10 janvier 2012

Quand ton milieu de travail te rend malade... (ajout)

En plus de l'amiante, on retrouve le phénomène des moisissures dans nos écoles. Dernier cas en lice: celui de l'école Saint-Gérard à Montréal qui doit fermer ses portes de toute urgence. Les élèves et le personnel seront relocalisés au cégep Ahuntsic pendant deux semaines, pendant que d'autres scénarios seront étudiés.

Si les autorités scolaires s'imaginent que ce plan de secours est raisonnable, c'est qu'elles sont franchement déconnectées de la réalité. Imagine-t-on l'insécurité que va causer tout ce trembalement chez les enfants? Déménager une école complète de 425 élèves pour deux semaine pour ensuite faire quoi? Je comprends que certains voulaient prendre leurs vacances de Noël et reporter l'étude dees solutions à plus tard, mais on est dans le grand n'importe-quoi improvisé!

Il a fallu des plaintes répétés pour que la commission scolaire de Montréal bouge et commande enfin des tests concernant les moisissures. Le fait qu'une quarantaine d’enfants et une vingtaine de membres du personnel soient aux prises avec des nausées, des vomissements ou des infections pulmonaires et autres problèmes respiratoires ne semblait pas avoir inquiété celle-ci.

Mais ce récit est encore plus horrible quand on connait les circonstances entourant cette contamination.

Ainsi: «Tout a commencé par un bris de tuyau qui a détrempé les murs et les planchers de l'école sur trois étages, en novembre 2010. Si des réparations temporaires ont été effectuées rapidement pour colmater les dégâts, les travaux d'une deuxième phase devaient être réalisés par la suite pour enlever les matériaux imbibés d'eau et reconstruire les locaux endommagés. Or, cette deuxième phase n'a été amorcée que six mois plus tard et n'est toujours pas terminée, plus d'un an après le sinistre.»

Par ailleurs: Un «local du dernier étage, que la Commission scolaire de Montréal (CSDM) a identifié en juin dernier comme éventuellement contaminé, a été barricadé depuis.» Ce local 

Selon les parents: «Cet automne, il y a eu un transport de matériaux possiblement contaminés et du sablage de béton pendant qu'il y avait des élèves dans l'école. À la suite de plaintes concernant la poussière, la CSST est intervenue pour exiger que les locaux endommagés soient scellés et qu'aucun travail ne soit effectué en présence d'enfants. Là encore, on aurait tardé à mettre ces recommandations à exécution.»

Déjà, les écoles Baril et Hochelaga ont été fermées pour des raisons similaires en décembre. Et quand je pense à ces écoles incendiées et qu'on a arrosées vaillamment...

 ******** 


Ce matin, en entrevue avec Paul Arcand, la présidente du conseil d'établissement de cette école a expliqué que les parents ont commencé à exiger des comptes à la direction lorsqu'ils ont reçu des informations de la part des enseignants. Sans méchanceté, les représentants des parents au CE sont souvent mal informés de la situation de leur propre école comme le mettre bien cette situation.

6 commentaires:

Marc St-Pierre a dit…

Bonjour PM!

Je n'ai pas vraiment suivi le dossier de la CSDM. Par ailleurs, je saisis la balle au bond pour vous parler de notre école secondaire à Lachute, qui a été joyeusement arrosée par les pompiers. Elle ouvrira à nouveau ses portes le 16 janvier prochain. Moisissure? Après des travaux de réfection qui ont coûté plus de 13 millions , j'espère sincèrement qu'on ne se retrouvera pas là.

Dobby a dit…

Mais voyons Prof masqué, vous les savez comme moi; 40 enfants et une vingtaine de profs, ce n'est absolument pas suffisant! Il aurait fallu au minimum 574+1 plaintes très exactement pour que la commission scolaire daigne ne serait-ce que penser à la situation...

Ironie à part, je ne compte plus le nombre d'équipe-école où les plaintes de malaises pullulent. Certains ont même eu des visites d'évaluation, pour se faire dire que il n'y en a pas de problème. Il n'y a jamais de problème. Ça coule de partout, les conduits d'aération sont noirs de saleté, bien des installations tiennent de peur, mais il n'y en a pas de problème.

Il n'y en a pas de problème, juste des solutions broche-à-foin...

Anonyme a dit…

Dommage pour St-Gérard! C'était une tellement belle école avec une équipe du tonnerre! Espérons que la moisissure n'en viendra pas à bout.






PM: pas de commentaires sur le conflit d'intérêts potentiel à la CSA? Ça ne vous ressemble pas.

Le professeur masqué a dit…

À tous: très honnêtement, on a tous la tête dans le sable quant à l'état des écoles...

http://www.ledevoir.com/societe/education/340076/moisissures-des-ecoles-de-tout-le-quebec-pourraient-etre-touchees

Le professeur masqué a dit…

M. St-Pierre: il n'existe pas de milieu véritablement stérile. Une école contient une part de moisissure. La difficulté, c'est quand on perd le controle de la situation.

Dans le cas présent, on dirait qu'il y a eu trois étapes depuis novembre 2010:
- une infiltration d'eau qui a entrainé un milieu propice à la multiplication des moisissures dans un local en particulier.
- un retard dans les travaux pour corriger cette situation.
- finalement, des travaux qui ne tenaient pas compte de la présence de moisissure et qui les ont répandu partout dans l'école.

Dans le cas d'un incendie, on essaie d'assécher le milieu le plus rapidement possible. La situation est cependant difficile quand le toit a été atteint et qu'il n'est plus étanche aux intempéries.

On repeinture, refait les plafonds mais on ne pense pas à accorder de l'importance à ce problème. Il faut enlever des matériaux de façon sécuritaire comme s'il s'agissait... d"amiante.

Anonyme a dit…

Ce sont les cadres qui se sont trainés les pieds dans ce dossier. Des directions, des cadres, des gens qui ont pris leurs vacances de Noël sans aucun problème pour revenir en janvier avec une solution temporaire de deux semaines en attendant de trouver un endroit où relocaliser les jeunes de cette école…. Pire, Mme de Courcy a une confiance totale en une directrice d’école qui a été complètement dépassée par la situation. Croyez-vous vraiment que les jeunes vont réaliser des apprentissages pendant ces deux semaines? Ça sera au mieux une garderie, un camp de jour…

Aujourd’hui, je voyais des jeunes et des profs emporter avec eux, chez eux ou dans leur propre lieu d’enseignement, des objets, des vêtements contaminés et personne ne se posait de question.

Ce sont des enseignants syndiqués qui ont convaincus les parents des dangers de cette situations. Si les membres du conseil d’établissement de l’école avaient écouté les propos de la direction, les enfants seraient encore sagement en train de baigner dans des spores et de la moisissures. On a tout simplement joué avec la santé des enfants et des employés de cette école.

Une dernière question: où est notre bonne ministre Beauchamp dans toute cette situation? La CSDM n’est pas la seule CS aux prises avec des problèmes de la sorte, croyez-moi.