Tout d'abord, parlons des notes en pourcentage dans le bulletin. Les profs continueront à évaluer à l'aide de lettres dans leur pratique régulière. Celles-ci seront traduites en pourcentages prédéterminés à l'aide de tableaux de conversion conçus par le MELS. Donc, pas de possibilité d'avoir des 73% ou des 22%. Il y aura cinq échelles d'évaluation. Point à la ligne. Et au diable la nuance! Dans un groupe performant, cela revient à dire que tout le monde aura la même note et la même moyenne générale à envoyer au SRAM pour la demande de cégep. Beau casse-tête en perspective...
Ensuite, le redoublement. On ne pourra redoubler qu'une seule année au primaire. Point à la ligne. Au secondaire, le redoublement n'existe tout simplement pas. Avec les cas intégrés sauvagement et les élèves qui savent qu'ils n'ont pas besoin de réussir quoi que ce soit s'ils le veulent, je m'interroge sur la qualité des groupes que j'aurai un jour.
Bien sûr, on peut sortir des études qui prouvent que le redoublement est inefficace tant qu'on veut, mon gros bon sens, lui, comprend mal qu'on enfant qui n'a pas effectué les apprentissages requis puisse les rattraper TOUT en en faisant de nouveaux. Je ne sais pas, mais logiquement, il y a comme quelque chose qui cloche. La vie ne s'arrêtera pas pour lui permettre de reprendre son souffle, à moins que le prof revoit à la baisse certaines exigences, retarde le rythme des apprentissages, fasse une pédagogie différenciée (et comme cet élève ne sera pas le seul...) ou baisse tout simplement les bras. On n'en parle pas assez, mais on me rapporte souvent ces cas d'enseignants qui ont décidé de prendre une tâche partielle parce la réforme les épuisait ou encore qui sont en congé pour épuisement professionnel.
Reste la moyenne. Le parent pourra savoir ou se situe son enfant par rapport à son groupe. Est-ce si important quand on regarde le reste?
Non, ce qui m'embête dans tout cela, c'est que la question de l'évaluation réelle des apprentissages des enfants est totalement éludée. Sauront-ils mieux écrire avec la réforme? Je ne le crois pas. Des facteurs comme la pauvreté, la détresse psychologique, la consommation de drogue, de saines habitudes de vie, le manque chronique de sommeil sont bien plus déterminants que de prétendues approches pédagogiques.
On a déjà écrit que la réforme est une révolution sociale en soi, un bouleversement des valeurs. C'est faux! On n'a changé que l'école et la société dans laquelle elle s'inscrit est restée la même. Les jeunes qui décrochent seront toujours aussi seuls, délaissés, mal encadrés, perdus...
Réforme ou pas: il y a des quartiers à Montréal ou nourrir les enfants aurait eu plus d'impact que leur acheter de nouveaux manuels scolaires. Et ça, personne, mais vraiment personne n'en parle.
Source de la photo:
http://www.palmbavardages.net/zeblog/index.php/
8 commentaires:
Quatre .25 sous pour un dollar, donc.
Décevant, dites-vous?
Ppfft.
Se sortira-t-on un jour de ces pseudo-valeurs bonasses, molasses, ridicules et menant à la violence par le biais de l'impossibilité de gérer la frustration et l'échec, envahi par l'insécurité profonde d'un système qui ne croit pas en nous, issu des merdeveilleuses (Jonathan le goéland, l'école liiiiibre...; beurk majuscule) et de toutes ces bêtises, entre autre dans le sytème scolaire.
Quelle insécurité ne transmet-on pas aux enfants, aux ados en leur prouvant noir sur blanc qu'on les croit absolument incapable de faire mieux, de se dépasser (sauf en cancritude; pardon! voir le billet précédent pour la traduction correcte), de faire face aux difficultés.
Pas d'échec = vie vouée à l'échec. Pas de force de caractère, pas de persévérance, pas d'évolution das le jugement. bref...
Dans un autre ordre d'Idée, Prof masqué, je sus allée chercher (tu dois commencer à me connaitre un peu) dans quelles circonstances le mot « amour » est féminin au singulier. Pas trouvé grand chose qui s'applique aux situations contemporaines.
On dit bien une amour de... mais ici ce serait Madame Courchesne qui serait déçue??? Peux-tu m'éclairer? Merci!
:)))
Une peste: «méchant turn off», comme dirait un des mes élèves préférés.
Zed: En fait, le mot amour a déjà été féminin il y a des nuits et des nuits de cela. L'employer de la sorte aujourd'hui est un peu vieillot. Et en plus, il devrait être au pluriel!
En fait, j'hésite entre dire que j'ai fait une erreur et crier à la licence poétique ainsi qu'au droit à la création!
Bien, tu sais, tu m'as donné l'occasion de faire un belle recherche où effectivement j'ai vu de très anciennes formes, parfois féminines, (orthographiées « amur », aussi « amor ». Dvenu masculin aux XVI et XVIIe siècles.
Professeur masqué, tu es simplement un grand sentimental chargé d'espoirs.
Bref, c'est bien d'amour dont les enfants ont besoin et c'est bien de cela dont tu parles si souvent, encore ici. C'est donc avec plaisir que je reviens tous les jours voir ce qui se passe chez toi.
Une citation pour l'occasion, tirée du Trésor : BRUNET (L.). L'Amour peut-il avoir mauvais genre? Déf. Lang. fr. 1970, no 52, pp. 29-31.
Zed ;-)
Ah! Les amours déçues; je compatis! :P
Pour l'instant, je réserve encore mon jugement sur madame Courchesne... J'ai hâte de voir comment elle va gérer la grogne des étudiants de cégep et d'université que la hausse des frais de scolarité va mobiliser à l'automne.
(les mots amour, délice et orgue sont masculins au singulier et féminins au pluriel)
Hortensia, tu sais que c'est en relation avec les harmonies produites par les orgues?
J'ai appris ça grâce à ma petite recherche au sujet de l'amour. Malheureusement, aucun truc pour « réussir en amour ». Hihihi! Zed
C'est de la poudre aux yeux...
Zed: amour et harmonie? comment réussir les deux?
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