12 mars 2012

Un billet rapide pour un adjoint plutôt lent

J'ai un ami qui a une fille au primaire. Cette dernière vit une situation problématique avec son enseignant qui est d'un genre plutôt particulier. À ma suggestion, il a appelé l'adjoint responsable de l'année où est rendue son enfant. Il lui a parlé rapidement deux minutes et ils se sont fixé un rendez-vous téléphonique. Deux jours plus tard, comme convenu, ils se sont rejoints à nouveau, mais les circonstances ont fait que l'adjoint devait le rappeler. Six jours ont passé. Pendant ces six jours, mon ami, qui est loin d'être un fou ou un parent querelleur, a rappelé à l'école sans succès à deux reprises. L'adjoint est toujours occupé. Il rappellera, qu'on lui répond. Six jours.

Mes questions: songe-t-on à un genre d'«ordre professionnel» pour les directions d'école? Pourquoi  augmenterait-on leur salaire gratuitement sans ajouter un mécanisme de contrôle «neutre et impartial» de leur travail comme la CAQ entend le faire avec les enseignants? Ce qui est bon pour pitou est bon pour minou, non?

Il ne s'agit pas de casser du sucre sur le dos de mes supérieurs, mais la récente annonce de la CAQ d'augmenter le salaire des directions d'école est basée sur quelle logique au fait? La seule que je peux deviner est d'effectuer un ajustement à la hausse des échelles salariales des individus occupant un poste au-dessus des enseignants. Par ailleurs, pourquoi ne pas aussi accorder une prime aux directions d'école en milieu défavorisé? On a besoin de meilleures directions dans ces écoles pour assurer une plus grande réussite des élèves, non? Définitivement, la CAQ manque de logique.

Je regarde ce que mon ami vit et il m'est très difficile de défendre l'efficacité du système public d'éducation. Un prof particulier, un adjoint peinard. Désolant. Heureusement, la CAQ est là pour régler une partie du problème. (Lire ici l'ironie.)

6 commentaires:

Juillet a dit…

Précarité en enseignement oblige, j'ai fait, ces dernières années, ce qu'on pourrait qualifier de "tournée des écoles". Des directions, j'en ai croisé de toutes sortes: des incompétents, des autocrates, des trop gentils, des insécures, des psychologues amateurs,mais aussi des leaders capables de motiver leur équipe, des grands pédagogues (hé oui!) et des super organisés qui sont capables de tout gérer en même temps. Une chose en commun: ils sont archi, mais archi débordés. Et le plus souvent, ils le sont avec, excusez le terme, des niaiseries: paperasse de la CS, parents et enseignants téteux qui chialent pour rien, réparations dans leur bâtisse souvent vétuste... Ce qui fait que parfois, ils oublient ou n'ont plus le temps de s'occuper des vrais problèmes, comme celui de la fille de votre ami...? L'inefficacité du système, tout le monde y contribue. Juste moi, en tant que titulaire, commbien de minutes précieuses ai-je perdues avec des parents énergivores et des formulaires bidons?
Quant à savoir pourquoi on n'évalue pas les directions, mystère. Personnellement, il m'apparait clair que Legault se fait du capital politique en "cassant du sucre" sur le dos des enseignants, qui n'ont déjà pas la cote dans l'opinion publique.

Une femme libre a dit…

Les médecins et les professeurs permanents sont deux professions inatteignables. Mon expérience: j'ai de sérieuses raisons de me plaindre de l'incompétence du professeur actuel de ma fille. Or, il est en poste depuis trois ans. J'ai fait les étapes prévues, soit une rencontre privée avec lui. Il ne nie aucunement les faits reprochés tels que ma fille me les a décrits, croit qu'il fait du mieux qu'il peut et n'a pas l'intention de changer. Aucune base à la discussion. Je lui annonce que je fais une plainte à la direction. Sachant la direction non-rejoignable par téléphone (votre ami du billet n'est pas seul!), je choisis de squatter à la porte du directeur adjoint. Eureka! Il finit par se pointer à son bureau! et ne peut m'éviter. Yé! Il daigne me faire entrer, je commence à lui déballer mon histoire basée uniquement sur des faits, il ne me laisse pas finir et c'est lui qui parle de l'incompétence du professeur! Il nous faut une lettre de plainte, oralement, on ne peut rien faire, envoyez-moi ça par internet.

Ce fût fait! Une semaine plus tard, il m'écrit qu'il rencontrera le professeur en question avec la grande directrice. Ensuite, plus rien! Il y a bien certains changements dans la classe, oui, mais encore... ?

J'attends un peu, écris au directeur adjoint. Pas de réponse. Je téléphone. Toujours pas de réponse. Il finit par m'écrire que la grande directrice communiquera avec moi pour m'informer de la suite du dossier.

Tout ceci se passait avant Noël. Depuis lors, j'ai téléphoné quatre fois à la directrice qui ne retourne pas ses appels. Et puis, j'allais insister encore mais là, ma fille proteste,c'est elle qui va payer pour mes démarches, c'est elle qui est dans la classe de l'incompétent. Bon ben coudons... on laisse faire. Personne d'autre ne va se plaindre, les autres élèves de la classe ont des parents immigrants qui ne parlent ni français ni anglais. Beaucoup d'abandon scolaire, cependant. Et quand elle me parle elle-même d'abandonner, sachant qu'elle n'apprend rien, je deviens hésitante dans mes incitations à persévérer.

Gen la vilaine a dit…

J'ai toujours eu de la misère avec les directions d'écoles... Mon passé rebelle j'imagine... Mais ceci a atteint son apogée quand fiston était en 1ère année.

Celui-ci avait des p'tits problèmes de comportements et était suivi par une travailleuse sociale. On a travaillé très fort avec lui pour régler le problème. Et un jour, un parent avait fait une plainte sur mon fils qui s'était tiraillé avec son fils. Vous savez, une chicane de p'tits gars de 6 ans.

Bien, la directrice, qui est plus jeune que moi, m'avait fait une grosse morale sur la façon d'élever un enfant. Quand je lui ai demandé combien d'enfants elle avait élever elle, elle m'a répondu aucun, mais qu'elle avait étudié en pédagogie.

Depuis, d'la m**** les directions d'écoles -.-

Anonyme a dit…

Au primaire, il n'y a pas d'adjoint pour un degré particulier, même dans une école privée. Votre ami se fait avoir.

Le professeur masqué a dit…

Anonyme: dans la mesure où, dans mon entourage, je connais un individu adjoint au primaire qui «adjointe» seulement un cycle particulier et que j'ai pu vérifier l'anecdote racontée ici, je suis désolé de vous dire que votre affirmation est erronée.

De plus, il existe des écoles primaires de plus de 500 élèves où des directeurs et des adjoints se divisent les années pour une gestion plus efficace.

Anonyme a dit…

Il y a de bons enseignants comme des moins bons. Il y a de bonnes directions adjointes comme des moins bonnes. Il y a de bonnes directions comme des moins bonnes. C'est la même chose dans tous les corps d'emploi.

Le fait est que cette direction adjointe à un supérieur. Je conseille fortement à votre ami d'aller voir la direction de l'école.