Lancinant et pénible, même.
Il m'a fallu quatre mois d'acharnement pour enfin me dire: «Fini.» Quatre mois où, certains soirs, je lisais deux pages et j'avais atteint ma limite. Quatre mois où j'ai lu cinq ou six autres romans au lieu de terminer celui-ci.
Il faut savoir que je suis un lecteur rapide. Un roman. Une journée ou une nuit. J'ouvre la première de couverture et c'est parti. Tellement rapidement d'ailleurs que mes bouquins ont l'air neufs. Mais celui-ci...
J'ai déjà connu de grandes batailles. Moby Dick entre autres, pour lequel j'ai dû m'y prendre à cinq reprises. J'y ai trouvé de grandes joies, de grands moments. Ulysse, de Joyce, qui n'est pas encore terminé mais que je regarde comme un trésor que je saurai découvrir et comprendre un jour. Sauf que ce roman dont je parle dans ce billet a toutes les allures d'une victoire misérable.
L'abomination a pour titre Métacortex, de Maurice G. Dantec. Qu'est-ce qu'Albin Michel lui trouve pour l'éditer, je me le demande. Une enquête policière longue, sans fin, sans suspens, sinon un peu vers la fin, truffée de détails techniques inutiles, de descriptions sans pertinence. Quelques beaux flashes, dont ce parallèle entre le père nazi et son fils policier ou encore ces ombres revenues des morts. Sauf que. Que. 807 pages de verbiage, de superflu et d'accessoire. Facilement l'impression que 500 pages auraient pu être arrachées sans que le récit n'en souffre.
Voilà. Je l'ai terminé. Je ne vous le recommande définitivement pas. Même le bac de recyclage va rouspéter, j'en suis sûr.
6 commentaires:
Avez-vous eu l'impression, à plusieurs reprises, d'avoir été confronté à du placement de produit le plus bête? Toutes ces descriptions d'armes et de voitures, superflues pour la plupart. Et que dire de tout ce verbiage pseudo-métaphysique! Avec Dantec, c'est incroyable la montagne d'inepties qu'il faut se taper pour atteindre quelques perles. Reste à voir si ça vaut la peine...
Depuis que j'ai lu Barthes qui disait que lorsqu'un roman lui tombe des mains après 10 pages, il ne le lisait pas, même si c'était un classique ou un livre qu'il DEVAIT lire pour être à la page, je ne me force plus à lire quoi que ce soit qui ne me séduit pas.
M. D'Arrisso: Ça n'en vaut pas la peine. Placement de produits? On dirait. Il décrit en détails le même véhicule deux ou trois fois... Non, lourd, verbeux, inutile.
Plotin: je comprends ce point de vue, mais ma «persévérance» m'a valu de belles découvertes. En ce sens, Dantec a été le prix à payer.
Maso va!
Quoiqu'aussi, sûrement, optimiste.
Ouh là, 800 pages à se faire suer alors qu'il y a tant de bouquins qui attendent!
Je suis d'accord pour la persévérance. Sans elle, on n'a souvent accès qu'à des oeuvres mineures. Quoiqu'il y a des petits bijoux... Mais autant Homère qu'Hugo, en passant par Shakespeare (ça a tellement bien vieilli!), ça nous permet de jouir du reste. Même Harry Potter est pas mal plus rigolo quand on comprend toutes les références.
J'viens de parler d'Harry Potter? Bordel...
De toute façon, c'est très bien de lire Amélie Nothomb d'un coup. Je l'adore, mais ça n'a pas le poid d'une brique (pas n'importe quelle, on s'entend) après la dernière page et des dizaines d'heures.
On ne peut pas vivre que de fast food.
Proportionnellement, Dantec a dû prendre autant de temps à écrire son roman que toi à le lire. Dire que certains conseillers pédagogiques ne jurent que par lui? Y a-t-il un lien entre les deux?
Enregistrer un commentaire