Que va-t-il se passer après le coup d'éclat de MM Landry et compagnie? Si je faisais de la futurologie politique hier, on peut constater que, ce matin, les choses se mettent en place un peu comme je le sentais dans mon billet précédent.
Tout d'abord, je doute que la manifestation de la coalition Stoppons la réforme et la sortie de Landry et compagnie ajoute quoi que ce soir au débat sur la réforme.
Nous avons droit ce matin à une belle chicane inutile entre MM Arcand et Landry (lire aussi ce texte de Patrick Lagacé). On peut reprocher à M. Arcand son style baveux, mas il n'en demeure pas moins que l'ex-premier-ministre du Québec n'a pas répondu aux questions concernant sa responsabilité quant à la situation actuelle en éducation.
Bien sûr, il est facile aujourd'hui à ces anciens politiciens de parler de détournement pédagogique, mais que font-ils de leur responsabilité ministérielle, de leur responsabilité personnelle? N'interviennent-ils pas un peu tard? Et depuis 10 ans, ou était-il au fait? Lisait-il les journaux?
Chaque parti a ses torts, on était de bonne foi, il faut regarder en avant... Voilà grosso modo les mots qui résument les pirouettes de M. Landry aux questions de M. Arcand. À cet égard, j'aime cent fois mieux la déclaration de la ministre Boulay, par exemple, qui a reconnu que c'était une erreur de la part de son gouvernement d'avoir remis la gestion des ponts aux municipalités. Quand quelqu'un admet simplement ses torts ou constate qu'une situation est problématique, on est davantage près d'être en mode solution.
Elle (la ministre Courchesne) gardera un profil bas et poursuivra son travail.
Dans Le Devoir de ce matin, on peut lire : «Réforme de l'éducation - Courchesne annonce une révision complète des programmes.» Tiens, tiens... Suis-je étonné? Encore une fois, la façon dont la ministre répondra au rapport Ouellon sera un bon indicateur de sa loigne de pensée.
De façon plus générale, les libéraux prendront un vilain plaisir à lui rappeler son passage au MELS. De son côté, elle leur soulignera qu'ils n'ont rien fait depuis les années qu'ils sont au pouvoir.
Toujours tiré du Devoir: «Une chef péquiste qui en attribue les ratés à ses successeurs libéraux, qui n'auraient pas su voir adéquatement à son implantation. Une ministre libérale qui relance la balle au gouvernement précédent, qui l'a implantée en pleine période de compressions budgétaires.»
À noter que j'ignore systématiquement l'ADQ dans ce billet pour la simple raison que j'estime qu'il ne jouit pas d'une grande crédibilté dans tous les débats entourant l'éducation et qu'au-delà des mots, sa position est d'un vide sidéral. Et vlan dans le néant!
Les proréformes continueront à penser que tout va bien et que les antiréformes sont des rétrogrades. Les antiréformes continueront à croire que tout va mal et que les proréformes sont des illuminés...
Là-dessus, vous avez le choix des sites à lire: les commentaires de Mme Louise Lafortune du RAEQ qui se plaint de son passage à l'émission Poirier en Direct, par exemple. Ou encore la lutte tout azimut de la FAE et de la Coalition Stoppons la réforme.
Le reste, c'est du divertissement, du triste divertissement de part et d'autre.
Qu'ajouter de plus sinon que la ministre Courchesne a son plan de match, on l'aura compris, et qu'elle ira de l'avant avec des idées qui ne plairont inévitablement ni à l'un ni à l'autre. Le monde de l'éducation est divisé et les traces de la crise qu'il traverse risque de demeurer longtemps.
Voilà le véritable gâchis auquel tous ont contribué de bonne foi et en ayant nos torts...
PS: Une partie de moi est en faveur de tendre la main, de faire des ponts. Sauf que ma boule de cristal verse dans l'absurde par moment...
Dans la logique des choses, les pro et les antiréformes vont se chicaner jusqu'à ce que la ministre Courchesne apporte ses corrections à la réforme De là, tout le monde va chiâler sur les idées de la ministre. Les opinions seront alors encore plus divisées que jamais et, si le PQ prend le pouvoir, on risque de repartir tout ce débat sur d'autres pistes.
Bref, je commence à être en faveur de la théorie qui voudrait qu'on enferme tous ceux que cette situation concerne dans une grande pièce, sans eau sans nourriture et sans toilette, et qu'ils y demeurent jusqu'à ce qu'un concensus en émerge. Et qui sait, pour les motiver davantage, on pourrait leur faire entendre ad nauseam cette chanson de Boris Vian.
Tout d'abord, je doute que la manifestation de la coalition Stoppons la réforme et la sortie de Landry et compagnie ajoute quoi que ce soir au débat sur la réforme.
Nous avons droit ce matin à une belle chicane inutile entre MM Arcand et Landry (lire aussi ce texte de Patrick Lagacé). On peut reprocher à M. Arcand son style baveux, mas il n'en demeure pas moins que l'ex-premier-ministre du Québec n'a pas répondu aux questions concernant sa responsabilité quant à la situation actuelle en éducation.
Bien sûr, il est facile aujourd'hui à ces anciens politiciens de parler de détournement pédagogique, mais que font-ils de leur responsabilité ministérielle, de leur responsabilité personnelle? N'interviennent-ils pas un peu tard? Et depuis 10 ans, ou était-il au fait? Lisait-il les journaux?
Chaque parti a ses torts, on était de bonne foi, il faut regarder en avant... Voilà grosso modo les mots qui résument les pirouettes de M. Landry aux questions de M. Arcand. À cet égard, j'aime cent fois mieux la déclaration de la ministre Boulay, par exemple, qui a reconnu que c'était une erreur de la part de son gouvernement d'avoir remis la gestion des ponts aux municipalités. Quand quelqu'un admet simplement ses torts ou constate qu'une situation est problématique, on est davantage près d'être en mode solution.
Elle (la ministre Courchesne) gardera un profil bas et poursuivra son travail.
Dans Le Devoir de ce matin, on peut lire : «Réforme de l'éducation - Courchesne annonce une révision complète des programmes.» Tiens, tiens... Suis-je étonné? Encore une fois, la façon dont la ministre répondra au rapport Ouellon sera un bon indicateur de sa loigne de pensée.
De façon plus générale, les libéraux prendront un vilain plaisir à lui rappeler son passage au MELS. De son côté, elle leur soulignera qu'ils n'ont rien fait depuis les années qu'ils sont au pouvoir.
Toujours tiré du Devoir: «Une chef péquiste qui en attribue les ratés à ses successeurs libéraux, qui n'auraient pas su voir adéquatement à son implantation. Une ministre libérale qui relance la balle au gouvernement précédent, qui l'a implantée en pleine période de compressions budgétaires.»
À noter que j'ignore systématiquement l'ADQ dans ce billet pour la simple raison que j'estime qu'il ne jouit pas d'une grande crédibilté dans tous les débats entourant l'éducation et qu'au-delà des mots, sa position est d'un vide sidéral. Et vlan dans le néant!
Les proréformes continueront à penser que tout va bien et que les antiréformes sont des rétrogrades. Les antiréformes continueront à croire que tout va mal et que les proréformes sont des illuminés...
Là-dessus, vous avez le choix des sites à lire: les commentaires de Mme Louise Lafortune du RAEQ qui se plaint de son passage à l'émission Poirier en Direct, par exemple. Ou encore la lutte tout azimut de la FAE et de la Coalition Stoppons la réforme.
Le reste, c'est du divertissement, du triste divertissement de part et d'autre.
Qu'ajouter de plus sinon que la ministre Courchesne a son plan de match, on l'aura compris, et qu'elle ira de l'avant avec des idées qui ne plairont inévitablement ni à l'un ni à l'autre. Le monde de l'éducation est divisé et les traces de la crise qu'il traverse risque de demeurer longtemps.
Voilà le véritable gâchis auquel tous ont contribué de bonne foi et en ayant nos torts...
PS: Une partie de moi est en faveur de tendre la main, de faire des ponts. Sauf que ma boule de cristal verse dans l'absurde par moment...
Dans la logique des choses, les pro et les antiréformes vont se chicaner jusqu'à ce que la ministre Courchesne apporte ses corrections à la réforme De là, tout le monde va chiâler sur les idées de la ministre. Les opinions seront alors encore plus divisées que jamais et, si le PQ prend le pouvoir, on risque de repartir tout ce débat sur d'autres pistes.
Bref, je commence à être en faveur de la théorie qui voudrait qu'on enferme tous ceux que cette situation concerne dans une grande pièce, sans eau sans nourriture et sans toilette, et qu'ils y demeurent jusqu'à ce qu'un concensus en émerge. Et qui sait, pour les motiver davantage, on pourrait leur faire entendre ad nauseam cette chanson de Boris Vian.
6 commentaires:
C'est très difficile de s'y retrouver et d'avoir une vision précise de la situation avec tous ces gens qui causent, qui causent, en cherchant seulement des coupables et en se renvoyant la balle politique. On fait extrêmement dur, si je peux me permettre cette expression bien de chez nous. Dire que je lis ton billet alors que je viens de recevoir une convocation à une demi-journée d'étude, en mars, sur la réforme au secondaire et ses conséquences sur notre enseignement au collégial. Il est peut-être bon de rappeler que nous n'avons pas encore accueilli, au cégep, de cohorte d'étudiants qui ont étudié après l'implantation de la réforme. Ça s'en vient (l'automne prochain je crois), mais ce n'est pas encore le cas. J'ai entendu plusieurs fois, depuis quelque temps, des intervenants mal informés établir faussement un lien entre la réforme et la soit-disant piètre qualité du français au collégial et à l'université. C'est ce qui m'énerve le plus, je crois, cette armée de Ti-jos Connaissant qui se donnent le droit d'intervenir dans le débat. Bien naïvement, je m'étonne que tout le monde et n'importe qui ait une opinion sur la réforme. Moi qui suis prof, je n'ai jamais été ni pro ni contre réforme pour la simple et bonne raison que je me dis que les seuls qui sont bien placés pour évaluer celle-ci sont d'abord et avant tout les enseignants du primaire et du secondaire et les vrais spécialistes en langue et en pédagogie concernés par la question. Les autres devraient se taire et écouter du Boris Vian.
J'en ai ras-le-bol. Je n'ai rien lu, rien entendu de toutes ces déclarations. Pire: je n'en ai même pas envie. J'ai zieuté un peu en cliquant sur les liens de tes deux billets. Je ne crois plus en une solution intelligente possible. Point.
On pourrait fermer les écoles, enfermer tous les enfants sur une île déserte avec une Wii qui a une seule manette et une boîte de Pop-Tarts. Les survivants après 2 mois de ce régime vont probablement avoir appris tout ce qu'il y a à savoir dans la vie :)
Cher Prof masqué,
Je suis d'avis que si tu attends quoi que ce soit d'intelligent de la part d'un gouvernement, à moins que ce ne soit utile à des fins électorales, ce qui ne semble pas être le cas actuellement, tu seras encore amèrement déçu. Tu perdras l'énergie et la passion qui te restent.
Désolée. C'est comme çaaaaa, voilààààà.... La-la-la... ou... Parooooles, paroooles, paroooles...
Zed :|
Aujourd'hui, Landry expliquait que sous les libéraux, la Réforme avait été (terme exact oublié) déglinguée...
CISM ou CIBL...
Paraitrait que là où elle avait débuté (France, Suisse, etc.), on a constaté que la Réforme ne fonctionnait pas selon les attentes et on est revenus à quelque chose de plus traditionnel.
J'ai bien aimé quand on a parlé de balance et d'équilibre entre modes d'apprentissage de ce qui ne s'apprend pas tout seul ou de manière autonome et enseignement par projet. Mais bon. Ce n'est pas moi la spécialiste!
Je trouve la manif ridicule, enfin, de la manière dont elle est piblicisée, comme s'il s'agissait d'un monstre à détruire, la coupable de tout ce qui ne fonctionne pas en éducation.
Comme si l'hétérogénéité, le nombre d'étudiants dans une classe, le manque de matériel et les conditions matérielles de l'apprentissage, la présece des spécialistes nécessaires, les différents problèmes sociaux qui ne disparaissent pas au moment où l'élève ou l'étudiant met le pied dans la cour d'école, etc. (oui!) n'avaient rien à faire dans tout ça.
Comme pour notre pays réclamé, j'attends toujours le projet proposé!
Zed
Ça me fâche de voir qu'on devrait trouver ça normal que ce soit si incohérent ce gouvernement.
On a le gouvernement qu'on mérite, nous québécois qui chialons mais n'agissons probablement pas assez.
Est-ce que la marche de demain donnera quelque chose? Je ne sais pas, mais je préfère essayer, "perdre" un après-midi que baisser les bras et me dire : hon, mais ça ne donne rien.
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