Je blogue pour apprendre et échanger. Dans l'ordre. J'apprends beaucoup au gré des interventions et, même s'il y a parfois des désaccords, j'estime que la très grande majorité des intervenants ici méritent mon respect et ma considération, si ces sentiments ont une quelconque valeur pour eux.
Je blogue pour apprendre et échanger. Je vais donc lire les blogues des autres et, même si je ne commente pas toujours, j'apprécie puisque j'y retourne. Parfois, je m'en veux de ne pas laisser un mot, une trace pour indiquer: «Tu n'écris pas dans le vide.»
Samedi, je suis tombé sur un billet qui donne matière à réflexion sur le blogue Plaidoyer pour la réflexion enseignante. On parle beaucoup de différenciation pédagogique, des besoins des élèves. Mais s'intéresse-t-on aux besoins spécifiques des enseignants? À leurs différences?
Les plans d'action, les normes et évaluations, les maudits cahiers d'exercices, tout cela vient standardiser notre enseignement. Alors que les écoles et les directeurs demandent plus d'autonomie, j'ai l'impression que les profs, dociles et joyeux moutons, se laissent «encarcanés» dans des modèles dont ils deviennent prisonniers. C'est évidemment plus facile à gérer, mais comment être stimulant et allumé si on m'éteint, si on me prive de ce que je suis?
Qu'on me donne les moyens, qu'on m'indique les objectifs à atteindre et qu'on me laisse choisir les chemins pour y parvenir.
Quelques phrases en vrac de ce billet que je vous invite à lire.
Dans nos classe, on tente d'offrir un environnement stimulant et des moyens adaptés afin que chacun puisse progresser jusqu'au maximum de son potentiel. Serait-il possible de faire la même chose avec les profs? Peut-on s'arrêter aux besoins des enseignants et leur offrir des moyens adéquats pour soutenir leur développement professionnel?
Je pense, et c'est mon avis personnel, qu'il est un grand leurre de mettre tous les membres d'une équipe-école dans le même bateau, de prodéder de la même façon avec tous, d'avoir des attentes communes pour tous.
La profession de l'enseignement est complexe et exigeante. Voilà pourquoi pour moi il s'agit là d'un art. Tous les acteurs de nos milieux de travail ne peuvent être mis dans les mêmes conditions.
7 commentaires:
Comme je me retrouve dans ce que je viens de lire ici!
Je trouve ces propos tout à fait justes et je les partage depuis nombre d'années. Ne serait-ce qu'en regard de ce qui est présentement offert aux enseignants en terme de formation continue. Avec si peu de moyens, on ne peut s'étonner qu'ils se rabattent sur les carcans dont vous faites part.
De plus, j'ai l'impression qu'on les a même déresponsabilisés, en tant que professionnels, leur laissant croire que leur CS va leur fournir de quoi assurer leur formation continue.
J'en connais qui sont déçus, mais pas assez pour changer cette culture. Pas même assez pour s'approprier un cheminement professionnel qui contribuerait peut-être à garder la flamme.
Qu'en dites-vous ?
Prof masqué....Que dire??
Tu le sais: j'apprécie que tu poses ta griffe à la suite de mes billets, mais là...
Merci. Mot usé, mais c'est le seul que j'ai. Tant mieux si ma réflexion alimente celle des autres. C'est un peu leu plus d'un blogue, non?
Pour ma part, je crois qu'enseigner, c'est innover... Comme enseignant ou acteur du monde l'éducation j'ai une responsabilité personnelle dans la prise en charge de mon cheminement professionnel.
Mais en même temps, je suis tout à fait d'accord avec le constat posé... le monde de l'éducation ne favorise pas nécessairement une telle innovation.
Ainsi donc, pourrions-nous militer pour une éducation plus créative, plus ouverte à l'originalité et à la nouveauté?
J'ai bien aimé cette présentation que j'ai trouvé la semaine dernière sur TED... une réflexion sur les systèmes contemporain d'éducation et une nécessaire réflexion sur les paradigmes éducatifs http://www.ted.com/talks/ken_robinson_changing_education_paradigms.html
Je crois qu'être enseignant, c'est non seulement être impliqué dans notre classe, mais c'est aussi agir comme acteur social pour changer des choses... même dans nos écoles et nos classes.
Trop d'idées se bousculent dans ma tête en ce moment pour toutes les écrire.
C'est une réflexion que j'ai moi-même eue vendredi dernier.
Je ne dirais donc que ceci:
Nous mettons beaucoup d'efforts pour trouvez ce qui convient le mieux aux élèves (souvent en oubliant à quel point les besoins de chacun son différent) et donc s'ensuit une manière d'enseigner. Mais si cette manière ne convient pas à l'enseignant, tout est perdu. C'est le cas par exemple du décloisonnement. C'est merveilleux quand les principaux acteurs y sont à l'aise, sinon cela tourne vite au cauchemar.
Écoutons nos jeunes, écoutons nos enseignants: je suis sûre que chacun peut y "trouver son change".
Éteints... voilà ce que nous sommes devenus en éducation. À vouloir tout standardiser, on a éteint l'essence même de chaque enseignant, sa créativité. Voilà un billet très révélateur de l'état dans lequel est plongé notre système d'éducation. Et nous osons dicter et imposer encore, sans penser que la réussite est assurément ailleurs puisque depuis plus de 20 ans le taux de décrochage se maintient. Il est parfois difficile de transmettre ce dont on est privé depuis si longtemps. C’est pourtant ce que nous demandons aux enseignants à tous les jours du calendrier scolaire. Soyez créatifs pour que nos élèves soient motivés et restent accrochés. Le temps presse que nous retrouvions la raison…
Vous écriviez:
« Qu'on me donne les moyens, qu'on m'indique les objectifs à atteindre et qu'on me laisse choisir les chemins pour y parvenir.»
Vous soulevez une question très intéressante et pertinente: jusqu'où l'État doit-il se faire pédagogue?
Ce que j'ai pu observer au cours des ans, c'est que les enseignantes et les enseignants sont fort divisés sur la question. Mais je vous gagerais que la majorité d'entre eux aiment bien se faire dire ce qu'il leur faut faire, sinon comment le faire.
Qu'observez-vous?
«Je pense, et c'est mon avis personnel, qu'il est un grand leurre de mettre tous les membres d'une équipe-école dans le même bateau, de procéder de la même façon avec tous, d'avoir des attentes communes pour tous.» (Isamiel)
Au secondaire, déjà les différentes matières ont différentes exigences, mais on a imposé un moule unique. Pour le reste, il y a 20 ans dans nos formations, on parlait de styles d'enseignement. En prônant une pédagogie unique, et des recettes miracles à utiliser par tous, on ne laisse justement pas s'exprimer la force de chacun qui est la personnalité de l'enseignant, qui incarne des valeurs, une certaine manière personnelle d'habiter le monde du savoir et de le transmettre. On ne laisse pas se développer le potentiel, la créativité de chacun.
Mais bon, plusieurs d'entre nous adorons le petit monde des congrès et des formations, des solutions de autres, même si, la plupart du temps, on en ressort franchement déçu et l'impression qu'on aurait pu utiliser à meilleur escient notre temps.
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