30 mai 2007

De la gestion en éducation et des citrons

Dans un texte fort à propos hier, Richard Martineau du Journal de Montréal soulignait l'illogisme de certains Québécois qui ne veulent pas de baisse d'impôt et préfèrent qu'on investisse plutôt tout cet argent dans les services offerts à la population alors que le système public craque de partout, non pas parce qu'il manque d'argent, mais bien parce qu'il est mal géré:

«On a une couple de millions en surplus. Voulez-vous que je vous le donne, ou qu'on le mette dans le citron?
- Dans l'citron, dans l'citron!!! Mettez de l'essence dans l'citron!»

Mauvaise gestion en éducation? Ben non, voyons!

Prenons tout de suite le Renouveau pédagogique. Si l'on se base sur le site du Réseau pour l'avancement de l'éducation au Québec, il n'existe pas d'indicateur pour mesurer ou nous en sommes avec la réforme en cours. On investit donc des millions pour transformer l'éducation au Québec, mais on n'est pas foutus de l'évaluer correctement.

Parlant de millions, attardons-nous quelques instants aux manuels scolaires. Ceux-ci sont tous produits en retard et le choix n'est pas très varié. Comme les règles budgétaires obligent à ce que les sommes consacrées à ces derniers soient dépensées cette année, certains enseignants ont demandé de repousser cette échéance afin d'effectuer un meilleur choix. Impossible, leur dit-on, en vertu d'une entente avec les maisons d'édition. Bref, dépêchez-vous de dépenser pour du matériel pédagogique, bon pas bon. Encore une fois, quelle belle logique de gestion efficace.

Il y a aussi le projet Lire en été dont j'ai parlé dans un billet précédent ou des commissaires de la CSDM ont créé un programme de lecture qui a connu des ratés majeures (perte de 360 000$). Mais qu'à cela ne tienne puisque cette même commission scolaire a réussi à prendre sur le fait de méchants employés d'entretien qui prenaient leur déjeuner sur le bras des contribuables... Ouf! L'honneur est sauf! Personne ne dit mot cependant de ces fonctionnaires de la CSDM qui, dans le cadre de leurs fonctions, prennent leur voiture et facturent $0,50 du kilomètre pour aller à Québec (une facture de 250$) au lieu de prendre l'autobus ou le train.

Enfin, qu'ajouter au gouffre financier de l'UQÀM? On aurait dû confier le budget de cette université aux étudiants de l'École de gestion: ils n'auraient pas pu faire pire.

Bref, continuons à pomper du fric dans un système qui a fait la preuve de son inefficacité! Écoutons, une larme à l'oeil, ce bon vieux François Legault se battre pour augmenter les services aux élèves en difficulté alors qu'il fut le principal artisant des coupures et des mises à la retraite sauvage en éducation.

Après cela, les éléments progressistes de notre société se demandent pourquoi la droite et l'ADQ sont si populaires auprès de certains électeurs.

Pour en savoir plus sur la chronique du faciste Richard Martineau:
Pour en savoir plus sur le Réseau de l'avancement en éducation au Québec:
Pour en savoir plus sur les méchants employés de la CSDM:

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce sera bien bref : je suis tellllement d'accord avec toi.

Copier-coller ad nauseam.

Zed

PS Chouette d'avoir mis tes lectures à droite. Yé!

A.B. a dit…

L'ironie des revendications de Legault m'a frappée également. Manifestement, la cohérence ne fait pas partie de ses valeurs...

Le professeur masqué a dit…

Un petit mot rapidement pour saluer Safwan, une collègue dont je m'ennuie beaucoup.

A.B. a dit…

Tu as été tagué! Marche à suivre sur mon blogue.

unautreprof a dit…

cohérence en éducation?
hahaha...

On y apprend l'ironie et on y adhère comme moyen de survie. Avec un p'tit peu de sarcasme.