13 juillet 2011

Commissions scolaires et déficit

Quand la ministre de l'Éducation a demandé aux commissions scolaires de se serrer la ceinture, immédiatement, celles-ci ont affirmé que cela serait impossible et qu'il fallait prévoir une réduction des services offerts aux élèves. Pas de réflexion, d'étude sérieuse, de plan de rationalisation. Tout de suite, on part en guerre!


Aujourd'hui, on apprend que de nombreuses CS annoncent qu'elles feront un déficit. Il faut cependant lire les propos de la présidente du conseil des Commissaires de la CS des Grandes-Seigneuries, Marie-Louise Kerneï: «L’administration d’une commission scolaire n’est pas une créature qui se nourrit d’elle-même. En pigeant dans nos surplus, nous avons réussi à équilibrer notre budget. Mais c’est dangereux. C’est comme payer son épicerie avec sa carte de crédit ».


Pas une créature qui se nourrit elle-même? J'ai un doute. Mais là où je me questionne, c'est comment peut-on avoir fait des surplus alors que le décrochage au Québec atteint des proportions élevés? On demande aux enseignants de viser la réussite de 100% des jeunes qu'ils ont dans leur classe, mais que font les CS? Souvent, on répond aux profs qu'il n'y a pas d'argent pour des projets spéciaux alors qu'il y a des surplus?


 Par ailleurs, Marie-Louise Kerneï n'a pas le sens de la comparaison. Payer des dépenses avec un surplus budgétaire n'a rien à voir avec payer son épicerie avec une carte de crédit. Un surplus, c'est de l'argent comptant en quelque sorte. Une carte de crédit, c'est de l'argent emprunté. Il y a de quoi se poser des questions.


Je termine en vous rappelant deux éléments. 


Le premier est qu'au cours des dernières années, les CS de Montréal ont perdu 35 millions $ en jouant avec des «papiers commerciaux». C'est toujours charmant de voir le Comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal se risquer à la bourse avec de l'argent destiné à l'éducation


Le second a trait à cet extrait du texte publié dans le JdeM:  «Furieuse, cette dernière (Marie-Louise Kerneï) prépare un plan pour sensibiliser les parents au rôle des commissions scolaires, estimant que ces institutions ont plutôt mauvaise presse par les temps qui courent. «Nous sommes trop centrées sur les services aux élèves. Nous oublions de parler ce que nous faisons. »  Rappelons que les CS ont déjà un organisme dont il s'agit d'une des missions: la Fédération des commission scolaires du Québec qui paie sept employés  en matière de communication et a un budget annuel d'environ 4 millions payé à même les taxes scolaires et l'argent versé par le MELS. Ce n'est pas déjà suffisant?

4 commentaires:

bobbiwatson a dit…

La bureaucratie des CS est comme celle du MELS: trop de monde qui fait la même job. Naturellement, si la CS coupe dans son personnel ce sera dans les "petits": secrétaires, concierges, agents de bureau, etc. et non dans les cadres, alors que là aussi il y a place à coupures et que c'est là qu'on récupérerait beaucoup de sous.

Marc St.-pierre a dit…

Bobbi: tu devrais t'ouvrir une firme de consultant en RH. Trop fort tes suggestions...

bobbiwatson a dit…

Marc: si le ministère pouvait les lire j'en serais bien aise ... Merci pour votre commentaire :)

bobbiwatson a dit…

Ma CS annonce dans le journal local qu'elle fera adopter un budget équilibré, tout en ne comprenant pas que la ministre Beauchamp soit si exigeante. J'ai hâte de voir où la CS a coupé car elle dit ne pas avoir touché aux services aux élèves.