Dernier incident en lice: une élève du primaire est menacée d'expulsion parce qu'elle porte un petit diamant au nez (dixit La Presse). Écoutons un peu les arguments de la maman de la délinquante:
«Ma fille n'a pas le droit d'avoir un petit piercing dans le nez, mais les kirpans sont acceptés dans les écoles, déplore Manon Giroux. Le piercing n'est pas dans le sourcil ni dans la lèvre. Dans le nez, ce n'est pas pire que dans l'oreille.»
Ici, je ne peux que faire une montée de lait. Si jamais j'avais le bonheur d'avoir cette maman éplorée devant, voici ce que je lui répondrais:
Chère maman Papoute*,
L'école ou va votre fille a un code de vie que vous connaissiez depuis le début de l'année. Vous n'avez donc pas l'excuse de l'ignorer. Ce Code de vie est adopté par le Conseil d'établissement de votre école ou siège des représentant des parents, représentants que vous pouvez élire au début de l'année scolaire. D'ailleurs, pour votre gouverne, en fin d'année scolaire, votre CE devra reconduire ou modifier ce Code de vie. Pourquoi ne pas aller y défendre votre point de vue?
Quoi qu'il en soit, en envoyant votre fille à l'école de la sorte et en la soutenant dans son propos, vous avez pris le parti de contester l'autorité d'une institution qui est l'école. La question dans tout ce débat n'est pas savoir si celle-ci a tort ou raison dans les règlements dont elle se dote, mais bien de respecter la légitimité de l'adoption des règlements qu'elle se donne. Vous avez voulu établir votre propre justice en dehors de tout cadre légal reconnu. Quel bel exemple en tant que parent! En suivant votre raisonnement, j'invite les professeurs de votre fille à lui enseigner la futilité de respecter des consignes que vous pourriez lui donner comme de rentrer avant 22h00 le soir ou de faire le ménage de sa chambre. Je suis sûr que vous allez apprécier.
De plus, votre référence au kirpan est inappropriée. Ce dernier, à tort ou raison, a été autorisé par la Cour sûprême du Canada et est donc légal. L'école a l'obligation légale de l'accepter en classe, qu'elle le désire ou non.
Alors, s'il vous plait, peut-on consacrer nos énergies à faire autre chose que gérer de la guenille dans nos écoles?
Bref, encore un autre bel exemple de parent qui soutient l'école et qui s'intéresse aux apprentissages réels des enfants dans nos classes. Désespérant!
14 commentaires:
Ouais...
"Ordinaire" comme attitude d'un parent, en effet (on dirait une ado qui n'a pas terminé sa période pubère !!! Ou du moins qui l'a fort mal gérée... mais ne le dites pas trop fort !). Le pire c'est qu'il y en a de plus en plus, des gens comme ça... :0(
J'adore votre réplique !
Bon weekend !
Oui, Prof Masqué, et la même logique s'appliquera pour le gouvernement que nous élirons lundi.
Faudra faire avec, alors mieux vaut s'en mêler. Sinon, on pourra se clouer le bec après.
Oui, Prof Masqué, et la même logique s'appliquera pour le gouvernement que nous élirons lundi.
Faudra faire avec, alors mieux vaut s'en mêler. Sinon, on pourra se clouer le bec après.
Sans vouloir polémiquer, n'est-il pas sain pour une société qu'il arrive qu'un de ses membres conteste l'ordre établi?
On dirait que les institutions scolaires veulent faire des enfants modèles, tous pareils, un seul moule et pas un qui dépassent. Ne doit-on pas laisser une petite place pour la rebellion?
Personnellement j'hésite à condamner l'attitude des parents même si je suis contre les percings à dix ans. Contester est socialement très sain.
N'ayez crainte, Marchello: tous les points de vue sont bienvenus ici. Au Québec, on a si peur d'échanger des idées.
Une remarque cependant: pour mériter d'être discutées, il faut que celles-ci dépassent le stade du préjugé et de la bêtise profonde.
Je n'ai rien contre la contestation. En soit, il s'agit d'un processus sain et souhaitable dans le développement d'un jeune. Seulement, il faut savoir choisir ses batailles.
De plus, j'imagine qu'il faut savoir tracer certaines limites. Contester peut se faire à l'intérieur comme à l'extérieur de l'ordre établi. Lorqu'on décide de prendre la loi dans sa main, on s'expose à des dérives dangereuses puisqu'il n'y a plus de repères, de balises pour guider ses interventions. On ouvre alors une véritable boîte de Pandore.
Je suis convaincu que la maman n'apprécierait pas que sa fille conteste les règlements de sa maisonnée. C'est ce à quoi elle s'expose à long terme. Je fais d'ailleurs le paralèlle avec les parents divorcés qui se dénigrent l'un l'autre. À long terme, ils se nuisent tous les deux.
Au lieu de comparer le piercing de sa fille avec le kirpan (argument faible qui la discrédite, car il montre la faiblesse de sa réthorique), elle aurait pu soulever que de nombreuses autres écoles comparables acceptent le piercing.
Mais bon: on se contente de la facileté. On appelle les médias et on chiâle un bon coup contre nos institutions. Un peu de rigueur, que diable dans la subversion! On dirait l'épisode de l'enfant mis en cage.
Prof masqué: "Quoi qu'il en soit, en envoyant votre fille à l'école de la sorte et en la soutenant dans son propos, vous avez pris le parti de contester l'autorité d'une institution qui est l'école. La question dans tout ce débat n'est pas savoir si celle-ci a tort ou raison dans les règlements dont elle se dote, mais bien de respecter la légitimité de l'adoption des règlements qu'elle se donne. Vous avez voulu établir votre propre justice en dehors de tout cadre légal reconnu. Quel bel exemple en tant que parent! "
Je rajouterais... à 16 ans, quand elle voudra se lancer dans la prostitution ou le vol, ou autres trucs du genre (illégaux et pourtant leur illégalité a été décidée de manière légitime), qu'est-ce qu'elle va faire? Lui dire vas-y ma fille ou lui dire non ne fait pas ça? Comment va-t-elle pouvoir lui dire la deuxième option si pendant les 16 dernières années de sa vie la petite a toujours eu sa mère pour la couvrir et décider de monter de nouvelles règles de toutes pièces dès que celles établies ne plairaient pas à sa fifille chérie?
Marchello: L'histoire ici n'est pas l'interdiction de la contestation, mais qu'elle conteste au bon endroit bon sang! Il y a des CE à tous les mois, elle pourrait faire "avec" en attendant, et sinon bien l'enlever et le remettre après l'école! C'est très sain, sauf quand on fait les bébés lala et qu'on va voir les médias avant d'arriver à une entente.
On ne veut pas faire de petits modèles identiques. La preuve, je suis allée dans une école secondaire où nous avions tous le même uniforme et le même code vestimentaire et de "cheveux/corps". Si vous aviez vu les accessoires à côté, alors c'était là que nous nous différencions. Et dans notre personnalité. Un code vestimentaire établi, quel qu'il soit, n'annihilera jamais un caractère ni une personnalité. Autant dire que nous ne dépendons, pour être nous, que de ce piercing. Par contre, un code vestimentaire assure une certaine "paix" et surtout, une sécurité. Attendez qu'un piercing (même les oreilles faut enlever en gym) accroche dans un mouvement, ça va pisser!
Ça s'enlève un piercing, après cicatrisation, et ça prend bien plus que 24 heures pour refermer ensuite si on enlève le piercing pendant les 8 heures de présence à l'école. Bon sang, mes oreilles ont été 2 semaines sans boucles, car mes seules boucles d'oreilles étaient brisées. Quant à l'expulsion, m'étonnerait que ça arrive, mais entre vous et moi, c'est la mère qui devrait se faire expulser. Elle l'a signé le foutu code de vie.
Et quand on dit "dans le nez ce n’est pas bien pire que dans l'oreille"... allo? C'est prouvé que la langue, le sourcil et le nez sont les endroits où ça s'infecte le plus et rapidement.
Finalement, avec cette histoire, on en revient à l'histoire du Devoir sur les parents rois et leur "Moi mon enfant"... Elle savait cette mère et elle a accepté que sa fille se fasse faire le piercing. B-R-A-V-O.
Votre analyse est très juste, Dobby: le parent-roi.
Ce parent a pris le problème du mauvais bord. Premièrement, il aurait dû fonder une secte qui oblige toutes les filles à avoir un piercing. Ainsi elle aurait eu le droit de le porter librement à son école.
Vous trouvez ça épais? Et pourtant c'est exactement ce qui est arrivé avec le kirpan et l'histoire du turban à la GRC. Au nom de la liberté de religion, bla bla bla.
Merci à PET et sa belle charte des droits de mon derrière qui a fait en sorte que la minorité Québécoise francophone est une minorité parmi tant d'autre dans le Canada.
Phil: si on élargit le débat, on s'aperçoit que cette charte a donné beaucoup de droits et de libertés aux gens, mais a oublié de leur rappeler leurs devoirs civiques...
C'est beaucoup plus compliqué que ça Prof. La charte aura primé l'individu au détriment de la société, de la majorité. À présent, on est obligé de gaspiller des centaines de millions de dollards juste pour adapter les wagons de Via Rail à cause qu'il y a une dizaine d'handicapés en chaise roulante qui utilisent ce transport.
À ce prix-là, cela aurait coûté moins cher de leur subventionner une mini-van adaptée à leur besoin.
On a gaspillé des millions de dollards pour modifier les descentes de trottoirs. Alors que la plupart du temps, on voit les chaises roulante rouler dans la rues...
Bon, ça c'était pour l'exemple individualiste. À la limite, ça ne me dérange pas.
Le point plus fondamentale et plus critique... La charte des D&L du Canada a dilué l'identité québécoise à travers des autres minorités culturelles.
Je n'existais pas à cette époque, mais rappelez-vous de l'objectif des 3 "colombes" à Ottawa...
Phil: Je suis toujours prudent quand vient le temps de parler de la fameuse Charte. Je crois que celle-ci n'est pas venue que consacrer des valeurs canadiennes; elle a aussi eu l'effet parfois pervers de la modifier sans qu'il ait toujours eu un concensus autour de ces changements. Une charte, c'est tout un bagage une philosophique, idéologique à qui l'on donne force de loi.
Le problème majeur de la Charte actuelle, c'est l'absence des devoirs du citoyen. Le danger avec ces devoirs cependant, c'est qu'ils s'inscrivent à l'intérieur d'une pensée sociale totalitaire.
Quoi qu'il en soit, on se prévaut sans cesse de nos droits sans comprendre qu'ils existent parce qu'ils sont fondés sur des principes, des comportements que l'on doit respecter.
Quant aux trois colombes, la Charte leur a permis de vendre l'illusion d'un Canada bilingue (sous-entendu biculturel) alors qu'il devient de plus en plus multiculturel. La commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables a du travail sur la planche avec tout ça!
Mes commentaires sur l`éducation au Québec.
J`ai lu vos articles concernant mme Postvin et la réforme scolaire.
Les ``bienfaits ``de la fessée.
Une majorité de professeurs sont maintenant incapables de discipline en classe. Saviez-vous que certaines classes sont si bruyantes qu`on a peine à entendre le discour du professeur. C`est comme s`il se parlait à lui même devant un auditoire qui ne lui porte aucun intérêt. On a trouvé la solution! Un intervenant,ou un `` pisscologue`` l`a trouvée! Tenez-vous bien! La fessée! On dit que c`est pour les parents, mais sachez le, on ne pourra jamais ramener le châtiment corporel (martinet, ou autre truc pour frapper) les élèves dans nos écoles, si les parents sont anti-châtiment corporel. On se fou que ça ne marche pas. On veut fesser dans le tas. Croyez-moi, ils n`admettrons jamais cette intention ouvertement.
Le milieu scolaire blâme les parents et les élèves pour tous les maux du milieu scolaire. Enfants indisciplinés, parents gàteaux.
Wow| La| Minute papillon! Les parents ne sont pas en classe. C`est la responsabilité du système scolaire de transmettre la matière aux élèves et obtenir leur collaboration. Certains professeurs y arrivent très bien. Ils inspirent le respect chez leurs élèves. Ils inspirent des commentaires du genre: "Yé pas cool mais yé bien correct."
J`ai constaté que plusieurs professeurs ne transmettent pas la matière et ne préparent pas les élèves aux examens du ministère. On se demande même en quoi consiste le programme.
Il faudrait aussi pouvoir vérifier les compétences des enseignants. Quand le professeur ne peut enseigner l`écriture attachée au primaire parce qu`elle ne la connais pas elle-même,ou qu`un prof. du secondaire enseigne une matière pour laquelle il n`est pas formé, on comprend mieux maintenant toute l`ampleur du problème. C`est comme demander à la coiffeuse d`être dentiste. Outch!
Au primaire j`ai demandé pourquoi on n`enseignait pas certaines notions, formules, problèmes mathématique et pourquoi les enfants n`avaient pas de devoir,et ne faisaient pas d ceci et cela en math. On m`a dit, très sérieusement que les jeune n`en n`ont pas besoin car ils ont des calculatrice. Devinez qui a acheté une méthode mathématique et créé son propre programme. Et oui. Nous les parents. Nous en sommes à faire les classes avec nos enfants. Cela sans compter les parents qui enseigne à plein temps à la maison. ( De plus en plus populaire)
Au Secondaire, j`ai vu 100% de certaines classes échouer au bulletin. Il est trop facile de blâmer les élèves. La vérité est que la situation dans nos écoles s`est beaucoup détériorée en comparaison avec les années où nous les ``adultes``étions étudiants.
La situation dans nos écoles est la suivante: 45% d`échec au secondaire. Ce sont là les étudiants qui n`obtiennent pas le diplôme d`étude secondaire pour cause d`échec académique. Des classes complètes échouent des matières au bulletin en produisant une note inférieure au 60% requis. Ça c`est la réalité. Vous êtes donc en nombreuse compagnie, chères élèves.
La `Réforme veut maintenant produire des évaluations bidons, pour masquer son incompétence. S`il n`y a pas d`évaluation claire, limpide de compréhension, comment alors savoir si l`étudiant progresse.
Pourquoi evoyer ses enfants à l`école dans ces conditions,je vous le demande! Pas surprenant que ça décroche!
Chaque fois que des parents demandent des compte à l`organisation de l`instruction publique. On le fait patauger dans d`immense `` sables mouvants`` administratif à n`en plus finir pour s`assurer que la démarche du parent n`aboutira nul part. Alors le parent irrité,abandonnera ses tentatives pour améliorer les choses.
Et là je ne parle pas des cas de violence et actes criminels commis dans nos écoles. Ils nécessitent un rapport de police fait par les victimes.
Il faudrait donner une voix aux parents, hors du système scolaire. Un regroupement indépendant et autonome par les parents pour les parents des étudiants en milieu scolaire de la petite enfance à l`université.
Aaah une autre erreur! Je suis bien meilleure pour les identifier que pour éviter d'en commettre! << L'école ou va votre fille >>... << ou >> ne prendrait-il pas un accent grave sur le << u >> pour souligner le fait que l'on parle d'un lieu et non pas du << ou bien >> (dont je ne me rappelle pas le terme grammatical pour le nommer, à part qu'il sert à relier les phrases entre elles...).
Madame Lynne: effectivement, vous avez raison, mais la faute est imputable davantage à ma paresse de ne pas réparer ce foutu clavier avec lequel il m'est impossible de placer un accent grave sur le «u». Grrrrrrrrrr...
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