22 octobre 2010

Mon premier élève dyslexique de l'année?


Avec le temps, vous avez remarqué que j'ai une sensibilité assez grande à l'égard des élèves dyslexiques. Pourquoi? Il s'agit souvent d'enfants intelligents qui vivent une grande détresse académique intérieure, quand ce n'est pas davantage. J'ai connu des jeunes détruits par dix années d'un réseau scolaire qui les confrontait à l'échec sans avoir eu l'efficacité de les dépister ou de leur offrir des services adéquats. Aussi, en première secondaire, je garde l'oeil très ouvert quand je corrige les productions écrites de mes élèves.

Ce matin, j'ai repéré un premier cas auquel je devrai accorder une attention toute particulière. Je ne dis pas qu'il s'agit d'un élève dyslexique. Je n'ai pas la compétence ou l'autorité pour poser une tel diagnostic. Sauf que rien ne m'empêche de poser un jugement professionnel et de constater que ce jeune présente des traits qui m'interpellent à l'écrit. Deux erreurs toutes bêtes: «comprenpre» et «drevriez». Il se peut qu'il ait écrit son propre très rapidement.

Chose certaine, j'exercerai un suivi plus attentif et, surtout, je regarderai le brouillon de ses textes. Très révélateur, habituellement.

Voilà. Je voulais partager cette observation avec vous. Le quotidien d'un prof.

Je retourne à ma correction.

4 commentaires:

gillac a dit…

Je vois une ressemblance entre le métier de gestionnaire (que j'ai été)et celui d'enseignant. Notre rôle n'est pas d'être médecin, psy ou travailleur social. Il se limite à se poser les bonnes questions face aux situations complexes et de faire appel à ceux qui peuvent intervenir efficacement. C'est aussi simple et compliqué que ça.

Marielle Potvin,orthopédagogue a dit…

Ce billet m'inspire beaucoup de respect. Le fait que vous portiez attention à ce genre de détails peut vraiment faire la différence entre la poursuite des années d'échecs vécus par un élève et un virage que prendra celui-ci s'il est bien supporté dans ses apprentissages.
Il n'est jamais trop tard, même en début de secondaire.

Il est simplement très tard.

Quand la formation initiale des enseignants portera davantage sur les indices à observer pour dépister les troubles d'apprentissage, il est à espérer que ces élèves recevront le support dont ils ont besoin bien avant leur entrée au secondaire.

Isabelle a dit…

Oui, c'est important de se garder du temps pour exercer une vigilance.

J'ai l'occasion de voir de l'intérieur tous les efforts et les murs à faire tomber lors des rendez-vous de ma fille (qui présente une dysphasie et une dyspraxie). Il faut que l'école soit un facteur facilitant.

bobbiwatson a dit…

Je pense sincèrement que tu devrais lâcher l'enseignement auprès des jeunes et créer un nouveau poste au MELS: enseigner aux profs les compétences innées qu'ils devraient avoir.