24 juillet 2008

L'école «vache à lait»

Un petit mot comme ça.

On se demande souvent ou passe tout l'argent en éducation. Il sert parfois à subventionner des entreprises connexes. Par exemple, les écoles sont les clientes captives des maisons d'édition. Les CS sont obligées de transiger avec les compagnies d'autobus jaunes... et ainsi de suite. Jusqu'au monde du théâtre qui, l'année dernière, voulait obliger les écoles à assister à un certain nombre de pièces par année.

Financièrement, l'éducation est une «vache à lait» pour certains entrepreneurs. L'actualité nous en donne un autre exemple aujourd'hui avec cette sortie de certains éditeurs québécois.

Selon les présidents de deux des principales maisons d'édition québécoise, la littérature d'ici est sous-représentée par rapport aux auteurs étrangers dans les bibliothèques scolaires et il réclame du gouvernement une politique d'achat destinée à rehausser la présence des publications québécoises sur les rayons. De plus, selon, il faudrait que la littérature québécoise soit mieux enseignée dans nos écoles.

Pour Hervé Foulon, président des Éditions Hurtubise HMH, le gouvernement devrait même songer à se doter d'une règle qui obligerait les bibliothèques scolaires à acheter de 50 % à 70 % de livres québécois.

Je ne doute pas des préoccupations de ces gens pour la littérature québécoise, mais leur statut d'éditeur les place dans une drôle de situation quand on analyse leurs demandes. Qui plus est, le fait d'obliger les écoles à suivre une politique d'achat m'horripile au plus au point. Et je ne parle pas de leur façon de se mêler du contenu des programmes de formation. Un entrepreneur voudrait que les jeunes soient mieux formés à certaines réalités du monde du travail qu'on hurlerait qu'on dénature le rôle de l'école!

Ce qui est indécent, c'est que plusieurs des maisons d'édition au Québec sont déjà subventionnées. Elles bénéficient déjà de subsides gouvernementaux. Également, je crois que ce sont à elles de gagner leurs parts de marché sans demander au gouvernement de vouloir changer les règles du jeu à leur avantage. Par ailleurs, la place qu'occupe la littérature québécoise dans nos établissements scolaires n'est-elle pas normale compte tenu de sa place dans le patrimoine francophone?

Les entreprises culturelles au Québec auront toujours des difficultés économiques, il faut en convenir. Mais il faut quand même faire preuve de jugement dans l'appui qu'on leur donne. Si je prends l'exemple de la littérature jeunesse, celle-ci était dominée par des produits européens avant que les éditeurs d'ici mettent en marché des produits de qualité. Ne pourrait-il en être de même pour les autres formes de littérature?

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Cela est vrai et va s'accentuer aussi dans le domaine de l'informatique (matérielle et logicielle).

Ici en France, les constructeurs et les éditeurs fourbissent leurs armes et le lobbying se fait plus présent.

bobbiwatson a dit…

Pour qu'une librairie soit agréée elle doit détenir 6000 titres en stock, 2000 titres québécois et 4000 titres étrangers. Est-ce que nos bibliothèques ont la même proportion de livres québécois (1/3 )sur leurs tablettes? Qu'on commence par demander aux écoles de consacrer 1/3 de leur budget d'achat de livres neufs aux ouvrages québécois et les éditeurs québécois seront certainement contents.

Je ne sais pas de quoi se mêlent les éditeurs en demandant un plus grand enseignement de la littérature québécoise dans les écoles. Ce n’est tout de même pas eux qui diront au MELS quel doit être le contenu des programmes scolaires!

Il faudrait aussi revoir la loi 51, mais ça, c'est un autre débat!

Anonyme a dit…

Tu le sais, je ne suis pas en faveur du terrorisme des maisons d'édition et du matériel didactique.

Mais une question se pose après ta sortie...

Quelle place occupe la littérature québécoise au juste dans nos écoles ? Après qu'on en ait terminé avec la littérature de jeunesse...

bobbiwatson a dit…

On parle d'écoles primaires, secondaires, de cégeps, d'universités? LA littérature québécoise La littérature jeunesse prend sa place au primaire et au secondaire. L'autre littérature devrait se retrouver au cégep et à l'université et ce n'est pas le cas. Même si le contenu est intéressant il faut que le contenant soit attirant.

Le professeur masqué a dit…

Calliopé: il y a les livres dans les bibliothèques scolaires et ceux dans les classes que les profs font lire. Et là-dessus, les éditeurs québécois ont des eforts de marketing à faire.

bobbiwatson a dit…

Mais les livres dont tu parles Prof sont choisis par qui? Où est le jeu des éditeurs?

Anonyme a dit…

Placement de produits...

Savez-vous à quoi cette discussion me fait penser? Ce n'est pas le même contexte, mais je trouve que ça rejoint une certaine approche, qui me donne personnellement l'impression d'un capitalisme tellement à bout de souffle qu'il va jusque dans nos moindres racines.

C'est cette attitude de voir tout le monde, y compris ces amis et sa famille comme de potentiels clients/tes. Tu mets quelque chose sur le marché? Tu vends un produit x? Tout ton entourage devient « client ».

J'ai une telle allergie à ça. Tu marches dans la rue? Oups! te voilà client. Tu as un numéro de téléphone? Une adresse? Une boite aux lettres, une poignée de porte? Que dis-je... un blogue!

Nous sommes des êtres humains complexes, sensibles, intelligents? Foutaise. Nous sommes des portefeuilles. Rien dedans? Pas grave. On a quelque bien? Alors, nous sommes du crédit.

Argent, argent, argent. Placement de produits.

J'ai acheté un déshumidificateur. Sur l'enregistrement, on me demande mon état civil, ma date de maissance, combien je gagne, enfants, etc...

Pour me cibler. Pour avoir mon argent Même celui que je n'ai pas.

Avoir eu encore ce genre d'énergie j'aurais écrit : bisexuelle Noire de confession juive, avec 0 de tour de poitrine, faisant 263 k et 1,90 m, asthmatique, sidatique, et porteuse de la malaria, partageant 2 ½ avec harem multiethnique, communiste et vivant au crochet de son vieux père, criminel aguerri et faussaire, qui m'a procuré la carte de crédit avec laquelle j'ai pu vol... euh... acheter l'appareil.

Mais comme j'ai payé comptant...

Est-ce véritablement la littérature québécoise, la représentation et la sauvegarde de notre culture, le bien-être des enfants, qui sont les véritables enjeux?

Placement de produits. $$$$$

Quant au véritable débat, qui devrait peut-être être fait sur les proportions de... il reste à faire, si j'ai bien compris! Qui le fera, en échange de quoi, avec quels intérêts. Cela reste à voir, non?

Zed

bobbiwatson a dit…

Lisez la section "Livres" du Cahier week-end du Journal de Montréal : messieurs Foulon et Fortin y sont présents.

Bonne lecture!

Le professeur masqué a dit…

Zed: placement de produits, mets-en!

Bobbi: je vais lire.