21 février 2011

Des élèves démotivés? Les responsables sont toujours en poste (ajout)

Si les élèves québécois sont démotivés, la faute en incombe aux médias qui ont joué «un rôle déterminant dans la construction de cette perception négative vécue par les élèves et les parents envers cette réforme (renouveau pédagogique)». Tel est, du moins, le constat auquel en vient Godelieve De Koninck dans sa lettre publiée dans Le Soleil récemment. Qu’on me permette de ne pas souscrire à cette idée.

Effectivement, il convient d’indiquer que le nombre d’élèves qui obtiennent leur DES est en progression depuis quelques années. On est donc loin du climat de démotivation et d’échec décrit par Mme De Koninck. Théoriquement, plus d’élèves réussissent.

Par contre, si j’écris théoriquement, c’est parce que, de plus en plus, on s’aperçoit que cette réussite est souvent un leurre. Ainsi, les médias commencent à nous révéler maintenant des histoires où des enseignants se voient demander d’augmenter les notes de leurs élèves pour qu’ils «passent». Que vaut alors cette réussite? Et surtout que vaut cette école aux yeux des jeunes qui ne sont pas dupes de cette mascarade? Se peut-il que certains d’entre eux décrochent parce que l’école elle-même et le réseau de l’éducation n’ont pas su démontrer leur pertinence au cours des dernières années?

Il est facile d’accuser les médias et d’affirmer qu’ils n’ont pas sur faire «découvrir les bons coups de cette réforme et sa nécessité». Il faut savoir que les tenants de cette réforme ont pu bénéficier au cours des ans de l’appui médiatique du MELS et des commissions scolaires. On ne compte plus l’argent qui a été investi pour vendre le Renouveau pédagogique à travers une armée de relationnistes et de conférences de presse. Si celui-ci n’a pas réussi à obtenir une bonne presse, c’est tout simplement parce qu’il n’a pas su remplir ses promesses. Bien au contraire, il a connu tellement d’écueils que ses opposants ont eu beau jeu de le critiquer. Faut-il se rappeler de la saga des bulletins avec des bonhommes sourire, des retards dans la rédaction des programmes disciplinaires et j’en passe ?

Ceux qui ont proposé cette révolution pédagogique avaient la responsabilité de mener celle-ci à bon port. Or, ils ont fait preuve d’un amateurisme incroyable et, encore aujourd’hui, ils ne sont même pas redevables quant à tout ce gâchis. Pis encore : certains oeuvrent encore au MELS et persistent dans cette voie.

En imposant ce renouveau pédagogique, en tenant pas compte des réalités du milieu scolaire, en ne lui donnant pas les moyens de ses ambitions, en bousculant les enseignants comme s’ils n’étaient que de simples pions, nos décideurs pédagogiques ont fragilisé le système scolaire et complètement désorganisé celui-ci. C’est davantage de leur côté que de celui des médias que devrait se tourner notre regard quand on veut comprendre pourquoi les jeunes québécois n’ont pas une bonne opinion de leurs écoles et qu’ils sont démotivés.

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Et, ajoutons-en une couche: tous les sous-ministres au MELS, sauf un, ont reçu des bonis de rendement l'année dernière, signe qu'on est satisfait de leur bon travail.

L’état lamentable des finances publiques du Québec n’a pas empêché les neuf sous-ministres du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) de se partager, l’an dernier, pas moins de 113 000 $ en primes de rendement, un bond de 68% en deux ans.

Alors que le MELS demande aux administrateurs du réseau scolaire de se serrer la ceinture, huit des neuf plus hauts fonctionnaires de l’organisme ont reçu, en 2008-2009, un boni variant entre 11 500 $ et 19 500 $.

5 commentaires:

Drew a dit…

Godeliève...

Non mais sti!

Ça se peut pas s'appeller de même!!!

JPP a dit…

Ça, monsieur Drew, c'est un commentaire insignifiant que le professeur Masqué aurait dû bloquer.

Le professeur masqué a dit…

JPP: je ne crois jamais avoir bloquer un commentaire ici. Sauf dans le cas d'une personne précise et pour des raisons personnelles n'ayant aucun lien avec les idées développées..

M. Drew assume ses dires. Il a un blogue.

Hélène a dit…

En réponse au commentaire navrant et hors-propos de Drew: Godelieve est prénom " Issu du germanique, signifiant " aimée des dieux ".
"C'est un prénom typiquement flamand que l'on ne rencontre qu'en Belgique et dans le Nord de la France" et ailleurs dasn la francophonie.
Peu intéressant de poursuivre la discussion

Marc St-Pierre a dit…

Pour l'édification culturelle de Drew, Godelieve De Koninck est orthopédagogue de formation. Elle a obtenu un doctorat en didactique du français, langue première, et a enseigné au primaire, au secondaire et à l’Université Laval à titre de professeure invitée. Préoccupée depuis toujours par l’enseignement du français et son influence sur la motivation scolaire chez les jeunes, elle a déjà publié Le plaisir de questionner en classe de français, À quand l’enseignement, plaidoyer pour la pédagogie, puis une série intitulée Questionner. Elle a fait partie de l’équipe de pédagogie de la revue Québec français et en a profité pour rendre accessibles et stimulantes les théories qui sous-tendent la pratique pédagogique en enseignement du français.

Sur le rôle des medias, je vous invite à suivre le lien ci-bas:
http://carnets.opossum.ca/mario/archives/2011/02/coalition_legault_evaluation_enseignant_direction_ecole.html#comment
C'est le 5e commentaire.