Chose certaine, il y a quelque chose de malsain chez les Cervidés.
Le cirque des guignols
Guy Gaudord a bien raison : les administrateurs de la commission scolaire Val-des-Cerfs ont l’air « d’épais ». Le terme guignol collerait également, si je peux me permettre une suggestion de quolibet.Le commissaire de Granby a lancé cette affirmation mardi soir après qu’une séance publique se soit transformée en séance à huis clos en l’espace de quelques minutes en pleine période de questions du public. Il est clair que les questions dérangeaient les élus et la direction générale de l’organisme.
(Petit aparté ici : exiger que les personnes souhaitant poser une question aux élus scolaires doivent non seulement d’abord s’inscrire sur une liste, mais aussi indiquer le sujet qu’ils veulent aborder est excessif en démocratie. Ce contrôle revêt un caractère d’intimidation en ce sens qu’il décourage les gens de se présenter au micro.)
Le président de la commission scolaire, Guy Vincent, a suspendu la partie publique de la séance jusqu’à 21 h 30, deux heures plus tard. Quand on veut s’assurer que personne n’assiste aux délibérations des commissaires et que l’heure de tombée des journalistes est passée, impossible de mieux s’y prendre.
Une organisation publique peut siéger à huis clos lorsque certains points sensibles sont discutés. Mais quand une poignée de commissaires se lèvent en même temps et quittent la salle ensemble en pleine période de questions, du coup brisant le quorum, difficile de ne pas y voir l’orchestration d’un coup monté. Surtout que le président du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska, Éric Bédard, était au micro. Le syndicaliste a le don de toujours poser des questions embarrassantes sur les décisions de la direction générale. Le journaliste de La Voix de l’Est qui assurait la couverture de l’assemblée, Jean-François Guillet, était le deuxième prévu au micro. Sa question allait porter sur la série de démissions chez les cadres de la commission scolaire. Aucun des deux n’a pu s’exécuter.
C’est une honteuse mascarade de la part d’administrateurs scolaires dont la pertinence est remise en question. Qu’elle vienne de gens élus pour gérer 170 millions de dollars de deniers publics ajoute à son invraisemblance.
Il y a quelque chose de pourri à la commission scolaire Val-des-Cerfs, dirait sans doute Shakespeare de ce qui se trame dans cette organisation.
Plusieurs cadres ont démissionné ces dernières années pour poursuivre leur carrière sous d’autres cieux. Aucune explication sérieuse n’a été donnée. Des sanctions ont été imposées contre des directeurs d’école. Encore ici aucune explication crédible n’a été offerte. Des dizaines de milliers de dollars ont été dépensés dans des affrontements avec le syndicat des enseignants. Le directeur général de la commission scolaire, André Messier, exercerait un « leadership dans ta face » envers des membres du personnel. Des sources parlent d’ambiance d’intimidation concernant le plus haut fonctionnaire de la boîte.
Intimidation. Le mot est lancé. Mes enfants ont encore reçu cette année à leur école la politique de la commission scolaire sur l’intimidation. Elle décrit ce qu’est l’intimidation et les conséquences qui pèsent sur leurs auteurs.
Les commissaires scolaires devraient peut-être lire cette politique et confronter le directeur général sur son style de gestion des ressources humaines. Ça ressemble en tout point à de l’intimidation.
Qu’attendent les commissaires pour s’informer de ce qui se passe dans leur organisation — pas seulement en se contentant des informations véhiculées par la direction générale ? Qu’attendent-ils pour poser de vraies questions à la direction générale ? Qu’attendent-ils pour lui exiger une reddition de compte ? Qu’attendent-ils pour faire preuve de sens critique ? Qu’attendent-ils pour agir ? Qu’attendent-ils pour faire leur travail ?
Ils ont été élus — et sont payés — pour représenter les citoyens. Pas pour fermer les yeux devant un tel cirque !
4 commentaires:
J'ai couvert un grand nombre de séances de commissaires de la CECM (dans le temps) comme journaliste.
À quelques reprises, j'ai vu l'Alliance se présenter à la séance pour exercer des pressions sur leur employeur. J'ai même vu la police devoir expulser les manifestants...et les journalistes avec eux!
Si j'ai bien saisi, le syndicat des enseignants à Val des Cerfs a voulu utiliser la période de questions aux mêmes fins.
Pour ma part, je n'ai jamais apprécié cette façon de faire. En effet, les syndicats et les employeurs disposent de canaux de communications pour se parler. La période de questions devraient d'abord servir aux usagers. Mais, bon!
La LIP précise stipule:
"qu'une période doit être prévue, à chaque séance publique, pour permettre aux personnes présentes de poser des questions orales aux commissaires.
Le conseil des commissaires établit les règles relatives au moment et à la durée de la période de questions ainsi que la procédure à suivre pour poser une question."
Faudrait voir quelles sont les règles en vigueur à ladite CS. Je n'ai rient trouvé sur son site.
Néanmoins, celles qui placent cette période de question en fin de séance ne méritent certainement pas de félicitations.
JPP: si les questions sont bonnes, peu importe qui les pose, non? En quoi les questions d'un syndicaliste seraient-elles moins valides? C'est au conseil de juger APRÈS les avoir entendues, pas avant. Bien souvent, les profs et certains syndicalistes en savent plus que les parents, les journalistes et même les commissaires!
Ici, on a même fermé la porte aux questions d'un journaliste. Il doit y avoir de sacrés problèmes pour qu'on agisse de la sorte.
CHez moi, on s'ennuie de vos billets...
Beaucoup de boulot et pas toujours envie de radoter. À part le débat sur le voile, on tourne en rond en éducation.
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