Situons le contexte: cette semaine, dans la mouvance électorale, la Fédération des directeurs d'établissement d'enseignement a remis en question les commissions scolaires et la légitimité des commissaires. (Voir billet: Dehors les commissaires!)
Comme le lien menant vers le texte du Devoir rapportant la réaction du président de la Fédération des commissions scolaires, M. André Caron, n'est que partiel, je me permets de reproduire ici un extrait juteux de cet article, question d'alimenter vos réflexions :
«On a ici un groupe (les directeurs d'école) qui relève de la direction générale d'une commission scolaire, qui elle-même est sous le conseil des commissaires, et qui remet en question la structure qui la dirige» affirme M. Caron. Sur leur chèque de paye, il y a des signatures! Et c'est la présidence et la direction générale de la commission scolaire. Disons que tout ça est étonnant et déplacé »
Quelle argumentation pénétrante qu'on peut résumer ainsi: «Messieurs, on signe vos chèque faque vos yeules!» Pour M. Caron, la loyauté à l'employeur doit confiner les directions d'école au silence et à la bêtise. On comprend alors à quel point il est difficile pour un cadre scolaire d'émettre une opinion contraire au diktat du minitère de l'Éducation ou de sa commission scolaire. De plus, quelqu'un peut-il rappeler à M. Caron que l'argent qui sert à payer les cadres scolaires vient des payeurs de taxes, pas de sa poche...
Je reviendrai à l'occasion sur ce monsieur Caron, un acteur important de l'éducation au Québec, qui semble n'avoir de compte à rendre à personne. Mais force est de reconnaître que Maurice Duplessis a l'air d'un intellectuel féru à coté de ça, non? Le bonhomme est tout un spécimen, je vous avertis. Et il n'est pas le seul roitelet de l'éducation à être maintenu en place pour des raisons politiques. Il faut le voir copiner avec notre sinistre Jean-Marc Fournier quand vient le temps d'aborder la réforme ou de s'en prendre aux enseignants... Voilà que je m'emporte! gardons-en pour une autre fois...
Terminons avec ce jeu de mots bien senti et un peu facile à propos de l'abolition des commisssaires scolaires, gracieuseté d'un collègue pince-sans-rire: «Commissaire à rien, pourquoi les garder?»
2 commentaires:
On le garde parce que sa maman et son papa travaillent (eux).
Point de vue bien éclairé, Prof masqué. Merci. :-)
... pathétique... et dire que c'est supposé aider à l'éducation de nos enfants. Avec des réflexions du genre, pas étonnant que les étudiants du cégep coulent leur philo depuis tant d'années, et après tant d'années dnas les établissements gérés par les commissions scolaires!
J'aime bien le "commissaire à rien". Exactement la définition du mien, qui ne fait que jeter de la pagaille politique au lieu de servir aux enfants.
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