09 juillet 2012

Pourquoi en troisième année du primaire?

Neuf des onzes jeunes de moins de 18 ans qui se sont noyés dans une piscine au cours des trois dernières années au Québec l'ont fait dans la piscine familiale, mais clôturons toutes les nouvelles piscines sans discernement et proposons même de clôturer les anciennes ainsi que les piscines hors terre ou gonflables.

Les deux tiers de jeunes de moins de 18 ans se sont noyés dans des lacs et des rivières, mais donnons une formation dans des piscines, formation qu'on peut d'ailleurs réussir avec une veste de flottaison.

Le tiers des jeunes noyés dans une piscine au cours des trois dernières années n'auraient pas eu l'âge de suivre la formation proposée par le MELS, mais allons de l'avant avec cette idée qui va couter des millions à nos école et dont on n'a pas mesuré la réelle efficacité.

Pourquoi ne pas plutôt apprendre aux enfants à nager correctement en bas âge, simplement? C'est ce que propose Régent Lacoursière qui accueille à son école des élèves aussi jeunes que deux ans. D'ailleurs, selon l’organisme SécuriJeunes Canada, les jeunes de moins de cinq ans courent de grands risques de se noyer à cause la petite taille de leurs poumons.

Pour le directeur général de la Société de sauvetage, Raynald Haawkins, ce serait une bonne chose d'offrir le cours à partir de la prématernelle. Mais une telle mesure est impossible dans l’état actuel du système scolaire québécois. Entre autres, le ratio accompagnateur - enfants devrait être beaucoup plus élevé, explique-t-il. 

Il faut surtout savoir que la pré-maternelle et la maternelle ne sont pas obligatoires au Québec. D'ailleurs, la pré-maternelle n'est pas offerte partout dans la Belle Province. Impossible donc de rejoindre tous les jeunes.

Cependant, à supposé que je sois d'accord avec cette formation, ce que je ne suis pas, il faudrait m'expliquer pourquoi on attend la troisième année du primaire pour la donner. En effet, théoriquement, dans une école qui n'est pas considérée défavorisée, il y a moins d'élèves par classe en première et deuxième année qu'en troisième (22 à 24 contre 24 à 26). Ensuite, même la Société de sauvetage indique que cette formation peut être donnée à des enfants de 6 ans. Pourquoi alors attendre en troisième année du primaire quand les élèves auront 8-9 ans et seront plus nombreux par classe?

Il y a là comme un manque de logique comme dans l'ensemble de ce dossier d'ailleurs. Mais une fois que la psychose est allumée dans les médias et le grand public, on perd parfois le Nord.


8 commentaires:

Anonyme a dit…

Voici quel était mon questionnement il y a quatre jours: pourquoi uniquement en troisième année? Comme c'est un cours de seulement trois heures, pourquoi ne pas le donner à chacune des années du primaire? Les profs d'éducation physique pourront sûrement trouver une place dans leur programme ou remplacer une activité récompense piscine par ce nouveau programme. Je pense qu'il est encore très pertinent.

Le professeur masqué a dit…

Anonyme: pour un maximum d'efficacité, il faut concentrer les périodes de cours. Sinon, l'effet risque d'être moins grand.

Honnêtement, je ne vois pas comment ce programme sauvera des vies. En Ontario, qu'on cite en exemple quant à l'application de ce programme, les noyades sont à la hausse cette année!

Juillet a dit…

@Anonyme: petite leçon de pratico-pratique, les enseignants d'éducation physique ne pourront jamais gérer cette activité, car ils voient les élèves sur des périodes d'une heure à raison d'une ou deux fois par semaine. Or, pour aller à la piscine, il faudra gérer:
1-le déplacement vers ladite piscine, car je connais très peu d'écoles primaires munies d'un tel équipement;
2-le cours en soi;
3-la sempiternelle gestion du vestiaire, avec toute l'excitation, la désorganisation (j'ai perdu ma serviette/mes bas/mes bobettes/alouette) que cela implique...
C'est au minimun deux heures, tout ça!
Merci au professeur masqué de plonger (haha) au coeur du sujet, car il est effectivement aberrant de constater, une fois de plus, que l'école québécoise sert de beau fourre-tout électoral!!!

Le professeur masqué a dit…

Mme juillet: deux heures! Vous êtes vraiment en dessous de la réalité. Une demi-heure de transport aller au minimum. Dix à quinze minutes pour se changer. Le cours, Dix à quinze minutes minimum se rhabiller, si on ne compte pas l'idée de prendre une douche. Trente minutes de transport. On parle de 2h30 minimum.

Il faut prévoir les autorisations de sortie, la préparation avec les élèves en classe, trouver des accompagnateurs. Bref...

Anonyme a dit…

De toute façon, qu'on donne des cours dès l'âge de 12 mois, comme Réjean Lacoursière (et son école) le préconisent. Plus les enfants seront initiés jeunes plus en sécurité ils seront.

Juillet a dit…

Mettons deux heures pour les chanceux qui peuvent y aller à pied? ;-) Par compte, 10 à 15 minutes pour se changer: hahaha! Le vestiaire, c'est le noeud de la guerre!
Et quand tu as des élèves handicapés ou en trouble du comportement dans ta classe (ce qui m'est arrivé, disons, 8 fois sur 10 depuis que j'enseigne), il faut prévoir des ressources spécialisées pour l'accompagnement, ressources qui sont déjà manquantes dans un cadre normal. Bref, le MELS va devoir nager à contre-courant (mais je suis en feu, ma parole!) pour justifier les dépenses liées à un tel programme.

Le professeur masqué a dit…

Anonyme: je vous rappelle que ce que le MELS met de l'avant ne sont pas des cours de natation contrairement à ce qu'offre l'école Régent Lacoursière.

Juillet: j'étais conservateur. Le vestiaire, après le cours, ça nous a pris 30 minutes... avec des jeunes de maternelle qui avait chacun un accompagnateur.

Anonyme a dit…

Il serait peut-être temps que madame Courchesne se mette au diapason de la réalité: ce que Lacoursière préconise ne relève que du gros bon sens (GBS). Ce ne sont pas tous les enfants qui ont la chance d'avoir un parent qui leur apprendra à nager en bas âge. La charge ne revient pas à l'école mais il serait bon que l'école, lors de ses sorties piscine comme "activités récompense", mette en place une partie du programme de survie. Et ça ne prendra pas plus de temps qu'une activité récompense "ordinaire".