27 octobre 2010

Les girouettes éditoriales


Une ligne éditoriale, c'est une pensée, un regard sur le monde que privilégie un média sur un sujet donné. Ainsi, depuis quelques années, Le Journal de Montréal a publié de nombreux articles à propos de futurs enseignants au Québec qui maitrisent mal la langue française et échouent le TECFÉE.

Je m'explique alors mal que, hier matin, ce même journal publie un texte pathétique sur une enseignante, Mélissa Sirois, ayant pratiqué en Ontario et au Koweit, On refuse de l'embaucher au Québec, à moins qu'elle ne se soumette à une évaluation démontrant sa connaissance de l'anglais ou du français. «Malgré la pénurie d'enseignants qui frappe nos écoles, le ministère de l'Éducation oblige une prof québécoise diplômée de deux universités et comptant plusieurs années d'expérience en Ontario à subir un test de français ou d'anglais, avant de pouvoir enseigner chez nous. Autrement, elle est «illégale», pleurniche le journaliste Sébastien Ménard.

Cet article du journal de PKP qualifie cette situation d'«étonnante». Elle n'est pas étonnante: elle est cohérente. Pour une fois qu'on maintient des exigences en éducation...

J'ai aussi beaucoup de difficulté à m'apitoyer sur le sort de cette personne et ce, pour plusieurs raisons.

Détentrice d'un baccalauréat en histoire de l'Université Concordia et d'un diplôme en éducation de l'Université Laurentienne, celle-ci est venue au Québec, comptant sur la pénurie d'enseignants, pour enseigner l'anglais alors que le MELS lui donnerait plutôt l'autorisation d'enseigner le programme d'«Univers social», ce qui me semble encore une fois très cohérent avec la formation qu'elle détient: «Mon amie me disait qu'elle était certaine que je me trouverais quelque chose en revenant ici, mais ce n'est pas ce qui arrive. Je viens d'avoir 30 ans et je dois retourner vivre chez mes parents.» Peut-être vaudrait-il mieux qu'elle choisisse des amies plus informées?

Par ailleurs, Mme Sirois explique que tout ce qu'elle a trouvé comme travail en éducation depuis son arrivée au Québec se limite à du remplacement. Encore une fois, il s'agit d'une situation parfaitement cohérente. Pourquoi lui conférerait-on un avantage sur d'autres candidats alors qu'elle n'a pas démontré ses compétences en français ou en anglais?

Il y a de quoi devenir étourdi quand on prend connaissance du traitement journalistique que certains médias font des nouvelles qu'ils rapportent. Un peu de cohérence ne ferait pas de tort, je crois. Mais quand on privilégie le scandale et le sensationnalisme, il est parfois normal de manquer de rigueur de la sorte.

Comme le disait un ami à propos de cette «nouvelle», certains journalistes peuvent-ils se brancher? Parce que, sinon, ils ne valent pas mieux que les girouettes trônant sur les toits de certains bâtiments.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai réussi moi aussi deux bacs avec de très forte moyenne et après 3 ans d'enseignement avec validation de mes compétences par le stage probatoire, on m'a demandé de débourser pour aller faire un test de validation de mes compétences que j'ai réussi bien sûr haut la main. N'empêche que je me suis demandé comment ce système qui avait l'arrogance de me faire endetter de 21 000$ pour ces formations et de m'attribuer des mentions d'excellence dans mes bulletins pouvait encore se permettre de me demander de valider mes compétences. Que vaut un bac de 3 ou 4 ans? Ces universités qui ont trois ans pour nous faire développer des compétences seraient aussi peu sérieuses?

Jo qui l'a encore en travers...

Le professeur masqué a dit…

Jo: quand j'ai été embauché il y a longtemps, je détenais un bac en journalisme et un autre en enseignement du français. Quand le directeur du service du personnel m'a demandé si j'avais une objection à passer une test de de français, j'ai répondu oui. Je ne comprenais pas qu'on doute de ma compétence. Avec le temps, j'ai compris que certains collègues universitaires n'ont pas reçu ce qu'il fallait pour réussir ce test....

L'engagé a dit…

Elle a un bac en éducation et elle ne comprend pas cette l'évidence que l'on doive l'évaluer puisqu'on lui confie no jeunes?

Qu'elle passe le test et qu'elle travaille et si elle en est incapable ce sera bien la preuve que notre système fonctionne.

Elle a deux bac. et elle n'est pas capable de faire une recherche élémentaire ou de composé le numéro du mels? C'est une cruche ou quoi?

Quant au JM, n'est-il pas écrit par des scabs?