Ce n'est pas une nouvelle nouvelle, mais La Presse en parle ce matin: avec la réforme, le volet sexualité tombe à l'eau dans le cursus du secondaire.
Selon Alex McKay, coordinateur de la recherche au Conseil du Canada d'information et d'éducation sexuelles, alors que les autres provinces ont décidé d'accorder plus d'importance à cette question, le Québec serait ainsi «la seule province canadienne ne comptant aucun mandat précis d'enseignement des relations sexuelles de quelque forme que ce soit.» Ce sera maintenant aux enseignants de toutes les disciplines d'aborder le volet sexualité avec les jeunes.
Comme le souligne le texte du quotidien de la rue Saint-Jacques, ce ne sont pas tous les enseignants qui sont à l'aise de traiter de ce sujet. On n'est pas tous comme Gooba! De plus, il n'est pas certains que les élèves se confieront à un enseignant.
Question de combler ce vide, déjà, l'organisme À deux mains propose des ateliers et de la consultation sur une base anonyme dans la région Montréal.
Plusieurs réflexions me viennent à l'esprit en prenant connaissance de cette nouvelle.
Ma première pensée veut qu'on débarrasse enfin l'école de tous ces contenus notionnels qui relèvent davantage des parents afin qu'on puisse se concentrer sur les matières de base, disons.
Puis, je me rappelle que les jeunes Québécois ont un très mauvais bulletin en matière de comportements sexuels et de connaissances reliées à ce domaine. Retirer cet outil de prévention de nos écoles serait donc une mauvaise idée en soi, sauf que cette situation existe déjà malgré la présence de cours reliés à la sexualité dans nos écoles. Et là, je me dis que ces cours ne devaient pas être si efficaces et je ne sais plus quoi penser!
Vous me permettez de mentionner enfin que je ne crois pas à cette forme de pensée magique qui veut remettre à l'ensemble des intervenants d'une école un dossier comme celui-là. Ce qui est l'affaire de tous devient toujours l'affaire de personne. Et imaginez le manque de coordination que cette façon de procéder risque d'engendrer entre les différents enseignants. Il va venir un jour ou un élève s'écrira: «Ah non! On va pas encore parler de l'orgasme! On l'a vu en anglais. On peut-tu parler d'autre chose?»
Comme le MELS est en train de valider le programme de cinquième secondaire en français, il faudrait s'assurer qu'il renferme un volet sexualité. Outre quelques lectures suggestives et coquines, on pourrait penser à des dictées thématiques ou à des exercices stimulants sur les participes passés. Allez: accordez donc les participes suivants!
Selon Alex McKay, coordinateur de la recherche au Conseil du Canada d'information et d'éducation sexuelles, alors que les autres provinces ont décidé d'accorder plus d'importance à cette question, le Québec serait ainsi «la seule province canadienne ne comptant aucun mandat précis d'enseignement des relations sexuelles de quelque forme que ce soit.» Ce sera maintenant aux enseignants de toutes les disciplines d'aborder le volet sexualité avec les jeunes.
Comme le souligne le texte du quotidien de la rue Saint-Jacques, ce ne sont pas tous les enseignants qui sont à l'aise de traiter de ce sujet. On n'est pas tous comme Gooba! De plus, il n'est pas certains que les élèves se confieront à un enseignant.
Question de combler ce vide, déjà, l'organisme À deux mains propose des ateliers et de la consultation sur une base anonyme dans la région Montréal.
Plusieurs réflexions me viennent à l'esprit en prenant connaissance de cette nouvelle.
Ma première pensée veut qu'on débarrasse enfin l'école de tous ces contenus notionnels qui relèvent davantage des parents afin qu'on puisse se concentrer sur les matières de base, disons.
Puis, je me rappelle que les jeunes Québécois ont un très mauvais bulletin en matière de comportements sexuels et de connaissances reliées à ce domaine. Retirer cet outil de prévention de nos écoles serait donc une mauvaise idée en soi, sauf que cette situation existe déjà malgré la présence de cours reliés à la sexualité dans nos écoles. Et là, je me dis que ces cours ne devaient pas être si efficaces et je ne sais plus quoi penser!
Vous me permettez de mentionner enfin que je ne crois pas à cette forme de pensée magique qui veut remettre à l'ensemble des intervenants d'une école un dossier comme celui-là. Ce qui est l'affaire de tous devient toujours l'affaire de personne. Et imaginez le manque de coordination que cette façon de procéder risque d'engendrer entre les différents enseignants. Il va venir un jour ou un élève s'écrira: «Ah non! On va pas encore parler de l'orgasme! On l'a vu en anglais. On peut-tu parler d'autre chose?»
Comme le MELS est en train de valider le programme de cinquième secondaire en français, il faudrait s'assurer qu'il renferme un volet sexualité. Outre quelques lectures suggestives et coquines, on pourrait penser à des dictées thématiques ou à des exercices stimulants sur les participes passés. Allez: accordez donc les participes suivants!
- Les nombreux partenaires qu'elle a (avoir) cette semaine ont (recevoir) une mauvaise nouvelle quand elle les a (appeler). - prévention des MST
- Paule est une transsexuelle qui a déjà (remporter) le prix d'Homme fort du festival de Saint-Tite avant qu'il soit (opérer) et qu'il ait (assumer) sa féminité. - acceptation de la différence sexuelle
- Nathalie a (consulter) un docteur parce que les chiens qu'elle (rencontrer) bibliquement lui ont (refiler) des puces. - pratiques sexuelles déviantes
Chose certaine, il y a longtemps, certains curés se plaignaient qu'on avait sorti la religion catholique des écoles pour y faire entrer la sexualité. Aujourd'hui, ils peuvent se consoler...
En complément, je vous invite à lire le papier de Martineau ce matin. Employons le bon mot: jouissif.
11 commentaires:
«Ce qui est l'affaire de tous devient toujours l'affaire de personne.»
Tout à fait en accord avec cette affirmation. Je l'ai trop souvent vérifié ans mon école ! Et ailleurs aussi...
Pour ce qui est du volet sexualité souhaité en 5e secondaire, il est trop tard à cet âge pour commencer ce thème. Dès la 1re et la 2e secondaire, l'éducation doit être faite. Les parents le font peu, pas, mal, parfois très bien, mais ceux-ci sont plus rares à mon avis.
Pour avoir déjà enseigné ce volet à plusieurs niveaux au secondaire (eh oui!), je peux dire que l'enseignement était fait de façon inégale. C'est très souvent l'enseignant qui faisait le cours : prof qui "accroche" bien avec les élèves, cours va très bien, et vice versa...
De plus, il fallait être à l'aise avec le contenu de ce cours.
Première chose que je me suis dite quand j'ai su, il y a 6-7 ans, ce qui s'en venait comme réforme du cursus : on est déjà mal barré, côté éducation sexuelle chez nos jeunes, qu'est-ce que ça va être après ça ?!? Et là, les réactions commencent à arriver, quelques années plus tard. C'est donc si long prendre conscience de tout cela ? Suis-je trop réveillé sur cette question ? Probablement pas plus que la moyenne des gens, mais la grosseur du paquebot fait en sorte que l'amorce de mouvement au gouvernail prend un temps fou à se répercuter dans le reste du bateau, si on ne sait pas au départ que ce coup de barre vient d'être donné...
Bref, ça ne me dérangerait pas d'intégrer ça à mes cours, mais si je suis un des seuls, l'impact sera négligeable à mon avis.
Encore une fois, le Québec a manqué une belle occasion, je crois. Et patchera les nids de poule par la suite. Mais, que voulez-vous, on aime ça, le patchage, au Québec.
Je peux piquer tes exemples? ;o) Ça me fait quand même penser à certains de tes exercices sur les classes de mots, la ponctuation et les fonctions des groupes de mots...lol
Plus sérieusement, Paul Arcand traitait lui aussi la nouvelle ce matin. On aurait dit qu'il venait tout juste de découvrir cette réalité de la réforme. Ça fait quand même un moment que c'est en vigueur, pourtant. Décevant.
Je viens d'apprendre que le MELS a confirmé que les maths acceptées par les cégeps étaient technico-sciences et sciences naturelles? Quel(s) volet(s) de la sexualité pourra-t-on y enseigner?
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer? Un trait caractéristique du peuple québécois?
Des cours d'éducation à la sexualité? Faut pas charrier! Ça n'existe plus depuis belle lurette dans nos écoles! Tout au plus, on a l'infirmier qui vient faire un exposé d'une heure dans les classes de 6e année.
Oui, c'est le travail des parents, mais comme autre chose, ce n'est pas toujours réussi par les temps qui courent. Et admettons-le, ce n'est pas le sujet le plus facile pour le couple parents-enfant. Je trouve ça bien plus facile de donner un cours de sexo à mes élèves que de parler sexo avec ma fille de 9 ans! On peut se détacher un peu émotivement devant un groupe, sans pour autant donner un cours débile.
Je pense que plusieurs enseignants arriveraient à être assez facilement à l'aise avec un cours de sexo si on leur fournissait de bons outils. Les premiers cours, c'est intimidant. Mais après, c'est enrichissant. Pour tout le monde.
Sincèrement, entre la religion ou la sexo à l'école, il y en a un que je trouve au moins utile! Les jeunes ont tellement de questions et les sources qui sont à leurs dispositions leur mettent tellement d'idées fausses en tête.
En tout cas, quand je donne ce cours-là, j'ai tellement l'impression d'être utile. Peut-être que j'ai raté ma vocation, en fait... :s
Dieu que je suis content de me diriger vers le cégep! ;)
Sérieusement, je crois que la disparition de ces cours est loin d'être une bonne chose. Je me souviens encore de mes cours de FPS, où j'y ai appris les effets de toutes les drogues disponibles à l'époque, en plus de connaître tous les symptômes des ITS et on avait même eu un atelier sur l'utilisation du condom, avec exemples à l'appui (avec un concombre, bien sûr!)
Bref, je crois que c'est une partie essentielle de l'enseignement qu'on a retiré, mais bon, tant qu'à donner les notions tout croche (ce qui ne concerne en rien votre idée de dictées que je trouve géniale!), aussi bien ne plus les donner du tout...
En ce qui concerne les suggestions de lecture, je ne saurais trop vous recommander le marquis de Sade (de quoi faire oublier à la direction de votre école que vous avez du Sénécal dans votre classe!).
Comme si les jeunes allaient parler spontanément de sexualité à n'importe quel adulte à n'importe quel moment. Pas de bon sens! Au moins, qu'on dise franchement qu'on ne veut plus dépenser pour l'éducation sexuelle de nos enfants au lieu de dire que tout le monde va s'en occuper. C'est mal barré: retour de la censure (projet de loi C-10), disparition de l'éducation sexuelle à l'école, conservateurs qui veulent restreindre le droit à l'avortement. Vraiment, on a l'impression de retourner 60 ans en arrière. Bientôt, l'obligation pour les femmes de rester à la maison.
Sylvain: on est toujours un pas en retard pour réagir. Quant à moi, intégrer la sexualité à mes cours va réduire le temps consacré à ma matière et m'amener à transmettre des infos dont je douterai de la validité. Je ne suis pas formé là-dessus et il me semble que, malgré le matériel qu'on a créé, c'est un sujet pour les spécialistes de la santé, non?
Safwan: tu peux piquer. On fera de l'échangisme pédagogique. En retard disait-on plus haut.
Bobbi: ouins, après deux ans de délai dans l'implantation...
Gooba: au secondaire, ce contenu faisait partie de FPS il n'y a pas si longtemps. Au primaire, avec un prof générliste, c'est peut-être plus facile d'y aprvenir de façon cohérente. Au secondaire, on nagerait dans le ... bordel!
L'éponge: Histoire d'O est pas mal, dans le genre. J'ai une élève qui lisait dui marquis de Sade, l'année dernière, en philo. Je ne comprenais pas trop ...
Hortensia: j'ai aussi cette douloureuse impression d'un retour en arrière.
C'était sûrement « La philosophie dans le boudoir »! ;)
Sinon, je verrais bien « Aliss » (eh oui! encore Sénécal!) dans un cours de philo! :)
«intégrer la sexualité à mes cours va réduire le temps consacré à ma matière et m'amener à transmettre des infos dont je douterai de la validité. Je ne suis pas formé là-dessus et il me semble que, malgré le matériel qu'on a créé, c'est un sujet pour les spécialistes de la santé, non?»
Réduction de temps, oui, c'est l'évidence même... Mais si on avait droit aux 8 périodes prescrites, oups ! indiquées dans le programme, on pourrait peut-être. Mais, actuellement, on pense suffisant les maigres 6 périodes...
Spécialistes de la santé :
1-utiles pour la démonstration avec concombre ou organe articiel en bois (déjà vu!) ou en plastique... encore plus si on met à contribution le ti-king de la classe qui oublie fatalement le ti-boutte...
2-très utiles également pour la prévention des ITS (autrefois MTS) - conséquences, etc.
Une des choses importantes est de briser le fameux schème de la pensée magique qui fait croire à tous les ados que "cela" (ITS, grossesse, etc.) n'arrive qu'aux autres. Et la pensée magique est très forte chez nos ados...
...comme elle l'est chez nos dirigeants qui pensent que tout va se régler tout seul !
Excellent, ce papier de Martineau. Il exprime bien, avec une «fine pointe» d'ironie, ce que je pense de cette nouvelle initiative ministérielle!
Oui, eh bien là, Martineau, oui.
Prof masqué, j'ai trouvé plein d'articles dans mon petit journal d'arrondissement soulevant la question et mentionnant les statistiques alarmantes sur le taux de MTS depuis un peu plus de dix ans. Montréal : les cas de chlamydia et gonorrhée ont plus que doublé depuis 10 ans, toutes orientations sexuelles, origines ethniques, arrondissements confondus.
Il y en a tellement... ce serait trop long de les résumer. Alors les voilà.
Tu les tiens bien, là? (Ça me frustre au cube de ne pouvoir te les donner et de ne pas avoir le courage de les photographier et tout...)
L'éducation sexuelle devrait se faire dès qu'un enfant pose des questions, avec des réponses à sa mesure. Un autre truc que les enseignants et professeurs doivent prendre en charge, dans bien, bien des cas.
Zed ;-)
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