Cette semaine est celle de la persévérance scolaire. Et quand je regarde toutes les initiatives, tous le regroupements, toutes les activités, je me dis que, si le décrochage n'existait pas, il faudrait l'inventer. Combien de gestionnaires, d'universitaires, de représentants des comm, de concepteurs de sites Internet gagnent leur vie grâce au décrochage! Une véritable industrie.
Je ne dis pas que certaines initiatives ne sont pas louables, mais je me demande combien de fric on investit dans les épinglettes, les biscuits chinois (vous avez bien lu) et compagnie. ce qui est savoureux, c'est que, parfois, siégeant sur ces tables de concertation, de valorisation et d'autres «ion», on retrouve une foule d'intervenants, sauf des profs. Et quand il y en a, ce sont des représentants syndicaux professionnels patentés qui n'ont pas enseigné depuis l'invention de la gomme à effacer.
Non, au Québec, on ne manque pas de solutions contre le décrochage. Ça serait juste intéressant d'en avoir des bonnes et l'argent qui permettent de les réaliser...
Personnellement, j'ai hâte que cette semaine finisse. C'est un peu comme la Saint-Valentin: une grosse fête où l'on célèbre un truc rapidement pour passer à autre chose...
7 commentaires:
Beaucoup de gérants d'estrade dans notre beau monde de l'éducation. Je soupçonne la machine de se nourrir elle-même en dramatisant à outrance le problème pour pouvoir se gargariser d'avoir des solutions, donc de demeurer indispensable.
On met 80% de nos énergies sur 20% de notre clientèle!!!Pas envie des fois d'arrêter de pousser sur des jeunes qui n'en n'ont rien à foutre et ce tant et aussi longtemps qu'ils n'ont pas un réel désir, un réel besoin d'apprendre pour se mettre en marche. Avez-vous remarqué aussi qu'on a changé le mot décrochage(bien trop péjoratif voyons!)pour le mot persévérance. J'aime mieux penser qu'on a changé le mot parce qu' on ne pouvait pas parler de décrochage dans le cas de certains élèves ceux-ci ne s'étant jamais accrochés vraiment, trop convaincus qu'ils étaient que quelqu'un les pousserait ou les tirerait bref, ferait les efforts à leur place!
Pour ma part, j'ai lu sur des solutions très simple qui marche vraiment dans les écoles d'autres pays qui se sont attaquées à ce même problème. En passant, qui se vie ailleurs, et oui! Les encouragements, c'est bon. Mais je suis vraiment d'accord pour dire qu'il ne faut pas se concentrer là dessus.
Je me demande si un jour, nos jeunes vont se rendre compte qu'ils ont tout cru dans l'bec. Ça ne les rends pas très fiers de travail accomplis et, ma foi, tellement valorisant quand on le réussit.
Je suis contente que la St-Valentin soit fini. J'ai pas acheté de cartes, ni donné des roses. Je le fait n'importe quand, pendant toute l'année...
En travaillant avec des petits groupes de jeunes qui ne valorisent tellement pas la réussite scolaire à qui on donne tellement de moyens pourtant, je m'interroge sur ces initiatives pour la persévérance. Hier, on voyait tous ces jeunes jouer du tamtam à Radio-can!
Ce que j'observe chez la plupart de mes décrochés toujours là, c'est qu'ils veulent toujours plus jouer que d'apprendre ce que l'école a à leur offrir.
Pire, il me gaspille les quelques espoirs de mes classes en saturant l'ambiance de leur dépendance, de leur désintérêt, de leur «boycott» des activités. Ici, le maillon le plus faible, réduit vraiment la force de la chaîne. Encore heureux qu'il y ait un examen du ministère qui crée un critère extérieur pour le secondaire 5.
Ces derniers temps, je me demande si en valorisant, par toute l'attention qu'on lui donne, ce maillon le plus faible, on ne dévalorise pas ce qui a fait la force de l'école, permettre à la population de s'éduquer pour devenir des acteurs actifs et autonomes de la société de demain.
La classe n'est pas une situation de survie, le sort de chacun ne dépend pas de celui de tous. Au lieu de voir la classe comme une chaine avec un maillon faible à s'occuper à faire réussir, on pourrait voir celle-ci comme un train et le prof comme une locomotive qui tire vers l'atteinte d'objectifs de dépassements.
Là, on encourage la force de résistance... et faisons vivre les patenteux de solutions miracles qui font «jolies» à la télé.
Quand on n'interpelle que l'école, on dit que l'école n'y arrivera pas toute seule. Qu'il se crée une industrie autour de ça, c'est indéniable. Comme il y a eu une industrie des compétences et qu'il y en aura une bientôt pour les approches efficaces. En général, ce sont toujours les mêmes peddlers qui se recyclent et qui nous proposent sous de nouveaux emballages la même malbouffe pédagogique. Mais il y a au travers des marchands des gens qui travaillent sur des solutions depuis longtemps et qui attendent que ce soit à leur tour de se faire arroser d'un peu d'argent et de moyens. Pensons à Égide Royer ou Steve Bissonnette. Il ne faut donc pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Mais c'est sûr que moi aussi il y a des jours où j'ai envie de faire comme le Christ, piquer une sainte colère et chasser les vendeurs du temple.
Les débats autour du décrochage scolaire se font dans un écran de fumée. Statistiquement, on considère que le jeune qui va faire un DEP sans faire un sec V DES est un décrocheur. Il y a des jeunes qui on besoin de travailler pour bien vivre. Ce ne sont pas des décrocheur; ils sont en survie
Anonyme: où peut-on vérifier ce point? Quelle proportion occupe les DEP dans les élèves inscrits au début du secondaire?
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