29 décembre 2008

État québécois: protège-moi de moi

Le gouvernement du Québec a l'intention d'imposer un prix plancher aux bars et débits d'alcool afin de contrer l'incitation à consommer de l'alcool. En soi, on pourrait se réjouir d'une telle mesure vertueuse, mais diverses questions me titillent l'esprit.
  • Limite-t-on ainsi les possibilités de commercer de certaines entreprises?
  • À force de vouloir protéger la population contre elle-même, ne finit-on pas par l'infantiliser?
  • Pourquoi ne pas imposer une mesure similaire pour la malbouffe? Après tout, des chips en spécial sont une incitation à nuire à sa santé...
  • Et puis, qu'attend-on pour exiger la présence d'un sauveteur pour toute piscine résidentielle, le port du casque pour les enfants promenés en poussette sur la voie publique et le retrait des Pogo des supermarché?
On a beau adopter toutes les lois du monde contre l'alcool au volant, c'est encore une initiative volontaire et bénévole, soit l'opération Nez Rouge, qui a fait le plus pour contrer l'alcoolisme au volant durant le temps des Fêtes, il me semble.

5 commentaires:

bobbiwatson a dit…

À force de tout vouloir contrôler ne provoque-t-on pas une incitation totale? Le fruit défendu n'est-il pas la chose la plus attirante du monde?
D'accord avec toi pour l'infantilisation de la population. C'est tellement facile à faire et tellement facile de s'y laisser bercer. Hein?

Jonathan Livingston a dit…

L'enfer est pavé de bonnes intentions!

Je suis tombé récemment sur le site d'un Torontois(freedomain.com) un peu anar qui propose une définition assez singulière de l'État: le pouvoir exclusif d'exercer une violence contre le citoyen.

Et cette violence s'exprime entre autre, selon lui, dans un pouvoir sans limite de toujours plus taxer le citoyen pour son bien.

Quand on y réfléchit, imposer un plancher minimum dans le prix d'une consommation, c'est probablement espérer indirectement des revenus supplémentaires en taxation. Car, on peut le supposer, un débit de boisson peut certes arguer un peu plus de vente de bières à 1,50$ lors de moments spéciaux qu'il fait à l'occasion que ce qu'il véritablement vend pendant ces périodes de rabais pour se tirer un peu plus de profit. Le monde des affaires regorgent de petits trucs, parole de travailleur autonome occasionnel et frère d'un entrepreneur en construction! Ce n'est pas évident à contrôler ce genre de pratique pour un système de perceptions de taxe.

Évidemment, insinuer ce genre de pratique ou tenter de la contrôler serait bien plus coûteux que de proposer un petit détail technique pour notre bien. Le gouvernement aime bien réglementer pour notre bien, c'est connu. Et on est tous contents d'être si bien protégé en bons enfants de l'État providence.

Voilà en hypothèse peut-être donc la véritable intention de l'opération...

Jonathan Livingston a dit…

Et, euh, arrêtez de parler contre les chips. Intolérant aux produits céréaliers, les chips (avec les patates) sont mon pain quotidien pratique en source d'hydrates de carbone! ET je suis maigre comme un poux! En plus, ils sont à mon sens déjà taxés... Le pain brun est un toxique pour moi, je réclame une taxe!

A force de parler contre notre liberté, en nourrissant les intégristes de notre bien-être, on donne aux gouvernements des armes pour nous soudoyer notre argent pour notre bien toujours davantage... Les quelques drogues légales sont déjà devenues un pôle exagérément exploité par le pouvoir de taxation sans réserve de l'État... N'en rajoutons pas...

bibconfidences a dit…

Tout à fait d'accord; je lève mon verre à Nez-Rouge!

A.B. a dit…

Le Québec, peu importe s'il est dirigé par le PQ, supposément d'idéologie centre-gauche, ou les Libéraux, supposément d'idéologie centriste, finit toujours par se voir imposer des lois pour tout et pour rien. Je crois aussi que l'on devrait éduquer au lieu d'interdire. C'est à tout le moins ce que je tente de faire avec mes jeunes.