Le programme Legault se préciserait. Ainsi, dans le JdeM, on apprend les faits suivants:
Le programme de M. Legault veut faire de l'éducation la priorité absolue des années à venir. À cette fin, le groupe suggère un nouveau pacte avec les enseignants à qui il propose une hausse de salaire en échange de davantage de responsabilités pour favoriser la réussite scolaire de leurs élèves.
Le groupe de Francois Legault propose aussi que les enseignants soient évalués sur leurs résultats. Contrairement aux rumeurs qui circulaient, le document ne fait aucune mention d'une abolition éventuelle des commissions scolaires.
Ajouter des responsabilités aux enseignants? L'ex-ministre de l'Éducation ne semble pas comprendre que cette idée a ses limites.
Premièrement, comment peut-on ajouter des responsabilités sans donner plus de moyens et d'autonomie aux enseignants? Il est ridicule d'exiger davantage d'un employé prisonnier d'un mode de fonctionnement qu'il contrôle à peine. Cette idée fait porter à l'enseignant seul le poids de la réussite des élèves et va en sens contraire de tout ce que l'on véhicule depuis quelque temps à juste titre: la réussite scolaire d'un jeune est l'affaire de tous. Honnêtement, si on en reste là, on est dans la pensée magique.
Deuxièmement, cette idée suppose qu'un enseignant peut en faire plus. Or, dans certains cas, on l'a vu, bien des profs sont au bout du rouleau, quand ils ne claquent pas tout simplement une dépression. Agiter des dollars supplémentaires devant leurs yeux ne changera rien à ce qu'ils vivent et ce que l'on souhaite d'eux.
Troisièmement, comment évaluer correctement qui a doit à une prime au rendement? Voilà encore un autre litigieux à propos d'une réalité sur laquelle un prof n'a pas toujours d'influence.
Je suis en faveur d'une troisième voix par rapport aux deux partis traditionnels qui monopolisent le Québec depuis longtemps. Mais celle-ci doit proposer davantage que des idées qui ne ciblent que les enseignants qui sont loin d'être la principale cause des échecs de notre système scolaire.
8 commentaires:
Je n'ai aucune confiance dans l'opinion de M. Legault sur le monde de l'éducation. Il a défendu la réforme actuelle sans discernement. À mes yeux, cela le discrédite totalement dans toutes les opinions qu'il peut avoir sur le plan politique au Québec et, ce, même s'il a eu une carrière crédible dans le monde des entreprises avec Air Transat. À quand un ministère (et ministre) de l'éducation qui va donner aux enseignants des objectfs clairs de formation à atteindre par nos élèves sans pour autant imposer une pratique pédagogique précise pour y arriver? Laissons aux enseignants l'initiative de choisir tous les outils pédagogiques disponibles, sans en imposer une seule, idéologiquement, pour transmettre le savoir et la culture aux générations de demain.
Ce que je comprends de la chose dans mon esprit tordu, c'est qu'on veut régler le problème des taux de réussite en stimulant les profs à augmenter leurs notes, ce qui est assez simple à faire quand on ferme les yeux sur certains nombres de réalités... Le M. Legault des plans de réussite est cohérent!
Revenir sur les programmes pour les clarifier, leur donner des objectifs clairs et réalistes, repenser les principes de formation des groupes pour favoriser l'efficacité de l'enseignement, sortir le fric que ça prendrait, s'assurer que le matériel didactique des écoles tient la route, repenser un peu l'école dans l'optique de former une majorité de jeunes vraiment équipés pour l'avenir et non pour faire réussir le dernier des crétins qui a tous les droits de venir foutre le bordel à l'école, tout cela est bien trop compliqué... et peu «politically correct».
Je me demandais si votre CS faisait partie de la FAE, et si oui, ce que vous pensiez des montants octroyés par le gouvernement pour les enseignants qui débordent de leur tâche...
Si vous ne savez pas de quoi je parle, et bien je serai plus explicite si cela vous chicotte...
marâtre
Marâtre; Explicitez-moi. :)
Ok!
Mais je précise tout d'abord que je me garde un droit de "revenez-y", des fois que ma déléguée avait mal reçu le message de départ ...
En gros, notre CS a reçu un gros paquet d'argent, divisé entre chaque école. Le montant provient du gouvernement, c'est un gain de notre syndicat. À date, c'est une bonne nouvelle.
Là où le bât blesse, c'est que ce montant doit être divisé de façon NON équitable entre enseignants, le tout selon le dépassement de tâche de chacun : on donne aux profs qui en font plus. Les montants ne peuvent servir DANS l'école ou aux élèves, mais doivent être remis cash aux profs qui le méritent.
Les critères sont déterminés par l'école, en sous-comité. De même que la répartition, NON ÉQUITABLE (je trouve ce bout-là plutôt majeur et dur à digérer...).
Je crois qu'il vous est aisé de voir tous les aboutissements d'une telle mesure.
Comme si personne ne faisait de surplus... comme si quelqu'un était plus méritant qu'un autre... Nous qui nous battons pour faire reconnaître notre travail, nous voilà facilement achetables, n'est-il pas?
Enfin... j'attends de plus amples éclaircissements à venir, mais le tout semble plutôt nébuleux et aptes à créer de fâcheux précédents selon moi!... si le tout s'avère être tel qu'on nous l'a présenté (c'est présenté par le syndicat, même si c'est l'argent de la CS, argent octroyé par le gouvernement).
Enfin, j'espère être claire...
Si vous en entendez parler, tenez-moi au courant afin de savoir comment les choses se déroulent dans votre milieu.... Qui sait, j'ai peut-être tort!
marâtre
Donc je ne suis pas le seul à être déçu des premières bribes du programme Legault. La présence à ses côtés de Charles Sirois ne m'impressionne pas.À part le couplet sur la priorité accordée à l'éducation, le reste du message ne m'emballe pas. On dirait un manifeste écrit par un bureau de comptables. Je suis d'ailleurs fort étonné de ne pas y retrouver le thème de la réappropriation de nos ressources naturelles qui fut l'élément déclencheur d'une première révolution tranquille.
Augmenter le taux de réussite pour des administrateurs ça l'air facile. Mais quand on intègre des élèves en difficultés; dyslexique ou avec des problèmes de consommations , qui on des déficits d'apprentissages accumulés, qu'ils sont convaincus que c'est inutile de faire des travaux à l'école ni des devoirs à la maison.................
Je ne souhaite vraiment pas être évalué sur la réussite de mes élèves
Je seconde Bleuete. Qui voudra des cours ou des classes ou des milieux difficiles si son salaire en dépend ?
L'évaluation des profs, je veux bien, mais qui la fera ? Les collègues ? Les étudiants en classe ? Un comité indépendant ? Des inspecteurs ? Et quelles seront les suites de ces évaluations surtout dans le contexte d'un manque de profs...
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