19 mai 2010

Un système d'éducation instable

Le Journal de Mouréal rapporte le cas, ce matin, de parents qui se plaignent qu'on changera bientôt le directeur de leur école. D'après ces derniers, il effectuait un excellent travail. La commission scolaire explique ce changement en disant que ce cadre était affecté sur une base temporaire et ne pouvait pas postuler sur un poste régulier.

Alors, tous en coeur, crions: MAUDIT SYNDICAT!

Oups... ça ne s'applique pas. Ce sont les normes de la CS qui empêche ici de conserver ce directeur. Aussi bien le dire, ces normes nuisent à l'efficacité des écoles en général. Il faut une plus grande souplesse dans la gestion du travail. Qu'attendent les CS pour se plaindre au MELS? Ah oui! ce sont leurs propres normes. Plutôt rigolo, non?

Parlant de direction d'école, je pense qu'on est en train d'établir un record dans mon lieu de travail tellement on a connu de directeurs et d'adjoint au cours des cinq dernières années. Encore hier, on apprenait que trois nouveaux adjoints sur cinq seront remplacés l'année prochaine. On songe même à se servir de cette situation pour faire un quizzzzzz: nommez les directeurs adjoints sous les ordres desquels vous avez travaillé au cours de cinq dernières années.

Actuellement, comme le système d'éducation peut-il être efficace quand on l'instabilise constamment?

Il y a tout d'abord la foutue réforme et son implantation improvisée qui ont déstabilisé tout le monde. Et qu'on ne vienne pas blâmer la ministre qui tente de redresser le gouvernail. Sur ce point, elle fait un travail que j'appuie. On ne pouvait pas laisser aller une telle dérive. Sauf qu'on n'en peut plus des modifications à la pièce, des changements, des contre-changements. Politiquement, elle a choisi la politique des petits pas. J'aurais choisi la poubelle.

Ensuite, il y a la précarité des enseignants et de ceux qui les entourent. Il est tellement difficile de former des équipes de travail stable! C'en est désespérant! Bien sûr, on a beau jeu de blâmer les conventions collectives.

Et puis, on retrouve le fait que les CS semblent prendre un vilain plaisir à ne maintenir les directions d'école en poste pas plus de deux ou trois ans au même endroit. Pourquoi une telle pratique? Éviter une plus grande complicité avec les enseignants? S'assurer qu'on gère du personnel et non des êtres humains? Quel gaspillage d'énergie et de savoir à chaque déplacement!

De plus, comment instaurer un sentiment d'appartenance et une culture d'école avec de tels chambardements de ceux dont on voudrait qu'ils soient nos leaders pédagogique?

Après une quinzaine d'années dans mon école, je suis déjà un des plus anciens. On en est presque rendu à me demander où sont situés les fusibles!

On voudrait mal gérer un système qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

2 commentaires:

unautreprof a dit…

après 4 ans dans mon école, je suis dans les plus anciennes.

quoique souvent les gens quittent de eux-mêmes, mais ça, c'est une aure histoire.

Anonyme a dit…

Il n'y a pas que des avantages à conserver longtemps la même direction d'école pendant des années, surtout lorsque celle-ci gère du personnel plutôt que des humains depuis son entrée en fonction.Vous connaissez sans doute de ces humains qui aiment beaucoup le pouvoir et qui s'en servent pour arriver à leurs fins quitte à écraser les gens qui voient et pensent différemment.