03 mars 2007

Comment ne pas répondre à une question

Le premier sinistre Charest était à la télé hier dans une émission qui ressemble beaucoup à ce que font les Américains en campagne électorale et qu'on appelle des town hall : des citoyens ordinaires, des questions, un candidat et un modérateur. Tout cela donne l'illusion d'une certaine démocratie directe.

Or, donc, voilà qu'un parent interpelle notre frisé national à propos de la lisibilité des bulletins de la réforme. La réponse de ce dernier: «Il faut en parler à votre conseil d'établissement, madame.»

Quelqu'un peut-il m'expliquer ce que le CE d'une école peut changer là-dessus? Chez nous, la direction des ressources éducatives a produit un format de bulletin et la table des directions d'école l'a adopté par souci de cohérence. Quand j'ai questionné mon directeur à savoir si nous pouvions changer celui-ci la réponse fut non.

Alors, pourquoi en parler au CE? Les dés sont déjà pipés... comme d'habitude. M. Charest n'a pas menti: il n'a juste pas dit toute la vérité.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Monsieur Charest ne garde aucune patate chaude dans ses mains. Il délègue.

J'aime ta photo, là. Zip! tu ne le sauras pas.

Parce qu'on ne peut pas te le dire.

Prochaine grosse patate chaude, la péréquation. Tiens, pourquoi ne pas déléguer au fédéral? Juste une idée comme ça.

:-|

unautreprof a dit…

C'est au directeur de choisir le format du bulletin de l'école et non au C.E.

Le professeur masqué a dit…

Un autre prof,

Vous avez effectivement raison. Ce qui me préoccupe davantage, c'est que le premier ministre, lui, ne le sait pas et répond n'importe quoi aux parents qui croient en sa parole.

unautreprof a dit…

Le premier ministre promet une heure de plus aussi par jour au scolaire.

C'est le programme qui est à revoir, pas le temps passé en classe.

Le ministre parle à travers son chapeau. Comme vous dites, les gens le croient. Les personnes travaillants en éducation pour la plupart eux, sont, comme moi (et vous aussi je crois) mortifiés.

Quelle ignorance! Une heure de plus à l'école pour M. Charest dans son jeune temps aurait-elle changé quelque chose (hon, je suis méchante, pardon)??

Anonyme a dit…

À mon avis, le CE a un pouvoir non négligeable sur le format du bulletin. Si l’on admet que le format du bulletin constitue une application du régime pédagogique :

 Le CE approuve les modalités d’application du régime pédagogique (LIP art. 84)
 Le directeur s’assure de leur élaboration (LIP art.96.13)
 La proposition est élaborée avec la participation des membres du personnel, selon les modalités de participation établies… (LIP art. 89) Sources :http://www.mels.gouv.qc.ca/conseils/ce/interieur/pdf/affiche_ecoles_f.pdf


C’est sur cette base que, dans un billet antérieur, j’en arrivais aux considérations suivantes :


« Le débat entourant le bulletin témoigne clairement de cette situation. Je ne veux pas prendre parti ici sur le fond de la question, je souhaite seulement attirer l’attention sur la dynamique qui préside à cette controverse pour illustrer ma perception que les CEs manquent à l’appel. Les médias ont bien mis en relief l’opposition des parents et de plusieurs enseignants face au bulletin que compte mettre en place la CSDM notamment. Or, personne, à ma connaissance, n’a osé rappeler que le bulletin relève du régime pédagogique et que la Loi sur l’Instruction publique est claire :

« 84. Le conseil d'établissement approuve les modalités d'application du régime pédagogique proposées par le directeur de l'école. » source:http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/I_13_3/I13_3.html
Autrement dit, les conseils d’établissements pourraient trancher, refuser la proposition du directeur, qui, dans les faits, ne fait que relayer celle de la commission scolaire et user de son pouvoir pour obtenir un bulletin qui tienne compte de ses attentes. Comment se fait-il qu’une telle chose ne se soit pas encore produite compte tenu de l’opposition et l’insatisfaction pourtant manifeste dans les deux groupes qui sont majoritaires sur un CE et qui ont autorité sur cette question ? »


J’ai l’impression qu’une direction d’école serait dans une position plus que difficile si parents et membres du personnel refusaient d’approuver le format d’un bulletin qui ne leur convient pas.

Je ne suis donc pas sûr de savoir si c’est M. Charest ou votre direction d’école qui, en l’occurrence, ne dit pas toute la vérité ou qui, plus simplement est dans l'erreur.

Le professeur masqué a dit…

Bonne analyse, M.Chartrand!

Dans deux cas, à ma connaissance, les directions d'école ont repoussé les demandes de membres du CE en affirmant que le bulletin et son format relèvent de leur pouvoir. Tasse-toé, mon oncle...

Je vais soumettre votre argumentaire au service juridique de ma CS juste pour voir.