Note: je connais des commissaires scolaires. Et qui plus est, ils sont de très bonnes personnes et font un excellent travail dans la mesure où on le leur permet.
Afin d'augmenter la participation des électeurs, la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) propose (et ici)que les élections scolaires se tiennent en même temps que les municipales. D'après la présidente de la FCSQ, Josée Bouchard, Québec doit aller de l'avant avec cette idée «afin que la population soit bien informée du rôle essentiel des commissions scolaires dans le développement de notre système public d'éducation.»
Euh? C'est quoi le lien? Je dois être bouché, mais je ne le vois pas.
Que les CS veuillent se coller aux élections municipales est un réflexe de putasserie. Comme les commissaires scolaires en ont marre de se faire dire qu'ils ne sont élus qu"avec un nombre ridicule de voix, ils ont trouvé la façon facile de booster le nombre de votes qu'ils recevront sans trop se forcer: profiter de la vague créée par les élections municipales.
Putasserie, je sais, le mot est fort mais, en faisant cette proposition, les CS ont surtout fait la preuve que la gouvernance scolaire n'intéresse personne sous sa forme actuelle et qu'elles n'arrivent absolument pas à susciter un intérêt quelconque chez le citoyen moyen. Croyez-vous que les contribuables vont mieux s'informer si on changeait la formule de la sorte? Ils vont plus voter, ça oui. Mais mieux s'informer?
Deux idées me viennent en tête quant à ce projet.
La première est redoutable. Fonder des équipes qui proposeraient l'abolition des commissions scolaires. Avouez que ce serait rigolo comme programme et drôlement pédagogique. On aurait des vrais débats! À défaut, on peut suggérer aux citoyens de protester en annulant leur vote. Être battu par des bulletins rejetés. Hum....
La seconde est de continuer sur la lancée et de se servir des élections municipales pour tenir des référendums ou des concours de popularité. Le gala de l'Adisq, le gala Artis, les prix Gémeaux et tout le tralala, voilà une occasion géniale de sonder véritablement les Québécois! Et n'arrêtons pas en si bon chemin: élisons le plus bel homme du Québec, la meilleure chaine de restaurants bio-équitable et, pourquoi pas, le prochain ministre québécois de la Famille?
La proposition de la FSCQ en est une de désespéré. Comme disait une amie, c'est comme un homme qui choisit de marier une femme déjà enceinte parce que c'est moins de travail.
5 commentaires:
parfois, les décisions de conseils de commissaires nous en font voir (et vivre!) de toutes les couleurs.
C'est surtout qu'on manque de choix. Non, mais qui veut être commissaire? C'est seulement un tremplin politique, rien de plus. Surtout que ces élus servent bien souvent à faire ce que la cs leur dit de faire et n'envoient pas leurs enfants au public. Si vous parlez de putasserie, moi je parlerais d'inceste.
Je comprends la critique, mais si on regarde le système américain. Ils élisent tout le monde (au niveau de l'état du moins) d'un coup. Il y a rotation aux 2 ans (2 ans président, 2 ans congrès), mais le reste du temps. On vote sur le même billet pour le maire, le représentant, untel chef de police, etc. On a déjà vu dans un état un billet de vote de plus d'une page. Il me semble que c'est une manière de faire...
Mais, je suis d'accord que dans le contexte présent, c'est un mouvement politique douteux.
Gabriel: merci de rappeler l'exemple américain que je connais bien. Le défaut de celui-ci cependant est que bien des choix sont noyés dans une liste et un maelstrom électoral.
Par ailleurs, on comprend qu'au Québec, la proposition de la FCSQ est plus opportuniste qu'autre chose.
En fait, PM pourquoi ne pas dire tout simplement que les commissaires jouent un rôle assez obscur qu'on croit assez inutile. On paie ses gens pour quoi au fait: pour pondre de belles phrases qui font jolies dans des brochures? Et ça donne une impression de démocratie à la structure scolaire.
Les écoles privées n'ont pas vraiment besoin de CS pour fonctionner... Ils font leur service de paie et tout le reste... Au pire, on peut mettre des ressources utiles à partager au travers une petite structure régionale. Y a sûrement des économies à faire et des pertes d'énergies inutiles à éviter.
Bon, si on démontre que cette structure a sa raison d'être et qu'on s'arrange pour économiser aussi lors des élections en les coordonnant, ce n'est pas au fond une mauvaise idée. La démocratie a un prix, mais on peut voir comment minimiser les coûts aussi.
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