Parfois, il est important de faire des liens entre les nouvelles.
Ce matin, le Journal de Monréal (il va finir par m'embaucher au rythme ou je parle de ce dernier) jouait très fort une manchette à l'effet qu'un directrice d'école primaire aurait fait rédiger un texte d'une dizaine de lignes sur la fellation à quatre jeunes «qui avaient ridiculisé un camarade de classe en prétendant qu'il s'adonnait à cette pratique.» Un parent, scandalisé, a refusé que son jeune le fasse. Et vlan! voilà que cette situation est dans les journaux...
Voyons l'incident d'un autre angle maintenant. Une direction d'école ne fait rien alors que des élèves en insulte un autre en le traitant«de suceux de graines» en classe. Imaginez le tollé! On peut trouver discutable l'idée de la directrice, mais elle a agi, au moins.
J'espère que le parent plaignard s'intéressera au langage de son jeune et à sa conception de la sexualité. J'espère aussi qu'on le sensibilisera au phénomène de l'homophobie qui a cours dans nos écoles et qui pousse chaque année des jeunes au suicide et à la mort. Parce que c'est exactement de cela dont il s'agit ici: d'homophobie. Il est là le vrai scandale.
Quatre jeunes ont voulu en ridiculiser un autre, le rabaisser, le dévaloriser, en l'associant à un comportement homosexuel. Que le jeune visé soit hétérosexuel ou non ne change rien à la nature même de l'insulte: être une «tapette» est invariablement péjoratif.
Dans la même veine, et de là le lien, le Conseil permanent de la jeunesse (CPJ) présentait aujourd'hui une série de recommandations pour lutter contre l'homophobie à l'école secondaire. On va qu'il a beaucoup de chemin à faire.
Enfin, je m'en voudrais de ne pas vous inviter à lire le billet de Forsythia publié aujourd'hui. Il apporte un éclairage intéressant aux propos dont je vous ai fait part.
Pour en savoir davantage sur les élèves homophobes:
http://lcn.canoe.com/lcn/infos/regional/archives/2007/05/20070517-100531.html
Pour en savoir davantage sur les recommandations du CPJ:
http://www2.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2007/05/20070517-153650.html
Pour lire le billet de Forsythia du jeudi 17 mai:
http://petalesforsythia.blogspot.com/
15 commentaires:
C'est rigolo comment est faite la vie parfois. J'enseigne dans une classe de quatrième année, en banlieue de Montréal. Pas un coin spécialement difficile, mais pas facile non plus.
Lundi dernier, j'enseignais les homophones mon, m'ont et mont. Après avoir appris la règle, les élèves devaient écrire des phrases les intégrant. Un élève vient me voir en disant qu'il ne sait pas quoi écrire, qu'il n'a pas idée.
Je lui donne alors mon truc, qui consiste à regarder autour de moi.. et de me faire des images avec ça, du style "mon crayon est bleu". Viens le temps du "m'ont". Alors je lui dis: "Qu'est-ce qu'ils (les élèves autour de toi) pourraient t'avoir fait.. ils t'ont?"...
Un autre élève près de moi de dire "ils m'ont sucé la graine".
Pour qu'il l'ait dit devant moi... Imaginez tout ce qui se dit sur la cour de récréation.
Alors voilà, je nage dans le même problème! Moi qui avait l'idée de leur faire écrire un texte sur la sexualité.. (ceci dit d'une manière pince sans rire), je crois que je vais laisser tomber.
Catherine: tenez-vous vraiment à faire la première page du Journal de Montréal ou même l'objet d'une chronique de madame Potvin?
D'ailleurs, aujourd'hui c'était la journée contre l'homophobie.
prof masqué, je commence sérieusement à penser que vous êtes actionnaire chez Québécor. ;)
Plus sérieusement, ce billet est très pertinent. En tant que profs, nous avons un rôle à jouer pour contrer l'homophobie, c'est certain. Au cégep, généralement, nos élèves, à moins d'avoir eu de sérieux problèmes au secondaire, ont réussi à accepter leur homosexualité. Mais c'est encore tout fragile et ils ont souvent un grand besoin d'affirmation, qui se manifeste de différentes manières, parfois très discrètement dans leur discours (par exemple, faire référence à son chum pour un garçon ou sa blonde pour une fille), parfois, au contraire, de manière plus flamboyante (vêtements très excentriques ou efféminés), voire un peu agressivement (discours presque anti-hétérosexuel).
Enfin, pour ma part, je leur montre simplement que je les accepte comme ils sont et c'est bien certain que je ne tolère dans ma classe aucune remarque de nature homophobe, ni d'ailleurs hétérophobe ou sexiste.
C'est bien ce que je trouve déplorable des journaux. L'article doit obligatoirement prendre parti d'un côté ou de l'autre et nécessairement, les informations, sans être faussées, trouvent le moyen de mettre la note sur "le meilleur côté".
Vive l'objectivité. Huhu!
Je viens de découvrir votre blogue. Il a fait un saut dans mes favoris!
Dans mon temps c'était pareil.
(Bon ok, j'ai 28 ans)
Je me rappelle de tous mes cours d'arts dramatiques au secondaire. Toutes les références qui se trouvaient dans les textes à la sexualité et particulièrement à l'homosexualité dès qu'on laissait libre les élèves, c'était hallucinant. Ce phénomène s'observait bien sûr chez les gars. On aurait dit qu'une partie de leur découverte sexuelle passait irrémédiablement par le fait qu'il devait d'abord et avant tout qu'ils n'étaient pas homosexuels.
J'ose espérer que les profs de maintenant ne font plus comme les profs d'avant et qu'ils interviennent. Parfois une bonne petite discussion en privé ne fait pas de mal. De mes 3 profs que j'ai eu en arts dramatiques, aucun à ce que je me rappelle n'était jamais intervenu. Du moins s'il l'a fait, ça n'a vraiment pas fonctionné.
Je pense que l'éducation est un bon moyen de contrer l'homophobie. J'ai découvert par moi-même, comment je ne sais pas trop à 8 ans que mon oncle était homosexuel, je me souviens d'avoir ouvertement demander à ma mère s'il l'était. De base, j'imagine que j'ai fait un lien à partir d'un préjugé du genre "un homme seul et de plus de 35 ans a nécessairement de quoi à cacher". Ma mère m'avait répondu "oui, et si tu as des questions gênes-toi pas." ... J'en avais aucune. Il était homosexuel, point barre. Ça ne faisait rien de plus, rien de moins. Et j'ai grandi avec ça. Dans ma tête on est homosexuel, comme on aime plus le jaune que le vert, comme on aime plus le muguet que les pivoines. C'est un question de goût. Bref, au lieu de marginalisé le mononcle tapette comme on entend souvent, ou de ne pas parler du mariage des deux fofolles comme j'ai entendu ... on en parle point. Et on y va, et on célèbre et on est content de leur bonheur. On le montre à nos enfants et un jour ils grandissent et ils s'en foutent.
Tu es gay, tu es hétéro ouin pis?
Personne n'a jamais fait un tollé parce que j'aime le vert lime ... quoique. ;)
Non, je n'y tiens pas. Surtout pas pour ces raisons là. Mon commentaire de la fin était ironique. N'empêche que ce n'est pas un problème facile à régler, surtout quand les parents ne voient pas vraiment le problème.
Hortensia: si vous saviez... J'ai déjà travaillé dans ce vaste empire. Je ne serais pas surpris d'y retourner un jour.
Effectivement, l'enseignant peut jouer un rôle très important dans l'affirmation de ce que le jeune est. Qu'il soit homosexuel ou hétérosexuel, on peut et on doit l'accueillir comme il veut être, pour ce qu'il est est et pour ce qu'il veut être. On est souvent une figure importante et rassurante pour nos élèves.
L'indécise: merci de votre mot gentil et de me placer parmi vos favoris. J'espère également que vous prendrez plaisir à aller lire les billets des internautes que j'ai placé parmi les miens.
Cela étant dit, le Journal de Montréal a publié un suivi au texte d'hier qui relativise les choses et les remet en perspective.
Forsythia: la tolérance est souvent une vertu qui s'apprend à la maison.
Catherine: : )
"J'ai déjà travaillé dans ce vaste empire. Je ne serais pas surpris d'y retourner un jour."
Vous voulez prendre la place de la reine des points de suspension?!
Héhé... ;)
Ceci est mon premier et mon dernier message. Bravo Hortensia, vous comme bien d'autres commencez à voir la raison de ces nombreuses attaques personnelles envers Mme Potvin. Il y a déjà un moment que j'observe les attaques personnelles, les atteintes à la réputation et l'intimidation dont fait crapuleusement preuve ce cher prof masqué (qui devrait continué à l'être) à l'égard de la blogueuse de Canoe.
Il en vaut la peine de relire tous les billets de cet enseignant qui prend plaisir tout d'abord à dénigrer Mme Elgrably ainsi qu'à ridiculiser le Journal de Mouréal. Son billet faisant aussi référence à la supposée incompétence (sauf la sienne) de ses colègues de travail, sans compter les choses qu'il dénonce avec tant de fiel.
Il l'a écrit lui-même : Ce désir obsessionnelle et compulsif de la détester. Sans compter les qualificatifs qu'il lui donne.
J'ose espérer que cet acharnement n'est pas considéré par les blogueurs d'ici comme étant normal. C'est de l'acharnement et de l'atteinte à la réputation.
Je ne suis pas un fan de Mme Potvin, mais je suis dans le milieu juridique et je crois que si quelqu'un doit en poursuivre un, c'est bien elle. De son côté lorsqu'elle répond à des blogueurs, ceux-ci sont anonymes tandis que ce cher prof masqué sûrement jaloux et frustré de voir Mme Potvin avoir une place qu'il convoiterait (plusieurs de ses écrits le confirment de plus en plus) a dégénéré à plusieurs reprises.
Ce même prof ,qui ne trouve pas le système public à SA hauteur et qui envisage d'aller enseigner au privé pour que sa compétence soit reconnue. Prof masqué (trop longtemps car il ne voit plus clair) qui ne semble plus heureux dans ce qu'il fait et qui a trouvé en Mme Potvin la personne qui devrait porter tout le blâme de ses insatifactions et de ses frustrations à lui.
Mme Potvin a écrit des choses très interessantes qui au malheur de Monsieur Masqué ne lui ont pas servi pour tenter de la dicréditer davantage.
Ce blogue me laisse un goût amer et me confirme que lorsque des individus se mettent à vouloir en descendre un autre, ils peuvent être si méprisants et méprisables. Drôle d'exemple pour nos jeunes, une gagne de profs qui se mettent ensemble pour en descendre et intimider un autre. Tous prêts à faire une pétition et à s'acharner sur la personne.
Dire qu'on dénonce l'intimidation auprès des jeunes!
Si j'écris aujourd'hui c'est suite à l'analyse de la situation comme tout bon juriste. Prof masqué vous êtes une mauvaise influence et vous vous laissez aveugler par une jalousie quelconque ou votre plaisir à vous acharner sur Mme Potvin. Quoiqu'il est vrai qu'en parlant d'elle, cela vous amène davantage de commentaires.
Parce que lorsque vous n'amenez pas les autres à la dénigrer, vous avez de la difficulté à en avoir.
Pour un prof qui dénonce ce qu'il écrit et ce que le Journal de Mtl et Canoe livrent, vous en faites pas mal de papier-coller de ce qu'elle fait.
Je ne crois pas que Québécor engage une personne comme vous, car ils sauront vous sentir de loin. Dailleurs l'histoire ne dit pas pourquoi vous n'y êtes plus.
Comment pouvez-vous penser aller travailler pour une entreprise que vous dénigrer à qui mieux mieux et dont vous intimidez déjà vos futurs collègues de travail.
Heureux de voir les autres blogueurs commencer à y voir clair. Il y a toujours 2 côtés à une médaille et la vôtre commence à se ternir.
Au plaisir de ne plus revenir sur votre blogue et plutôt d'aller offrir mes services à Mme Potvin, ou du moins lui apporter mon appui. J'ai déjà une bonne connaissance du dossier, ça fait déjà un bon moment que j'observe votre acharnement.
Vous auriez pu être plus subtil, je suis certain qu'Hortensia n'est pas la seule à commencer à voir dans votre jeu, bien qu'elle vous lançait une blague tout simplement.
Certains avaient embarqué dans votre "désir et besoin obsessionnel de détester et de dénigrer Mme Potvin", mais plusieurs ont décidé de vous laisser aller sans trop embarquer dans votre obsession.
Dommage qu'après avoir lu mon commentaire, vous l'effacerez. Sûrement pour ne pas perdre trop la face. Pourtant vous êtes masqué?
Tiens, sur le même sujet, voir le billet d'aujourd'hui:
http://pierrelucdaoust.com/blogue/
Une fois on a abordé en classe l'homosexualité. Les élèves m'ont regardé d'un air : "ouain pis?" Ils avaient l'air de trouver l'homosexualité normale et banale.
Je leur expliquais que de considérer que le mot "gai" était une insulte pouvait faire un tort considérable. On a parlé d'amour, de la notion de : choisit-on avec qui on tombe en amour? C'est quoi la normalité?
Enfin, sérieusement, j'ai senti une ouverture que je ne sentais pas les autres années, un certain détachement dans le sens où ils connaissent maintenant pas mal tous quelqu'un dans leur entourage de gai et trouvaient cela... normal.
Je ne sais pas si je suis trop optimiste, mais j'y ai vu un bel espoir.
Chère "brave" personne anonyme, j'ai le regret de vous dire que vous vous trompez totalement dans l'interprétation de mes propos.
Il ne s'agissait que d'une blague à saveur ironique à l'intention du prof masqué. Je suis sûre que lui l'avait d'ailleurs déjà compris. Qu'il soit bien clair dans votre esprit que je suis tout à fait en accord avec lui au sujet des chroniques navrantes, et le mot est faible, de Mesdames Elgrably et Potvin. J'aurais pu co-signer ses billets et ses interventions. Voilà.
Un autre prof: Effectivement, il y a plus de tolérance aujourd'hui. Dans mes classes, qu'ils soient d'origine africaine, eurasienne ou asiatique (je déteste le terme race employé pour désigner des humains), mes élèves se côtoient sans trop de difficulté. Quand je pense que, dans ma jeunesse, les Italiens étaient vus comme des étranges dangereux dont il fallait se méfier... On a fait du chemin dans l'ouverture aux autres.
Hortensia: le blogue de Pierre-Luc est intéressant parce qu'il permet à un jeune de s'exercer à écrire, de donner son point de vue. Son billet sur l'incident dont je traitais ici montre un sens de l'analyse poussée qui manque à certains.
Anonyme: Très honnêtement, j'avais rédigé une réponse assez longue et point par point à votre message. Puis, je me suis dit que j'avais mieux à faire, simplement.
prof masqué : Je leur dis moi aux jeunes que je les trouve plus ouverts que nous l'étions, qu'ils me donnent de l'espoir envers l'avenir.
On dit tellement souvent "ah, les jeunes, ils ne respectent plus rien". Pourtant, quant à la tolérence des ethnies, des homosexuels, il y a toute une amélioration.
Je vois déjà une progression au primaire en 5 ans. Encourageant non?
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