03 avril 2009

Les effets de la pénurie (la suite)

Il ne fait pas bon de demander des congés quand on enseigne. Une petite anecdote qu'on m'a racontée ce midi.

Une collègue accouche de son premier enfant. Elle a alors droit à un congé parental auquel elle réussit à ajouter un congé d'une demi-année. Comme son enfant présente des problèmes de santé, elle demande alors une autre demi-année, demande qui lui est refusée.

L'enseignante se présente alors devant le responsable du personnel et explique à nouveau son cas, sans que la décision soit changée. Bravo pour la conciliation travail-famille!

Elle décide alors de remettre sa démission sur-le-champ, consciente qu'avec la pénurie dans son champ d'enseignement, elle retrouvera bien un poste ailleurs un jour.

Mais ne voilà-t-il pas qu'on lui accorde immédiatement le congé demandé.

Demandez et vous recevrez. Tel est le secret du Secret.

Quand on est rendu à menacer de démissionner pour conserver son emploi, il y a quelque chose d'absurde quelque part.

3 commentaires:

Une Peste! a dit…

Justement.

Les c.s. sont surtout fortes de la chair fraîche qui arrive chaque année, gentiment menée par le MELS qui offre même aux étudiants de 1ière année de faire de la suppléance. Cela leur permet d'ailleurs de ne pas avoir à justifier que les stages en enseignement ne soient pas rémunérés.

On est traité comme on se laisse traiter. Parce que derrière cette sensée belle solidarité; y a rien du tout. Normal. Tellement de monde avec tellement d'agendas (cachés ou pas) dans ce merveilleux monde de l'éducation.
Les directions et leur gestion du quotidien; les c.s et leur existence à justifier; les fonctionnaires du MELS et leurs idées de génie déconnectés de la réalité; la ministre et ses envies de bien paraitre dans les conférences de presse; les vieux profs écorchés qui grapillent les opportunités d'enseigner. Au détriment parfois des plus jeunes; les jeunes profs qui pognent le mur parce que le milieu de travail ne ressemble en rien à ce qu'ils espéraient; Les précaires qui passent entre la peinture et le mur tellement ils ont crainte de se faire mal voir par la direction. Normal. Pas de courbettes à madame la directrice, pas de boulot. Pas de tutorat de la par des vieux profs, surtout.
-Arrange toé, l'jeune!

Dans cette équipe de travail, il y aussi les parents (incluant les nouveaux conjoints, les anciens conjoints, les grands-parents ainsi que la fille du dépanneur), les comités de parents (je rigolerais si ce n'était pas si triste)et pis.... le syndicat.

Tellement de gens.
Chacun tire son bord de couverture. Parce que c'est impossible que la machine fonctionne. C'est utopique, rose-nananne et bleu poudre.

On ne peut même pas dire "dans le coin gauche, il y a.. et dans le coin droite, il y a ...": Y en a pas de coins! C'est un cercle et y a du monde partout.

Peut-être qu'on va changer notre mode de fonctionnement et s'imposer tout seul. Devenir une petit PME, cumuler les expériences pour en venir à imposer nos demandes. Comme ta collègue a fait.

Il y a pénurie.
Il y a pénurie parce que le milieu de l'éducation n'est pas très alléchant. Il y a pénurie parce que le milieu de travail est hard core. Il y a pénurie parce que les nouveaux profs partent. Les vieux aussi.

Il y a pénurie parce que le MELS a la prétention de rêver en couleurs.

Kim Lucier, la timbrée en cavale!!! a dit…

La pénurie d'enseignants est un sujet que vous aborderez très souvent. Toutefois, même s'il y a une pénurie, bien des étudiants qui terminent leur baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement primaire ne se trouvent pas d'emploi... n'est-ce pas un beau paradoxe qu'on ne peut élucider??? Pour oeuvrer dans le domaine de l'enseignement et entreprendre une carrière dans ce domaine, il faut vraiment avoir la vocation, mais comme vous nous le témoignez si bien, il y a aura toujours quelqu'un à quelque part qui fera tout pour atténuer cette flamme qui brûle en nous.

Le professeur masqué a dit…

Kim: chez nous, au secondaire, il faut des semaines pour trouver des remplaçants à long terme pour des collègues. Autrefois, on pigeait dans le tas...