La blogosphère s'est animée autour du passage de la ministre de l'Éducation Michelle Courchesne à l'émission Tout le monde en parle (ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et ici) et de sa fameuse dictée. Déjà, la gang à Lepage a corrigé son corrigé. Le ridicule ne tue pas. Il rend con, simplement.
Quand la ministre Courchesne affirme que la maîtrise du français est une responsabilité sociale, on en a la preuve. Mais quand on préfère les émissions de variétés à celles d'information, on meurt par ou l'on a péché. J'en suis même rendu à penser que Patrick Lagacé avait été «moins pire».
Sur le site de TLMEP, on prétexte que l'équipe a été surprise par la dictée de la ministre. Comme le souligne à juste titre Safwan, l'émission a été enregistrée le mercredi. Le roi Menton 1er et son fou ont eu jusqu'à dimanche pour faire les vérification qui s'imposaient. Décidément, Mme Courchesne sème la controverse partout ou elle passe!
Quoi qu'il en soit, cette entrevue complaisante et fade ne nous a rien appris de nouveau:
Quoi qu'il en soit, cette entrevue complaisante et fade ne nous a rien appris de nouveau:
- La ministre ne croit pas en la réforme, mais elle ne peut la changer. Donc, elle l'améliorera.
- La ministre affirme ne pas aimer pas la poutine, mais elle est capable de la noter. Quelle est sa base de comparaison, au fait?
- La ministre aime les notes.
- Les ministres qui l'ont précédée à l'Éducation n'ont pas exercé leur leadership politique. On ne peut pas lui donner tort sur ce point.
- La ministre prend à son compte une mesure prise par le gouvernement Landry. (voir l'excellent billet de Rotules qui explique en détails ce dont j'ai parlé dans un autre billet.)
- Guy A. Lepage ne sait pas qu'il y a une pénurie des enseignants actuellement au Québec.
- Danny Turcotte n'est pas le fou du roi. C'est un bête clown. La fonction de «fou du roi» n'est pas celle d'être un amuseur public. Mais on fait avec ce qu'on a...
Mais c'est un billet chez Hortensia qui m'a ramené à un point important de l'entrevue de la ministre. Cette dernière insistait sur l'importance de la littérature à l'école, comme si on n'en faisait pas. «L'importance d'un mot», clamait la maîtresse en chef de l'éducation
Elle pense quoi? Qu'on joue au scrabble dans nos classes? J'ai une bibliothèque de classe à mes frais (au pluriel, ne l'oubliez pas). Je lis comme un malade. Je refile mes bouquins aux élèves. Ils arrivent au cégep et connaissent une vingtaine de figures de style en plus de tout un lexique relié à la littérature. Franchement...
L'importance d'un mot. Encore faut-il avoir les outils pour en comprendre le sens!
Elle pense quoi? Qu'on joue au scrabble dans nos classes? J'ai une bibliothèque de classe à mes frais (au pluriel, ne l'oubliez pas). Je lis comme un malade. Je refile mes bouquins aux élèves. Ils arrivent au cégep et connaissent une vingtaine de figures de style en plus de tout un lexique relié à la littérature. Franchement...
L'importance d'un mot. Encore faut-il avoir les outils pour en comprendre le sens!
10 commentaires:
Ne crois-tu pas que ton exemple n'est pas représentatif de la majorité de tes collègues et qu'en ce sens, la ministre a en partie raison concernant l'enseignement de la littérature? Il me semblait t'avoir déjà lu et/ou entendu en ce sens...
Plus on en discute, plus je suis fâchée de ces propos de la ministre qui donnent vraiment à la population une idée fausse de ce qu'on fait dans nos cours.*soupirs*
En tout cas, je te remercie de préparer aussi bien tes élèves pour le cégep. Ils n'arrivent pas tous aussi bien outillés, malheureusement...
Safwan: tu as raison. Mon commentaire est émotif et très personnel, mais la ministre devrait moins courir les talk show, moins dénigrer indirectement le travail qui se fait dans les écoles et se préoccuper davantage d'agir.
Si elle n'aime pas la réforme, elle n'est pas obligée de le dire aussi vertement. Elle manque de doigté. Elle peut le penser et aller de l'avant avec des mesures correctrices.
Je ne sais pas, je ne sais plus. J'ai l'impression que la montagne va accoucher d'une souris.
Pour ce qui est de lire, ma vision du problème est très simple (peut0être réductrice): on passe trop de temps à enseigner la grammaire et l'écriture en classe parce que rien n'oblige les élèves à maîtriser les notions qui y sont reliées. Chaque année, on radote le même contenu en espérant sauver le monde et, chaque année, les élèves dorment en disant qu'on radote.
Un vrai cercle vicieux.
Parlant de radoter... J'enseigne les participes passés avec l'auxiliaire avoir ces temps-ci en quatrième secondaire. Cette année, j'ai lâché prise et j'ai décidé de faire comme si c'était la première fois que mes élèves entendaient parler de CD, GN sujet et autres; j'ai tout repris depuis le début début début. Devine quoi? Ça me bouffe pas mal moins d'énergie en découragement, en chialage(«J'te dis, ça pas d'allure, ils savent pas c'est quoi un CD et ils sont en secondaire 4!) et au moins un élève par classe m'a confié avoir enfin compris les PPA après toutes ces années. L'enseignement de la grammaire est un échec quasi complet. Aussi bien vivre avec en attendant que la ministre mette de l'avant ses (trop ?) nombreuses propositions qu'elle s'évertue à disperser dans les médias et, comme tu le soulignes, pas toujours les bons...
Pour ce qui est de la littérature, je crois que la ministre a un peu raison, bien qu'il y ait des cas d'enseignants capables de la promouvoir...
Je pourrai peut-être en dire plus ce soir ou demain, puisque je rencontre cet PM des étudiants au BES en français (et une autre matière sûrement, puisque maintenant, faut être diplômé dans 2 matières !)
On va voir ce que l'avenir nous réserve... (Jean Perron dirait ici que c'est le futur, mais bon !)
Je trouve incompréhensible que les enseignants n'aient aucun porte-parole officiel qui puisse mettre les pendules à l'heure lorsque votre professionnalisme est ainsi bafoué!
Sylvain: on attend votre retour.
Jean Trudeau: il y a bien Johanne Fortier de la FSE, mais parfois je ne la trouve pas très allumée ou représentative de certaines réalités.
@ Jean Trudeau : il ne faut pas trop compter sur les représentants syndicaux qui ne représentent, au maximum, qu'environ la moitié des enseignants depuis le schisme montréalais, ce qui illustre bel et bien les grandes lacunes de la représentativité actuelle des leaders syndicaux...
Retour sur la rencontre avec des étudiants, futurs profs de français : à lire très prochainement sur mon blogue... Disons ici que l'échange aurait pu être plus long, mais qu'on a cruellement manqué de temps !
Peut-être une reprise à une prochaine session, car la professeure a beaucoup apprécié.
Faut-il encore vérifier la date de l'enregistrement : d'habitude c'est le jeudi avant la diffusion. Nous avons une ministre qui aime "les feux de la rampe". Est-ce que quelques-uns d'entre vous, les internautes compétents et concernés,ne pourriez pas envoyer un message pertinent à la minitre du MELS?????? Il faudra bien qu'un jour elle réalise qu'elle a viscéralement besoin des gens qui sont "à la très base".
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