neuf jours sur le calendrier scolaire, mais beaucoup moins d'enseignement en fait. Deux jours ont été consacrés à une rentrée progressive, deux à mon nerf douloureux et il y a le petit lundi de congé férié.

Je déteste ces séquences brisées où l'on n'a jamais l'impression de prendre un rythme de croisière. Cela nuit aux apprentissages, à mon avis. Les élèves ont besoin de routine, de quotidien sinon ils ne sont pas assez concentrés. Ils pensent trop à autre chose, trop divertis.

Ça, c'est mon premier constat: l'importance de la régularité (une commandite de All Brun).

Cette année, je devais perdre le local de classe que j'avais aménagé et décoré au cours des deux dernières années. Heureusement, un peu de souplesse administrative, quelques sourires et des collègues accommodants ont permis de remédier à cette situation.

Pour moi, habiter mon local de classe est fondamental. Cela me permet tout d'abord d'avoir mes repères (comme mon matériel à proximité, par exemple) mais aussi de me sentir à l'aise dans l'espace où j'effectue ma prestation de travail.

Mais plus que des questions de confort personnel, habiter mon local me permet de me positionner de façon dominante face aux élèves: ils entrent chez moi. Et ce rapport est important quant à la dynamique disciplinaire que j'installe dans ma classe: «My class, my rules.»

Deuxième constat: occuper son territoire.

Comme chaque année, je détermine où les élèves s'asseoient en les plaçant en ordre alphabétique. L'objectif de cette décision est triple.

J'affirme mon autorité en décidant de l'aménagement de mon territoire. Ça évite que les tannants monopolisent les places du fond et établit le principe que je peux déplacer un élève selon mon désir. Bien évidemment, je peux tenir compte des caractéristiques individuels de certains élèves (problèmes de vision, d'audition, de concentration, etc.).

Les élèves étant placés en ordre alphabétique, il est plus facile ainsi de distribuer ou de recueillir la paperasse, les examens, les devoirs... Puis, la prise des présences se fait d'un seul regard. C'est fou le temps que j'économise de la sorte en classe. Je ne comprendrai jamais les profs qui font l'appel nominal toute l'année. Quelle perte de temps et quel moment potentiel d'indiscipline!

Enfin, il m'est plus facile apprendre les noms et prénoms de mes élèves quand ils sont placés ainsi. Pour moi, on le verra, il est important de s'adresser à eux nommément le plus rapidement possible.

Troisième constat: occuper efficacement son territoire.

Quand j'ai débuté en enseignement, on m'a souvent recommandé de ne pas tisser de liens trop chaleureux avec les élèves en début d'année: «Les premiers mois, garde ta face de bois.» Je comprends qu'ainsi, on prend le temps de bien se positionner par rapport à sa classe. Sauf qu'avec le temps et une certaine assurance, j'ai pris l'habitude de sauter cette étape pour installer rapidement une proximité que j'estime nécessaire à un climat propice à de bons apprentissages. M'adresser aux élèves personnellement est à la fois une marque de respect et une preuve qu'ils sont uniques pour moi. Au cours des prochains mois, ils seront parmi les personnes les plus importantes de ma vie.

Ce respect, je l'installe aussi en demandant à mes élèves diverses marques de politesse. L'une d'entre elles est fondamentale: ils me saluent en entrant dans ma classe. En contrepartie, je les salue individuellement quand ils quittent ma classe. Le tout finit par prendre l'allure d'un jeu, mais ce qui se cache derrière ce dernier est important: identification, autorité, respect.

Quatrième constat: se positionner respectueusement en autorité.

Voilà quatre petites observations de ma rentrée. Il y en a plusieurs autres. J'aurais l'occasion d'y revenir.

4 commentaires:

Isabelle a dit…

Ma mère, enseignante itou (à la retraite), me dit qu'à ses débuts, elle ne commençait la classe qu'après la Fête du travail.

Moi aussi je trouve qu'il est important que l'élève sente une connexion avec son enseignante. Cependant, ils savent et voient que je respecte les règles de classe fixées.

Les élèves se sentent en sécurité et savent quoi faire pour que ça se passe bien.

Anonyme a dit…

On se ressemble beaucoup, Prof masqué! Et je me dis que je suis sur la bonne voie et le constatant : )

Safwan

Anonyme a dit…

On se ressemble beaucoup, Prof masqué! Et je me dis que vous êtes sur la bonne voie. Lâchez pas!!! ;0)

Par contre, vous pourriez placer vos élève de manière plus créative tout en atteignant les mêmes objectifs. Imaginez si tous les enseignants plaçaient leurs élève en ordre alphabétique de nom de famille. Ils se retrouveraient toujours à la même place d'un cours à l'autre. C'est bien beau la routine, mais il ne faut pas que cela devienne abrutissant non plus!

Suggestions de placement:
- Par ordre alphabétique inverse
- Par signe astrologique
- Par date de fête
- Par ordre alphabétique de prénom
- ...

Marc St-Pierre a dit…

"J'affirme mon autorité en décidant de l'aménagement de mon territoire"

Il me semble que j'ai déjà entendu ça dans l'émission de César, l'homme qui parle aux chiens. Il donne bientôt une conférence à Montréal. Y seras-tu ?